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Georges Kaplan

Georges Kaplan

Georges Kaplan ne s’appelle – de toute évidence – pas vraiment Georges Kaplan puisque Georges Kaplan est un leurre. Né en 1975 dans une grande ville du sud de la France qui fût autrefois prospère grâce à son port, Georges Kaplan a principalement quatre centres d’intérêts dans la vie : sa famille, la musique, les bateaux (à voile) et l’économie. Ceux qui le connaissent considèrent Georges Kaplan comme un « libéral chimiquement pur » qui pense pour l’essentiel s’inscrire dans la tradition de la pensée libérale classique française et celle de l’école autrichienne d’économie. Il gagne honnêtement sa vie sur les marchés financiers et passe le temps en publiant des articles sur son blog http://ordrespontane.blogspot.com/

Non, les humains ne sont pas des virus... Seul le développement économique permet de réduire la démographie

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Nombre de commentaires : 1 réaction
« Je voudrais partager avec vous une révélation que j’ai eu durant mon temps ici. Elle m’est venue alors que j’essayais de classifier vos espèces et j’ai réalisé que les humains ne sont pas des mammifères. Tous les mammifères sur cette planète développent instinctivement un équilibre naturel avec l’environnement qui les entoure ; mais vous, humains, n’en faites rien. Vous vous installez quelque part et vous vous multipliez, vous vous multipliez jusqu’à ce que toutes les ressources soient consommées. Le seul moyen pour vous de survivre est de vous déplacer à un autre endroit. 
Il y a un autre organisme sur cette planète qui se comporte de cette manière. Vous savez ce que c’est ? Un virus. Les êtres humains sont une maladie, un cancer de cette planète ; vous êtes la peste et nous sommes le remède. »

Si cette diatribe qui mêle si subtilement malthusianisme et écologisme radical vous rappelle quelque chose sans que vous parveniez à vous souvenir de quoi précisément, ne cherchez plus : c’est une traduction personnelle du discours que tient l’agent Smith (Hugo Weaving) à Morpheus (Laurence Fishburne) dans The Matrix(1999). Tout y est : la croissance (exponentielle) de la population humaine qui consomme jusqu’à l’épuisement les ressources naturelles du monde (Malthus 1.1 et suivants…), la solution écologiste radicale qui consiste à sauver mère nature en éliminant l’homme – ou, du moins, en réduisant drastiquement la population humaine – et, last but not least, le positionnement de celui qui accuse et n’a manifestement pas l’intention de faire partie du nombre de ceux qui devront disparaître. Bien sûr, ce n’est qu’un film mais ce qui est tout de même proprement surréaliste c’est d’observer le nombre de gens qui, dans les commentaires sur internet ou sur les réseaux sociaux, estiment que l’agent Smith a tout à fait raison ; qu’il faut éliminer tout ou partie de l’espèce humaine.

Parce que, mesdames et messieurs les décroissants, c’est exactement ce dont il s’agit. Vous aurez beau tourner autour du pot et nier l’évidence, toute réduction sensible de l’impact de l’humanité sur cette planète revient, d’une manière ou d’une autre, à réduire la population humaine. Vos théories, si par malheur elles devaient s’avérer exactes, impliquent soit que nous contrôlions de manière autoritaire l’évolution de nos populations – au moyen, pour reprendre les termes de Malthus, de contrôles négatifs (réduction du taux de natalité) ou de contrôles positifs (augmentation du taux de mortalité) – soit que nous revenions à des modes de production moyenâgeux, c'est-à-dire à niveau de développement économique et technologique qui suffisait à peine à nourrir 600 millions d’individus. Dans un cas comme dans l’autre, il faudra donc que quelqu’un décide qui pourra survivre et enfanter et qui ne le pourra pas. Dans un cas comme dans l’autre, la seule conclusion logique de vos idées, c’est un régime totalitaire [1] à l’échelle mondiale et quelques milliards de morts.

Vous comprendrez donc que nous ayons quelques réticences à vous croire sur parole.

D’autant plus que, depuis 214 années [2] que vous nous bassinez avec vos prédictions apocalyptiques, j’observe qu’elles ont toutes, sans exception, été systématiquement démenties par les faits. Vous nous avez envoyé des physiciens dégarnis nous démontrer que la terre était un monde fini (merci mais il ne fallait pas vous donner cette peine, nous étions au courant) et des mathématiciens barbus nous expliquer ce qu’était une croissance exponentielle (idem) ; à chaque fois leurs prédictions se sont révélées fausses et à chaque fois, au lieu de vous remettre en question et d’écouter nos arguments, vous n’avez rien trouver de mieux que de décaler la date du grand effondrement final de quelques années.

Partout où vous avez voulu contrôler les naissance de manière autoritaire, la croissance économique et l’amélioration des conditions de vie qui en résulte – notamment en matière de nutrition et de soins de santé – a naturellement réduit le taux de croissance des populations et ce, malgré la chute vertigineuse de la mortalité infantile, les prodigieux gains que nous avons réalisé en termes d’espérance de vie et, ironiquement, les politiques natalistes mises en œuvre par certains de nos gouvernements. Nous avons maintenant plusieurs siècles de données, c’est un phénomène observé dans toutes les cultures et à toutes les époques : le progrès économique stabilise naturellement la croissance des populations, les gens s’adaptent aux évolutions de leurs conditions de vie et ils font naturellement.

Pas plus tard qu’à la fin des années 1960, vous nous prédisiez que l’humanité serait ravagée par d’immenses famines dès la décennie suivante [3]. Nous étions alors 3 milliards et demi ; entre temps la population mondiale a doublé et jamais – dans toute l’histoire de l’humanité – la proportion d’entre nous qui souffrent de la faim ou de malnutrition n’a été aussi faible. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi, alors que nous n’avons jamais été aussi nombreux et alors que nous n’avons jamais consommé autant de viande par individu, les populations de vaches et de moutons n’ont jamais été aussi nombreuses ? Vous pensiez, vous juriez et vous écriviez que la surface de terres arables ne suffirait pas à nourrir 4 milliards d’être humains : elles en nourrissent maintenant 7 milliards. Comment pouvez-vous avoir le culot d’affirmer que les hausses récentes des prix des denrées alimentaires valident de vos prédictions ?

Lorsque vous nous prédisiez que l’extraction du dernier morceau de charbon était imminente et qu’il fallait donc que le gouvernement intervienne de toute urgence – l’urgence est un leitmotiv lassant chez vous –, des entrepreneurs privés commençaient déjà à exploiter les gisements de pétrole d’Azerbaïdjan et du Texas. Vous auriez pu apprendre de cette erreur, intégrer le phénomène économique à vos modèles mais non : vous vous êtes contentés de remplacer le mot « charbon » par le mot « pétrole ». Selon vos très scientifiques prédictions, nous ne devrions déjà plus avoir une goute de pétrole depuis longtemps alors que dans les faits, les réserves prouvées n’ont fait que s’accroître d’année en année. Nous vous l’avons dit et répété, ce jour maudit où nous sommes supposés extraire la dernière goutte de pétrole de notre sous-sol n’arrivera jamais.

Et il y a aussi votre fameuse théorie du réchauffement climatique anthropique. J’ai bien dit théorie messieurs les scientifiques ; les vérités révélées et les consensus d'opérette n’appartiennent pas au domaine de la science mais à ceux des religions et de la politique respectivement. Vous avez truqué vos chiffres jusqu’à faire disparaître l’optimum climatique médiéval de vos graphiques, utilisé des méthodes que vous réprouviez vous-mêmes parce qu’elles avaient l’immense avantage de corroborer votre théorie, vous avez écarté et même parfois cherché à décrédibiliser toutes les voix dissidentes et, maintenant que les preuves de votre dogmatisme s’accumulent, que d'autres développent des théories plus probantes que la votre et que, discrètement, vos amis politiques commencent à se défiler : qu’allez-vous encore imaginer ?

Laissez-moi vous rappeler un petit principe épistémologique élémentaire : lorsque les modèles issus de vos théories se révèlent systématiquement en contradiction avec les faits, ça a une signification très précise ; ça signifie que vos théories sont invalidées. Si vous deviez d’aventure apprendre quelque chose de vos erreurs passées, je vous suggère d’abandonner l’hypothèse selon laquelle nous serions des virus et de réintégrer dans vos calculs le paramètre qui leur manque cruellement : l’être humain.

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[1] Si vous avez le moindre doute sur la question, je me permet de vous rappeler que la plus grande tentative de contrôle de naissance menée à ce jour – la politique de l’enfant unique en République Populaire Chine – n’a pas permit de stabiliser et encore moins de réduire la population et ce, malgré le caractère quelques peu autoritaire du gouvernement de Pékin (de 1979 à 2009, la population chinoise augmente de plus de 360 millions d’individus, soit +37%). 
[2] Depuis 1798, année de la première édition de l’Essai sur le principe de population de Thomas Robert Malthus. 
[3] Voir, notamment, Paul R. Ehrlich, The Population Bomb (1968).
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1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire cedric mardi, 23 octobre 2012 03:18 Posté par cedric

    C'est triste d'avoir une aussi faible comprehension du monde et de ces contraintes. La plus grande erreur que peu faire un modele economique est d'integrer uniquement le capital (production passe des hommes) et le travail en ignorant l'impact collossalle des intrants. Sans matieres premieres et surtout sans energie, les hommes n'ont plus de travail et le capital devient inutile. Le probleme c'est que le systeme actuel est incapable d'anticiper quoi que ce soit. Mais deja on en voit les consequences.

    Inflation de 10% sur les produits de premieres necessites qui correspondent a la grande majorite du panier de la classe pauvre. Cela a resulte en la crise des sub primes, car les pauvres se sont appauvris plus vite que anticipe. Et cela a aussi fait le printemps arabe, ou les gouvernements autoritaire prive de visibilite sur les contraintes de leur peuple s'est pris une revolution d'affame sans espoir.

    La question n'est pas de savoir quand la terre n'aura plus de matiere premiere ni de petrole ou de charbon, mais quand notre systeme economique ne sera plus capable de se le payer. Et vu que a chaque fois que le prix du baril remonte un peu trop haut, on se tape une recession, creant un chomage et de la dette qui jamais ne se resorbe. Nie le probleme, ne permettra pas sa resolution. Et au passage, les evenements des dix dernieres annees colle avec une augmentation de la temperature lie a l'activite humaine. De plus nous sommes encore dans le chemin des predictions du club de rome. Pour l'instant, tout se deroule comme prevu...

    Quand a sauver mere nature, c'est simple, par contre. Vraiment tres tres simple: ne rien faire. La production de CO2 a baisse comme jamais de 2008 a 2010 (merci la crise). Vu que la production de petrole et de gaz va aller en declinant a partir de 2018/2020, on aura d'ici la une croissance nulle et apres une recession tous les 2 a 4 ans. Les relations internationale (dans l'est de l'europe, le moyen orient et en asie) sont a leur tendu du fait principalement d'une dependence energetique. En ne faisant rien, je suis certain que la theorie de malthus se verifiera d'elle meme comme une grande. Ne faisont rien et la terre sera sauve.

    Par contre, l'espece humaine, c'est un peu moins sure... Finalement, cet article est une apologie au these de malthus et comment les implementer subtilement !