Voici une petite recherche que je vais vous livrer, il s’agit d’un lien que je vous donne vers le consortium des journalistes qui vient de révéler le scandale de la plus grosse évasion fiscale jamais organisée dans le monde grâce à un pays, le Luxembourg, et à son chef d’État de l’époque Jean-Claude Juncker, désormais président de la Commission européenne, ce fameux machin super démocratique et prenant soin de l’intérêt des peuples d’Europe (c’est ironique évidemment).
Vous pourrez y trouver l’ensemble des gentilles entreprises très citoyennes et qui aiment payer des impôts, à moins que ce soit l’inverse… C’est très bien fait et le moteur de recherche permet de choisir pays par pays et après, les logos de chaque société concernée s’affichent.
Le « socialiste » Emmanuel Macron défend Jean-Claude Juncker
Avant de vous donner tout ça, je voulais revenir sur le principal avocat de Jean-Claude, à savoir le français Macron, notre actuel ministre de l’Économie socialiste. Bon, vous l’avez compris, avec Macron nous sommes dans un socialisme môôôderne, un socialisme de combââât, un socialisme « libéral », c’est-à-dire un socialisme tourné vers le prôôôôgrèèès pour tous et le changement maintenant, un socialisme où l’organisation de la plus grande fraude fiscale de tous les temps (Mamie Loto n’a qu’à bien se tenir la pauvre) n’est pas grave, un socialisme où les socialistes au pouvoir (pas tous quand même) trouvent normal finalement d’apporter leur soutien à Juncker.Et la défense élaborée par Macron est divine, spirituelle, drôle à souhait. Je vais le citer dans le texte parce que franchement, il faut se pincer pour y croire :
« Je suis frappé par la ressemblance entre notre période et celle des années 30. Nous sortons d’une crise, les peuples se rétractent, les indicateurs économiques sont inquiétants, les démocraties sont fatiguées, les dirigeants politiques sont conspués. Le plus grand risque est que les responsables politiques laissent s’installer l’idée qu’ils sont impuissants, que les démagogues prennent le pouvoir et que les égoïsmes nationaux reviennent. Ce sont les risques que nous voyons dans mon pays, le vôtre, en Allemagne, en Grande-Bretagne. C’est dans ces moments-là que se révèlent les grands décideurs politiques, ceux qui mettent de grandes ambitions sur la table, comme M. Juncker l’a fait. C’est cette même préoccupation qui habite le président de la République et le Premier ministre lorsqu’ils annoncent l’accélération des réformes en France et les grands chantiers nécessaires.
J’ai confiance en M. Juncker : il a la capacité de promouvoir des idées courageuses pour porter l’idée européenne. »
En un mot mes amis, c’est « exquis ». J’adore. Tout y est ou presque, il nous manque juste l’expression avec les mots marqueurs suivant : « Cela me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et véhicule des idées nauséabondes… » Mais rassurez-vous, Macron maîtrisant parfaitement la dialectique, tétanisant aussi bien le langage que la pensée, devrait nous le sortir prochainement.
Donc le climat, c’est le climat des années 30… Cela est parfaitement faux, sauf pour l’aspect crise économique qui est effectivement encore plus grave que celle de 1929. Nos situations politiques et sociales n’ont strictement rien à voir avec celles des années 30, ce qui ne veut pas dire que la situation n’est pas forcément plus grave d’ailleurs que celle des années 30, et tout cela risque effectivement de bien mal se terminer mais c’est un autre débat.
Mais pour Macron, Juncker c’est le de Gaulle et le Churchill européens incarnés dans la même figure. J’en rigole encore en me tenant les côtes qui souffrent terriblement de cette quinte de rire… Juncker n’est ni de Gaulle, ni Churchill et en aucun cas un « grand décideur politique qui se révèle ». Juncker est simplement un grand… ponte de la fraude fiscal, certes de haut vol (surtout au sens premier du terme), mais un fraudeur tout de même ! Macron va plus loin dans le fayotage général en extrapolant la grandeur de Juncker à la grandeur d’Hollande… ce qui en dit long sur la définition actuelle du mot « grandeur »…
Un combat fratricide en Europe
À mon sens, toute cette histoire cache un combat fratricide en Europe autour du sujet de la rigueur et des politiques d’austérité que certains souhaitent imposer à d’autres.Il est évident, et c’est du bon sens, que lutter contre la fraude fiscale est une nécessité et que le principe qui doit prévaloir est lui aussi tout aussi simple, à savoir que chaque entreprise doit payer ses impôts tout simplement dans chaque pays où elle réalise des bénéfices. À ce petit jeu-là, quelques pays en Europe mettent un bazar considérable comme l’Irlande, les îles anglo-normandes, sans oublier le Luxembourg ou encore quelques petites principautés bien minuscules sur les cartes mais fort bien pourvues financièrement.
C’est évidemment tout le modèle économique du Luxembourg qu’il faut fracasser et sans hésiter. Du Luxembourg, et des autres paradis fiscaux européens.
D’ailleurs, notre président serait bien inspiré (si ce n’est déjà lui à la manœuvre derrière toute cette histoire aidé par quelques alliés italiens) d’appuyer très fortement là où ça fait mal. Austérité ? Pourquoi pas, mais encore faut-il que l’Europe joue le jeu et n’institutionnalise pas la fraude et l’évasion fiscales parce nous parlons dans ce cas de centaines de milliards d’euros.
Par extension, nous pourrions faire le même raisonnement sur le coût de la main-d’œuvre dans certains pays européens, comme la Pologne et son salaire mensuel de 360 euros… Autant dire que nous ne serons jamais aussi compétitifs qu’un Polonais ou alors il va falloir beaucoup baisser nos salaires…
En tout cas, il est sûr que si toutes les entreprises qui font des bénéfices en France payaient leurs impôts en France, le gouvernement Hollande n’aurait plus à augmenter les taxes et les impôts sur le peuple. Ceci expliquant peut-être cela. Si tel était le cas alors, sans hésiter, j’applaudirai le président.
À demain… si vous le voulez-bien !!
Charles SANNAT