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Jean Christophe Bataille

Jean Christophe Bataille

Je suis le chroniqueur économique et financier : http://futures-trading.fr/

Mes faits d'armes : avoir conseillé d'investir largement sur le marché boursier en mars 2009 alors que le CAC 40 était à 2500 et avoir prévu le délitement actuel des monnaies.

J'anticipe une sortie de la crise actuelle par la stagflation."

L’euro est une monnaie plus sure que le dollar

Audience de l'article : 3539 lectures
Nombre de commentaires : 10 réactions

Pour expliquer la montée des taux européens et la bonne tenue du marché obligataire américain, on a évoqué le manque de convergence des politiques économiques des pays membres. Cette hétérogénéité est pourtant en train de disparaitre sous la houlette de l’Allemagne et de Bruxelles qui imposent des plans de rigueur drastiques aux pays laxistes. Ces plans s'accompagnent de transferts budgétaires exprimés sous la forme de moratoires partiels sur les dettes absorbés par le secteur bancaire, lui-meme recapitalisé par les états souverains via le FSEF.

La différence des taux attribués par le marché aux USA et aux pays du sud de l’Europe ne peut désormais s’expliquer que par la politique de monétisation de la FED et le statut de monnaie de réserve du dollar.

Les achats de la Réserve fédérale dans le cadre de l’assouplissement quantitatif s’élèvent aujourd'hui à quelques 2000 milliards de dollars, soit 14% du PIB US.

L’Europe aurait pour l’instant acheté pour seulement 70 milliards d’obligations alors que son PIB est supérieur au PIB américain. Ce montant de dettes monétisées est probablement sous-évalué car la BCE poursuit en toute discrétion quelques achats d’obligations dans les pays du sud pour stabiliser les taux. Mais les montants en cause sont sans communes mesures avec les différents plans de quantitative easing américains.

L’Allemagne maintiendra une pression forte sur les états européens qui souhaitent rester dans la zone euro afin qu’ils adoptent une véritable orthodoxie financière. Elle n’acceptera qu'une monétisation réduite au strict minimum de façon à produire le moins d’inflation monétaire possible. En revanche les USA qui jouissent encore de la monnaie de réserve mondiale ne peuvent que poursuivre leur politique de monétisation de la dette et de dévalorisation compétitive sans subir pour l'instant de hausse du loyer de l'argent. Cette politique conduira inéluctablement à une perte de valeur du dollar contre l’euro.

Une fois plus, les catastrophistes qui prévoient une disparition de l’euro seront déçus. Contrairement à l’idée véhiculée aujourd’hui par les médias, je suis certain que l’euro est une monnaie plus sure que le dollar. Les marchés ne s'y trompent pas. La paire EUR/USD a finalement très peu baissé sur le FOREX.

Bonne semaine !

 

Jean Christophe Bataille

Blog : http://futures.over-blog.com/

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10 commentaires

  • Lien vers le commentaire Vincent BENARD mardi, 15 novembre 2011 08:11 Posté par Vincent BENARD

    @Bucibru: l'italie se compose d'italiens du nord, qui vivent au nord, et d'italiens du sud, qui meurent au sud (Desproges).

    La lombardie est une des régions les plus riches d'Europe depuis longtemps. D'ou l'essor d'un mouvement "séparatiste", la ligue du nord dont l'argument est : "nous ne voulons plus payer pour le sud". Comme quoi les mêmes phénomènes se reproduisent à toutes les échelles...





  • Lien vers le commentaire yves lundi, 14 novembre 2011 22:26 Posté par yves

    Tout à fait JCB, à MT/LT l'euro sera une monnaie de qualité. En attendant et pour qqs trimestres/années, la pression va continuer sur l'Europe. Pour être crédible, la France va devoir présenter un budget meilleur que 5% de déficit en 2012 donc il reste du chemin à faire. Coupes dans les dépenses nécessaire, peut-être avant les élections.

  • Lien vers le commentaire Vincent BENARD lundi, 14 novembre 2011 11:06 Posté par Vincent BENARD

    @JC: pour être exact, les achats de bons souverains par la BCE à ce jour sont de 183 Mds (sauf truc comptable toujours possible, cf. Nomination de Mario Draghi, "monsieur budget grec"). ça reste effectivement moins que les achats de dette souveraine domestique par la FED, la BoJ, la BoE.

    "L’Allemagne maintiendra une pression forte sur les états européens qui souhaitent rester dans la zone euro afin qu’ils adoptent une véritable orthodoxie financière"

    C'est ce que j'espère, mais je n'imaginais pas qu'ils cèdent sur le rachat de bons souverains en mai 2010. L'Allemagne seule contre tous résistera-t-elle vraiment à l'appel de la monétisation ? Je voudrais le croire, mais...