Tout d’abord, je tenais à vous présenter mes meilleurs vœux de bonheur et de santé pour 2014. Je n’ose pas parler de prospérité tant la situation économique de notre pays s’aggrave de jour en jour. Je vous souhaite donc simplement que, dans ce monde de brutes, l’année 2014 vous soit aussi douce que possible ce qui à en croire le magazine anglo-saxon Newsweek est loin d’être évident.
Oui l’idée du titre « La chute de la France » n’est pas de moi. C’est le titre de l’un des derniers articles consacrés à notre pays par ce magazine de référence dans le business qu’est Newsweek.
La chute de la France
Si les benêts béats du gouvernement ne sentent pas grand-chose pour le moment, force est de constater qu’hélas, le constat réalisé avec une certaine froideur certes mais surtout une grande lucidité par nos grands zamis les Zaméricains est parfaitement vrai. La France chute. La France s’enfonce… et la France ne se relèvera pas, et ne pourra pas se relever dans le cadre actuel. Nous allons revenir dans quelques instants sur cet article de Newsweek dont je vais vous faire partager les meilleurs moments mais avant je souhaitais revenir sur la « normalité ».Le Président Normal
N’y voyez aucune critique de ma part mais un simple constat. Vous vous souvenez tous de ce candidat qui voulait juste être « normal ». Cet homme qui se revendiquait simplement comme un futur président « normal ».Je suis retombé récemment sur ce passage de L’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu de Bernard Weber datée de 1993 (c’était il y a longtemps n’est-ce pas !). Voici ce qu’il nous explique sur les transgresseurs, et vous remarquerez à quel point sa définition est cruellement d’actualité. Je suis même d’ailleurs plus que surpris que personne n’est encore relevé cette perle intellectuelle.
« La société a besoin de transgresseurs.
Elle établit des lois afin qu’elles soient dépassées.
Si tout un chacun respecte les règles en vigueur et se plie aux normes : scolarité normale, travail normal, citoyenneté normale, consommation normale, c’est toute la société qui se retrouve « normale » et qui stagne.
Sitôt décelés, les transgresseurs sont dénoncés et exclus, mais plus la société évolue et plus elle se doit de générer discrètement le venin qui la contraindra à développer ses anticorps.
Elle apprendra ainsi à sauter de plus en plus haut les obstacles qui se présenteront.
Bien que nécessaires, les transgresseurs sont pourtant sacrifiés.
Ils sont régulièrement attaqués, conspués pour que, plus tard, d’autres individus « intermédiaires par rapport aux normaux » et qu’on pourrait qualifier de « pseudo-transgresseurs » puissent reproduire les mêmes transgressions, mais cette fois adoucies, digérées, codifiées, désamorcées.
Ce sont eux qui alors récolteront les fruits de l’intervention de la transgression.
Mais ne nous trompons pas.
Même si ce sont les « pseudo-transgresseurs » qui deviendront célèbres, ils n’auront eu pour seul talent que d’avoir su repérer les premiers véritables transgresseurs.
Ces derniers, quant à eux, seront oubliés et mourront convaincus d’avoir été précurseurs et incompris. »
Vous aurez donc probablement souri tout comme moi à l’évocation de toutes ces « normalités » qui nous renvoient à quelque chose qui, au mieux, sera moyen. Or un édifice moyen, pensé moyennement, construit par des gens moyens et répondant à des problèmes moyens finit invariablement par s’effondrer dès que l’on sort de tous les scénarios « moyens » ou « normaux ».
Vous comprendrez donc aisément que l’équipe dirigeante actuelle, à commencer par son Président qui a de lui-même une estime simplement « normale », n’est pas, n’a jamais et ne sera jamais une équipe de transgresseurs.
De façon encore plus générale, notre classe politique de mamamouchis ravis et bien nourris, qu’elle soit de gôche ou de drôate, ne sera jamais une classe politique de transgresseurs.
Nos mamamouchis sont LE système. Ils verrouillent LE système. Empêchent les éventuels transgresseurs de faire leur office et, ce faisant, nous condamnent tous collectivement à l’effondrement et à la chute.
Hollande n’est pas un transgresseur mais le fossoyeur
Notre Président aussi normalement sympathique soit-il n’est pas De Gaulle ou Napoléon. Il n’est pas l’homme providentiel mais l’homme de la chute. Il ne le sait sans doute pas encore. Il ne l’a sans doute même pas mesuré dans toute son ampleur tant la sécurité est une fausse camarade. La sécurité est une illusion à laquelle nous souhaitons tous croire. Nous voulons croire que nous sommes en sécurité et que nous ne risquons rien. Pourtant l’acte de vie en lui-même porte sa fin dramatique. Toujours. Il en est de même pour les systèmes qui naissent, et qui meurent. Il en est de même pour ceux qui incarnent ces systèmes.À l’abri des institutions, les mamamouchis qui nous dirigent à « l’insu de notre plein gré » se pensent invulnérables (ce que n’a pas hésité d’ailleurs à dire notre garde des sottes quelques jours avant la trêve des confiseurs).
À l’abri des institutions, les mamamouchis ne reçoivent qu’une information partielle et filtrée et mesurent très mal la véritable situation de notre pays.
À l’abri des institutions qui semblent presque éternelles dans leur esprit, eux qui n’ont connu que cela, ils pensent et croient sincèrement qu’elles sont inoxydables et qu’un peu plus d’impôts, un peu plus de dettes, un peu plus de temps, un peu plus de déficit, permettront de s’en sortir en attendant le retour d’un peu plus de cette fameuse croissance.
Mais ils n’ont rien compris et d’ailleurs ne veulent rien comprendre. Notre ministre de l’Économie et des Finances n’y comprend d’ailleurs pas grand-chose et « trouve trop compliquée la réforme bancaire »… d’où l’utilité des hauts fonctionnaires qui tiennent les stylos, rédigent les textes. C’est également le cas à travers le lobbying où des « professions » (comprendre des intérêts particuliers) se chargent elles-mêmes de la rédaction des textes de lois qu’elles souhaitent voir adopter par la représentation nationale… Comme personne n’y comprend rien ou presque, on vote pour faire plaisir et on empile les lois sans aucune vision globale.
Hollande, normalement normal, président normal devant l’éternel, incarne parfaitement LE système. Ce système qui verrouille tout, d’autant plus fortement qu’il se rapproche de l’abîme, ira jusqu’au bout de sa logique car c’est dans sa nature intrinsèque. Au bout du chemin, il y a l’effondrement. François Hollande sera donc le fossoyeur de ce système. Ce n’est uniquement lorsque LE système aura disparu que les transgresseurs pourront apparaître et remettre ce pays sur pied. Nous ne réformerons pas. Nous ne changerons pas. Nous ne modifierons pas, car tout cela est bien trop douloureux et impossible dans un système devenu parfaitement immobile. Il est donc comme l’ex-URSS logiquement condamné à l’effondrement. Le redressement aura lieu après la chute.
La chute de la France donc…
La chute de la France vu et annoncée par les Américains, ce qui n’augure rien de bon sur nos taux d’emprunt et sur notre dette qui finira par être attaquée par les « zinvestisseurs ». Voici les passages les plus « truculents » de ce papier du 3 janvier 2014 de Newsweek :« Impôts exorbitants et les lois du travail surprotecteur chassent les meilleurs et les plus brillants du pays »
« Depuis l’arrivée du président socialiste François Hollande en 2012, les cotisations de l’impôt sur le revenu et la sécurité sociale en France ont grimpé en flèche. Le taux supérieur d’imposition est de 75 pour cent, et un grand nombre payé de plus de 70 pour cent.
«Voyez-vous cet homme dans le coin ? Je vais le tuer. Il a ruiné ma vie ! »
Cette explosion de colère est venue d’un ami avocat qui quitte la France pour aller en Grande-Bretagne pour échapper à la taxe de 70 pour cent qu’il paie. Il dit qu’il travaille comme un chien pour rien – à distribuer de l’argent à l’État en état de débauche. L’homme qu’il pointait, dans un restaurant japonais chic dans le sixième arrondissement, est Pierre Moscovici, le ministre tant détesté des Finances. Moscovici avait l’air très content de lui. Est-il conscient que Rome brûle ? »
« Les deux dernières années ont vu une baisse notable de l’activité en France. Il y a une grisaille que la lourde main du socialisme jette. Il est de plus en plus difficile de démarrer une petite entreprise lorsque vous ne pouvez pas licencier des salariés inutiles et embaucher de nouveaux talents. Comme les huguenots, les jeunes diplômés ne voient pas d’avenir et planifient leur évasion à Londres. »
« Une partie de cela est la faute d’un État-providence suffocant »
« Lors du Forum économique mondial chaque année à Davos, la France est toujours nettement sous-représentée. L’année dernière, un ministre de second rang, Fleur Pellerin, est venu parce que, apparemment, elle est la seule anglophone dans le gouvernement. Les Français n’aiment pas parler anglais, ils n’aiment pas venir à Davos. »
« J’écoute sinistrement mes amis français sur le sujet de la fuite des cerveaux.
D’un haut fonctionnaire des Nations Unies, qui est maintenant basé en Afrique : « Les meilleurs penseurs en France ont quitté le pays. Ce qui est maintenant à gauche, c’est la médiocrité. »… ou la normalité oserait-on dire. Une normalité médiocre.
D’un conseiller juridique en chef lors d’une grande entreprise française : « La France est en train de mourir d’une mort lente. Le socialisme tue. C’est comme une vieille et riche famille étant incapable de payer les serviteurs. Pensez Downton Abbey. »
D’un éditeur français : « Au cours des 10 dernières années, le village planétaire est devenu une réalité. L’économie mondiale est devenue tellement importante que l’État-nation ne peut plus jouer le rôle qu’il a eu il y a 10 ans. Les Français n’ont pas pris conscience de cela. »
« Pour se réveiller, la France a à se débarrasser de la vieille garde, et se réinventer. »
« François Hollande a fait son premier voyage en Chine seulement quand il est devenu chef de l’État en 2012 – et il est âgé de 58 ans. Le gouvernement est donc tourné vers l’intérieur et les fonctionnaires de l’État qui le dirigent sont tellement déconnectés de la réalité qu’il est devenu un pays dans le déni. »
« Les hommes politiques comme François Hollande doivent laisser les gens respirer. Créativité et prospérité ne peuvent venir que quand les citoyens peuvent construire, créer et prospérer… »
Ce n’est pas un plaidoyer de ma part pour le néo-libéralisme.
Ne vous méprenez pas sur ma pensée. Le néo-libéralisme, sans contre-pouvoir, débridé et où nous laissons la finance folle privatiser les gains et socialiser les pertes est une aberration économique, intellectuelle et morale de même que notre modèle de surconsommation de masse avilissant.La liberté en revanche est une condition sine qua non de tout bonheur et de toute prospérité. Imaginer que la liberté se cantonne à la liberté d’aller faire les soldes et de se faire marcher dessus par une foule en délire à la levée du rideau de fer est une erreur fondamentale.
La liberté, de penser, de créer, de se déplacer, de rire (de tout et de tous). La liberté d’écrire, d’exprimer, de réfléchir, de méditer, de prier, d’échanger, de parler est la base de toute prospérité. La liberté de jouir de sa propriété privée et de son travail, de ne pas être volé et spolié par un impôt qui n’est plus légitime est le fondement de toute prospérité.
La prospérité ne peut prospérer que sur le terreau fertile de la liberté. Mais la liberté n’est pas infinie et ne doit pas l’être. Elle est évidemment encadrée par un principe assez simple. Elle s’arrête là où elle empiète sur les libertés d’autrui.
Vous ne pouvez que constater à quel point le climat dans notre pays est devenu étouffant et à quel point la liberté ou plutôt les libertés sont en recul. 2013 s’est achevée sur une nouvelle loi de programmation militaire légalisant l’espionnage massif et systématique de tous les citoyens sans même que cela ne nécessite l’intervention et l’accord d’un juge (séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs).
L’année 2014, elle, commence sur les nouvelles instructions du Président le plus normal, demandant à ses ministres de gouverner par décrets et par ordonnances, sans débat démocratique et avec le moins de recours possible à un Parlement pourtant bien aux ordres.
Enfin, le politiquement correct et les associations bien-pensantes se chargent de procéder au contrôle de la pensée avec un zèle assez ahurissant.
Encore une fois, la liberté est le moteur de toute prospérité. Nous faisons l’inverse. Nous allons nous effondrer. En réalité, nous sommes déjà en train de chuter. Alors mettez à profit ces moments de calme et de répit pour continuer à vous préparer.
Cette année vous sera d’autant plus douce que vous vous serez préparé à affronter les tempêtes. Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT