Contrairement à ce qu'indiquent les marchés, l'Europe actuelle n'a pas de problème de solvabilité mais un problème de gouvernance. La Grèce représente 11 millions d'habitants dans un ensemble de 510 millions, soit beaucoup plus que la population des Etats-Unis. Le problème de la Grèce est donc marginal comparativement à la solvabilité de certains états américains. Si un système d'Eurobonds voyait le jour, il créerait un compartiment obligataire aussi volumineux et aussi liquide que celui des Etats Unis et porterait les taux européens à un niveau très bas. L'euro deviendrait une monnaie de réserve majeure au même titre que le dollar. Le problème est que les pays européens qui ne lèvent pas l'impôt avec efficacité, entretiennent des légions de fonctionnaires à ne rien faire et n'ont pas une politique de développement économique saine doivent être mis sous le giron d'une gouvernance européenne copiée sur le modèle allemand. Cette évolution est inévitable à moyen terme. L'Europe n'explosera pas car nécessité fait loi. Si l'Allemagne quittait l'Europe, sa nouvelle monnaie doublerait de valeur et son économie perdrait une partie du marché européen qui reste aujourd'hui son principal débouché en volume. Si la Grèce quittait l'Europe, sa situation économique et monétaire évoluerait vite vers celle de l'Argentine en 98. Personne n'a intérêt à l'explosion de l'Europe. Les PIGs ne subissent donc pas une politique temporaire de rigueur, ils apprennent simplement à gérer avec pertinence l'économie de leur pays. Je suis personnellement certain que le jour où les bonnes décisions politiques seront prises, le cours des actions européennes repartira fortement à la hausse. Cette évolution prend toutefois du temps et il convient de ne pas trop trainer. Tout dépend désormais du duo Sarkozy-Merckel et de sa capacité à imposer les réformes nécessaires à ses partenaires de l'Eurozone .
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