Oui, vous avez bien lu mes chers amis : 7 000 SDF sont morts dans nos rues. Si l’on ramène cela à un nombre de morts par an, le nombre de SDF qui nous quittent chaque année est sensiblement identique au nombre de tués sur les routes.
Pourtant, il n’y a pas de radars sur les autoroutes de la misère !
En fait, tout le monde s’en fiche de la grande misère, de la grande détresse, de nos milliers de SDF qui meurent chaque année, ou de nos 11 000 suicidés (et 200 000 tentatives). Nous préférons cacher ces réalités et fantasmer un monde idéal et stupide.Alors me direz-vous, d’où viennent ces chiffres ? Et vous aurez raison ! Rassurez-vous, ils ne proviennent pas d’un sous-site Internet d’un vague groupuscule “d’esssstrême” gauche qui souhaiterait montrer que la gauche de Valls, c’est la droite, ni même des fascistes de “l’esssstrême droate” qui voudraient ainsi montrer qu’avant d’accueillir des migrants par milliers, on ferait mieux de s’occuper de ceux déjà là.
Non mes amis, ni l’un ni l’autre. La source c’est Le Quotidien du Médecin, et cet article a été écrit par un docteur. Oui, un médecin qui fait face à la misère, à la maladie, à la mort des autres. Il n’y a rien de politique là-dedans. De l’humain, évidemment, mais justement pas d’homme d’État, intercesseur d’une politique devenue ces dernières décennies totalement inhumaine.
Le Quotidien du Médecin est sans doute la meilleure revue et la plus indépendante à l’attention des professions médicales et de santé (mais c’est accessible à tous). Leurs articles sont de très grande qualité.
Pour le moment, ce n’est pas le système économique qui s’effondre, c’est VOTRE niveau de vie et celui des classes moyennes !
Alors oui nous parlons de la crise et de ses effets, du système économique aussi et de son effondrement mais pour le moment, ce n’est pas tant le système qui s’effondre que le niveau de vie des classes moyennes partout dans le monde occidental sous la pression d’un ajustement massif vers le bas lié à la mondialisation.Alors salariés aujourd’hui, SDF demain, la chute peut être rapide et très brutale, la précarité, sans les solidarités familiales, est très réelle et les gens très fragiles.
N’imaginez pas qu’ils l’ont bien cherché ! Derrière chaque SDF se cache bien souvent des histoires terribles et des blessures vivaces, de la perte de l’envie de vivre et de se battre. Pour beaucoup, cela ne reste que des mots, pourtant il y a l’histoire de cet homme, jeune, moins de 45 ans, cultivé, qui était ingénieur commercial et gagnait très bien sa vie. Puis un soir, il est rentré chez lui, le téléphone a sonné. Il a appris la mort de sa femme et de ses enfants dans un accidents de voiture. Un “gentil chauffard”… a changé sa vie. Dépression, perte de son emploi, puis deux ans après de ses droits, de tous ses revenus ensuite impossible de payer son loyer, et enfin, un jour, la rue.
Derrière les SDF, très souvent, des grands blessés de la vie. Mes propos ne visent pas à être moralisants mais simplement à montrer à quel point nos préoccupations sont avant tout dictées par les émotions télévisuelles, que nos indignations sont très “programmées”. Aujourd’hui, il faut se préoccuper du migrant (je n’ai rien contre les migrants). En revanche, nous oublions tous les autres ou presque parce que la boîte médiatique fonctionne de cette façon-là et que ce qui n’a pas été vu à la télé n’existe pas.
Nos politiques nous ont effectivement abandonnés, ils nous ont tous abandonnés, à commencer par les plus faibles et plus fragiles d’entres nous et dans cette catégorie, il n’y a pas que les SDF : il y a aussi tous ceux qui sont en marge de la société ou malades. Voici ce que dit l’essentiel de cet article.
7 000 morts !
“Près de 7 000 « sans domicile fixe » seraient morts dans la rue entre janvier 2008 et décembre 2010. Jusqu’alors, le Collectif les Morts dans la rue (CMDR), une association créée en 2002 pour accompagner les familles et qui recense les signalements, annonçait annuellement un nombre de décès autour de 400, selon les années.« Nous savions que nous étions loin de l’exhaustivité, témoigne Lise Grout, épidémiologiste au sein du CMDR et coauteur de la première étude épidémiologique sur ce sujet à paraître dans le « British Medical Journal Public Health ». Rien que pour l’Île-de-France nous recevons des signalements de décès tous les jours, un peu par hasard. Mais au pire, on pensait être un tiers en dessous de la réalité. Là, c’est énorme. »
Une méthode reproductible
C’est la première fois que le nombre de décès dans la rue est estimé par une équipe d’épidémiologistes* selon une méthode adaptée et reproductible. Cette méthode dite de capture/recapture permet de gérer deux sources de données différentes, en l’occurrence celles du CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès) qui collecte et analyse tous les certificats de décès en France et celles du CMDR.
On meurt des mêmes causes que dans la population générale, 30 ans plus tôt
Être sans domicile fixe constitue un risque très élevé de mortalité, rappellent les auteurs. Les études menées à l’étranger, notamment aux États-Unis et au Canada, rapportaient un taux de mortalité entre 3 et 13 fois supérieur à celui de la population générale.
Et ce sont surtout les hommes jeunes qui meurent dans la rue. « Les causes de décès ne sont pas très différentes de celles de la population générale, explique Lise Grout. Il s’agit pour les hommes de cause cardiaque, ou externe, agressions, suicides, qui sont celles que l’on retrouve dans la population masculine au même âge. Sauf que l’âge moyen de décès dans la rue est de 45 ans contre 77 ans dans la population générale. »
La population SDF reste un problème en France. L’INSEE reportait une augmentation de 50 % des SDF au cours de la dernière décennie et estimait à 144 000 le nombre de personnes vivant dans la rue en 2012.”
Cet article a été écrit par le Dr Anne Teyssédou. Merci à elle.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
“Insolentiae” signifie “impertinence” en latin
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http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2014/07/11/6-730-morts-dans-la-rue-en-trois-ans-en-france_704366