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"To confine or not to confine?" - deux mois plus tard

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Nombre de commentaires : 1 réaction
A l'heure du déconfinement en France et du reconfinement ailleurs, il m'a semblé intéressant de remettre en perspective mon article de début Avril

http://www.objectifeco.com/les-news-du-site-objectifeco/to-confine-or-not-to-confine-is-there-a-question.html

Avec un peu de recul:

Un confinement était nécessaire.

Même avec ce confinement strict, l'impact du COVID est net sur les statistiques annuelles de mortalité.
Voir les courbes de l'INSEE.
Voir aussi les statistiques aux USA et au Brésil, pays qui ont tardé à réagir. En proportion le nombre de morts est plus fort qu'en France.

Sans ce confinement, la situation aurait été catastrophique. Il est simplement irresponsable d'affirmer le contraire.

MAIS

La manière de confiner choisie en France a été désastreuse pour l'économie de notre pays. Nous commençons à peine à en voir les conséquences.

La raison en est l'incompétence crasse des hauts-fonctionnaires qui vivent dans un monde protégé des aléas économiques et qui sont simplement incapables d'ajuster le fonctionnement de l'état.
Entre:

  • la grande majorité d'incultes économiques, qui n'ont aucune idée sur ce qui fonctionne ou non
  • les idéologues, pour qui "économie" et "argent" sont des gros mots
  • ceux qui ont craqué sous la presssion des lobbys défendant des intérêts particuliers

il y a peu de chances que les bonnes solutions émergent.

Il y a même une conviction rampante chez ces hauts-fonctionnaires que l'état "intemporel" est bénéfique pour le pays et est un facteur de stabilité.
C'est sûr, avoir 100 kg sur le dos à porter en permanence est un facteur stabilisant quant à sa vitesse de déplacement...
Pendant ce temps-là, les autres courent.

Nos voisins allemands ont fait mieux (deux fois mieux en nombre de morts avec 20 millions de personnes en plus et plus de vieux en proportion), et avec moins de moyens.
L'impact sur leur économie, même si réel, sera autrement plus faible qu'en France.
Les sociétés allemandes sortiront donc renforcées en relatif par rapport aux sociétés françaises.
Après la crise, il y aura un tsunami de rachat "à la casse" de sociétés françaises par les étrangers.


DEUXIEME VAGUE ou PAS DEUXIEME VAGUE ?

Je ne comprends même pas cette question.

Le virus est-il affaibli? --> non
La contagiosité est-elle plus faible? --> non
Le virus est-il réellement affaibli par la chaleur? --> non (voir en Inde)
L'ensemble de la population française a-t-il été infecté? --> non
A-t-on trouvé un remède de nature à éradiquer la menace et non seulement à en limiter l'impact ? --> non

Dans ces conditions, il est évident qu'il y aura des rechutes.

C'est ce que nous voyons à Pékin, en Inde et en Iran.

Il ne faut pas se tromper dans l'analyse.
Le but du confinement n'est pas de réduire le nombre de morts dans l'absolu, mais:

  1. de lisser la quantité de malades pour que le système de santé reste efficace
  2. de se donner du temps pour
    1. trouver un remède définitif
    2. que ceux qui devaient mourir de leur belle mort puissent le faire.

Cela amènera à moins de morts, mais de manière corollaire. On ne peut aucunement poser un objectif de mortailité et mettre oeuvre des mesurrs sur cette base. C'est illusoire.

Au final, toute la population aura été en contact avec le virus, de toute manière.


DEUXIEME VAGUE ET DONC RECONFINEMENT MASSIF?

Des pays comme la Corée, Taiwan  (ou l'Allemagne dans une moindre mesure) ont montré qu'un confinement massif n'était pas nécessaire.

La bonne méthode est :

  1. détection de masse dans la population
  2. tests individuels
  3. isolement des malades avérés.

Cela passe aussi par une limitation des déplacements de et vers les zones à risque.

En utilisant cette méthode, un confinement massif n'est plus nécessaire.
Au pire, un confinement local pourra être mis en place, mais localisé sur une zone devenue hors de contrôle. 


Est-ce ce qui est fait actuellement en France?


Oui dans l'esprit et non dans les faits.

  1. Les systèmes de détection sont embryonnaires et toujours mal organisés.
  2. La quantité de tests disponibles semble toujours insuffisante.
  3. Le gouvernement va céder sous la pression de l'industrie touristique et des transports de voyageurs (air, train, ferries...), sans restreindre les déplacements.
Ainsi, un reconfinement massif en France est donc toujours possible, mais pas avant fin Août, même si la situation sanitaire l'exigeait, car,
  1. reconfiner massivement serait trop destructeur pour l'économie, en particulier pour le tourisme et la restauration
  2. faire revenir chez eux en catastrophe des millions de vacanciers ne sera pas possible
  3. le gouvernement préférera attendre de pouvoir mettre en place la méthode de test/isolement individuel. 

La période critique sera donc en Septembre.
Espérons que les hauts-fonctionnaires ne seront pas eux-mêmes partis en vacances et qu'ils auront fait les efforts nécessaires d'ici-là.
(Permettez-moi d'en douter...)


Un reconfinement avant Septembre pourrait avoir lieu, mais seulement en cas de crise bancaire majeure.
Ce serait bien pratique pour contrôler les populations, mais pour de très mauvaises raisons...

Et pas sûr que cela soit très efficace.
Entre crever de faim et crever du COVID, choisis ton camp camarade...

Pour ma part, je maintiens mon stock alimentaire de sécurité.
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1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire another Swiss guy mardi, 16 juin 2020 20:53 Posté par mikaflex

    Bonjour Karl,
    Les faits contredisent les arguments.
    Tout comme pour les chiffres du chômage US ou de l'inflation, il faut choisir méticuleusement ses sources.
    Quand on ne teste pas, quand on compte tous les morts en COVID19, quand la grippe tue étrangement trop peu en 2020..., bref, il faut se passer des mesures fausses et se rabattre sur la mesure de la surmortalité.
    https://github.com/Financial-Times/coronavirus-excess-mortality-data
    https://www.euromomo.eu/graphs-and-maps

    Parlons maintenant du virus, les dernières mesures indiquent qu'il a perdu de sa virulence chez nous (Google sera votre ami), comprendre qu'il faut plus de charge virale pour que cela tourne mal. Au début de l'épidémie, la moindre contagion et c'était parti pour quelques jours au lit.
    Donc, la température n'est pas un facteur décisif, mais le virus mute dans le temps après être passé par ses hôtes successifs, heureusement pour nous.
    Le bon sens et l'histoire nous ont appris qu'il faut isoler les malades et non confiner. Je ne comprends pas pourquoi il faut réinventer la roue en mode panique. Il y a des plans épidémies documentés, financés par les contribuables, qui n'ont pas été appliqués (le conseil scientifique baigne dans les conflits d'intérêts...).

    Les enfants chopent tellement de corona virus, qu'ils sont finalement immunisés contre COVID19 (IHU Marseille), et vraisemblablement leurs jeunes parents aussi.

    Une lecture saine :
    Y a-t-il une erreur qu'ils n'ont pas commise ? : Covid-19 : l union sacrée de l incompétence et l'arrogance de Christian Perronne

    En france, il y a un débat qui m'échappe sur un traitement qui fonctionne dans de nombreux pays qui l'appliquent, en général plus organisés et où la santé passe au-dessus de l'agenda électoral/économique. Je ne comprends pas le besoin de comparer à un placebo quand les résultats ôtent tout doute sur l’efficacité. Les études en double aveugle randomisées sont faites pour comparer des traitements peu efficaces (20 à 30%, égal au placebo) ou prouver la supériorité d'un traitement sur un autre.
    De toutes façons, ce débat stérile ne tiendra pas face à l'histoire vu que le COVID19 se soigne très bien à l'étranger, pas que à Marseille, des dizaines de pays le montre par leur faible surmortalité (les grincheux diront que c'est de la chance).

    Une seconde vague semble être de la pure fiction à ce stade.
    Des nouveaux cas isolés, importés, bien sûr, mais pas de "vague".
    On sera fixé dans 10 jours avec les rassemblements qui s'enchaînent.

    Ceci dit, parlons finance, il y a des profits à faire en misant sur les grands gagnants de la politique sanitaire, à savoir ceux qui fourniront des vaccins.