Après avoir lu l'interview, voici ce que j'en pense :
Il faut bien noter que le vendeur enregistre une moins value alors qu'il a acheté en 2006 sur 8 ans.
L'immobilier qui permet de gagner à long terme à la revente, depuis dix ans, on ne parle que de ceux qui gagnent, mais combien perdent ?
Dans la vraie vie, hors des histoires marketing sponsorisées par l'Etat et ses acolytes privés que sont les notaires, les banques et assurances (dont le bilan dépend directement de la bonne tenue de l'activité immobilière) et des agents immobiliers tout autant que les médias qui vivent eux aussi de la manne, l'investissement immobilier génère régulièrement des pertes.
Et les pertes dans l'immobilier, personne ne veut en parler. Espérons que ce lecteur d'Objectif Eco, M Antunes, s'en sorte mieux que son vendeur à horizon 10 ans !
Enfin, la question qui se pose est la rémunération du temps de l'investisseur immobilier.
Investir dans l'immobilier consomme beaucoup d'énergie et de temps, en formation et en concrétisation. Je crois qu'il faudrait comptabiliser intégralement toutes les heures dépensées (de la recherche initiale du bien, à la phase d'achat, à la mise en place en location, à la concrétisation d'un locataire et la gestion à long terme de plusieurs locataires, la gestion administrative conséquence de la propriété d'un bien immo en France...), puis dire qu'on peut gagner 10 ou 20€ par heure de travail en bossant sur le net par exemple et établir une rentabilité finale théorique de son investissement immobilier en intégrant les dépenses temps non rémunérées dans l'équation !"
Début de l'interview que j'ai réalisé avec M Antunes
Bonjour, M. ANTUNES. Tout d'abord, parlez-moi de votre dernière opération, quelles ont été les paramètres initiaux ?
J'ai acheté à un bon prix car le vendeur n'a pas fait de plus-value mais une petite moins-value.
En effet, il acheté ce bien en 2006 à 55 000 € net. Il me le revend en 2014 à 53 250 €.
Les autres paramètres ont été les suivants : voici ce que j'ai obtenu :
1. Le montant du prêt 49 727 euros
2. La durée du prêt 22 ans
3. Un apport de 10 000 €
4. Un taux d'emprunt à 2.70 %
5. Type de garantie : la caution
6. Un loyer visé à 460 €/mois
7. Actuellement locataire
8. Pas de travaux
9. Pas d'agence immobilière, échange entre particuliers
Un bon dossier en somme. Tout me paraissait donc parfait, mais je me suis vite retrouvé confronté à certains problèmes.
Quand vous parlez de problèmes, de quels types sont-ils ?
Ça a coincé au niveau de deux points :
Le premier, c'est le type de GARANTIE. Le fait d'être sous «caution » a posé problème à l'organisme de caution.
Comment vous vous y êtes pris pour tenter de remédier à ces différents problèmes ?
En fait, ma démarche a été d'avoir choisie la caution pour bénéficier d'un crédit transférable en cas de besoin (le conseiller ne sait pas que c'est possible, pour lui je lui parlais du crédit relais).
Finalement quelle fut la solution ?
Une nième fois consulter une autre banque mais cette fois en changeant ces déclarations. Les décisions au niveau du crédit logement sont prises par un robot, il faut donc lui donner les bons paramètres.
Entre autre déclarer :
- vouloir la caution (ne rien lâcher sur ce point, c'est quand même pratique le crédit transférable).
- acheter pour sa résidence principale et non pas pour louer.
On peut dire que vous avez gaspillé un temps précieux ainsi que de l'énergie. Avez-vous été confronté à d'autres soucis ?
Et niveau rendement, cette opération ça donne quoi ?
Entre 4% et 5.80 % net d'impôts, je ne casse pas la baraque c'est le cas de le dire. (4 % si je fais gérer par une agence et 5.80 % si je gère moi-même). J'ai aussi un cash-flow négatif de -20 euros/mois, c'est largement supportable sur le long terme.
Si c'était à refaire, vu le temps, l'énergie dépensée, passeriez vous par le biais d'une SCPI ?
L'immobilier d'habitation souffre la comparaison avec les SCPI car je ne fais pas mieux niveaux rendement. A priori oui, les SCPI sont intéressantes. Toutefois connaissant peu ce type de produit et leur fonctionnement, je prendrai d'abord des conseils avisés sur le sujet. En effet, toutes les SCPI ne sont bonnes à prendre.
Quelles sont vos conseils pour tous les futurs investisseurs ou investisseurs qui nous lisent ?
1er conseil :
3ème conseil :
4ème conseil :
Nième conseil :
NB : J'en profite pour envoyer une bouteille à la mer, pour qu'Objectif Eco continue d'apporter des produits techniques et structurer à base de calculs. (ex de techniques : l'achat-revente. la vente aux enchères, la découpe, l'immobilier de bureau ou fonds de commerce, les terrains etc...). A chaque technique immobilière correspond des règles précises qu'il est crucial d'assimiler.
Pourquoi avez vous cherché à devenir investisseur immobilier ? Quelle est votre rêve ?
C'est très simple, je cherche à réduire ma dépendance à une seule source de revenu : le salariat. Du reste, le score de pire en pire du chômage de masse en France fait que cela peut devenir une nécessité.
A terme, je cherche à mener ma propre barque. Dans, l'immobilier il y a des parties ou vous pouvez décider, d'autres ou il faut plus négocier avec les autres intervenants (banque, notaire, vendeur), d'autres ou vous n'avez pas la main du tout (impôts par ex).
Pour conclure : Investir nécessite d'être plus acteur que spectateur. C'est aussi un bon apprentissage de la vie en collectivité car chaque acteurs que vous rencontrez a sa logique propre. Souvent, malheureusement chacun cherche son propre intérêt.
Clairement, la position d'acheteur est délicate en comparaison de ce que cherche de son coté le banquier, le vendeur, l'état, le notaire, les agences etc... qui ont tous intérêt à une hausse de prix...
Une seule personne peut éventuellement vous aider et vous soutenir, c'est le courtier. Et avant tout, la personne la plus fiable sur laquelle vous pouvez compter, c'est surtout vous -même.
A chaque étape, il faut un peu se poser la question. Que veut faire autrui ? Qu'est-ce qu'il cherche ? Deviner quand et à quel prix le vendeur à acheter avant moi est aussi une bonne question à se poser. (Vous avez la réponse quand vous avez signé le compromis de vente).
Autre exemple sur les banques :
Mon constat est que l'investissement immobilier que vous faites ne les intéressent pas vraiment car elles ne font pas leur marge dessus. Ce qu'elles recherchent avant tout, c'est capter vos salaires, c'est ici que doit se situer leur marge.
Ensuite, elles cherchent plus à vendre leurs produits, assurance vie en tête et l'investissement en lui-même passe à la trappe. Surprenant non ?
William Finck