Jean Christophe Bataille
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Je suis le chroniqueur économique et financier : http://futures-trading.fr/
Mes faits d'armes : avoir conseillé d'investir largement sur le marché boursier en mars 2009 alors que le CAC 40 était à 2500 et avoir prévu le délitement actuel des monnaies.
J'anticipe une sortie de la crise actuelle par la stagflation."
L'euro ne disparaitra pas
Audience de l'article : 3803 lecturesLe couple franco allemand s'achemine désormais vers un consensus entre le keynésianisme français et le monétarisme libéral allemand. Nous devrions assister à une monétisation des obligations des pays en difficulté en échange d'un contrôle strict des budgets nationaux par l'Europe via un droit de veto et d'un contrôle des banques européennes par la BCE. Ce modèle devrait être très efficace et répond parfaitement au pragmatisme allemand. Je disais il y a un an que l'euro serait à terme une monnaie plus forte que le dollar sous la tutelle de l'Allemagne. Je continue à le croire car les américains, contrairement aux allemands, ne se sont jamais préoccupés de la valeur de leur dollar et ont toujours utilisé leur monnaie comme une variable d'ajustement économique. Pour les allemands, une monnaie forte est un symbole de puissance, de saine gestion et, dans ce pays industriel exportateur, le gage de prix bas pour l'achat des matières premières. Dans le contexte des futures pénuries de ressources, cette approche pourrait bien être la meilleure.
Il est évident que le contrôle budgétaire strict des pays de la zone euro, même s'il est récessif, est le meilleur moyen d'asseoir la crédibilité de l'euro. Mais l'Allemagne doit accepter la monétisation des obligations des pays actuellement rejetés par les marchés et s'accommoder, comme en 2011, d'une cible d'inflation officielle supérieure à 2 % pendant un temps, cela permet de diluer la dette et de rassurer les investisseurs sur la solvabilité de cette dette puisque la BCE joue le rôle de prêteur en dernier ressort. La monétisation est vécue par les acheteurs obligataires comme une restructuration douce, étalée dans le temps et à minima, qui garantit le paiement du principal. C'est pour moi le meilleur moyen de sortir de la crise.
Les européens auraient tout à perdre dans une disparition de l'euro car elle impliquerait une faillite des pays du sud. En effet qui accepterait de les financer alors qu'ils ont déjà des problèmes de solvabilité au sein de l'Eurozone malgré tous les dispositifs de sauvetage ? L'Allemagne qui souffre elle aussi de la récession coulerait nécessairement avec l'ensemble du navire européen car la plus grande partie de ses échanges commerciaux se fait sur notre continent et sa consommation intérieure n'est pas des plus brillantes. Enfin, le chancelier qui déciderait la fin de l'euro porterait la lourde responsabilité de la disparition de l'Europe et serait comptable aux yeux de l'histoire d'une faute géopolitique majeure dans un monde où seuls pèsent les grands blocs continentaux. Je n'y crois pas une seconde.
Jean Christophe Bataille.
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2 Commentaires
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mercredi, 12 septembre 2012 03:42
Posté par
zoulou2
L'euro couleras ca ne fait aucuns doutes.
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mardi, 04 septembre 2012 23:46
Posté par
alex6
Le probleme de l'euro n'est pas la dette qui lui est associee mais le fait que ce soit la monnaie unique pour des pays ayant des spread de productivite immenses et ingerables sur une base politique et fiscale commune (telle les US)La BCE peut injecter tout l'argent du monde, cela ne resoudra rien. Il faut que les pays dits du sud puissent devaluer pour pouvoir retrouver des niveaux de productivite competitifs et donc la croissance.L'austerite actuelle se focalise sur la reduction des depenses dites de prestation sociale alors que le perimetre d'action des etats restent le meme et donc que la pression fiscale ne diminue pas. C'est une facon de faire qui est catastrophique car cela augmente la charge de la dette car les rentrees fiscales diminuent parallelement.Les pays du sud feront faillites, la France fera faillite et in fine, l'Allemagne fera faillite si rien n'est fait pour stopper l'augmentation des depenses publiques et reinjecter cet argent dans l'economie (en plus de sortir les pays en difficulte de la zone euro monetaire). Au moment de la faillite, peu importe a ce moment que ces pays aient toujours l'euro puisque celui-ci disparaitre pas necessite a ce moment.Je pense que c'est suffisant pour ne pas partager votre optimisme.