L'Insee publie régulièrement, à destination des décideurs et des citoyens, des indicateurs de conjoncture sur les comptes de la Nation, la dernière fournée permet de dresser le bilan de l'année 2010 : les recettes publiques ont augmenté de 3% et les dépenses de 2%, tandis que le déficit public a atteint environ 137 milliards d'euros. Des résultats guère brillants donc.
C'est l'occasion pour moi de revenir sur ce billet, afin de corriger une petite erreur. J'avais estimé que les prélèvements obligatoires "réels" s’élèveraient à 1000 milliards d'euros, ils ont été en fait inférieurs. En comptant les prélèvements obligatoires "officiels" qui regroupent les impôts et les cotisations sociales dites effectives (817,7 milliards), plus les cotisations sociales imputées (54,3 milliards) et les ventes et autres recettes (70,2 milliards), qui sont plus ou moins des prélèvements obligatoires déguisés puisque nous ne pouvons pas réllement refuser de les payer, on arrive pour finir en tout et pour tout à 942,2 milliards d'euros.
En rajoutant les revenus tirés de la propriété (le patrimoine public), les recettes publiques ont atteint 957,8 milliards d'euros. Cette somme est considérable, mais apparemment encore insuffisante, puisque les administrations ont trouvé le moyen d'emprunter 137 milliards, afin de couvrir l'ensemble de leurs dépenses : 1094,8 milliards d'euros ! Ainsi, les dépenses publiques en 2010 représentent 56,2% de la richesse créée, le même niveau que l'année dernière.
Les dépenses publiques françaises sont plus élevées que dans n'importe quel autre pays de la planète, hormis éventuellement les dernières dictatures communistes. Dans l'idéal, il conviendrait de les baisser fortement pour les ramener à un niveau plus sain pour la population. Cependant, certains partis politiques et groupes de pression estiment que les administrations sont toujours sous-dotées ! C'est à se demander s'ils ne vivent pas dans un autre monde. Et le pire, c'est qu'il y a encore des électeurs pour y croire, du fait du manque d'information !
J'admets volontiers que certains services publics puissent manquer d'argent, comme la Justice, mais dans ce cas il faut compenser la hausse par une baisse sur d'autres budgets. Et, dans tous les cas de figure, il faut baisser les dépenses pour résorber le déficit public. Pour y parvenir, on pourrait s'inspirer de ce qui se passe au Texas. Les dépenses publiques ont tendance à s'envoler du fait de l'opacité des comptes publics, une véritable transparence permettrait de contrecarrer cette pente dangereuse. Par ailleurs, une baisse des dépenses publiques n'est pas forcément incompatible avec les impératifs de solidarité vis-à-vis des plus démunis, il suffit juste d'avoir un peu d'imagination pour envisager de nouvelles formules plus efficaces.
Aymeric PONTIER
Source :
http://aymericpontier.blogspot.com/2011/04/recettes-et-depenses-publiques-en.html