Comme beaucoup de mes compatriotes j'attendais avec impatience le détail de ce qui est désormais baptisé le "plan de rigueur à la française".
Disons-le ce plan de "rigueur" n'en a que la couleur, c'est un peu du Canada Dry d'austérité. D'ailleurs le Canada Dry devrait être taxé au passage mais nous y reviendrons plus tard.
La mesure phare c'est bien sur la taxation des plus values immobilières sur les résidences secondaires et la baisse des avantages fiscaux sur la loi Scellier. L'évolution du marché immobilier actuelle est inquiétante et nous pourrions tout simplement être à la veille d'une baisse importante de ce marché. Une baisse en valeur du prix des logements impactera directement le montant des rentrées fiscales qui ne seront sans doute pas au rendez-vous.
Il est également important de rappeler que nous sommes actuellement sur une base de déficit budgétaire de 120 milliards d'euros par an, avec une baisse de la croissance et donc des rentrées fiscales, alors que les dépenses sociales augmentent fortement à chaque retournement de la conjoncture. Bref économiser 12 milliards au mieux sur un déficit de 120 milliards (au mieux) reste négligeable.
Cela n'est pas à la hauteur de l'enjeux et des difficultés. En économie bien souvent les problèmes sont assez simples. Nous sommes dans une situation où il existe deux possibilités pour régler notre problème de déficit.
1/ Nous ne payons la dette et faisons "défaut" sur tout ou partie. Nous effaçons la dette et l'épargne correspondante et nous repartons sur de nouvelles bases soutenables (le remboursement des intérêts de la dette est notre premier budget).
2/ Nous nous lançons dans un véritable plan d'austérité qui permettrait de ramener notre déficit à 0. Je vous laisse imaginer.... la difficulté d'une telle solution puisque le dernier budget équilibré a presque 40 ans!
C'est réalisable au prix de mesures telles que réduction par 2 des retraites, baisse des allocations chômage, suppression de toutes les aides, licenciements de fonctionnaires (si si) etc... Avec une telle politique, l'effet sur la croissance serait désastreux et il faudrait encore réduire les dépenses pour faire face aux baisses des rentrées fiscales. Quand bien même cela pourrait se faire qu'au mieux, nous arrêterions d'augmenter notre dette. Nous ne la rembourserions même pas!
Alors ce plan, c'est encore une fois simplement gagner du temps. Gagner du temps... Mais le temps nous est compté. Nous devrons rapidement choisir entre rembourser les dettes ou les effacer.
Revenons à notre taxe soda. J'ai beaucoup rigolé avec cette nouvelle taxe. Je ne m'y attendais pas. La créativité de nos politiques est sans limites. Nous pourrions aussi taxer la mayonnaise (c'est gras) ou certains paquets de gâteaux (trop sucrés). D'ailleurs le sucre pur sous forme de morceaux ou en poudre devrait faire l'objet d'une vente contrôlée car c'est un produit d'autant plus dangereux qu'il n'est pas coupé avec autre chose. Une vraie drogue vous-dis-je.
N'oublions pas les plaquettes de chocolat. Sinistre produit. En plus il parait que cela aurait un effet antidépresseur sur mon épouse qui est dans un état de totale dépendance. Il lui faut après chaque repas sa dose de chocolat au lait Lindt. Il devient urgent de créer un centre de désintoxication au chocolat. Et puis pourquoi ne pas taxer les gros? C'est vrai ça avec ce que nous coute les gros, ils devraient payer beaucoup plus. Au moins le maigre ne paierai plus pour le gros, le riche pour le pauvre, le bien portant pour le malade. Et puis c'est gens atteint d'hypertension.... ils coutent trop cher. Comme tous les malades d'ailleurs. Et ces vieux, tous ces vieux qui vivent de plus en plus vieux, qui ne rapportent plus rien puisqu'ils ne travaillent plus et en plus perçoivent des retraites sur des durées de plus en plus longues puisqu'ils ne veulent plus mourir.... haha quelle belle époque que celle révolue de la canicule de 2003. 15000 pensions en moins d'un coup! Cà c'était de la rigueur. De la vraie. De la saignante et de la sanglante.
Vous l'aurez compris, ce qui me fait hurler dans ce plan, ce n'est pas les quelques mesurettes qui ne rassureront les marchés que le temps d'une séance de bourse. Non ce qui me fait hurler c'est cette taxe soda, non pas pour son montant mais pour ce qu'elle révèle de choix sociétaux non avoués qui se profilent. La philosophie sous jacente qui amène à ce genre de décision me semble malsaine. Pour ceux qui connaisse ce film, "bienvenue à Gataka". Pour les autres regardez-le.
Charles SANNAT
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