Résultat, l’endettement s’est envolé et risque d’augmenter encore si des mesures efficaces ne sont pas prises. La France a une dette qui s’élève à quasiment 100% du PIB. L’Italie croule sous le pois d’un endettement évalué à environ 135% de son PIB.
Cette situation n’inquiète guère les élites politiques. Qu’ils soient de droite ou de gauche, les représentants sont persuadés que la croissance va repartir un beau matin et régler ce problème de « toujours plus de dettes ».
Les autorités sont obnubilées par des prophéties auto réalisatrices fantasmagoriques. Tous les prétextes sont bons pour continuer la cavalerie.
Actuellement, le taux d’emprunt de l’Etat français sur 10 ans est proche de 0.
Tout va bien dans le meilleur des mondes. Nos politiciens semblent rassurés. Le président François Hollande a même osé lâcher « ça va mieux » fin du premier trimestre 2016. En réalité, ses propos dissimulent un profond malaise.
La France et l’Italie sont des nations développées. Personne ne pourrait penser qu’elles s’effondreraient un jour
La France se classe 9e économie mondiale, l’Italie 13e. En 2015, le PPA (produit intérieur brut par habitant) de la France se valorisait à 41 330 dollars, celui de l’Italie à 33 705 dollars.
Les 2 pays ont une population importante, disposent d’une main d’œuvre qualifiée et productive, des infrastructures modernes. Ces économies s’appuient sur un potentiel agricole et industriel considérable. Elles œuvrent à merveille dans les technologies de pointe, la consommation, les biens de luxe, l’alimentaire, le secteur pharmaceutique ou encore la mode. Les services ne sont pas en reste, avec un secteur touristique dans le top mondial. L’Hexagone a même une perspective démographique favorable, avec un taux de natalité juste au-dessus du niveau de remplacement, principalement parmi la population immigrée.
Mais l'Italie et la France partagent des problèmes de croissance lente, de chômage, des finances publiques à bout de souffle ainsi que des failles structurelles. Au sein de ces pays, il devient également de plus en plus difficile de faire des réformes en raison d’un contexte socio-économique qui s’est aggravé.
Le laisser-aller politique provoque des conséquences fâcheuses. Les statistiques sont criantes à ce sujet.
La dette totale italienne, qui englobe celle du gouvernement à celle des ménages et des entreprises, se chiffrent à environ 259% du PIB. La hausse enregistrée est de 55% par rapport à 2007. En France, la dette totale atteint aujourd’hui 280% du PIB, soit une augmentation de 66% depuis la dernière crise financière.
L’irrémédiable se produira tôt ou tard. La France et l'Italie ne peuvent pas éviter une crise financière dans un environnement à faible croissance et déflationniste
Stabiliser la dette signifie augmenter d’avantage le PIB. Pour y parvenir les spécialistes estiment qu’il faudrait générer deux fois plus de croissance.
En outre, se désendetter consiste à trouver un seuil repère. Selon des économistes, l'ajustement budgétaire nécessaire pour commencer à réduire la dette publique se situerait autour de 2% du PIB.
Le combo PIB stagnant et infime inflation est à l’origine de la spirale infernale italienne. L’ascension de son endettement a été vertigineuse malgré les cures d’austérité visant à limiter les déficits publics.
En France, il n’y a aucun élément qui indique très prochainement, une évolution budgétaire excédentaire. Et le manque de compétitivité n’arrange pas les choses. La monnaie unique est la principale responsable de ces échecs économiques.
Avant 2015 et la chute de l’euro, italiens, français, ont subi les effets négatifs d’une devise surévaluée d’en moyenne 15 à 30%. A l’instar de l’Allemagne, les économies latines ont souffert du ballon d’oxygène que pouvait offrir une dévaluation compétitive. L’expérience nous le montre. Les politiques d’austérité budgétaire ne sont pas des processus couronnés de succès. De surcroît, au niveau mondial le ralentissement des économies émergentes n’a pas favorisé la relance des exportations.
Un manque à gagner qui a pesé dans la balance commerciale.
La malédiction de l'euro
La zone euro souffre de deux dilemmes majeurs : sa monnaie commune et l’absence d'une autorité budgétaire centrale.
Avec ces tares, il est sûr à 100% que l’Europe ne pourra plus jamais réparer les pots cassés. La Grèce, l’Espagne, le Portugal ont payé les frais d’un euro trop fort. C’est au tour de la France et l’Italie de sombrer.
La devise européenne ne permet pas aux nations qui l’ont adopté de gommer les disparités commerciales entre elles. Résultat, on obtient un choc de compétitivité. Les pays sont incapables de déprécier leur monnaie pour stimuler les exportations, et de répondre ainsi à la demande du marché. Non seulement, les économies ayant l’euro se neutralisent entre elles (à l’exception de l’Allemagne) mais elles se retrouvent aussi pénalisées sur un plan concurrentiel mondial.
Cette situation est aggravée par le manque de coordination politique. L’absence de gouvernement fédéral ainsi qu’une osmose défaillante au niveau des régions plombent la croissance économique européenne.
Les Etats-Unis sont un modèle de confédération fonctionnant parfaitement. Chaque Etat participe au déficit commercial d’un autre plus en difficulté. En collectant et en redistribuant les impôts, un gouvernement fédéral peut rééquilibrer les disparités de richesse entre ses Etats.
Imaginez que l’Auvergne connaisse une récession carabinée. Un gouvernement fédéral européen pourrait alors très bien alléger les impôts dans cette région et les augmenter dans des zones économiquement plus riches comme l’Alsace ou l’Ile de France.
Sauf que cela n’aura pas lieu ! Et pour cause, on ne pourra pas compenser les déficits de chaque pays sans une autorité fédérale centralisée.
A l’avenir, les phénomènes de diaspora risquent de s’intensifier. Les habitants des zones où l’économie est sinistrée fuient vers d’autres contrées plus attractives, laissant derrière eux des régions au bord de l’implosion, attisant des conflits sociaux…
On constate notamment cela avec les jeunes italiens et espagnols qui émigrent en masse sur le territoire irlandais à la recherche de meilleures perspectives pour leur emploi.
Enfin, l’Europe divise et fracture. Les responsables politiques imposent leur mesure de manière éhontée avec une violence inouïe. Combattre les déficits coûte que coûte est une idéologie profondément ancrée dans les esprits néolibéraux. Elle est malheureusement souvent destructrice et infructueuse.
Depuis 1992, le Traité de Maastricht interdit aux Etats membres de l’UE de disposer d’un déficit budgétaire supérieur à 3% du PIB. Il fixe également les limites de la dette publique à 60% du PIB. Or, entre 1992 et 2007, ces limites avaient été négligées, la plupart du temps. A partir de 2008, elles sont comme par magie devenues une religion à respecter. Les commissaires européens ont appuyé leurs politiques d’austérité sur l’ensemble de ces principes. En parallèle, la BCE s’est juste contentée de veiller au maintien de la stabilisation des prix, l’emploi passant complètement à la trappe.
La négligence des instances face au chômage qui ne cesse de grimper met en lumière les fragilités du projet européen. L’équilibre repose sur un échafaudage plus que précaire. La moindre rafale, et tout s’écroulera.
Mieux vaut agir que subir et mourir financièrement
L’euro tue à petit feu notre douce France. Par ailleurs, un gouvernement européen aussi fédéré soit-il ne résorbera jamais le problème du chômage. Des distorsions vont se créer. Elles seront de plus en plus nombreuses. On vit les prémisses d’un grand chaos social et économiques. Le trigger a été la surprenante victoire du Brexit. Il a chamboulé l’ordre préétabli !
En France et en Italie :
- Le chômage des jeunes bat tous les records, 25% pour les français et 40% chez les italiens.
- Les valorisations bancaires se sont effondrées d’au moins 20%, faisant planer un nouveau risque de faillite prononcé au sein de la zone euro.
- Les perspectives économiques restent moribondes. La mauvaise gestion et la complaisance des politiciens ont mené nos économies à la ruine. La dette, supérieure à 100% du PIB, c’est bien nous qui la paierons au final quand le système financier sautera.
Le bilan est noir. Cependant, je suis convaincu que cette oligarchie européenne jouera la montre à l’italienne. Les allemands n’ont aucune raison de quitter l’UE. Ils sont en revanche dans une situation bien inconfortable. Au cours de la dernière décennie, ils ont tiré profit de leur puissance exportatrice et ont assis leur domination sur les autres pays d’Europe, France et économies du Sud. Ils se sont donc enrichis certes, mais à quel prix ?
Les économies de la majorité des pays membres ont été étouffées par le rouleau compresseur allemand. Les Etats partenaires ont de ce fait creusé leur endettement, avec en prime une croissance atone puisque les plans d’austérité prodigués par l’Allemagne se sont révélés innefficaces.
Si la réduction des déficits budgétaires ne marche pas, peut-on encore relancer la croissance sans pratiquer de dévaluation ? Evidemment non, et c’est bien ça le drame.
Pour l’épargnant une mort de l’euro pourrait entrainer des conséquences désastreuses. Une perte d’au moins 20 à 30% du patrimoine est susceptible de partir en fumée !
Enfin, nous ne sommes pas à l’abri d’une faillite bancaire voire d’une cascade de faillites bancaires. Avec un tel scénario, c’est 100% de pertes assurées. Ce cas est extrême mais pour éviter la douche froide, il est important de l’envisager avec sérénité et de s’y préparer dès maintenant.
J’ai réalisé un dossier sur les banques les plus fiables et les devises alternatives à l’euro. Le palmarès des établissements bancaires est mis à jour une fois par mois minimum. J’espère que cela aiguillera vos choix et affinera votre stratégie. Pour ma part, je réitère ce que j’ai toujours dit. Je n’ai vraiment aucune confiance dans la zone euro. S’éloigner un maximum, de ce champ de tir est une question de survie. La stabilité et la paix ont fui depuis belles lurettes l’Europe.
Quand je réécoute dans ma tête les propos de Monsieur Hollande, « ça va mieux », je ne peux pas m’empêcher d’avoir le faciès hilare.
Non mais sérieusement, peut-on encore croire à cette blague de bien mauvais goût ?
Mieux vaut agir que subir, et mourir les poches vides, floué par la caste de fonctionnaires eurobéate !
William Finck