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Gilles Lerat

Gilles Lerat

Ingénieur de formation, j’ai sauté dans le bain de la création d’entreprises dès ma sortie de l’école. Je me suis spécialisé dans la sécurité informatique. Après avoir revendu ma société à un groupe informatique, je me suis dirigé vers le cinéma, ce qui n’est peut-être pas la meilleure option, compte tenu de l’environnement économique actuel.

Je suis à la fois émerveillé en permanence par les prouesses technologiques actuelles et extrêmement inquiet des défis qui nous attendent sur les plans énergétiques, économiques, et surtout sur le plan démographique.

Ratio or sur argent – Suite et compléments

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Mon article sur le ratio or/argent n’a pas suscité beaucoup de lecture et c’est très compréhensible : l’heure est plutôt à la gestion des portefeuilles actions.
D’autant plus que ce ratio, que j’avais déjà qualifié d’historique, s’est encore apprécié.
A ce jour, le prix d’une once d’argent s’établit à 12,59 $ tandis que celui d’une once d’or tourne autour de 1499 $.

Ce qui nous amène à un nouveau record historique de 119.
Le site goldprice.org indique un ratio à 120.
Nous sommes donc en présence d’un nouveau record comme l’établit la charte ci-dessous sur les 45 dernières années, courtoisie de BullionByPost :


Clairement, l’accélération de ces derniers jours est foudroyante.
On retrouve la même envolée si l’on examine le ratio Gold sur Platinum. 



Depuis que cette charte est calculée, on ne s’était jamais approché de 1,75. Là, on vient de dépasser allègrement les 2,25.
Qu’est-ce que ces données indiquent ?
A mon sens, une espèce de sidération des marchés.

Charles a indiqué dans un de ses articles qu’il n’est sûr de rien et que tout le monde est secoué.
Les indices GSR (Gold Silver Ratio) qui sont en théorie relativement immunisés des manipulations des banques centrales nous disent à peu près la même chose : la situation est extraordinaire. 

Mais, l’explication de Loïc est tout à fait satisfaisante. Je crois que cette situation anormale est surtout provoquée par le fait que les investisseurs dans leur majorité sont en train de réaliser que les banques centrales n’ont pas un contrôle aussi absolu de la situation qu’elles le voudraient. 

Depuis plus de 10 ans, la communauté financière s’était habituée à ce que les banques centrales inondent tous les marchés de papier dès lors qu’un problème conduisait à une baisse des marchés pendant plus de 2-3 séances. 
Si l’on se fie aux chartes et que l’on est un investisseur contrariant, on se dit que le moment est venu d’arbitrer le métal argent au détriment de l’or, dans une optique de moyen long terme. 

Sauf que le prix de l’or et de l’argent pourraient bien encore baisser, n’est-ce pas ? 
Et c’est précisément à ce moment que l’on a un aperçu de la disparité qui existe entre le « prix papier » des métaux précieux, c’est-à-dire leur cotation, et le prix auquel on peut les obtenir lorsqu’on veut en acquérir physiquement. 
Prenons l’or par exemple, qui n’a finalement pas tant baissé que cela ces dernières semaines.

Si l’on en croit la lettre de l’investisseur sans costumes : la demande d’or physique explose

Par exemple, il semblerait, selon une information relayée par BFMTV que l’offre de Napoléons de la société CPR qui fait référence ne soit plus disponible. 
La plupart des sites de vente de métaux précieux rapportent une augmentation substantielle de leur activité
Bien entendu, cette augmentation de la demande d’or est principalement issue des particuliers, tandis que les institutionnels vendent, en particulier pour faire face à leurs appels de marge. 

Ceci pourrait sans doute expliquer l’explosion du GSR tel que nous venons de la constater : les achats des particuliers se concentrent sur l’or, tandis que la chute du platine et de l’argent est amplifiée par leur usage principalement industriel.

Mais là où cela devient intéressant, c’est que si l’on s’avise d’acheter des pièces d’argent, les prix indiqués sont toujours à des niveaux correspondants aux prix avant la chute des cours.
En France, le seul site vraiment disponible à ce moment, celui de la société Godot et Fils indique globalement qu’une once d’argent est disponible au prix unitaire de 19,50 €.
Le site indique aussi la valeur unitaire d’une once de métal argent au prix de 11,78 €.
Il est amusant de constater qu’il est possible de revendre ses pièces d’argent à un prix là aussi supérieur à celui du marché.




Sur le site Comptoir Change Opéra (ccopera.com), les prix indiqués sont un peu plus attractifs .., sauf qu’il n’est pas possible d’acheter des pièces d’argents (ou du métal).


Sur le site bdor.fr, il n’est pas (plus ?) possible d’acheter des pièces d’argent.

De même, sur le site change de la Bourse, l’achat de pièces d’argent modernes n’est plus possible.



Sur le site or.fr, on signale une importante demande qui impacte à la fois les disponibilités en or et en argent.


Sur le site global-silver, on pourra malgré tout trouver des pièces d’argent d’une once Kangourou à partir de 18,80 € TTC, c’est-à-dire un premium de 60% qui n’est pas si mauvais.


Sur les sites de vente internationaux, la situation est plus claire, mais des difficultés d’approvisionnement subsistent.
Le site BullionStar précise qu’il s’engage à acheter le prix spot +25% pour toutes les pièces d’argent.



Le prix d’une once d’argent varie, mais il est rarement inférieur à 22 USD, soit près de 80% au-dessus du prix du marché.

Sur le site d’APMEX, les produits recherchés ne sont pas disponibles.





Il est clair que la période actuelle semble hors de proportion. A mon sens, les marchés ont collectivement « pressentis » que notre société actuelle, extrêmement optimisée, est par conséquent extrêmement vulnérables aux goulots d’étranglements qui perturbent les chaînes de production ainsi que les chaînes logistiques.


La rapidité de la baisse sur le marché des actions va également dans ce sens d’une période hors norme.

C’est donc ce que semblent indiquer un certain nombre d’indicateurs, tels que le ratio or sur argent et or sur platine.

Cette situation génère du stress et de l’anxiété et une attitude de « risk off » que les banques centrales essaient de chasser à coups de milliards, voire de trilliards.

Si la période de confinement sur nos économies dure plus d’un mois, il sera difficile de faire repartir tout l’édifice, sans dégâts majeurs pour les différents acteurs économiques. 

En réaction, un certain nombre d’investisseurs se reportent sur les métaux précieux. Est-ce que les ratios actuels pourront rester durablement à des niveaux aussi élevés ?

Je ne le pense pas. Pas à moyen terme en tout cas.





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