Jean Christophe Bataille
(Accéder à la liste de tous mes articles)
Je suis le chroniqueur économique et financier : http://futures-trading.fr/
Mes faits d'armes : avoir conseillé d'investir largement sur le marché boursier en mars 2009 alors que le CAC 40 était à 2500 et avoir prévu le délitement actuel des monnaies.
J'anticipe une sortie de la crise actuelle par la stagflation."
L'autorité de l'Allemagne s'étend sur toute l'Europe
Audience de l'article : 3203 lecturesContrairement à ce qu'il avait promis, Francois Hollande a annoncé hier soir un plan d'austérité de 10 milliards d'euros dans la fonction publique et a souhaité trouver 20 milliards d'euros de recettes supplémentaires dans les hausses d'impôt. Cela fait beaucoup plus de pression fiscale que d'économie dans les dépenses de l'état, mais ces mesures ont tout de même pour effet de rendre crédible le budget de la France et un possible retour à l'équilibre budgétaire en 2014. La différence entre le discours électoral de Francois Hollande et la réalité de ses actes d'aujourd'hui tient à une personne : Angela Merckel. Les théories électorales du nouveau président sur l'intêret des relances par le budget en situation d'endettement ont totalement disparues depuis qu'il a compris qu'en cas de dérapage budgétaire, la France pourrait perdre la confiance des investisseurs et son AAA. Dans cette éventualité, l'aide des fonds de soutien commme le MES et les nouvelles mesures de monétisation dont est désormais capable la BCE seraient assorties d'une perte totale de souveraineté de la France avec un contrôle direct des finances publiques françaises par l'Allemagne et la BCE . En deux mots la France se trouverait rapidement dans la situation de l'Italie et de l'Espagne. Les Allemands ne se sont pas privés de le faire savoir au nouveau président.
Ce virage à 180 ° est salutaire pour notre crédibilité internationale et vient conforter la place de l'euro dans le monde après les nouveaux pouvoirs donnés à la BCE avec l'OMT. Je crois que l'euro est, en tout cas pour un temps, amené à s'apprécier, et il pourrait être intéressant de prendre des positions à la hausse sur l'euro sur repli. J'avoue être très heureux de ce leadership allemand dans le cadre d'une Europe dont l'unité politique s'accroit d'années en années. Les dirigeants allemands parviennent à mélanger rigueur et pragmatisme avec beaucoup de brio : oui à une monétisation potentiellement inflationniste mais garante de conditions de financement intéressantes et d'un désendettement accéléré, non aux dérapages budgétaires. Je garde tout mon optimisme sur l'évolution du continent à long terme.
Moins heureuse était la sortie du président sur Bernard Arnault au cours de laquelle il est apparu embrouillé et menaçant, donnant le sentiment que la France partage le triste privilège avec Cuba et la Corée du Nord d'être un pays dont on ne peut pas partir si on estime qu'il ne nous convient plus. Ce travers des socialistes français à des relents de cryptocommunisme toujours aussi insupportables.
Bonne semaine !
Jean Christophe Bataille
http://futures.over-blog.com/
3 Commentaires
-
Lien vers le commentaire
jeudi, 13 septembre 2012 23:58
Posté par
balthazar
Personnellement je partage completement l'avis de l'auteur. Sans l'Europe qui nous rappelle au réalisme car elle nous force à etre au contact des autres, je me demande si nous ne serions pas devenu une république populaire.
-
Lien vers le commentaire
mercredi, 12 septembre 2012 01:52
Posté par
alex6
Le moins que l'on puisse dire, c'est que vous avez le moral...Les fameux efforts a la sauce Hollande vont permettre d'atteindre les 3% de deficit, c'est toujours du deficit. Et c'est en imaginant un effet Laffer nul (impossible, les recettes seront beaucoup plus faibles que celles esperees) et une croissance de 0.8% en 2013 ce qui est clairement impossible. Au mieux, on aura 0% ce qui rajoute 8 milliards dans la balance.La verite, c'est que malgre une situation extremement favorable (taux de chomage acceptable, taux de financement sur les marches au plus bas), l'etat francais est en situation de faillite virtuelle car incapable de courber la trajectoire de l'augmentation de la dette et donc de son poids dans un budget qui devient impossible a boucler.Je n'ose pas imaginer ce qui va se passer si les conditions se deteriorent. Ne pas oublier que la dette francaise est demandee non pas grace a de bons fondamentaux ou bonnes perspectives mais parceque les ratio d'investissements imposes aux banques "forcent" litteralement a l'achat de dettes notees AA ou plus.Le rebond de l'euro peut effectivement se poursuivre mais je ne parierais rien sur une potentielle inversion du trend a moyen terme.