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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

« La grève générale a commencé… »

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Nombre de commentaires : 1 réaction
Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

L’un de mes amis, qui se reconnaîtra, m’avait plus que vivement conseillé de lire le livre La Grèved’Ayn Rand. C’est un très vieux bouquin américain, le deuxième le plus lu après la Bible, ce qui n’est pas rien. Il a été traduit très récemment en français et il est disponible auprès de la maison d’édition Les belles lettres. Cet ouvrage est très puissant et devrait être lu par le plus grand nombre.

« D’après l’auteur elle-même, Atlas Shrugged a pour thème « le rôle de l’esprit humain dans la société ». Il décrit ce qui se passe lorsque la violence de l’État empêche l’esprit de fonctionner, soit directement, soit en poussant les « hommes d’esprit », les créateurs de richesse, à refuser de servir une société qui trouve normal de les traiter comme des esclaves. L’intrigue met donc en scène des « hommes d’esprit » (scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes, travailleurs consciencieux) dont la disparition mystérieuse provoque crises et catastrophes. Celui qui les entraîne dans cette « grève », dans ce retrait, est John Galt, héros randien type, à la fois entrepreneur, philosophe et grand savant inventeur. »

Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas compris, c’est exactement ce qu’il s’est passé dans l’ex-URSS, devenue tellement étouffante qu’évidemment tous les hommes d’esprit ont jeté l’éponge. Il faut noter qu’un créateur de « richesses » ce n’est pas forcément un patron… loin de là ! D’ailleurs dans cet ouvrage, il y a des patrons créateurs de richesses mais également tout plein de patrons imbéciles ; cela montre la finesse de la connaissance de l’humain de l’auteur et surtout l’intemporalité de son livre publié en… 1957.

Pourquoi vous parler de ce livre aujourd’hui ? Tout simplement parce que, fait très rare, les patrons sont dans la rue et manifestent leur mécontentement.

Ils ont raison et voyons pourquoi.

Fronde des patrons : 10 000 manifestants selon la CGPME

Voici ce qu’en raconte Le Parisien : « Peu habitués à battre le pavé avec des pancartes, plusieurs milliers de patrons sont descendus dans la rue lundi matin à Paris et Toulouse, en ouverture d’une semaine de mobilisation des chefs d’entreprise contre 30 années d’une politique qui a, selon eux, « bridé » l’économie. »

Encore plus symptomatique… « Grogne des patrons : 59 % des Français comprennent le mouvement… »

Pourquoi les patrons ont raison et pourquoi les gens soutiennent les patrons ?

Tout d’abord, il faut différencier deux types d’entreprise. Le grand groupe coté en bourse c’est une chose, la PME ou la TPE du coin c’en est une autre : la seconde est infiniment plus fragile que la première et participe beaucoup plus aux créations d’emplois d’ailleurs puisque 80% de l’emploi est dans les TPE.

C’est la grève générale et le soutien du peuple à ses patrons c’est la fin de la lutte des classes au profit de l’unification. Les intérêts de tous désormais convergent. Il faut pour tous moins d’État. Non pas plus d’État du tout. Mais moins d’État oppressant.

Les patrons ont raison car cet État, notre État est devenu obèse et étouffant. Les citoyens, qu’ils soient patrons ou simples citoyens, étouffent tout simplement. Il y a le poids des charges et des impôts mais pas uniquement. Il y a des règles infinies, des alinéas, des paragraphes, des tonnes de normes et de règlements.
Mais pas uniquement.

Il y a une stérilisation de la pensée, une interdiction d’aborder certains dogmes, une confiscation du débat démocratique, une stérilisation du langage. Le politiquement correct est étouffant.

En réalité, notre système devient tout simplement une immense entreprise de stérilisation. On n’a plus envie de créer, on n’a plus envie d’avancer, on n’a plus envie de réfléchir, on n’a plus envie, on n’a plus envie parce que tout est devenu épuisant. Faire quelque chose est risqué économiquement, socialement, politiquement.

On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rire, on ne peut plus manger, on ne peut plus fumer, très prochainement on ne pourra plus vapoter, on ne peut plus picoler, on ne peut plus rien faire et dès le 1er janvier, les feux de cheminée avec ou sans foyer ouvert seront purement et simplement interdits dans Paris. Dans l’Île-de-France, ce sont les cheminées qui seront interdites… Pensez donc ! Votre santé c’est sacré. Les feux de cheminée vous tuent à petit feu… Pas les gaz d’échappement du diesel…

Lorsque le peuple étouffe, la révolution est proche

C’est immanquablement ce qui se passera dans notre pays. À force de nous emmerder, à force d’emmerder tout le monde, eh bien dans une première étape on constate une diminution drastique de la création de richesses. Nous y sommes. Entre les Français qui partent se faire tondre ailleurs et ceux qui ne font plus d’efforts ici, ce n’est qu’une question de temps pour que l’État-providence français ne s’effondre sous son propre poids faute de joueurs. La grève mes amis… la véritable grève, celle capable de tout renverser pacifiquement ce n’est pas la révolution par les armes ou par la violence. Non, c’est la grève qui consiste à se mettre en retrait du système. N’achetez plus rien. Ne consommez plus. Uniquement l’essentiel et l’indispensable. C’est légal après tout. On paye ses factures, on paye ses impôts, mais on ne change plus sa voiture, on part en vacances chez des amis. Plus de séjours organisés, plus de soldes, plus d’achat en promotion. Rien. Ne changez pas votre téléphone ni votre tablette et encore moins votre écran tout plat. Épargnez comme vous ne l’avez jamais fait. Voilà une grève fantastique car l’État obèse a besoin de joueurs, de consommateurs pour collecter sa TVA, ses taxes sur l’essence, etc.

Si demain tous les Français faisaient la grève de la consommation, si demain tous les patrons faisaient la grève des embauches, si demain nous refusions tous pacifiquement de jouer le jeu du système, alors en quelques semaines, le système s’effondrerait…

Utopique ? Évidemment que non. C’est ce qui va se passer par la force des choses. Entre ceux qui ne peuvent plus consommer et ceux qui auront peur de ne plus pouvoir consommer, entre les patrons qui ne veulent plus embaucher parce qu’ils ne veulent plus en prendre le risque et ceux contraints de licencier, le chômage va encore augmenter plus vite et la consommation chuter plus rapidement… Les recettes de l’État ne seront pas au rendez-vous. L’État, dans sa logique mortifère, ira jusqu’au bout de son propre fonctionnement et taxera encore plus, décourageant encore plus. Au bout du compte, avec ou sans mot d’ordre, avec ou sans grève, le résultat sera le même. Comme dans l’ex-URSS. L’État français s’effondrera, comme l’éducation nationale est en train de s’effondrer sous son propre poids et sa propre idéologie, toutes les classes moyennes la fuyant au profit des établissements privés.

Pourtant, la grève a déjà commencé, et pour la première fois de ma vie, moi aussi, j’ai envie de faire grève. Je me demande qui est John Galt.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT


Source la Grève en savoir plus sur cet ouvrage à lire et conserver précieusement ici

Source pour la grève des patrons, ici sur le Parisien
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1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire mérodole jeudi, 04 décembre 2014 15:50 Posté par panthere31

    Cher Monsieur, comme je suis un paranoïaque irrécupérable, je voudrais remarquer que tout ce que vous décrivez relève d'une volonté organisée ; celle de nous amener tous à l'égalité. En effet, plus on volera les uns pour donner aux autres, plus on arrivera à une création de richesses et à des rentrées fiscales nulles, c'est à dire à nulle redistribution ; l'égalité parfaite sera ainsi réalisée par la misère. Personnellement, je crois que le plus tôt sera le mieux, en sorte que le ventre vide de chacun nous éclaire tous sur la supercherie des théories sociales qui nous gouvernent. A ce moment la faim nous incitera peut-être à construire un monde meilleur...