
Contrairement à ce qu'il avait promis, Francois Hollande a annoncé hier soir un plan d'austérité de 10 milliards d'euros dans la fonction publique et a souhaité trouver 20 milliards d'euros de recettes supplémentaires dans les hausses d'impôt. Cela fait beaucoup plus de pression fiscale que d'économie dans les dépenses de l'état, mais ces mesures ont tout de même pour effet de rendre crédible le budget de la France et un possible retour à l'équilibre budgétaire en 2014. La différence entre le discours électoral de Francois Hollande et la réalité de ses actes d'aujourd'hui tient à une personne : Angela Merckel. Les théories électorales du nouveau président sur l'intêret des relances par le budget en situation d'endettement ont totalement disparues depuis qu'il a compris qu'en cas de dérapage budgétaire, la France pourrait perdre la confiance des investisseurs et son AAA. Dans cette éventualité, l'aide des fonds de soutien commme le MES et les nouvelles mesures de monétisation dont est désormais capable la BCE seraient assorties d'une perte totale de souveraineté de la France avec un contrôle direct des finances publiques françaises par l'Allemagne et la BCE . En deux mots la France se trouverait rapidement dans la situation de l'Italie et de l'Espagne. Les Allemands ne se sont pas privés de le faire savoir au nouveau président.
Ce virage à 180 ° est salutaire pour notre crédibilité internationale et vient conforter la place de l'euro dans le monde après les nouveaux pouvoirs donnés à la BCE avec l'OMT. Je crois que l'euro est, en tout cas pour un temps, amené à s'apprécier, et il pourrait être intéressant de prendre des positions à la hausse sur l'euro sur repli. J'avoue être très heureux de ce leadership allemand dans le cadre d'une Europe dont l'unité politique s'accroit d'années en années. Les dirigeants allemands parviennent à mélanger rigueur et pragmatisme avec beaucoup de brio : oui à une monétisation potentiellement inflationniste mais garante de conditions de financement intéressantes et d'un désendettement accéléré, non aux dérapages budgétaires. Je garde tout mon optimisme sur l'évolution du continent à long terme.
Moins heureuse était la sortie du président sur Bernard Arnault au cours de laquelle il est apparu embrouillé et menaçant, donnant le sentiment que la France partage le triste privilège avec Cuba et la Corée du Nord d'être un pays dont on ne peut pas partir si on estime qu'il ne nous convient plus. Ce travers des socialistes français à des relents de cryptocommunisme toujours aussi insupportables.
Bonne semaine !
Jean Christophe Bataille
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