Je trouve qu’aujourd’hui deux choses sont à retenir dans l’actualité. L’une peut sembler anodine tant nous avons désormais l’habitude de la créativité fiscale de nos mamamouchis. L’autre l’est nettement moins et il s’agit des nouvelles lois d’espionnage organisé du peuple français par un État qui peut être dorénavant considéré comme un véritable dictateur numérique.
La taxe inondation
Vous vous souvenez sans doute de la taxe sur les eaux de pluie (elle est en vigueur), de la taxe sur les rivières (elle arrive), et de toutes les autres. Voici aujourd’hui la taxe inondation !C’est un article des Échos du jour qui nous dévoile ce nouveau projet mamamouchesque.
« La « taxe inondation », qui va financer l’entretien des cours d’eau, est examinée cette semaine à l’Assemblée.
Elle pourrait conduire à un alourdissement à la marge des impôts locaux. » J’aime bien la notion d’un « alourdissement à la marge »… N’ayez pas d’inquiétude pauvre mouton bêlant et tondu jusqu’à l’os, ce sera une augmentation à la marge… Enfin, au début, le propre d’une taxe étant d’augmenter chaque année d’une façon inversement proportionnel à votre pouvoir d’achat…
« Le projet de loi sur la « modernisation de l’action publique territoriale et affirmation des métropoles », examiné en deuxième lecture à l’Assemblée cette semaine, prévoit ainsi la création, par le biais d’un amendement, d’une nouvelle taxe locale, baptisée « taxe inondation » par le gouvernement, comme l’a indiqué L’Opinion la semaine dernière.
Il s’agit plus précisément d’un alourdissement optionnel de certains impôts locaux visant à financer une compétence nouvelle, jusque-là éclatée entre plusieurs acteurs, et désormais dévolue aux collectivités : la prévention des inondations. Un enjeu de taille : « 17 millions de Français sont concernés par le risque d’inondation », indique un conseiller gouvernemental. »
Forcément, les inondations c’est un problème… surtout en zone inondable. À titre personnel, je finis par trouver que le problème est plus actuellement l’inondation d’impôts nouveaux…
Je disais donc que les inondations c’est un problème. Certes. C’est d’autant plus un problème que les communes accordent des permis de construire dans les zones inondables… mais n’ayons pas l’esprit mal placé. Comme les inondations sont un problème (je crois vous l’avoir déjà dit), il faut régler le problème des inondations (logique).
Or dans notre beau pays, pour régler un problème, il faut créer une nouvelle taxe. C’est d’une logique imparable. Pas de taxe, pas de résolution de problème. Ce qu’il y a de chouette avec cette approche, c’est que comme il y a plein de problèmes, on peut s’amuser, enfin » on », plutôt « eux », les mamamouchis, ils peuvent s’amuser à vous mettre tout plein de nouvelles taxes pour résoudre vos problèmes. Parce que toutes ces taxes, en fait, c’est pour votre bien. Alors je vous demande de répéter très fort avec moi :
Merci qui ? Merci mamamouchi !
De vous à moi, il ne viendrait à l’idée de personne d’essayer de régler un problème sans une nouvelle taxe. Cela forcerait à réfléchir, à choisir une allocation de moyens en fonction de priorités, bref, nous serions peut-être même obligés de demander à certains préposés à la peinture blanche sur les routes… de construire une digue le long de la route… mais ce n’est pas la même fonction voyons. C’est donc IM-POS-SI-BLEUUUU ! Je force un peu le trait mais à peine.
Par conséquent, la seule et unique solution qui réglera (un jour indéterminé) tous vos problèmes, c’est encore et toujours plus d’impôts jusqu’à ce que vous soyez en train de verser plus de 80 % de revenus sous forme de taxes… jûûûssssteu, vu qu’en socialie, un gouverne-ment est forcément juste.
Une politique systématique de répression et de privation des libertés les plus élémentaires
Ces deux sujets, qui peuvent sembler lointains avec une taxe inondation d’un côté et un véritable enjeu démocratique de l’autre, sont en réalité intimement liés.Partout en Europe, car ce mouvement n’est pas franco-français, par-delà l’Atlantique, nous assistons à une avancée spectaculaire de la dictature numérique et de l’espionnage par les États de leurs propres citoyens. En Espagne, les nouvelles lois sont édifiantes. En France, nous en prenons le chemin.
Le point clef, et c’est sur ce concept que repose l’esprit de nos institutions et de toute démocratie, est la séparation des pouvoirs. La police police. Le législatif légifère. Le politique… détourne heu… politique, et la justice… juge !
C’est cette séparation des pouvoirs qui garantit (en théorie) au citoyen que justement l’ensemble des pouvoirs ne tombe pas dans les mains malintentionnées d’un dictateur en puissance.
Avec les nouvelles lois (votées), l’État, sans même un accord de juge complaisant (finalement les juges ne doivent pas être assez complaisants…), pourra vous écouter en permanence, espionner voter PC, allumer votre webcam à votre insu, vous géolocaliser en temps réel… le plus légalement du monde. C’est donc la police, qui pourra à sa convenance et sur demande de tel ou tel, procéder à votre espionnage systématique.
Jamais une telle loi n’aurait pu être votée par l’administration Sarkozy qui était un effroyable dictateur en puissance (ce qui n’était pas tout à fait faux). Mais la gôche, la gôche du cœur, celle qui aime les artistes (surtout politiquement corrects), celle qui aime la liberté et qui défendait (il y a fort longtemps) les radios libres, peut se permettre de laminer deux siècles de construction démocratique dans notre pays, sans qu’une seule voix un peu connue ne s’élève.
Vous vivez l’enterrement de la démocratie telle que vous l’avez connu dans un silence absolument assourdissant. Et nous venons définitivement de remettre les clefs de notre liberté à des dirigeants présents et futurs que nous ne connaissons pas et dont les intentions pourraient ne pas être si pures.
Nous abdiquons nos droits les plus inaliénables. Nous abandonnons notre droit le plus sacré, celui à notre liberté et à notre vie privée.
La grande confusion
Je vous parle souvent de ces temps de grande confusion dans lesquels nous vivons.Nos concitoyens font une erreur fondamentale en imaginant que la liberté se résume à pouvoir se déplacer jusqu’au temple de la consommation ouvert le dimanche pour acheter des trucs qui ne leur serviront à rien avec de l’argent qu’ils n’ont pas. La consommation n’est pas une liberté. Elle est un asservissement.
Nos concitoyens font une erreur fondamentale en imaginant que la liberté se résume à pouvoir regarder leurs programmes télé préférés et avoir accès à de multiples chaînes toutes aussi bêtifiantes les unes que les autres et ne venez pas me parler d’Arte. Personne ne regarde Arte. La télé n’est pas une liberté. Elle est un asservissement et un immense danger pour la construction neuropsychologique de nos enfants.
Pourtant, les gens se pensent libres alors que de plus en plus, chacun de nous doit surveiller terriblement son langage comme ses pensées car de moins en moins de choses sont « exprimables » en public. Désormais, dans notre pays, nous avons peur de parler. Ces propos ne sont ni excessifs ni une vue de l’esprit. Nous n’avons pas le droit de penser ce que ON ne veut pas l’on pense. Votre droit de dire les choses est totalement remis en question par la bien-pensance, le politiquement correct ! Que des belles notions qui n’ont qu’un seul objectif. Emprisonner la pensée. Réduire l’expression. Empêcher la contestation. Limiter la liberté la plus évidente de tout citoyen, celle à la libre expression. Fut-elle choquante. Fut-elle provocante. Fut-elle en opposition avec le consensus mou.
Alors oui. En France, en 2013, nous avons peur de parler et parler peut vous mener directement en prison ou à une condamnation pécuniaire sans même un procès, comme ce fut le cas de notre camarade blogueur Monsieur Chevalier qui dénonçait la fragilité des banques. Interdit Monsieur. On ne touche pas aux banques. Pourquoi ? Parce que l’on ne touche pas aux banques. 8 000 euros d’amande directement décrété par l’AMF (dont ne dépend pas Monsieur Chevalier puisqu’il n’est pas banquier). Pas de procès.
Désormais, n’imaginez pas que vous pourrez facilement protester contre une nouvelle taxe comme par exemple celle sur les inondations car vous pourrez être écouté, surveillé, mis sous pression par un pouvoir politique aux abois.
Chaque pouvoir politique ne peut qu’aller au bout de sa logique et de sa propre justification. La dictature est en marche et personne ne l’arrêtera.
Je vous laisse méditer sur ces quelques lignes de Martin Niemöller
« Quand ils sont venus chercher les communistes,Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester. »
La liberté et la démocratie ne se négocient pas. Elles sont ou ne sont pas. Vous avez désormais tout le cadre légal dans ce pays permettant la plus grande des inquisitions fiscales et des répressions fiscales. Vous avez également un cadre juridique permettant avec la plus grande des facilités de sanctionner tout crime contre la pensée.
Bienvenue en 1984. Merci à notre président de la République en dehors de toute couleur politique, car la liberté n’a aucune couleur. Le plus grand démocrate de tous les temps ayant occupé l’Élysée. Cette loi scélérate et liberticide devra être assumée uniquement par le président de la République, garant de nos institutions et de nos libertés, représentant élu du peuple souverain.
Monsieur Hollande, vous êtes coupable devant l’Histoire de crime contre la liberté. Contre nous de la tyrannie.
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez-bien !!
Charles SANNAT
Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, Directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
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