Acrithène
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Acrithène est doctorant en finance, auteur d'un blog où il tente de combler le fossé séparant la science économique du grand public.
Le Blog d'Acrithène
Salaires : ce que le capitalisme vous offre, ce que le socialisme vous laisse
Audience de l'article : 4090 lecturesLa France gravira-t-elle le podium des pays les plus collectivistes du monde l’an prochain ? L’an dernier, le classement des taux de prélèvements obligatoires la plaçait à la 6ème place mondiale, à quelques encablures de Cuba. Et encore heureux que la France maintienne son exception culturelle dans ce monde vilainement capitaliste.
Car s’il fallait compter sur le capitalisme pour faire vivre les travailleurs et les travailleuses, nous serions bien mal partis. Pensez qu’en trois décennies, le salaire net moyen n’a crû, après correction de l’inflation, que d’à peine 4 000€ (euros de 2012 dans tout l’article). Et ce alors qu’il avait crû de 14 000€ entre 1950 et 1980.
A en croire les socialistes, on aurait là la preuve que le capitalisme exploite le travail en refusant de le payer à sa juste valeur. Une histoire qui ne tient pas la route lorsqu’on analyse sérieusement les chiffres.
A l’aide des données historiques du salaire net moyen de l’INSEE (source) et de l’historique des barèmes des prélèvements sociaux fourni par l’Institut des Politiques Publiques (source), j’ai reconstitué l’historique de trois séries. Salaire net, charges patronales et charges salariales pour un salarié moyen. Heureusement que la fiscalité française est relativement simple, permettant à un doctorant en finance de faire ce travail en moins de 5 heures.
Le graphique qui suit présente l’évolution historique de ce que paye une entreprise pour embaucher un salarié français moyen, et de ce que le salarié reçoit effectivement comme salaire annuel net. Le graphique laisse apparaître une forte inflexion dans le rythme d’augmentation du salaire net à partir de la fin des années 1970. L’essentiel de l’inflexion est dû à la fin du rattrapage du niveau de productivité américain. Cependant, il est aussi frappant que le ralentissement de la hausse du salaire net moyen a été beaucoup plus fort que celui de la hausse de ce que payent les employeurs. Autrement dit, le marché a continué à valoriser le travail de plus en plus, ce qui ne s’est pas vraiment ressenti dans les salaires.
Pourquoi ? Pour comprendre, il suffit de jeter un œil au graphique suivant, qui décompose le prix du travail entre les charges prélevées par l’Etat et la part revenant au final au salarié. Depuis 1950, la part du salaire net dans le coût d’un salarié est passée de 74% à 56%. On pourrait disserter sur le chômage induit par ce genre de matraquage, mais ce billet porte principalement sur le pouvoir d’achat des salariés du privé.
Pour conclure, le dernier graphique décompose la hausse du salaire net moyen entre 1980 et 2010. Pour les employeurs, la facture pour un salarié moyen a crû de 12 000€, mais 65% de cette hausse de la valeur de marché du travail a été absorbée par l’Etat Providence. Evidemment, une fois arrivé au salaire net, reste-t-il encore à payer la TVA, l’impôt sur le revenu, la cantine des enfants des autres… et cetera.
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5 Commentaires
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dimanche, 23 juin 2013 20:59
Posté par
Le Banquier
Bonjour Acrithène,
Idéologue, heureusement. Je respecte votre idéologie, même si elle n’est pas la mienne.
Effectivement, si vous considérez que la droite française est socialiste… votre titre a tout son sens :)
Après vous disiez aussi dans un précédent article que l’ultra libéralisme était un mythe je crois…
Donc oui je pense que vous êtes partisan. Ce n’est pas un mal pour moi, c’est même une qualité, j’apprécie que l’on défende intelligemment ses idées, même si elles ne sont pas les miennes.
Au plaisir de lire un prochain article de vous. -
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vendredi, 21 juin 2013 19:03
Posté par
Manoit17
Monsieur le banquier retournez à votre guichet. Vous faites semblant de comprendre quelque chose à l'économie, et de plus vous ignorez l'histoire, quand à la lecture.....
Qui vous a parlé de 1970 pour le début du processus de socialisation?
Acrithène vous donne les explications éculées et fausses des socialistes, qui sont aussi malheureusement souvent les explications de la fausse droite, il ne donne pas son opinion!
La liste réfutant votre post est longue, inutile de perdre du temps.
Qui est le partisan?
Comment vous permettez-vous de poster des remarques aussi nulles, sur un travail rigoureux et un esprit qui ne l'est pas moins? Pas neuf d'ailleurs, mais ce n'est pas la question, Charles Gaves dans son ouvrage "des lions dirigés par des ânes" fait le même constat, avec les mêmes données, et bien d'autres...
Les clans qui se sont succédés ("Mitte gang", Chirac, Sarkozy), n'ont eu de cesse de piller le secteur privé (44% du PIB en 1980 pour le secteur public...57% aujourd'hui!), tout en mettant en place un collectivisme qui leur permet justement de (tenter de) dissimuler leurs méfaits au profit d'une seule classe la leur : le secteur public dans son ensemble (73% des élus, traitements supérieur au privé, régimes spéciaux, etc.).
Monsieur le banquier à quel niveau de mainmise sur l'économie un pays bascule-t-il dans le socialisme, dans le collectivisme?
Tout ce qui ressemble au socialisme liberticide doit être combattu avec vigueur (la fausse droite y compris!), il n'y en a aucun de bon, ni même de passable, cela se saurait après tant d'échecs et de déroutes dans le monde entier.
Echecs que nous vivons à notre tour, et vivrons de plus en plus doulourousement.
Que nous ne soyons pas les seuls, mais les pires (prélèvements, société "bloquée"), ne change rien. -
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jeudi, 20 juin 2013 22:52
Posté par
Le Banquier
Bonjour,
C'est dommage qu'un si beau cerveau soit à ce point partisan :
- Je ne crois pas que la France a été socialiste de 1970 à aujourd'hui... ? le mot "Etat" à la place de "socialisme" serait totalement juste.
- Il se trouve que le dérapage de charges que vous demontrez correspond quasiment au début du dérapage de la dette public et du budget (1974).
- Mais d'ailleurs est-ce les gouvernement de droite ou de gauche qui ont le plus émis de dette publique...
Bref, voilà, voilà. Votre Idéologie biaise considérablement vos analyses, ce qui est bien dommage.
Amicalement