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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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Le Scandale du Réseau mafieux des Banques Centrales éclate – Le FED LOAN DISCLOSURE (Exclu Objectif Eco)

Audience de l'article : 11834 lectures
Nombre de commentaires : 21 réactions

Un scandale vient d'èclater à Wall Street. Vous êtes les premiers à en bénèficier sur ObjectifEco. Aucun média francophone n'en parle pour l'heure. Après le Foreclosure gate rèvèlé en avant première par mon confrère Vincent Benard, un autre scandale de la Banksteraucratie vient d'èclater : le FED LOAN DISCLOSURE.

 

Le 8 Août 2011, Olivier Delamarche (Gèrant chez Platinum Gestion) nous fournissait un billet dont il a seul le secret. Il écrivait que "ces marchés ne sont finalement portés que par l'ivresse que leur procure l'abus « criminel » de liquidités fournies par le réseau mafieux des banques centrales".

 
Tiens, tiens. Un gérant qui se lâche. Quand on connaît la personnalité du personnage, qui a tendance à s'emporter, on aurait matière à penser qu'il n'y soit pas allé de main morte histoire de se faire remarquer. Pourtant, ce Gérant est extra lucide. Il a vu avant tout le monde ou le Déficit des états allait nous mener. Lorsqu' Olivier Delamarche parle de "réseau mafieux des banques centrales" je pense que nous n'en sommes pas trop loin.
 
 
Aux vues de ce qui est actuellement dèballé aux US sur les pratiques de la Banque centrale américaine qui a arrosé de quelques 16115 Milliards de Dollars (seize mille cent quinze milliards de dollars) de liquidités la Planète Finance pendant deux ans... on aurait tendance à le croire. D'autant qu'une très grande partie de ces "petits coups de pouce" n'ont jamais été rendus publics et qu'on laissait tombé en désuétude les victimes des subprimes.
 
 

Le FED LOAN DISCLOSURE : des dizaines de banques ont pu utiliser des programmes d'emprunts de la Fed entre Août 2007 et Avril 2010 portant sur des Milliers de milliard de dollars afin de se renflouer à bon compte. En clair, il s'agissait de faire payer aux contribuables les erreurs des Banques, et leur permettre de recommencer. En prenant des risques inconsidérés...

 
 
La Fed a ainsi prêté aux banques internationales (vous verrez que la SG en a bénèficié à hauteur de 12,5 Milliards d'Euros en Mai 2008 alors qu'elle disait que tout allait bien ; BNP a reçu aussi des fonds, de même que Dexia) des milliers de dollars (jusqu'à 1200 milliards de dollars lors de la journée du 5 Dècembre 2008). Plusieurs programmes ont alors été mis en place : les Asset-Backed Commercial Paper, les Money Market Mutual Fund Liquidity Facility, les Commercial Paper Funding Facility, les "Discount window", les PDCF, les TAF, les Term Securities Lending Facility et autres "Single-tranche Open Market Operations". Sans la moindre transparence.
 
 
L'objectif initial des fonds de sauvetage mis en place par la Fed et le Trésor américain était de garantir une liquidité sur le marché et poursuivre l'obtention des Prêts. Maisen réalité, les grandes banques ont en fin de compte bénéficié de faveurs. En utilisant ces fonds, qui étaient la source de financement la moins chère avec des taux cadeaux à 1% et dans n'importe quelle condition, de nombreux abus ont été constatés (spéculation, renflouement…) laissant courir un risque énorme, sans le moindre contrôle démocratique.
 
 
 
Un secret bien gardé
 
 
 
Les efforts sans précédent du président de la Fed, Ben Bernanke, pour maintenir l'économie à flot et éviter de plonger dans la dépression ont mené à des prêts s'élevant jusqu'à 1200 Milliards $ d'argent public en simultané, soit le montant équivalent aux prêts des 6,5 millions d'américains empêtrés dans des crédits hypothécaires faisant l'objet de saisies (pour qui l'Etat ne fait rien, et encore moins leurs banques). Ces données ont été obtenues grâce au "Freedom of Information Act", après des mois de contentieux et une loi au Congrès. Jusqu'au bout, les Banques ont fait pression pour interdire ces publications. En vain. Le 22 Mars 2011, une dècision est rendue: c'est la fin des arrangements entre amis.
 
 
Les Responsables de la Fed ont même plaidé pour attendre deux ans avant que les données sur les programmes de sauvetage sous forme de prêts ne soient divulguées. La Fed réclamait que l'identité des emprunteurs et les modalités de leurs prêts ne soient pas connus au motif que cela stigmatiserait les banques, ayant un effet dévastateur sur leur cours de bourse.
 
 
Un groupe de plusieurs grandes banques US a donc demandé l'année dernière à la Cour suprême américaine de garder la liste des emprunts de la Fed secrète. En Mars, la Haute Court a refusé cet appel, avec une injonction à la banque centrale de publier les données. Fin de la partie.
 
 
 
29346 pages rendues publiques
 
 
 
Pour tout vous dire, je m'attendais à ce que ce soit Wikileaks qui balance les News (on parlait des tuyaux sur Bank of America il n'y a pas si longtemps , mais tout a eté court-circuité). Mais ce fut en rèalité Bloomberg ce dimanche 21 Août. Ils sont entrain de digèrer la tonne de documents. On devrait avoir des petits biscuits au compte goutte. Mais ce qui sort au fur et à mesure est de plus en plus gros. Les bloggers amèricains viennent ce lundi de commencer à publier quelques extraits (comme Barry Ritholtz).
 
 
 
Ces données totalisent 29346 pages de documents obtenus en vertu du "Freedom of Information Act" tirées des bases de données de la Fed laissant apparaître plus de 21000 transactions et montrant clairement pour la première fois à quel point les plus grandes banques du monde dépendaient de la banque centrale américaine pour conjurer leurs manques de trésorerie. 
 
 
Alors même que les grandes banques occidentales affirmaient dans des communiqués ou lors de la présentation de leurs résultats financiers qu'elles disposaient de liquidités suffisantes et abondantes, elle recevaient en réalité des fonds de la Fed dans le secret, en évitant soigneusement de montrer leur faiblesse. Mais tous les grands ont du se passer le mot : surtout ne rien dire!
 
 
 
Des filiales pour manger à tous les rateliers

 
 
Afin de maximiser leurs emprunts, des filiales de grandes banques ont été utilisées pour exploiter les programmes de la Fed. En Mars 2009, la filiale de Bank of America basée en Caroline du Nord a ainsi reçu quelques 78 milliards de dollars à travers deux filiales bancaires et 11,8 milliards de plus à partir de deux autres programmes via Bank of America Securities LLC.

 
 
Des banques ont également jonglé entre les programmes de la Fed. Beaucoup ont préféré le TAF parce qu'il était mieux perçu que le "Discount window", souvent considéré comme le dernier recours pour les prêteurs en situation de détresse, selon les économistes de la Fed de New York.

 
Les grandes banques internationales partagent le banquet
 
 
La finance américaine n'était pas la seule bénéficiaire. Presque la moitié des 30 premiers emprunteurs ont été des entreprises européennes.
 
 
Les bénèficiaires comprenaient la Royal Bank of Scotland, qui a reçu 84,5 milliards de dollars, et UBS qui a obtenu 77,2 milliards de dollars. Hypo Real Estate a emprunté 28,7 milliards de dollars - soit une moyenne de 21 millions de dollars pour chacun de ses 1366 employés.

Le pic de 1200 Milliards de dollars de prêts a été atteint le 5 décembre 2008 – cette somme comprend le total cumulé des sept programmes de sauvetage compilés par Bloomberg – ce qui représente presque trois fois la taille du déficit du budget fédéral américain cette année et davantage que les bénéfices de toutes les banques US sur la période 2000-2010.
 
Des européens ont été soigneusement arrosés par l'hèlicoptère de Bernanke. Dexia, BNP... et même notre fierté nationale la SG qui cumulait à elle seule en Mai 2008, tenez vous bien, 17,4 Milliards de dollars (12 Milliards d' euros) de prêts d'urgence de la Fed alors même que son Pdg Daniel Bouton déclarait que la SocGen allait "très bien" (celui-ci n'a bien entendu jamais parlé de ce programme).
 
Dans la plupart des cas, la Fed a exigé des garanties pour ses prêts - des bons du Trésor ou des obligations de sociétés et des obligations hypothécaires qui pourraient être saisis et vendus, si l'argent ne pouvait pas être remboursé. Le principal problème était que les garanties déposées auprès de la banque centrale pouvaient très bien avoir une valeur nulle.
 
 
 
Des prêts sans garantie
 
 
 
Alors que la crise s'aggravait, la Fed a assoupli ses critères de garanties. En temps normal, la banque centrale accepte uniquement des Obligations avec une très bonne note de crédit, tels que les bons du Trésor américain. Fin 2008, le fait est qu'elle a été accepté des obligations de type "junk bonds", cotées avec une qualité inférieure. La Fed a même accepté des titres cotés en bourse.

 
Par exemple, on a appris que Morgan Stanley a bénéficié d'un programme d'emprunt de 61,3 milliards de dollars en Septembre 2008. De plus, la Fed a même promis un total de 66,5 milliards de dollars de garanties. Cela comportait 21,5 milliards de dollars de titres cotés en bourse, 6,68 milliards de dollars d'obligations ayant une notation de "junk bonds" et 19,5 milliards de dollars d'actifs avec une note "inconnue" !
 
 
 
On ne manquera pas de vous tenir au courant des derniers biscuits. A suivre !
 
 
 
Sacha Pouget
 
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21 Commentaires

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget mardi, 23 août 2011 20:39 Posté par sacha Pouget

    {@ jeff:} Hollywood pourrait être inspiré de ce gigantesque meccano international. Mais ce serait un film noir! Si un jour Hollywood choisissait de s'inspirer d'une affaire financière, je leur conseillerai le scandale de {{GALLEON LLC}} ? sincèrement, c'est un film cette affaire. Ce fond spécialisé dans les Nvelles techno, créé à la fin des années 90 par Raj Rajaratnam et qui gérait 8 Milliards $ en 2008, aurait parié sur au moins 37 des titres qui allaient faire des annonces en prenant soin de récupèrer les tuyaux fournis par des personnes bien placées dans les sctés cotées

    Ce fond a fermé depuis ; Plus de 20 personnes ont été condamnées, dont Danielle Chiesi qui couchait avec ses informateurs afin de donner des tuyaux à Galleon (Deviers Joncourt n'a rien inventé!) ; elle a pris 2,5 années de cabane suite au jugement rendu cette année...

    Voir le schéma tentaculaire qui réunit toutes les implications (Bloomberg):
    [http://bloom.bg/5ski5W->http://bloom.bg/5ski5W]

    A noter: un film déjanté sur un trader devrait sortir d'ici peu: {{Le loup de Wall Street}} qui réunira DiCaprio et Scorcese. Le livre et top. Voir le pitch : [http://bit.ly/gZx6Ms->http://bit.ly/gZx6Ms]


    {@ sylvain:} très bonne question ({pourquoi les banques européennes n’ont elles pas emprunté de l’argent à la BCE au lieu de se tourner vers la FED ?})

    Disons que l'Europe a fait son taf. Et surtout, tout s'est passé dans la plus totale transparence. Même si les chiffres ont de quoi donner du vertige.

    Si on prend l'exemple de {{Dexia}}: le 29 Septembre 2008, la banque avait reçu 6,4 milliards d'euros d'injection en Capital de la part des états français, luxembourgeois et belges. Une garantie d'Etat était alors portée à hauteur de 150 Milliards d'euros. Ces interventions (dont le mécanisme de garantie sur ses financements s'est terminé en Juin 2010) avaient été décidées de manière tout à fait transparente : la Commission européenne avait même motivé un "avis d'urgence".

    Ce qu'on a appris, en revanche, c'est qu'au même moment, le 24 Octobre 2008, Dexia bénéficiait d'un programme d'emprunt portant sur 31,5 Milliards de dollars, provenant directement de la Fed (via une filiale US de Dexia). Au passage, c'était près du 1/3 du total des fonds prêtés par la Fed à cette date (le total était alors de 111 Milliards de dollars).

    En fin de compte, ce qu'il s'est passé pour la SG, Dexia ou encore BNP, c'est qu'elles ont utilisé des filiales basées aux US pour se refinancement à bas coûts. L'Europe n'aurait jamais permis tout ça, du moins dans ce genre de proportions. Les US y ont participé car ils ont du estimer qu'il pourrait y avoir des répercussions chez eux s'ils intervenaient uniquement auprès des banques US.

    {@ patlr}: la Tèmatique des pays émergents est tout à fait intéressante. Alors, saches tout de même que j'ai un article. Je partage ton point de vue: les pays émergents recèlent d'opportunités!

    Du côté des {{Points positifs:}}
    -Les pays émergents vont davantage peser que les pays développés dans l'économie mondiale dès 2013
    -Un marché intérieur amené à exploser, explosion des classes moyennes
    -Fort développement de la consommation et de la production
    -Des valorisations basses
    -Un effet de levier important pour miser sur un rebond

    Du côté des points nègatifs, on peut tout de même citer:

    Du côté des {{Points Négatifs:}}
    -Une inflation galopante,
    -Une économie dépendante de la production manufacturière,
    -L'émergence de scandales financiers (fraudes).

    A bientôt, sacha

  • Lien vers le commentaire patlr mardi, 23 août 2011 14:42 Posté par patlr

    Bonjour Sacha, article intéressant!!! maintenant faut-il s'intéresser à d'autre place financière ? Je pense à l'Asie, je suis surpris de ne pas "voir" de sujet sur les places asiatiques (objectifEco).
    Cordialement
    Patlr

  • Lien vers le commentaire Marc Dagher lundi, 22 août 2011 20:44 Posté par Marc Dagher

    Ah ben voilà !
    Un peu-beaucoup d'intelligence dans un monde de brut...

    Merci Sacha !