Nous sommes aujourd’hui vendredi et vous lisez le dernier numéro du Contrarien Matin après 709 éditions. 710 en comptant celle d’aujourd’hui.
Peut-être vous souvenez-vous de l’interview exclusive que Yanis Varoufakis, ministre des Finances grec, nous avait accordé. Nous avons découvert avec surprise que cette publication n’était pas du goût de tout le monde.
Vous allez me dire : quel est le problème ?
Le problème est simple. Officiellement, l’éditeur du Contrarien Matin est une société commerciale, en l’occurrence AuCOFFRE.com – et d’ailleurs, à l’origine et au tout début, le Contrarien n’était qu’une feuille de chou à usage interne d’abord destinée à informer nos collaborateurs, puis nos membres. Par la suite, le Contrarien a été ouvert à tous.Une société commerciale a des impératifs qui ne sont pas du tous les mêmes qu’un simple éditeur de textes. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé avec Jean-François Faure de mettre fin à l’aventure du Contrarien Matin sous sa forme actuelle parce que la priorité d’AuCOFFRE.com c’est évidemment la sécurisation des avoirs de ses membres dans la durée. Or Le Contrarien, par sa liberté de ton, sa liberté de penser et sa liberté d’informer, fait peser un risque sur les activités commerciales de la société AuCOFFRE.com que nous n’avions pas forcément mesuré.
Adieu Le Contrarien, vive insolentiae.com
Alors je vais quitter mes fonctions au sein d’AuCOFFRE dans les prochains jours afin de me consacrer à un nouveau projet éditorial. J’aurai le plaisir mes chers amis, mes chers lecteurs, de vous retrouver dès le premier septembre sur le site insolentiae.com.AuCOFFRE.com n’en sera plus l’éditeur et sera juridiquement une entité détachée. AuCOFFRE.com restera évidemment un annonceur central et donc un « sponsor » dans tous les sens du terme mais au moins, les risques seront bien séparés. Évidemment, vous me retrouverez en fin d’année à la Journée des membres d’AuCOFFRE et nos liens demeurent puisqu’il s’agit aussi de convictions partagées et d’un engagement citoyen. Encore une fois, le but de la manœuvre est simple. Protéger les membres d’AuCOFFRE des propos tenus par Charles Sannat et permettre à Charles Sannat de faire ce que bon lui semble (ou presque !!).
Vous commencez à me connaître et je suis « maladivement » insolent et ce, depuis ma plus tendre enfance au grand dam de mes parents régulièrement convoqués par les équipes enseignantes qui ont toujours peu goûté à mon humour décalé…
Vous savez aussi que les langues anciennes, le grec comme le latin, sont menacées alors qu’il s’agit du socle de notre langage et donc de notre capacité même à structurer notre pensée et à utiliser et exprimer notre intelligence.
C’est donc assez naturellement que j’ai penché pour le mot latin insolentiae, dont la phonétique évoque bien évidemment l’insolence, mais qui signifie avant tout en latin… l’impertinence.
Célébrons l’impertinence et l’insolence !
À la cour du roi et à beaucoup d’époques, il a fallu avancer des idées de façon masquée afin qu’elles puissent être diffusées. Il fallait être capable d’écrire, de peindre ou de sculpter au second degré.D’une certaine manière, nous vivons désormais, avec le politiquement correct étouffant et stérilisant pour la pensée et le langage, un moment similaire. Mais le français est riche et millénaire. Notre langue, ses racines, sa précision, le nombre même de mots disponibles nous permet, cumulé à notre art historique pour l’insolence et l’impertinence, et notre amour pour l’humour, de dire beaucoup de choses.
Un immense merci à chacune et chacun de vous !
Alors j’en profite une nouvelle fois, comme je le fais avant chaque période de vacances estivales, pour vous remercier pour vos compliments et vos encouragements bien évidemment, mais aussi pour tous les commentaires, pour tous vos partages d’informations auxquels, hélas, je ne peux que trop souvent peu répondre tant la masse est importante, mais sachez que ma femme et moi lisons tous vos mails. Merci, merci à vous de rendre possible cette aventure économico-humouristico-Cette aventure nous la poursuivrons dès le 1er septembre sur notre nouveau sitewww.insolentiae.com et j’espère tous vous y retrouver.
D’ici-là, et afin de tout préparer pour que les choses soient prêtes pour la rentrée, je cesse la parution du Contrarien un peu plus tôt que d’habitude.
Le site insolentiae.com restera 100 % gratuit (c’est mon côté « communiste » pour certains, « anticapitaliste » pour d’autres ; en ce qui me concerne, c’est aussi un projet citoyen que d’informer et de savoir partager gratuitement). Mais il va bien falloir « croûter » et même si je n’ai nullement besoin d’aller à la tour d’argent et que je m’accommode sans problèmes de quelques jours de camping sous la tente (ce qui me donne une immense liberté), il y aura sans doute un peu plus de pub (mais point trop), il y aura également une lettre d’information complémentaire mensuelle qui sera payante (mais pas trop chère non plus) et enfin la possibilité de faire quelques dons (qui seront évidemment très appréciés par votre serviteur). L’idée, vous l’aurez compris, c’est que chacun puisse participer en fonction de ses moyens et de ses possibilités, et que celui (ou celle) qui ne peut pas… puisse évidemment en profiter quand même. Je vous fais totalement confiance et je suis persuadé qu’à défaut de devenir riche (ce qui n’est pas le but en disant la vérité, chemin le plus court pour la pauvreté, que je préfère appeler avec insolentiae la simplicité volontaire), vous m’aiderez à être à peu près à l’équilibre… Non en fait, n’étant pas un État pouvant s’endetter, il faudra que je sois à l’équilibre tout court… Pas juste à peu près… mais je compte sur ma femme à la gestion pour équilibrer les machins et les bidules dans chaque colonne…
Concernant la Grèce et la crise !
J’ai eu l’occasion de vous exprimer tout ce que je pense et ce que je sais.J’insiste, mes chers amis, sur le fait que le peuple grec n’est pas votre ennemi, c’est ce que la propagande veut vous faire croire, mais votre ennemi c’est la finance et l’asservissement par la dette.
Évidemment, en cas de « Grexit » (ce qui devrait prochainement se produire), je reviendrai avec une édition spéciale toujours sur le site habituel du Contrarien.
Où en sommes-nous du psychodrame grec ?
« François Hollande a annulé un déplacement en Avignon où il devait inaugurer vendredi la réouverture de la collection d’art Lambert, afin de consacrer son agenda au suivi de la crise grecque, ont fait savoir jeudi les services de la présidence. « Le président de la République souhaite rester à Paris pour suivre les discussions et l’évolution du dossier grec… » Effectivement, il vaut mieux que le président préside plutôt que de le voir perdre son temps et son énergie en déplacements stupides et transformer la fonction en VRP coupeur de rubans, ce qui relève au mieux (et encore) d’un sous-préfet (je m’excuse par avance auprès du lobby des sous-préfets qui, je l’espère, ne prendra pas mes propos comme de la condescendance…).De son côté, Angela Merkel ne veut pas de décote de la dette grec arguant que le problème a déjà été traité ; tout le monde commence à dire que de toutes les façons, les propositions grecques ne seront pas suffisantes.
Quand à Juncker, il est parti rencontrer l’opposition grecque, comprenez qu’il prépare un « coup d’État » avec l’opposition car au fond, ils aimeraient bien, nos europathes, débarquer Tsipras démocratiquement élu pour le remplacer par un « gouvernement technique » nommé par Bruxelles.
Nous vivons mes chers amis des heures historiques. Quelles que soient vos opinions politiques, vos convictions, nous vivons des moments que l’histoire retiendra.
Encore une fois, soit nous faisons le grand saut fédéral (et Sarkozy l’évoquait sur TF1), soit nous faisons le grand saut hors de la monnaie unique. Soit plus d’Europe, soit moins. Il n’y a pas le choix. Nos europathes seront prêts à tout pour que nous allions vers plus d’Europe, mais partout les peuples veulent moins d’Europe et retrouver leur souveraineté. Ce sera donc l’Europe à marche forcée… à moins, à moins que l’histoire grecque ne dégénère et ne fasse dérailler l’Europe. Je dois vous avouer qu’une telle issue ne serait pas pour me déplaire tant je considère cette Europe comme une négation du « rêve » originel de paix et de prospérité partagée sans oublier qu’elle est la négation de la liberté et de la démocratie.
Je vous laisse pour mieux revenir mais surtout n’oubliez pas deux choses, il est déjà trop tard, préparez-vous et cette citations de John Adams : « Il y a deux manières de conquérir et d’asservir une nation, l’une est par les armes, l’autre par la dette. »
Comme disait Giscard… Au revoir mes amis !
Charles SANNAT