- l'on veut comprendre pourquoi les crises puissantes se développent à des moments spécifiques de l'histoire humaine et pas à d'autres, et
- pour orienter son patrimoine en fonction.
Les deux auteurs - universitaires américains - ont étudié 400 ans d'hiistoire américaine et mis en évidence des cycles générationnels qui façonnent comment les sociétés réagissent aux événements qu'elles rencontrent.
Generations : The History of American’s future, 1584 to 2069
https://www.amazon.fr/Generations-History-Americas-Future-1584/dp/0688119123/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&dchild=1&keywords=strauss+american+history&qid=1586510253&sr=8-2
J'ai lu ce livre à la sortie de la crise de 2008 et il a changé ma façon de voir le monde et mes relations dans la société.
C’est en anglais. La lecture est touffue, mais si vous vous accrochez, il y aura ce moment « wow » !
A partir de là, j'ai pris des mesures de précaution qui s'avèrent aujourd'hui judicieuses.
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Ce que j’ai retiré de ce livre et comment j’interprète désormais les événements :
Des cycles générationnels quaternaires sous-tendent le fonctionnement des sociétés.
Phase 1: Une première génération vient de sortir d'une crise majeure.
Elle a réagi et a trouvé des solutions fondamentales, qui marchent.
Des institutions sont mises en place en fonction.
La société est homogène, focalisée sur la reconstruction, mais figée dans ses structures sociales (ex : les années 50 – 60).
Si une nouvelle crise se profile, la société réagit tôt en amont et les effets sont limités.
Phase 2: La génération suivante hérite de ces institutions et les fait vivre.
Mais la première génération a tenu les rênes trop longtemps, car elle a été traumatisée et ne voulait pas qu'une crise revienne.
Si bien que la nouvelle génération ne prend pas complétement ses responsabilités institutionnelles.
D'autant plus que les individus entendent profiter de la prospérité retrouvée et vaquer à leurs occupations.
Ce sont des périodes indiviudalistes à forte créativité.
Si les conditions d’une crise se mettent en place, les institutions sont encore solides pour traiter sans trop d’effets.
Phase 3: La génération suivante continue à faire tourner les institutions, mais elle perd de vue encore plus ce qui a motivé leur établissement.
La situation économique est très bonne, mais il est de plus en plus difficile de maintenir une croissance soutenue.
Pour ce faire, on essaie toutes sortes de voies, mais maximiser le profit ne veut pas dire optimiser sur le long terme.
On commence à se poser la question de « Et si on faisait comme cela… », sans pouvoir se rappeler que la première génération s'était aussi posée ces mêmes questions et qu'elle avait trouvé les bonnes réponses, sous l'effet de la necessité et non de la recherche du profit maximal.
On détruit des mécanismes de sécurité, du simple fait qu’ils n’ont pas servi pendant des décennies et qu’ils coûtent de l’argent, qu'ils vont contre des intérêts particuliers ou par besoin de jouissance immédiate.
Bien sûr, il est normal que la société évoluent, en particulier sous l'effet de la technologie.
Mais un cadre institutionnel commun protecteur - l'ADN des sociétés - ne se change pas sans conséquences.
La qualité des personnels de gouvernement diminue fortement.
L’éducation du plus grand nombre sert plus à formater de futurs consommateurs qu’à former des têtes bien faites.
Des lanceurs d‘alerte comprennent et avertissent encore, mais ils ne sont pas écoutés, voire mis en prison.
Si les conditions d’une crise se mettent en place, des solutions sont trouvées, mais souvent en réaction directe et sans comprendre ou se soucier des conséquences à plus long terme. (ex : George W. Bush qui part seul en guerre en Irak et qui rend de ce fait l'ONU obsolète.)
Phase 4: C'est la phase de crise.
Le déclencheur est rarement celui que l'on attend, tant les institutions sont fragilisées et ne remplissent plus leur mission.
Il n’y a plus de réponse collective efficace, avant que la crise ne devienne majeure et irréversible.
Il faut du temps pour que la population ne retrouve la nécessaire cohésion et que les solutions ne soient retrouvées et s'imposent.
Cela a un enorme coût socio-économique.
La deuxième guerre mondiale a fait des dizaines de millions de morts. La prochaine guerre (dieu nous en garde) en fera des centaines voire des milliards.
Les excès doivent être purgés.
Et le cycle recommence.
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Pourquoi ce livre a changé ma manière de voir le monde ?
Parce que j’ai arrêté d’être un Don Quichotte !
En ayant compris, dans quelle phase du cycle je vais passer mon existence sur cette Terre, je ne me bats plus contre les moulins à vent.
Je sais dans quelle sens va la marée et je ne rame plus contre.
J'acquière une certaine forme de fatalisme, mais est moins effrayé par l'avenir.
J’accepte le fait que je ne vis pas simplement pas à la bonne époque pour certaines solutions tellement « évidentes », sauf qu'elles n'ont aucune chance d'emporter l'adhésion et d'être implémentées.
Ce livre m’a donné la force de me battre encore plus efficacement pour mes convictions.
Je perds moins de ressources pour rien. J’agis dans un cadre où je sais que cela pourra produire des effets. (D’où mes articles.)
Cela m’a aussi évité de devenir un complet cynique misanthrope reclus ou un profiteur/exploiteur d’une foule moutonnière que je sais comment tondre.
J’espère que ce livre vous sera aussi utile qu’à moi.
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Pour revenir à la situation actuelle, comment l'appréhender et la gérer :
On peut dire sans trop se tromper que nous sommes dans la dernière phase d’un cycle générationnel: celle de la crise...
A la phase précédente, la crise de 2008 a été traitée quant à ses conséquences directes.
Mais les actions de fonds n’ont pas été menées, pour sécuriser à nouveau le système financier mondial. Seuls certains pays ont pris des mesures individuellement; mais pas dans l’Europe latine.
Depuis 2008, le système est resté à la merci de la prochaine grosse vague.
L’apparition du COVID-19 était-elle prévisible ?
Oui. C’est pourquoi l’OMS a été créée.
Mais non dans sa planification.
Dans cette phase du cycle générationnel, l’institution existe, mais elle est devenue impuissante. (J’exagère à peine, mais l’OMS n’est plus qu’un organisme d’études. Dans un autre registre, voir les déclarations de M. MACRON sur l'OTAN.)
C’est aussi pourquoi il ne faut pas être surpris que les stocks stratégiques de masques chirurgicaux n'aient pas été renouvelés.
Par–dessus cette crise sanitaire, nous aurons une crise financière majeure.
La solution de sauvegarde pour éviter la fonte du système économique mondial du fait du confinement est le recours massif à l’endettement. Il n’y a pas le choix. Cela implique d’endetter la ou les deux générations suivantes (du moins sur le papier).
Qu’adviendra-t-il de ces dettes ?
En opposition aux dernières déclarations aussi péremptoires que pathétiques de Mme LAGARDE, je vous mets ma main au feu que les dettes ne seront jamais remboursées, et ce sans attendre plusieurs décennies.
+ soit elles sont annulées purement et simplement (avec pour dégât collatéral le depart en fumée de l’épargne monétaire des ménages…)
+ soit sous l’effet d’une inflation très forte ET pendant une durée de quelques années.
Ma conviction est que le système international des monnaies fiduciaires va connaître un reset généralisé.
Sous quelle forme, je ne sais pas.
Mais ce que je sais est que cela ne durera pas des décennies avant que cela n'arrive.
D'une part les montants en jeu sont inédits.
D'autre part, la génération d'après-crise n’acceptera jamais de supporter toute une vie d’adulte (voire celle de leurs enfants) un semi-esclavage, juste pour respecter les exigences d’une poignée de technocrates et banquiers centraux non-élus de la génération précédente.
Les gilets jaunes avaient regroupé 500 000 personnes. Les prochaines manifestations seront en millions ou dizaines de millions de personnes. Elles ne pourront plus être contenues (a fortiori, parce que la police sera avec les manifestants).
OK, Karl. Concrètement, je fais quoi pour passer au travers de la crise financière?
Bonne question !
Je n’ai absolument aucune certitude que j’arriverai à passer au travers sans trop de casse.
(A contrario, je fuis ceux qui me disent le contraire. Ce sont soit des inconscients, soit des menteurs intéressés.)
La force de la tempête étant inédite, même si mon navire est prêt, je ne saurais dire s'il sera assez solide.
Que faire quand même maintenant?
1) Je sécurise mes avoirs pour éviter de me les faire bloquer / confisquer par un pouvoir politico-financier en manque critique de cash.
Voir mon article précédent.
2) Je prépare le déport du gros de mon patrimoine hors des monnaies fiduciaires.
3) Au plus fort de la crise financière (pas sanitaire) et tant que pas d’assainissement des monnaies fiduciaires:
J’investis mon cash dans des biens tangibles ET détenus en direct; et si possible de rapport.
Quand saurais-je que l’on a atteint le plus fort de la crise ?
Je ne le saurai pas.
Nous n’avons pas d’expérience statistique de tels événements.
Il est toutefois probable que la remontée soit brutale, une fois toutes les mains faibles rincées. Cela dépendra des mesures macro-économiques prises.
Je vais donc investir graduellement sur chaque descente aux enfers, pour partie. Et garder le reste quand je verrai une remontée confirmée.
En espérant pouvoir toujours disposer du cash pour ce faire…
Je suis donc sûr de louper le pic de la crise, mais personnellement je ne sais pas faire autrement. Certains seront meilleurs ou plus chanceux que moi, assurément.
Mais mon but n’est pas de prospérer grâce à la crise ; seulement de m’en sortir sans trop de casse pour ma famille et moi.
Concernant la bourse, je ne serai investi que pour une petite part de mon patrimoine ET en intraday, car :
- Il est possible que mon broker fonde les plombs et emporte mon argent.
- Les volatilités vont être suffisantes pour gagner de l'argent en intraday.
- Je ne veux pas me prendre dans la tête un gap à l’ouverture de 5% ou plus (sans compter les effets de levier). Je fais tu trading, pas de loto.
- Je ne veux pas m’exposer à des appels de marge, si les règles de mon broker changent dans la nuit.
- Je ne compte pas sur une couverture avec des options.
- Les marchés des instruments dérivés pourraient être fermés aux particuliers, alors que celui du sous-jacent resterait ouvert.
- Les heures d’ouverture entre le marché du sous-jacent et de l’option peuvent être différentes, m’empêchant d’intervenir à temps.
En tous les cas, je conserve une activité rémunératrice, au cas où je perdrais tout.