Comme vous le savez aussi bien que moi, les débuts d’année sont toujours l’occasion de prendre les célèbres « bonnes résolutions »… Bon, je ne vous cache pas que mon esprit contrarien a un peu de mal avec les bonnes résolutions jamais tenues et qui, généralement, viennent encombrer la cave et saturer les annonces de reventes du Bon Coin (que le gouvernement veut taxer).
Pensez donc, tiens, cette année je vais faire du sport… Et rien de tel que commencer par acheter le dernier cri du vélo d’appartement, ou encore un rameur, c’est bien un rameur… Ou alors, promis, tiens, cette année je fais mes yaourt moi-même… Résultat ? Une yaourtière toute neuve traînant à la cave… Cela donne aussi ce genre d’annonce. « Vend vélo d’appartement comme neuf… Jamais servi (enfin deux fois) avec son emballage complet »… Non, tout ça pour vous dire que ma bonne résolution 2015, c’était de n’en prendre aucune et certainement pas (même pour faire plaisir à ma belle-famille) de devenir « ôôôptimisteu »…
J’aimerais bien être un ravi béat de la crèche mais il n’y a franchement pas de quoi pavoiser ces derniers temps, et le mamamouchi en chef, le roi « Assume-les-échecs » 1er a beau lancer son offensive d’hiver (en terme de communication), cela va finir en Bérézina comme toutes les offensives d’hiver…
Mais là je voulais partager cet article de La Tribune avec vous, parce que j’ai trouvé encore plus pessimiste que moi en ce début d’année 2015 et en plus, c’est un article de La Tribune. C’est tout dire, si même eux deviennent pessimistes, ce n’est plus du jeu et l’on me pique mon gagne-pain.
Quitter Pôle emploi ne veut pas dire retrouver du travail
« En témoignent les dernières statistiques de la Dares (ministère du Travail) sur cette question : sur les 470 000 demandeurs d’emploi inscrits dans les catégories « A », « B » et « C » « sortis » de Pôle emploi en juin 2014, seuls 40,5 % ont repris un emploi, soit une baisse de 1,8 point en trois mois, et surtout, de 5,1 points en un an. À l’inverse, les « sorties » de Pôle emploi pour suivre une formation (13,3 %) ont progressé de 2,8 points sur un an. De leur côté, les sorties pour cause de retraite ou de dispense de recherche d’emploi sont passées de 1,8 % en juin 2013 à 2,1 % un an plus tard. »« Les sorties « volontaires » de Pôle emploi par découragement progressent
Surtout, phénomène inquiétant, les sorties de Pôle emploi pour « arrêt de recherche temporaire » sont passées en un an de 6,2 % à 7,5 % et celles pour « non renouvellement volontaire de la demande » de 2,6 % à 3,3 %. Ces deux dernières causes expriment le découragement qui saisit les demandeurs d’emploi qui n’arrivent pas à retrouver un poste et qui en sont donc réduits, par désespoir, à quitter Pôle emploi. »
3,5 % du total des demandeurs d’emploi ont retrouvé un emploi
« Mais on peut présenter les choses de façon encore plus pessimiste, ce que fait d’ailleurs la Dares. En juin 2014, 5 020 200 demandeurs d’emploi étaient inscrits sur les listes de Pôle emploi en catégories « A,B,C ». Or, seuls 3,5 % d’entre eux sont « sortis » pour reprendre un emploi. Un taux dramatiquement faible et pourtant en baisse de 0,3 point sur un trimestre et de 0,5 point en un an. Et, là aussi, l’âge apparaît comme un critère discriminant : le taux de retour à l’emploi atteint 6 % pour les moins de 25 ans, 3,6 % pour les 25-49 ans et… un malheureux 1,5 % pour les plus de 50 ans. »Une dramatique réalité… il n’y a plus de travail !!
J’entendais encore ce matin quelques penseurs « ligne Maginot » nous expliquer doctement que JAMAIS, mais alors JAMAIS la robotique et les progrès techniques n’allaient créer plus de chômage mais encore plus d’activité et donc de travail pour tous… Il y a des fois, les bras m’en tombent !Que les mutations techniques permettent l’émergence de nouveaux postes est une évidence mais le travail créé désormais n’est plus suffisant pour remplacer le travail détruit. Néanmoins, ce n’est pas la seule raison. Le capitalisme en lui-même cherche toujours à faire mieux avec moins, et ce n’est pas la seule raison : les délocalisations permettent aussi de diminuer les coûts en faisant travailler « là-bas » et en fermant des usines ici.
C’est la conjonction de ces multiphénomènes qui explique la raréfaction de l’emploi. Cette rareté de travail est une évidence, elle est palpable dans chaque bled de France et de Navarre, dans chaque agence de Paul Emploi, dans chaque village, dans chaque famille, dans chaque statistique, partout, notre économie suinte le chômage de masse…
Cela pose logiquement des problèmes humains dramatiques. Car derrière chaque chômeur, il y a des familles qui se paupérisent, qui ont peur, qui dépriment, qui ne peuvent plus se projeter vers l’avenir, qui ne peuvent plus rêver de futur.
La réalité économique c’est que jusqu’à présent, le travail est la seule façon de répartir la richesse créée par le système. Sans travail, point de répartition de la richesse et, accessoirement, de moins en moins de consommateurs solvables. Alors lorsque la richesse ne peut pas être répartie par le travail, nous utilisons la solidarité ou l’assistanat… Je laisse le choix du terme le plus approprié à votre sagacité.
Je peux créer demain un emploi pour chaque chômeur payé 2 000 euros par mois !
Nous pouvons faire autrement et un autre chemin est parfaitement possible, la preuve par les chiffres ! Je vous propose donc juste ce petit exercice pour remuer nos méninges ! Je ne dis pas que c’est ce qu’il faut faire, je dis simplement que lorsque j’entends des politiques m’expliquer que l’on ne peut rien, je crie fadaises et mensonges !! On PEUT faire, si on le souhaite, une autre politique.Posons les chiffres :
« Selon les derniers chiffres de l’Unédic, 33,6 Mds€ ont ainsi été dépensés en 2013 en indemnisation. Un montant équivalent aux contributions recouvrées par les cotisations chômage prélevées sur les salaires. La somme est rondelette en soi, mais en apparence seulement : rapportée aux 2,27 millions de chômeurs indemnisés par l’Unédic (auxquels s’ajoutent les bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité, l’ASS), ce montant équivaut à 13 740 € versés à chacun par an, soit une indemnité moyenne de 1 100 € net par mois. »Nous pouvons donc remplacer l’indemnisation de 3 millions de chômeurs par 3 millions de postes.
Mais allons plus loin et prenons aussi le volet formation professionnelle (qui ne sert à rien vu que le chômage augmente au même rythme que nos dépenses de formation…). Il y en a pour autant, soit entre 30 et 35 milliards d’euros chaque année… Cela nous fait donc 11 000 euros par chômeur de plus.Nous arrivons donc à 22 000 euros par an pour 3 millions de chômistes chômant !
Le droit opposable au travail pourrait exister !
Jusqu’à présent, nous avons raisonné en « assurance chômage » où en réalité nous considérions l’inactivité comme un accident assurable par la collectivité. Nous pouvons aussi changer notre façon de voir et considérer qu’il n’y a pas de droit au « chômage » mais un devoir de travailler (contre rémunération). L’État vous garantit un travail et une rémunération mais n’a pas à indemniser une inactivité.Techniquement, cela peut parfaitement fonctionner.
Économiquement, cela peut parfaitement fonctionner et nous avons largement assez d’argent. D’ailleurs, je n’ai pas parlé des sommes versées dans le cadre du RSA…
Socialement, nous ne laisserions personne au bord de la route.
J’en entends déjà hurler au communisme… Qu’ils hurlent, la réalité c’est que nous dépensons déjà toutes ces sommes et qu’il faut se demander si l’ensemble de nos systèmes hérités de la Seconde Guerre mondiale sont encore efficients 70 ans après… La réponse est, évidemment, non !
Nous pouvons faire autrement, un autre chemin est possible, une autre société est envisageable et au bout du compte, l’ensemble de ces choix, c’est au peuple de France de les faire, c’est une question politique. Le problème c’est que nous n’avons que des ânes à la tête de ce pays qui pensent qu’une grande réforme c’est aller modifier le nombre de notaires pour relancer la crôassance…
Nous devons tout changer, à commencer par notre façon de penser. Nous avons des marges de manœuvres financières en réalité considérables, le problème c’est comment utiliser notre disponible financier et pour quoi faire.
Mon point de vue sur la chose est assez simple. Ce disponible c’est l’argent du peuple. Et l’argent du peuple, c’est pour le peuple. Or vous aurez compris que cette dernière partie de la remarque a tendance à être passée sous silence.
Nous pouvons aussi dire que nous ne faisons pas face à une crise économique mais à une crise politique puisque nos dirigeants refusent de prendre les décisions qu’il faudrait prendre… C’est à la fois aussi simple et aussi compliqué mais, finalement, c’est aussi porteur d’espoir et… d’optimisme ! Oui les solutions existent, oui on peut les financer, oui nous pouvons résoudre tous nos problèmes et nos maux un par un.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
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