Au début, cela fut facile et passa presque inaperçu : il s’agissait de promouvoir l’ « égalité homme-femme », ce qui est un but noble lorsqu’on s’empresse de préciser sa pensée en accolant « en droit » à l’égalité recherchée. Et bien évidemment, qui aurait pu s’opposer à l’égalité en droit des hommes et des femmes ? On est en France, que diable, et si ce pays doit rayonner sur le reste du monde, que ce soit au moins pour cette belle égalité. Partant de là, le reste s’est enclenché naturellement : l’égalité en droit est devenue l’égalité salariale, qui fut atteinte sans même forcer la machine (au contraire de ce que continuent de braire ceux et celles qui réclament toujours plus de lutte contre un mythe).
Arrive 2012, avec le retour triomphal et mémorable du socialisme officiel, emmené par le charisme fou d’un homme véritablement providentiel et à la vision grandiose. Le pays, revigoré, se redresse et s’élance vers l’avenir en bondissant d’un sujet d’importance à l’autre :
Il ne fallut pas trop de temps pour que soit menée une solide charge contre l’asymétrie sexuelle des individus dans tous les domaines de la société. En bons stratèges, cette charge fut menée d’un côté en distrayant les forces réactionnaires habituelles en leur jetant en pâture un mariage homosexuel qui les occupa tous, pendant l’hiver et le printemps, et de l’autre, en s’occupant des plus impressionnables, des plus malléables et de ceux qui auraient le plus d’impact plus tard, les enfants. Cogner un peu sur la génération courante et remodeler les générations futures, ce n’est finalement que l’application studieuse des meilleurs principes de reformatage d’une société par les constructivistes du gouvernement.
Au premier rang des soldats de l’égalitarisme aplanisseur, Vallaud-Belkacem, la porte-parlote du gouvernement, et Peillon, le minustre en charge de l’Édulcoration Nationale, ne se sont donc pas fait prier pour emboîter le pas à la Taubira, l’hagarde des sots, dans les grands chantiers de réorientation de la société vers des horizons plus joyeux, plus roses, plus vitaminés et aux poppers gratuits. Et puis, au fur et à mesure que toutes les libertés se réduisent, quoi de plus sain (du point de vue du pouvoir) que d’occuper les gens avec des histoires sexuelles ?
C’est donc tout naturellement qu’on voit apparaître actuellement de plus en plusd’articles dont la teneur aurait surpris un lecteur d’il y a quelques années seulement et qui, à en croire le peu de réactions les accompagnant, passent comme des lettres à la poste auprès d’un public dont on comprendra sans mal qu’il a maintenant d’autres chats (de plus en plus faméliques) à fouetter.
Ainsi donc, Taubira impose à présent aux magistrats un stage sur « l’identité de genre », pour qu’ils participent à un séminaire portant sur les « violences et discriminations à raison de l’orientation sexuelle », à Paris ; on pourrait, bien sûr, analyser l’intéressante intervention un tantinet intempestive de la ministre dans la petite vie rangée des magistrats, en remarquant par exemple la façon plutôt cinglante avec laquelle le président de l’USM (le syndicat majoritaire) a exprimé son mécontentement, ou s’appesantir sur le volume de dépenses que cette convocation et cette fumeuse formation va engendrer, mais il suffira de regarder le document de présentation de ce plan lancé en octobre dernier sous la houlette du premier ministre pour comprendre que l’affaire est tout de même un peu plus sérieuse qu’une nouvelle dépense ou des bouleversements d’horaires à la magistrature. L’idée expliquée est la suivante, limpide, évidente et aussi chargée de conséquences qu’un largage de daisy cutters :
Ce progrès dans l’égalité des droits ne fera pas, à lui seul, reculer du jour au lendemain les expressions de peur, de rejet, d’intolérance, et de violence vis-à-vis de la différence relative à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre qui continuent de se manifester dans la société françaiseOui, vous avez bien lu : alors que la magistrature a déjà prouvé, aux yeux de tous, son penchant naturel vers une gauche furieusement progressiste, la mère Taubira, jugeant sans doute l’institution encore trop teintée de conservatisme, s’emploie donc ouvertement à la pousser dans ses retranchements en lui faisant tester les limites de l’absurde et du constructivisme débile à grands renforts de théories fumeuses (ici, le genre).
Et si je dis « théorie fumeuse », c’est parce que c’est simplement plus court que dire « théorie complètement inventée de toutes pièces par un type mentalement pas azimuté, pédophile de surcroît, et dont toute la vie aura été dédiée à répandre des énormités qui serviront ensuite de base pour justifier les agissements consternants d’hystériques constructivistes ». En effet, on parle ici de John Money. Vous n’en avez guère entendu parler, mais c’est le père de la « gender theory ». Et si, en France, on ne met pas trop l’accent sur le fondateur de cette nouvelle lubie dont se sont emparés la porte-parlote, la ministre vaguement en charge de la Justice, et le laïcard de combat saboteur des écoles, c’est tout simplement parce que ce fut un type dont l’histoire et les penchants sont parfaitement inavouables.
Car si John Money est en effet l’inventeur de la Théorie du Genre (comme le rappelle, au passage, cette édifiante page Facebook), puisqu’il en crée les concepts centraux et la pratique médicale, il est aussi connu pour avoir tenté de transformer un petit garçon, David Reimer, en petite fille, grâce à la chirurgie et la psychiatrie. On ne s’étonnera pas d’apprendre que parvenu à l’âge adulte, l’enfant ainsi bidouillé s’est suicidé, tout comme son frère jumeau. Jusqu’ici, tout va bien, non ? Après tout, l’expérimentation sur les enfants, c’est autorisé, hein. Non ? Bah.
En outre, on le sait moins, mais John Money participait activement à Paidika, « The Journal Of Pedophilia », qui, comme son nom l’indique vaguement, est une revue militante pro-pédophilie basée à Amsterdam. Je ne sais pas si jusqu’ici, tout va encore bien, mais disons que le personnage qui émerge d’un coup laisse un goût âcre dans la bouche. Si l’on ajoute que l’individu n’a pas hésité à mentir de manière éhontée sur les résultats de ses expérimentations, à partir desquels on dresse maintenant les théories qui servent à appuyer les discours ahurissants des ministres français, on obtient un tableau tout à fait édifiant de l’ensemble de la « discipline » : elle ne repose sur rien, a été inventée de toutes pièces par un type psychologiquement atteint et ne sert plus guère qu’à excuser les pulsions constructivistes (ou dans certains cas, destructivistes) de névrosés hontectomisés.
Les socialistes officiels sont au pouvoir depuis une douzaine de mois à présent. Dans ce court laps de temps, en plaçant leurs plus dangereux fous dogmatiques aux postes clefs, le gros œuvre de transformation de la société à grand coups de lois sociétales et de règles égalitaristes a commencé. Bien sûr, lorsque cela paraît trop gros, ils nient ; Peillon a ainsi effrontément menti que la théorie du genre ne serait pas introduite à l’école prochainement, de la même façon qu’il mentira sans la moindre parcelle de doute lorsqu’il s’agira d’assurer que la méthode globale, catastrophe avérée depuis des années, n’est pas en place dans les primaires pour l’apprentissage de la lecture…
Le constat, en toute lucidité, ne peut pas être évité : les théories du « genre » sont introduites partout.
Obtenir quelque chose du peuple en démocratie est avant tout une affaire de marketing et de communication. Ainsi, lorsqu’on doit obtenir son assentiment, on préparera ce peuple par un travail de fond(s), par exemple dans la presse ou les journaux télévisés. On polira la parole publique des élus pour que la réponse souhaitée aille d’elle-même. Le traité constitutionnel européen ? Il faut voter oui, bien sûr ! Et quand le peuple vote non, on procèdera plus discrètement.
Pour la théorie du genre, il en ira donc de même.