https://institutdeslibertes.org/nous-venons-de-subir-un-coup-detat-sans-precedent-dans-lhistoire-depuis-1917-et-personne-ne-sen-est-rendu-compte/
Un seul mot "Wow" !
On peut ne pas être toujours d'accord avec M. GAVE, en particulier sur ses recommandations d'investissement, mais sa capacité à aller à expliciter l'essentiel en quelques phrases est indéniable!
Comment cela peut-il tourner quant à nos institutions de gouvernement?
La suite des événements tels que je la vois:
- Les peuples comprennent, refusent immédiatement la situation ET ils entrent en révolte contre leurs institutions étatiques qu’ils estiment pourries et bonnes pour la poubelle, ou bien.
- Les peuples comprennent, refusent immédiatement la situation ET la démocratie fonctionne,
- Les peuples reprennent la main sur les gouvernements dans le cadre des institutions, qui après tout ont été mises en place à la suite de crises et révolutions pour ces mêmes raisons. Les véhicules existent. Il suffit « juste » au peuple de décider de reprendre le volant.
- Les peuples acceptent la situation sans comprendre, sans vouloir comprendre ou même en étant d’accord devant la situation sanitaire et les subsides distribués.
Scénario 1 : Révolution
1) Quid de l’Union Européenne ?
Dans ce scénario révolutionnaire, les peuples auront perdu confiance dans leurs institutions.
Les institutions qui tomberont le plus vite seront celles qui sembleront les moins légitimes ; celles les plus lointaines du vécu physique des individus.
La première d’entre elles est l’UE.
Nous aurons un effondrement de l’édifice de l’UE. Un effondrement et non une déconstruction à la Brexit.
La raison en est que les peuples mettront une pression énorme pour que le bousin s’arrête tout de suite. Les peuples du Nord pour ne pas avoir à payer pour ceux du Sud. Les peuples du Sud pour ne pas être mis en esclavage (réel ou ressenti) par ceux du Nord.
Les gouvernants nationaux n’auront pas le choix, sinon à risquer d’être eux-mêmes chassés par une révolution.
Conséquence directe: l’Euro est mort.
Des monnaies nationales devront être remises en place en extrême urgence. Cela va être un beau et gros bordel.
2) Quid des institutions étatiques nationales ?
Soit leur squelette est maintenu, soit de nouvelles institutions sont créées. Il est encore trop tôt pour le dire.
Cela dépendra des jeux de pouvoir entre les nouveaux dirigeants et de l’état de délabrement des structures sociales.
Le risque d’un effondrement total de l’économie refroidira peut-être les ardeurs destructrices.
Scénario 2 : Reprise du pouvoir par les peuples via les urnes
Ce scenario est possible, mais pour moi peu probable. La raison en est qu’il sera trop long à mettre en œuvre.
- Le temps d’organiser de nouvelles élections (anticipées ou non)
- Le temps pour que de nouveaux partis crédibles naissent.
Les gilets jaunes sont passés par là.
Les partis extrémistes sont à l’affût.
La situation économique et sociale est, à mon avis, déjà trop perturbée, pour qu’une transition en douceur voie le jour.
a) Quid de l’Union Européenne ?
Dans ce scénario aussi, l’UE et l’Euro disparaissent pour les raisons évoquées ci-dessus.
Je ne crois pas un seul instant que les peuples croient encore que leurs dirigeants nationaux aient la puissance politique d’une refonte démocratique de l’UE et la capacité d’en chasser les lobbys financiers et industriels.
La seule raison pour laquelle l’UE pourrait perdurer serait que les partis extrémistes s’y rejoignent pour prendre le pouvoir par le dessus. Ce serait un coup d’état via l’UE, mais c’est peu probable, tant les dissensions entre ces partis existent.
Scénario 3 : Les peuples ne bougent pas.
Qu’ils ne comprennent pas, refusent d’appréhender la réalité ou même acceptent la situation devant la cohésion demandée par les dirigeants suite à la crise du COVID-19 ou grâce aux subsides reçues, le fait est que le hold-up mentionné dans l’article de M. GAVE aura réussi.
1. Dans les zones économiques qui se seront endettées
La situation ne sera que provisoire.
L’énormité des dettes émises par les banques centrales sera telle que les dettes ne seront jamais remboursées.
Lire la seconde partie de mon précédent article : « Crise et cycles générationnels. Comprendre la crise actuelle et anticiper. »
Dans une telle zone économique, le système durera tant que le peuple:
1) acceptera de rester semi-esclavage malgré une charge financière insupportable, et
2) ne perdra pas confiance dans sa monnaie locale, suite à un épisode hyper-inflationniste.
Ma conviction est que cela ne durera pas des décennies. Les nouvelles générations n’accepteront pas de subir autant de souffrances des années durant.
2. Dans les zones non-endettées
Ces zones ressortiront renforcés, avec une monnaie forte. Mais ce sera en relatif par rapport aux autres zones et non en absolu.
Quels seront ces pays ?
1) les pays peu endettés les plus peuplés, qui pourront équilibrer entre demande intérieure et export
2) les pays qui ont leur devise adossée à des biens physiques
- pays pétroliers
- pays avec de fortes réserves en or (physique ou mines)
- et peut-être même les pays où les matières premières représentent une part importante de l’économie.
- D’une part, les sommes qu’ils pourraient prêter seront de loin insuffisantes et ils auront aussi leurs problèmes intérieurs.
- D’autre part, leur intérêt sera d’investir directement dans les actifs de qualité à prix bradé dans les zones endettées.
- Ces investissements constitueront un facteur de stabilisation des zones endettées, mais les montants en jeu resteront faibles par rapport aux ceux des dettes étatiques.
3. Quid des USA ?
Le cas des USA est très particulier.
L’endettement y sera fort. Le pays est au cœur du « jeu » financier mondial tel que décrit par M. GAVE.
Mais :
- du fait la position spécifique du dollar et de la force de son économie, le pays a (encore) la capacité d’exporter la charge de la dette sur le reste du monde.
- Au pire, il peut s’isoler sur lui-même, grâce à la faible proportion de son commerce international.
- Après les emprunts russes, on pourrait bien avoir les emprunts américains.
A mon avis, cela dépendra de la manière dont l’administration TRUMP gérera la crise sanitaire.
Si le peuple perd sa confiance dans le gouvernement fédéral, la situation du pays sera difficile.
Sinon, la classe dirigeante pourra maintenir son contrôle sur la population, pourtant appauvrie, mais patriote (face à une crise importée de Chine de surcroît).
4. Une lueur d’espoir ?
La lueur d’espoir à un non-effondrement du système serait de reproduire les conditions économiques des 30 glorieuses :
- un fort besoin de consommation
- soit local
- soit vers les pays en développement (s’ils ont les devises pour payer
- couplé à une inflation forte, mais contrôlée, qui aboutisse à remboursement les dettes en monnaie de singe après 10 ou 20 ans.
Mais il faut bien comprendre ce que cela implique :
Dans nos sociétés pourvues de tout, une forte relance de la consommation signifie une grande destruction préalable.
En ce sens, les puissances financières ont intérêt à une crise sanitaire aux effets dévastateurs sur l’économie et psychologiquement marquante.
Le fait est que la réalité sanitaire leur rend un formidable service. Lire mon article « To confine or not to confine ? »
Une relance via les pays en voie de développement suppose que la mondialisation soit rétablie comme avant.
Tout dépendra de la réaction des peuples des pays développés.
Exigeront-ils de leurs gouvernants une ré-industrialisation locale ou ne seront-ils sensibles qu’aux prix le plus bas dans les supermarchés?
Plus les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire seront fortes, plus le retour à l’identique de la mondialisation sera improbable.
Le problème de la ré-industrialisation est qu’elle demandera aussi des investissements supplémentaires alors que les dettes seront déjà très élevées…
Enfin, un problème à la relance est qu’il y aura des opposants forts pour des questions environnementales. Il y aura un grand écart entre le discours de la transition énergétique et la relance. Mais faisons confiance à nos communicants de talent…
En conclusion, pour nous autres gueux :
Dans tous les cas, le grand perdant sera le petit épargnant des pays endettés, qui aura volontairement (ex : via les assurances-vie) ou non (ex : confiscation ou blocage de son épargne par les gouvernements) été mis à contribution.
C’est particulièrement vrai pour les épargnants en euros.
Pour subir le moins possible, il faut soit être au plus près de la manne financière étatique, soit au plus loin en étant en semi-autarcie. (Les deux n’étant pas incompatibles.)
Les individus qui seront entre les deux subiront le système de plein fouet et en supporteront toute la charge.
¡Viva la revolución! ¡Viva el Camarada General Presidente!