Vincent Benard
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Vincent Bénard est analyste à l'Institut Turgot (Paris) et, depuis mars 2008, directeur de l'Institut Hayek (Bruxelles). C'est un spécialiste du logement et de la crise financière de 2007-2008 (subprimes). Grand défenseur du libéralisme économique, Vincent décortique tous les errements des Etats providence !
Enfin un plan acceptable pour Chypre ! Vers une gestion intelligente des crises bancaires en UE ?
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J’ai vertement critiqué vendredi dernier le plan initialement prévu par l’Eurogroupe, la BCE et le FMI pour “venir en aide à Chypre”. Ce plan, scandaleux et imposé par diktat, a été fort justement refusé par le parlement chypriote, forçant les protagonistes à une renégociation.
Et très franchement, celle ci a été très bénéfique. Vous m’avez rarement vu positif sur les agissements de l’UE ces dernières années, alors pour une fois que les choses évoluent vraiment dans le bon sens, disons le tout net: le plan numéro 2 est bien meilleur que le plan 1. Cependant, il n’est pas parfait, et surtout, l’improvisation de son accouchement rend ses résultats incertains.
D’autre part, après l’annonce de la version 2 du plan Chypriote, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a provoqué l’émoi des marchés en affirmant que ce plan pourrait servir de modèle (“template”) à d’autres résolutions de crises bancaires. Il n’en n’a pas fallu plus pour que le pauvre se fasse traiter d’incapable par tout l’establishment bancaire. Je prendrai donc, histoire d’être contrariant, comme d’habitude, la défense de M. Dijsselbloem.
Nb. J’ai écrit cet article vite fait entre 23h et 1h du matin, en m’endormant littéralement sur mon clavier pour pouvoir le mettre en ligne vite compte tenu du côté “chaud” du sujet. Je n’ai donc pas eu le temps de le documenter de tous les liens habituels ni de sourcer mes citations, comme j’aime le faire d’habitude. Quant à l’orthographe, je n’en parle pas. Je reviendrai éditer l’article en fin de semaine, en attendant, je vous demande de m’excuser pour ce niveau de service inférieur à la norme.
1 - Le plan chypriote n°2
Il s’agit “presque” de la réunion des deux types de plans que je préconise depuis des années pour venir à bout des faillites bancaires. La banque Laïki sera liquidée, alors que la banque of Cyprus, dont on dit qu’elle serait un peu moins mal en point, sera restructurée.
Voici les détails du plan:
- La banque Laiki sera fermée et liquidée. Elle sera divisée en deux, la “good bank” et la “bad bank”
- Good bank: Les dépots de la banque Laiki dans le plafond de 100 000€, seront transférés à la Bank of Cyprus (à son passif, donc), et en contrepartie, le même montant d’actifs sains encore au bilan de Laiki seront transférés à la BoC. La good bank sera donc de fait fusionnée avec la Bank of Cyprus.
- La part des dépôts supérieure à 100 000€ sera maintenue au passif de la bad bank, dont les actionnaires et créanciers seront évincés. Les actifs excédent ceux de la good bank, en grande majorité pourris, seront également maintenus dans la bad bank.
- Le liquidateur devra revendre au mieux, en prenant son temps, les actifs de la bad bank. Avec ce qu’il parviendra à récupérer, il paiera aux déposants “un certain pourcentage” de ce qu’ils avaient en dépôt avant la faillite. A noter qu’en Islande, lors de la faillite de Landsbanki et Kaupthing, alors que tout le monde pensait que les créanciers offshore (principalement anglais et néerlandais) ne reverraient jamais la couleur de leurs couronnes, ceux ci ont été au final assez bien remboursés, le liquidateur ayant bien fait son travail. Que vaudront les liquidateurs chypriotes, ça...
A ce stade, nous avons affaire à une liquidation assez classique. Ma seule grosse interrogation est: pourquoi transférer les avoirs sains de laiki à l’autre banque malade ? Je rappelle que dans la même situation, le serbe Mladjan Dinkic, patron de la banque centrale de son pays, avait imaginé un moyen différent de répartir les actifs sains de la première banque du pays, également en faillite: il avait place la “good bank” dans le giron de la banque centrale pour 6 mois, permis aux déposants d’effectuer les opérations de base, et avait laissé ces 6 mois pour laisser à ces mêmes déposants le soin de choisir leur banque de destination. Cela évitait de recréer une autre “grosse banque” et obligeait, quelque part, les déposants à bien se renseigner sur leur nouvel établissement bancaire. Bref, cela les responsabilisait. Mais bon, rien n’empêchera, dès que les contrôles de capitaux seront levés, un déposant bougé autoritairement vers BoC de changer de banque s’il le souhaite.
De même, lorsque la FDIC liquide une banque américaine, selon des schémas assez proches, elle transfère les déposants et les actifs sains de la “good bank” vers une banque saine.
Je n’ai pas trouvé d’explication bien étayée au choix de fusionner les bons actifs de Laiki avec Bank of Cyprus, mais je peux faire une hypothèse: parmi les 45 banques listées à Chypre, seulement 8 sont chypriotes, les autres sont des succursales de banques étrangères. Et sur les 7 restantes, seules 2 sont assez grosses pour supporter l’arrivée de plus de 8 milliards en provenance de Laiki à leur bilan.
Concernant la Bank of Cyprus: les actionnaires actuels devraient également être évincés. La banque sera recapitalisée en partie grâce aux arrivées en provenance de la good bank, mais aussi et surtout, par “échanges de dette contre capital” concernant les détenteurs de titres obligataires. Ceux ci ne sont pas très nombreux, et cela ne suffira sans doute pas. Les déposants supérieurs à 100 000 € subiront donc eux aussi une conversion forcée d’une partie de leurs dépôts en nouvelles actions de la banque. A ceux qui hurleraient au scandale, je rappelle que lorsque l’actif de la banque ne couvre plus les dépôts, il est logique que les déposants voient leurs dépôts “écrétés”. Mais il n’est pas sûr que les plus patients fassent une si mauvaise affaire: débarrassée de la plus grande partie de ses dettes, et donc de l’obligation de payer des intérêts réguliers, la banque peut retourner à la profitabilité... Et ses actions peuvent ainsi remonter, permettant aux déposants de se refaire. Mais on ne peut pas exclure que les choses se passent moins bien et que ces actions ne retrouvent jamais une valeur correcte. En tout cas, l’argent des contribuables, qu’ils soient chypriotes ou européens, ne servira pas à compenser les pertes.
Car là est l’avancée la plus importante du second plan: les déposants des autres banques ne seront pas arbitrairement “coupés”. Par contre, si leur banque se révèle aussi mal en point que les deux premières cibles de la restructuration, ils savent ce qui les attend.
Peut-être ai-je raté un détail scabreux du plan qui le transformerait en mauvaise farce. Peut être le plan est il insuffisant, car l’UE n’a pas correctement évalué les cadavres dans les placards chypriotes, et s’il faut y revenir dans 6 mois, ce ne sera pas commode. Mais à première vue et en fonction des informations dont je dispose, ce plan numéro 2 est un véritable “bail-in” du système bancaire chypriote, pas un bail-out par les contribuables. Ce plan est celui qu’il aurait fallu présenter dès le début de la crise. Non, en fait, bien avant !
Ce qui nous amène au gros point noir du plan: son accouchement douloureux
2 - Un bon plan mal amené peut devenir un mauvais plan !
Les banques, les déposants, et surtout ceux qui ont prêté de l’argent aux banques, ont été jusqu’ici bercés de propos rassurants: “l’Europe vous aidera. Nous avons créé pour cela l’EFSF. Nous avons créé l’ESM. En cas de souci, l’état sauvera les banques, et sauvera vos petites fesses dodues”.
Par conséquent, un certain nombre de banques (pas toutes, heureusement, la profession compte aussi des professionnels...), ou leurs créanciers, n’ont vraiment cherché à gérer de la façon la plus efficace leur prise de risque dans une période pourtant troublée
Seul problème: lorsque la promesse s’est matérialisée, d’abord pour la Grèce, ensuite pour Chypre, l’UE s’est avisée que des sauvetages sans contrepartie risquaient de créer des précédents fâcheux, quand on sait dans quelles difficultés sont certains pays bien plus grands. Il a donc fallu “improviser” quand Chypre est tombée. L’UE a d’abord cru qu’elle pourrait sauver les cranciers des banques chypriotes en levant une "taxe" (un racket) sur tous les déposants, par habitude, et parce que les obligations de ces banques ont servi de collatéral à des prêts de la BCE à des banques principalement grecques... Mais devant la réaction populaire, les voix de la raison et du plan numéro 2 ont vaincu.
Seul problème: ceux qui, comme moi, ont pris leur plume depuis plusieurs années pour expliquer ce que devait être un “bail-in” ont été rares. Et surtout, l’UE n’a rien fait pour promouvoir cette résolution d’une crise bancaire.
Le plan n°2, quelles que soient ses qualités, prend tout le monde par surprise et de nombreux agents économiques n’en comprennent pas tous les tenants et les aboutissants. Et surtout, les institutions financières détenant des obligations bancaires comprennent que ça y est, il n’y a plus de “TBTF” (banques “Too big to fail” que les gouvernements aideront envers et contre tout), et que pour protéger les déposants au maximum, on hésitera pas à évincer, ou plus fréquemment à forcer des échanges “dette contre capital” en cas de malheur.
Et là, l’estblishment financier n’aime pas, mais alors pas du tout cela. Alors il glapit, et envoie ses missi dominici dans les médias pour hurler à la trahison, de façon plus ou moins subtile.
Et c’est là qu’intervient Jeroen Dijsselbloem, patron néerlandais de l’Eurogroupe.
3 . Jeroen Dijsselbloem, ou l’art d’avoir raison au plus mauvais moment
Le patron de l’Eurogroupe a donc déclaré que ce plan pourrait resservir si d’aventure, le secteur bancaire d’un autre pays connaissait des difficultés.
Que n’a t’il dit là ? “Folie !”, “vous allez déclencher un bank run”, “incapable !”, “les mots peuvent tuer !”, “laquais de Merkel”.... Cherchez son nom sur twitter, et trouvez un commentaire positif... Lundi soir, c'était très difficile.
Certes, la conversion de M. Dijsselbloem est bien tardive, et après tout, il a promu aussi la calamiteuse version 1 du plan chypriote. N’en faisons donc pas un héros. Mais sa conversion au plan 2 et l’annonce de son souhait de voir ce plan servir de base à la résolution de crises futures est un grand pas en avant.
Car que dit M. Dijsselbloem ?
Tout simplement, il dit en substance que désormais, si on réplique le plan chypriote à d’autres systèmes, le sauvetage des TBTF avec l’argent du contribuable viendra au dernier rang des outils de résolution de crise bancaire. FINI LES TBTF !
Personnellement, j’approuve à 100% le fond. Mais comme cette annonce vient au mauvais moment et n’a pas été précédée par une pédagogie de la résolution de crise bancaire, elle permet à ceux qui ont tout à perdre dans l’histoire, certains fonds obligataires, ou certaines banques très investies chez leurs consoeurs, de hurler à la mort. Bien sûr, il n’essaient pas de faire pleurer sur leur sort, mais ils vont brandir le spectre du “vol” des déposants. Rappelons, comme je le disais vendredi dernier, que si la banque va vraiment très mal, convertir en actions une part des dépôts n’est pas un vol mais une nécessité.
Mais le mal est fait, bien que M. Dijsselbloem ait été contraint de revenir sur sa déclaration initiale. Le message dominant de certains leaders d’opinion financiers est clair: “Il faut abattre Dijsselbloem, l’homme qui va provoquer un bank run”. Et les marchés affolés vendent les titres bancaires, paniqués par la fin possible du dogme TBTF. On peut également prévoir un massacre sur le marché de la dette obligataire bancaire dite “subordonnée”, c’est à dire ultra-junior.
Je ne sais pas comment, ce matin, les marchés et les déposants vont réagir. J’espère qu’ils seront plus calmes que les analystes économiques hier soir. Dans ce climat de grand n’importe quoi médiatique, je salue l’honnêteté du vice président du plus grand fond obligataire du monde, PIMCO, Mohamed El Erian, qui a déclaré à CNBC que “même si le plan chypriote n°2 nécessiterait une grande habileté dans sa mise en oeuvre et que tout n’était pas réglé, ce plan n°2 était nettement meilleur que la version 1”. Plan n°1 dont tout le monde s’accorde aujourd”hui à dire qu’il était pitoyable, alors qu’il y a une semaine, en toute décontraction, beaucoup de pseudo-commentateurs nous expliquaient qu’il était normal de saquer tous les déposants sans distinction...
Or, et ce sera là mon dernier point, si la volonté de M. Dijsselbloem d’utiliser le plan chypriote comme base de la résolution des crises bancaires à venir se concrétise (pas gagné, vu les réactions du lobby financier), osons dire que LES DEPOSANTS DES BANQUES DES PAYS “NORMAUX” (cad pas paradis fiscal) SERONT BIEN MIEUX PROTEGES QUE DANS L’ORDRE TBTF ANCIEN.
4 - Une résolution des crises bancaires par faillite et bail in protège mieux les déposants
Je me suis fait à de nombreuses reprises l'avocat de l'adoption d'un mécanisme de gestion ordonnée des faillites bancaires par échanges de dette contre capital. Je ne reviendrai pas ici sur le mécanisme lui même, mais je vais me concentrer sur les bienfaits économiques que l'on peut en attendre.
Pourquoi avoir peur de la faillite désordonnée des banques ?
Les banques jouent principalement un double rôle dans l'économie d'aujourd'hui: Tout d'abord, elles sont fournisseurs d'instruments de liquidité des échanges. Le billet de banque, l'ordre de paiement électronique par terminal de carte bleue, le virement par internet, ou le chèque, sont des moyens permettant de fluidifier les échanges, sans lesquels nous reviendrions à l'âge du troc.
Deuxièmement, il leur est demandé de collecter de l'épargne elle même susceptible de financer les investissements des agents économiques, principalement par le crédit. Naturellement, les mécanismes monétaires modernes ont un peu compliqué le tableau, mais l'idée de base n'a guère changé depuis la naissance des premières banques modernes en Lombardie ou en Suisse.
De fait si la banque fait de mauvaises affaires sur son volet "crédit", alors le volet "fourniture des moyens de liquidité" peut être également bloqué. En effet, toutes les banques, au fur et à mesure des opérations de leurs clients, se transfèrent de l'argent chaque jour, via des mécanismes de compensation. Et si une grande banque voit toutes ses opérations de compensation bloquées, parce que des doutes existent sur sa solvabilité, alors, par contagion, ce sont toutes les banques qui font affaire avec elle qui risquent un blocage des opérations. Et un blocage de la liquidité des échanges signifie un blocage complet de l'économie, avec tous les risques que cela suppose en terme de paix sociale.
A cause de cela, les états ont une peur panique de la faillite désordonnée des banques, c’est pour ça que beaucoup d’entre eux ont privilégié les bailouts. Mais nombre de dirigeants avisés commencent à comprendre que l’on ne pourra pas indéfiniment permettre aux banques de privatiser des profits parfois monstrueux tout en transférant les pertes aux contribuables.
En mettant en place un mécanisme ré-instaurant de façon incontestable les déposants comme créanciers de premier rang des banques (avant le fisc, avant les salariés, et avant les créanciers obligataires), et sanctionnant en priorité les actionnaires et les détenteurs d'obligation pour leurs mauvaises décisions d'investissement, on transforme l’équation de base de la protection des déposants.
Jusqu’ici, l’approche TBTF a conduit les états à promulguer des règles “préventives” de type “bâle I, II ou III”: Pour éviter la banque doit avoir tel pourcentage de fonds propres en fonction de tel type d’actifs, etc. J’ai eu l’occasion d’écrire tout le mal que je pensais de cette approche qui pousse toutes les banques à adopter les mêmes profils de risque, là où un système diversifié résiste mieux aux chocs, et qui a incité l’ingénierie financière à créer des produits dérivés qui ont “masqué” les risques, mais sans les supprimer. D’où la crise actuelle.
Aujourd'hui, la philosophie des accords de Bâle revient à dire qu'il faut que la banque ait un certain niveau de fonds propres pour garantir ses créanciers obligataires. Une logique de Bail-In change de paradigme.
En instaurant une quasi-automaticité de la convertibilité des dettes obligataires en capital en cas de faillite, selon des règles décrites à l'avance (le "testament des banques"), il serait possible de laisser actionnaires et créanciers obligataires déterminer eux mêmes les ratios de dette financière/capital qu'ils sont prêts à supporter. Le ratio important serait celui du montant des dépôts (et dettes fournisseurs, marginale dans les bilans bancaires) par rapport au total des fonds propres plus des dettes. Le "matelas" de protection en cas de faillite ne serait plus constitué des seuls fonds propres, mais de la somme de ces derniers et des dettes obligataires. En clair:
Règles de Bâle : Fonds propres = matelas de sécurité de (dettes obligataire/interbancaire + fournisseurs + déposants)
Règle de Bail-in : (Fonds propres + Dette obligataires/interbancaire) = Matelas de sécurité de (fournisseurs + déposants)
Bref, la solidité d'une banque vis à vis de ses déposants serait RENFORCEE et non amoindrie par sa capacité à lever de la dette financière.
Dans un pays comme la France, où les dépôts des grands groupes comme SocGen, CA SA, ou BNP, sont nettement inférieurs à la moitié du total de bilan, le matelas de protection des déposants défini par la règle de bail-in serait tel que, sauf cataclysme financier d’une ampleur jamais vue (on peut toujours jouer à se faire peur, mais tout de même...), les pertes à l’actif de ces groupes ne pourraient en aucun cas mettre à mal les déposants (sauf si les bilans présentés ne sont pas honnêtes, mais je n’ai aucune raison de penser que la créativité comptable bancaire soit à ce point malsaine). Au passage, dans un système où les faillites bancaires se résolvent par Bail-In, notons que le modèle de “banque universelle” des établissements bancaires français est plutôt protecteurs des déposants.
Comment s'opèrerait l'équilibre entre actionnaires et dettes financières en “haut de bilan” ? Par des mécanismes prudentiels au sein des conseils d'administration, les actionnaires n'ayant pas intérêt à être trop "courts" pour ne pas se trouver "balayés" au profit des créanciers en cas de faillite, car sachant ne pas pouvoir compter sur l'état. Quant aux créanciers, ils auraient avant tout intérêt à ce que les investissements financés soient de bonne qualité, parce que si leur créance venait à être transformée en capital, alors ils perdraient un flux régulier de versements d'intérêts au profit d'un titre de propriété dont la valeur, après une faillite, est hautement spéculative. Mais comme le disaitt Joseph Stiglitz en 1999, "ainsi débarassée d'une grande partie de sa charge d'intérêts, l'entreprise peut retourner à la profitabilité".
Bref, plus la peine de mettre en place une supervision bancaire aussi coûteuse qu’inutile. La logique de bail-in, si elle est appliquée sans faiblir, assurera la diversité des politiques entre banques, garante de solidité globale du système, et forcera actionnaires et créanciers à faire la police au sein de leur management si celui ci “déconne”.
Et si en plus, l’UE promulguait une règle engageant la responsabilité personnelle des dirigeants sur leurs biens propres en cas de faillite trop grande et impactant les déposants, comme en Nouvelle Zélande, ma satisfaction serait encore plus grande. Mais j’en demande toujours trop.
5. Trop tard ?
Toujours est il que le plan “Chypre II” arrive peut être trop tard. Parce qu’il a été très mal amené, dans un moment de crise, donc de doute, et mal expliqué, il pourrait non pas améliorer le sentiment de protection des déposants, mais au contraire le réduire. Et ce serait dommage, j’espère que ce qui précède vous en aura convaincu.
Déjà, la Slovénie éprouve des difficultés, ce qui laisse craindre que l’UE, malade de ses dissentions et de ses réflexes passés, pourrait ne pas avoir le temps de pérenniser le cadre de résolution des faillites bancaires né du plan chypre II, et d’en expliquer les bienfaits. Espérons que je me trompe, et que M. Dijsselbloem puisse, dans quelques mois, être réhabilité.
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10 commentaires
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mardi, 26 mars 2013 16:57
Posté par
simon
Mais un défaut pur et simple aurait été une solution encore meilleure, non ?
Le Spiegel a un schéma intéressant sur la répartition de la dette :
http://www.spiegel.de/international/germany/bild-890745-477020.html
On peut que constater que tous les créditeurs (et en tête ... l'ECB et l'EU !) vont se payer en partie avec l'argent pris sur les comptes des 2 banques (et en partie avec l'argent virtuel de l'ECB). Est ce juste ? Ne serait il pas plus juste que ce soient les créditeurs qui reconnaissent qu'ils n'auraient pas dû accorder ces prêts, et qu'ils en supportent les pertes?
Cet accord est certes meilleur que le premier car il touche moins de personnes, mais au final les préteurs irresponsables n'auront (toujours) perdu pas un sou, et des dépositaires qui n'ont pas grand chose à voir perdent leurs économies.
Mais le "rêve" européen doit continuer je suppose, et pousser la dette toujours plus loin ... -
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mardi, 26 mars 2013 16:28
Posté par
yves
idem pour moi, je prends la défense de M. Dijsellbloem ... bien meilleur pour régler les problèmes que le clown Junker du Luxembourg.