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Je suis naturellement grand, beau, j’ai le teint buriné par le soleil et le sourire enjôleur et des mocassins à gland, un très gros zizi et une absence totale de lucidité sur mes qualités et mes défauts !

J'ai un blog sur lequel j'aime enquiquiner le monde : Petites chroniques désabusées d'un pays en lente décomposition...

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Les impôts grimpent, la grogne aussi

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Nombre de commentaires : 4 réactions
La déception continue de s'étendre dans les rangs socialistes : les lendemains qui changent, ce n'est pas maintenant. En revanche, la pluie d'impôts et de taxes, c'est tout de suite, comme je l'avais déjà noté il y a quelques jours. Seulement voilà : à force de tirer sur la bobinette, la chevillette cherra et les Français diront stop. En attendant ce moment, ils montrent tout de même un peu les crocs.

Oh, rassurez-vous : le citoyen lambda est encore fort loin d'avoir parfaitement intégré les évidences macro-économiques qui poussent à conclure que la pression fiscale, en France, a dépassé les limites depuis un bon moment. Pour l'instant, il est encore au stade où, les fesses endolories à de multiples endroits par le fouettement répété du Trésor Public, son esprit est à la recherche d'un endroit où garer son petit derrière loin des vexations fiscales, afin d'y passer une bonne couche de pommade en attendant les jours meilleurs. Apeuré et confus, le citoyen n'essaye pas, pour le moment, de comprendre pourquoi son arrière-train le fait à ce point souffrir, ses pensées sont entièrement mobilisées à arrêter la souffrance.

Dès lors, il est plus facile de comprendre pourquoi, lors d'une récente enquête, les Français interrogés estiment qu'il vaudrait mieux diminuer le nombre de fonctionnaires plutôt qu'augmenter les impôts pour arriver à boucler un budget que la blagounette de la réduction de déficit ne parvient pas à faire passer sans douleur. Moins de fonctionnaires, c'est moins de personnes à payer, donc moins d'impôts à ponctionner (et plus de surface de cucul épargnée).

moins-de-fonctionnaires-plutot-que-plus-d-impots
Mais, comme je le disais, en conclure qu’il a compris, ce serait faire un saut lacantique : on est toujours, pour le moment, dans les mouvements réflexes. D’ailleurs, les politiciens l’ont très bien compris qu’ils annoncent une nouvelle cure d’austérité pour 2014. L’article du Monde, qui relate les états d’âmes du gouvernement face à un budget serré comme un café de Clooney, mérite totalement le label de Pignouferie de Presse. Laissant dès les premiers paragraphes sous-entendre que le laxisme budgétaire gluant dans lequel baigne la France depuis 40 ans serait une forme de « norme de dépenses exigeante », il enchaîne en expliquant qu’Ayrault aurait retrouvé les petits raisins secs qui lui servent de gonades et qu’il avait perdus il y a six mois par assoupissement, et qu’ainsi armé, le chef du gouvernement aurait demandé à faire des économies non pas de 2 milliards d’euros, mais (!) de quatre (!). Stupeur. 

60-milliards-d-conomies-150x150

Pour rappel, le déficit budgétaire de 2013 sera de toute façon supérieur à 60 milliards d’euros. En toute logique, un « effort » d’économie, en dessous d’une soixantaine de milliards d’euros, n’est donc pas visible. Le rigolo qui passe actuellement pour Premier Ministre et son side-kick comique en charge du budget, Cahuzac, assurent donc le spectacle en s’agitant sur des rabotages de quelques milliards. Pourtant, 60 milliards d’euros, c’est le montant qu’on pourrait économisertous les ans si l’on nettoyait l’État des masses considérables de polypes cancéreux, de couches de graisses et autres excroissances parasites que forment les commissions, institutions bidons et autres monstres bureaucratiques développés ces 60 dernières années. 

 
 

Mais non, décidément, même ces quatre milliards d’euros sont déjà trop :

« On est à l’os ! Ce n’est pas le train de vie de l’État auquel on touche désormais, c’est aux moyens d’assurer les missions de service public. »

Ah bon ? Vous voulez dire que le service public va, si on continue, être encore pluspourri qu’actuellement ? Mais dites-moi, comment va-t-on procéder pour offrir un service public encore plus mauvais qu’un service inexistant ? Par exemple, comment rendre encore plus inadmissible le traitement scandaleux des renouvellements de papiers dans les préfectures, comme je le relatais dans un billet d’il y a quelques mois ? Comment faire en sorte que la police, qui n’intervient plus dans certaines zones, intervienne encore moins que plus du tout ? Par quel procédé va-t-on empirer encore le délai d’attente aux urgences publiques ? Comment rendre le RSI plus catastrophique ? Etc.

La réalité, c’est que certains services publics pourraient être purement et simplement stoppés sans que personne ne s’en rende compte. Qui pleurera vraiment la suppression du Comité Economique, Social et Environnemental ? Qui sera même au courant de la disparition du Conseil d’analyse de la société, de celui d’orientation pour l’emploi, du Haut Conseil d’intégration, et j’en passe ?

J’aimerai bien que se signalent dans les commentaires ceux qui s’élèveraient contre la disparition des inspecteurs des impôts (ceux qui font les contrôles chez les contribuables), les inspecteurs du travail, ceux de l’URSSAF ou même les douaniers. Oh, bien sûr, on pourra toujours leur trouver quelque utilité, mais en temps d’économies, elle doit être mise en rapport avec son coût, et là, ça fait très mal. Et puis, entre les comités Théodule et les services publics dont le public, justement, adorerait se passer, les économies possibles sont colossales.

Non, décidément, on est encore très très loin de l’os. Pour le moment, on a même pas commencé à chatouiller la couenne. Plus précisément, pour le moment, aucune économie n’est réellement actée puisque la seule action entreprise a été la multiplication des taxes et des ponctions.

Ce qui va devenir particulièrement épineux tant pour le gouvernement que pour les Français eux-mêmes, c’est qu’à cette incroyable incapacité à prendre de vraies mesures d’économies d’Ayrault et sa clique répond parfaitement l’entêtement du peuple pour les solutions qui n’en sont pas.

Si celui qui passe pour le premier ministre actuellement semble absolument hermétique aux notions de coupes claires et massives dans un Etat devenu obèse, le peuple lui-même, confronté aux limitations de plus en plus importantes de son système de retraite refuse toujours aussi obstinément de le remettre à plat : il ne veut pas franchement entendre parler d’un départ retardé et, de façon assez logique, n’accepte plus du tout la moindre modification sur les cotisations payées pour la retraite.

J’écris « assez logiquement », parce que tout le monde a maintenant compris que ces cotisations sont déversées dans un panier percé, et que ceux qui payent actuellement (et de plus en plus) n’ont plus aucun espoir de revoir ces sommes considérables revenir vers eux à un moment dans le futur. En outre, ces mêmes Français commencent à se rendre compte que la multiplication des régimes spéciaux a largement aidé à placer l’ensemble du système de retraites par répartition dans l’écroulement au ralenti dans lequel il se démène actuellement. Et les manipulations grossières de la ministre Marisol Touraine pour camoufler certains des avantages de ces régimes (celui des parlementaires, en l’occurrence) laissent un goût amer à ceux qu’on vient maintenant solliciter pour verser un peu plus au tonneau commun des Danaïdes.

Bref : entre un gouvernement qui refuse de faire des efforts et implémente sa version très particulière de l’austérité, et un peuple dont la grogne monte, on comprend que trouver une solution crédible relève au mieux du parcours du combattant, et au pire, de l’impossibilité complète.

Pourtant, comme le souligne de récents articles de Contrepoints, des solutions existent et ont été mises en place avec succès (cas du Chili pour la retraite par capitalisation, typiquement, de la Nouvelle-Zélande ou de la Suède pour la cure de minceur de l’Etat). Mais voilà : ces solutions sont, évidemment, d’inspiration fortement libérale. Elles seront donc honnies et méticuleusement rejetées du champ des débats en France.

Moyennant quoi, ce pays est foutu. 
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4 commentaires

  • Lien vers le commentaire tartemolle mardi, 12 mars 2013 08:40 Posté par tartemolle

    Simple commentaire: il y a encore dans ce pays 45% de gens qui pensent qu'il ne faut pas diminuer les dépenses de l'état en limitant le nombre de fonctionnaires.... Il est fort probable qu'il s'agisse des 25% de fonctionnaires et assimilés ainsi que les assistés de tous bords du pays!

  • Lien vers le commentaire tartemolle mardi, 12 mars 2013 08:40 Posté par tartemolle

    Simple commentaire: il y a encore dans ce pays 45% de gens qui pensent qu'il ne faut pas diminuer les dépenses de l'état en limitant le nombre de fonctionnaires.... Il est fort probable qu'il s'agisse des 25% de fonctionnaires et assimilés ainsi que les assistés de tous bords du pays!

  • Lien vers le commentaire Zoulou le Chinois mardi, 12 mars 2013 00:16 Posté par zoulou2

    @brouxdeb

    Faux, on peut supprimer les inspecteurs des impôts, le boulot de l'état c'est d'enrichir ses citoyens et pas le contraire.
    L'argent en liquide (le black) est dépensé plus vite que l'argent honnête, et en dépensant cet argent, cela fait vivre quelqu'un d'autre, et en bout de chaine, y'aura toujours l'état qui viendra gagner. (On le voit dans les documentaires sur les trafiquants de drogue, ceux-ci sont des gros consommateurs de produits de luxe, et c’est qui qui gagne 20% de TVA sur le luxe ?, c’est l’état).

    C’est comme dire une contre façon, ça tue l’emploi, c’est faux, jamais un smicard dépensera 1 an de salaire pour acheter un sac de luxe, en achetant une contre façon, il fait vivre une autre chaine, fabricants, transporteurs, grossistes, revendeurs…. et même l’état par la même occasion, rien que le transporteur qui paye 80% de taxe sur l’essence.

    L’important c’est que l’argent tourne.

  • Lien vers le commentaire ROUX lundi, 11 mars 2013 18:34 Posté par brouxdeb

    Salut H16,

    En introduction:  J'adore vos billets et fait partie de vos fans !

    En revanche, postuler qu'il faut se débarrasser des inspecteurs des impôts est - permettez-moi - un peu con. Nous pratiquons pour la plupart, comme beaucoup de bons latins, à minima la petite truande (un petit revenu en liquide ici, la TVA de l'artisan qu'on fait sauter, etc...) et franchement, éliminer les inspecteurs du fisc serait une porte ouverte à l'"Hellenisation" de notre beau pays...


    Qu'il faille revoir en profondeur le système de prélèvement, et à moyen terme, le niveau de prélèvement OUI (économies de l'état, impots à la source, simplification, lisibilité, etc...).

    Mais n'enlevons pas les inspecteurs, qui assurent toute chose égale par ailleurs que la levée de l'impot se fasse dans des conditions à peu près normales (je n'inclus pas dans mon périmètre de raisonnement la manière souvent inadmissible dont les inspecteurs procèdent, c'est là un autre sujet)

    Cdt, Bernard