Acrithène
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Acrithène est doctorant en finance, auteur d'un blog où il tente de combler le fossé séparant la science économique du grand public.
Le Blog d'Acrithène
Le crayon à papier : une introduction à la complexité économique
Audience de l'article : 2751 lecturesAujourd’hui, l’histoire du crayon à papier de Leonard Read (“I, Pencil : My Family Tree as told to Leonard E. Read”). Ici expliquée par Milton Friedman, il s’agit d’une merveilleuse introduction à l’économie, à la fois à sa complexité et au miracle de son fonctionnement dans un système de prix libres.
L’enseignement de cette histoire est que dans un système de prix libres, l’information nécessaire à l’organisation de l’activité humaine est décentralisée. C’est-à-dire qu’il suffit que chacun connaisse ses coûts et ses profits personnels, en totale ignorance de l’ensemble de la chaîne de valeur, pour que dans un système de prix libres et sans monopoles toutes les activités mutuellement bénéfiques aient lieu. Dans un système centralisé, il est nécessaire qu’un seul individu connaisse l’ensemble des détails d’un système de données immense et en constant changement pour organiser l’activité de manière planifiée.
Non seulement le marché libre fait appel à des milliers d’intelligences pour fabriquer un simple crayon, mais en plus l’intelligence de chaque individu est dédiée à la compréhension de ce qui l’entoure lui. Ainsi, chacun dédie son intelligence à ce qu’il comprend le mieux. Le bucheron, qui n’a aucune idée de ce à quoi sert son bois, se voit confier la seule mission d’indiquer si la valeur du crayon, via la fraction de cette valeur qui se déverse jusqu’à lui, justifie ou non l’usage d’une tronçonneuse et le prix du carburant nécessaire pour qu’il se rende dans la forêt.
La vidéo peut aussi aider à comprendre l’importance de raisonner en « équilibre général », c’est-à-dire d’éviter de ne raisonner que sur l’analyse d’un marché en particulier, isolé du reste de l’économie. Il ne faut jamais perdre de vue que tous les marchés sont interconnectées de manières complexes, et qu’une taxe à l’importation sur le graphite, en affectant le prix des crayons, réduit leur demande, et donc affecte le salaire des bûcherons. Cela peut donner une perspective sur mon article sur le déversement invisible des impôts dans l’économie, et l’impossibilité pour l’Etat de prévoir réellement qui les paiera concrètement.
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