nventé en Angleterre dans les années 90, cet instrument financier dérivé extrêmement simple d’utilisation, appelé CFD ou contrat pour la différence (Contract For Difference en anglais), permet de profiter des variations à la hausse ou à la baisse du cours d’un sous-jacent (action, indice ou matière première) sans en être le propriétaire. Le CFD s’inscrit dans un mécanisme clair et précis. Il offre une alternative simple au trading des actifs financiers en répliquant point par point les variations du prix de l’actif sous-jacent choisi si bien qu’il cote exactement le même prix. Mais ce n’est pas tout… le CFD offre de nombreux avantages significatifs qui suscitent l’intérêt des investisseurs actifs
• Un effet de levier pouvant aller jusqu’à 20 (soit quatre fois plus que le levier offert sur les actions éligibles au SRD).
• La vente à découvert : bénéficier de la baisse des marchés sans avoir à fournir des fonds supplémentaires ou à emprunter des actions pour ensuite les vendre.
• Une flexibilité et une souplesse sans précédent: le CFD ne comporte pas de date d’échéance permettant la clôture de la position à tout instant.
• Des frais de transactions très faibles : en moyenne de l’ordre de 0.10% par transaction sur les places européennes.
• Un moyen de couverture : couvrir le risque d’une dépréciation de son portefeuille actions en shortant grâce aux CFD au lieu de liquider ses actions qui reviendrait à payer des frais très élevés.
Profitant de cet engouement prononcé pour les CFD, des banques d’investissement à l’instar de Saxo Banque et autres courtiers en ligne proposent un très large choix de CFD par le biais de leur plate-forme de trading. Ces dernières offrent la possibilité de négocier en temps réel avec une exécution au clic sur les plus grandes places boursières internationales. Depuis quelques années, les CFD connaissent actuellement un succès sans précédent et commencent véritablement à faire de l’ombre aux autres produits dérivés.
Mais quid de l’efficacité des CFD par rapport aux autres instruments dérivés disponibles sur le marché : SRD, Futures, Options, ETF ou Warrants ? Pourquoi les CFD ont-ils gagné la confiance des investisseurs qu’ils soient tout aussi bien actifs que néophytes ?
CFD vs SRD
En investissant sur le SRD (Système de Règlement Différé) les investisseurs français profitent du double avantage offert par les CFD (effet de levier et possibilité de vente sans détention préalable de l’actif sous-jacent) bénéficient grâce au SRD (Système de Règlement Différé) du double avantage offert par les CFD (effet de levier et possibilité de vente sans détention préalable de l’actif sous-jacent). Toutefois, les CFD présentent d’autres avantages :
• Large gamme de CFD : environ 10 000 CFD négociés sur 30 places boursières alors qu’il n’existe qu’environ 150 valeurs aujourd’hui éligibles au SRD et uniquement en France.
• Effet de levier important sur les CFD : il varie généralement de 1 :1 à 20 :1 selon les courtiers et selon les CFD alors qu’il ne peut dépasser 5 :1 sur le SRD.
• Pas de valeur temps : les CFD ne comportent pas de date de maturité. Les investisseurs peuvent déboucler leurs positions quand ils le souhaitent. Il est donc inutile de se préoccuper de la valeur temps car il est possible de maintenir les positions aussi longtemps qu’on le souhaite.
• Faibles coûts de financement avec les CFD : les coûts de financement des positions sont plus élevés pour le SRD que pour les CFD.
CFD vs Futures
Les deux avantages principaux des CFD face aux Futures sont :
• Marge requise plus faible : La marge demandée permet d’initier une position avec un capital plus faible que sur les Futures.
• Absence de date d’échéance : Il n’existe pas de date de maturité pour les CFD contrairement aux Futures. Ce qui rend le CFD plus souple et plus flexible.
A contrario, un contrat Future est un engagement à terme d’acheter ou de vendre une quantité convenue d’un actif à un prix convenu et à une échéance convenue. Pour un contrat Future tout est clairement déterminé dès le départ et rien n’est modifiable : la quantité du sous-jacent, son prix à une date future, la date d’échéance, le mode de livraison et la marge requise. Les CFD offrent donc souvent plus de flexibilité que les Futures. Seul bémol, au niveau du tarif, on notera que les Futures peuvent parfois s’avérer moins coûteux.
CFD vs options, warrants ou ETF
Si vous souhaitez investir simplement sur la hausse ou sur la baisse du prix d’un actif en disposant d’un effet de levier et sans être piégé par une quelconque date d’échéance ou barrière désactivante, il faut privilégier le trading sur CFD au trading sur options ou warrants. En effet, il n’est pas rare de se retrouver piégé par la valeur temps ou le prix d’exercice lorsqu’on possède des positions sur options et warrants !
Par rapport aux ETF, les CFD comportent une multitude d’avantages : un effet de levier important qui permet d’augmenter le coupe rendement/risque, la possibilité de vendre le sous-jacent et donc de profiter d’un marché baissier (à noter qu’il existe des CFD sur ETF) et des frais faibles incorporés dans la fourchette achat/vente.
1er Atout: le CFD un produit dérivé qui peut être très spéculatif
Le CFD, en tant que produit dérivé, nous permet de prendre des positions à partir d’un petit capital (autour de 1000 € selon les courtiers, dépôt de 2000 € minimum chez Saxo banque par exemple) avec un effet de levier qui peut s’échelonner entre 1 et 20 en fonction de la liquidité et de la volatilité du sous-jacent traité.
Par exemple, nous disposons d’un portefeuille de 10 000 € et nous anticipons une hausse de l’action Michelin en intraday. Nous pensons que le titre va s’apprécier en raison de résultats annuels jugés satisfaisants ou d’une conjoncture économique favorable au secteur… Nous souhaitons profiter du levier qu’offre le CFD en démultipliant la performance de l’action Michelin. Sur le CFD Michelin, certaines banques d’investissement proposent un levier maximum estimé à 20. Pour 10 000 € en capital, nous pouvons donc prendre une position maximum de 200 000 € (10 000 x 20) à l’achat ou à la vente. Afin de ne pas être exposé à un risque trop élevé nous privilégions un effet de levier de 10. Pour 10 000 € de capital de départ nous achetons pour 100 000 € de CFD Michelin soit 1682 CFD Michelin à 59.44€ (valeur nominale de 99978 €). Les frais sur la transaction sont de 99.97 € (0.10% x 99978). Pour pouvoir prendre cette position, le courtier demande 5% de couverture (levier de 20 : 1) sur la position soit 5000 €. Pour la journée du mercredi 9 mars 2011 le titre s’est adjugé de 2% passant de 59.44 € à 60.63 €. Avant la clôture, nous décidons de vendre nos 1682 CFD Michelin à 60.63 €. Le montant total de notre transaction s’élève à 101979 €. Les frais imputés sont de 101.97 € (0.10% x 101979). Le profit net de l’opération s’établit à 1799.05 € [(101979-99978)-(99.97+101.97)] soit une performance de 17.99% en un jour ! (1799/10000). Le marché a offert 2% pour Michelin alors que grâce au CFD nous avons réalisé une performance de 18% pour un capital immobilisé très faible (5000 €).
Le CFD est un produit dérivé qui peut être très spéculatif en fonction du levier utilisé qui dépend de la liquidité et de la volatilité du sous-jacent (action, indice ou matière première). Le rendement peut être très important pour un capital immobilisé très faible. Les gains peuvent être également réalisés pour des positions à la vente « short » (« court » en français) mais il faut prêter une très forte attention à l’utilisation de cet instrument financier car les pertes peuvent s’avérer toutefois très élevées.
2ème atout: le CFD un moyen de couverture aux moindres frais
L’un des sujets récurrents au sein de la communauté des investisseurs actifs concerne le moyen de se protéger contre la baisse des marchés financiers et même d’essayer d’en tirer profit. L’avantage d’utiliser les CFD comme moyen de couverture résulte dans le fait qu’au lieu de liquider ou de vendre son portefeuille lors d’une dépréciation de marché ou de très forte volatilité, les opérateurs peuvent couvrir leur risque en se plaçant « short » sur une position équivalente. Le principe de vendre à découvert revient à dire que nous ne détenons pas immédiatement l’action physique. Nous empruntons le titre afin de le racheter moins cher. Le gain s’effectue sur la différence de cours lors du rachat de l’actif financier.
Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour couvrir votre portefeuille :
1) Si nous avons un portefeuille diversifié comprenant plusieurs lignes françaises et internationales nous pouvons nous protéger en shortant directement la valeur en CFD.
Par exemple, nous avons un portefeuille d’actions cotées sur différentes places boursières. Pour contrecarrer une éventuelle baisse d’une action pour une période donnée nous avons la possibilité de shorter cette valeur en CFD à court terme.
Nous anticipons à court terme une baisse des valeurs bancaires et pétrolières en raison d’événements géopolitiques, de crise de dettes souveraines… Pour cela, nous nous couvrons en shortant nos valeurs de ces secteurs d’activité pour la même valeur nominale : Court 500 CFD Axa, Court 1000 CFD BP,… Notre portefeuille est ainsi moins exposé au risque d’un retournement de marché. Nous réalisons des gains en période de baisse grâce aux CFD et puis le moment venu lors d’un rebond de marché nous pourrons déboucler nos positions en CFD. L’intérêt de cette stratégie est de profiter de la baisse des marchés grâce aux CFD et de ne surtout pas liquider ses valeurs actions. Vendre nos actions reviendrait à subir une perte définitive et payer des frais très élevés.
2) Si nous avons un portefeuille d’actions qui réplique un indice boursier qui sert de benchmark de référence, nous allons directement couvrir notre portefeuille sur le CFD indice en le shortant.
Par exemple, nous nous constituons un portefeuille de valeurs américaines reflétant en majorité l’indice US Dow Jones. Nous avons en gestion environ 100 000 $ répartis sous 10 valeurs.
En cas de dépréciation du marché boursier américain, nous couvrons notre risque en prenant une position short (Court) directement sur le CFD Dow Jones pour la même valeur nominale soit 100 000 $. En l’espèce si nos titres se déprécient, au lieu de liquider des lignes (ce qui reviendrait cher en termes de frais) nous prenons la position contraire avec le CFD Dow Jones (les frais sont compris dans le spread sur le CFD indice). Notre portefeuille n’est plus unidirectionnel et n’est plus soumis à une baisse soudaine des marchés actions US. Les pertes latentes sur nos lignes actions US sont compensées par le gain réalisé sur notre ligne court (US 30 Wall Street).
3) Il existe des stratégies de couverture en CFD qui associent des valeurs du même secteur d’activité : le « Pair Trade ».
Le Pair Trade est une stratégie de couverture qui consiste à acheter et à vendre deux valeurs ayant des activités similaires ou appartenant au même secteur à l’image des CFD suivants : Long Peugeot / Court Renault, Long LVMH / Short PPR, Long BHP Billiton / Short Antofagasta, Long Cac40 / Short Dax ou Long CFD Gold / Short CFD Silver …..
Voici un exemple clair exécuté depuis une plateforme de trading :
L’intérêt de cette stratégie est de réaliser un arbitrage entre plusieurs valeurs d’un même secteur afin d’être neutre sur le marché. Pour de multiples raisons -prises de bénéfices, pas de tendance nette dégagée de la valeur, marché poussif en manque de catalyseurs… le Pair Trade sur Peugeot et Renault par exemple permet de se placer en attendant le moment opportun afin de libérer une position pour profiter d’une accélération de marché à la hausse comme à la baisse.