De manière générale, les virus pour lesquels le corps peut s’immuniser à vie sont même une petite minorité.
Deux nouvelles à ce sujet peuvent donc sembler alarmantes :
i) En Corée du Sud, 141 personnes guéries du COVID-19 ont été re-testées positives.
ii) A Shanghai, sur 175 personnes guéries et testées pour leurs anticorps, un tiers présentait un niveau très faible et certains même n’avaient pas d’anticorps détectables.
Cependant :
- Les échantillons statistiques sont trop faibles pour conclure, surtout en regard de la fiabilité du test utilisé en Corée.
- Ces personnes ne sont pas dans des états graves.
- Même si la présence du virus était avérée, des études doivent être menées pour comprendre la gravité d’une seconde infection.
Et même une possibilité de réinfection à court terme était avérée, quelles en seraient les conséquences ?
A) Avec un traitement trouvé,
Cela pourrait repousser un déconfinement complet, le temps de produire la quantité de remède nécessaire à toute la population d’une zone et ce de manière récurrente.
L’industrie pharmaceutique serait même très heureuse de ce « repeat-business », post-confinement.
Nous parlons donc ici de quelques semaines de décalage.
De plus, un déconfinement partiel ciblé pourrait être mis en place. (Voir mes derniers articles.)
B) Sans traitement encore disponible
Cela serait plus alarmant, car la fameuse « immunité collective » ne serait alors qu’une illusion.
Tout dépendrait de la virulence d’une réinfection ultérieure.
Réinfection ou mutation avec mortalité identique ou supérieure à la première
C’est le scénario du pire.
Il pourrait justifier un retour à un confinement fort comme aujourd’hui ou devoir accepter les morts par le COVID-19 pour ne pas tuer l’économie (un crise économique majeure fera aussi de nombreux morts parmi les plus pauvres).
Toutefois, si la maladie nous en laisse le temps, un mode de traitement à la coréenne pourrait être mis en place : tests massifs et isolement total des seules personnes infectées.
Ce scénario du pire est-il probable ?
A mon avis, la probabilité est faible, car:
- Avec le nombre de malades dans le monde, nous aurions déjà dû voir un nombre de réinfectés important. Ce n’est pas le cas.
- Les études sur des virus de la famille du coronavirus sembleraient montrer que l’immunité est au minimum de quelques années.
Réinfection ou mutation, avec mortalité faible
C’est pour moi le cas le plus probable.
Ce scénario regroupe différents cas de figure:
- Maladie toujours grave, mais remède en place
- Malades guéris, mais avec un virus mis en sommeil et réveillé par des circonstances particulières (ex : baisse de l’immunité du corps…)
- Porteurs sains diffuseurs de la maladie…
L’impact économique serait faible et ne justifierait pas le retour à un confinement.
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Conclusion :
Si la réinfection à court terme devait être avérée, cela serait un réel problème sanitaire, mais pas nécessairement économique.
Seulement en cas de réinfection à cycle court et de même gravité que la première infection, les gouvernements devraient faire le choix entre des morts du fait d'une crise économique historique ou du fait du COVID-19.
Mais ce scénario du pire est le moins probable.
Il est plus probable qua mortalité diminue sur un seconde attaque et qu’un mode de traitement comme pour une maladie infectieuse standard soit suffisant.
Dans tous les cas, une levée totale de confinement suppose la disponibilité effective ou imminente d'un remède.
Si l’invention d’un remède devait durer avec un impact devenant inacceptable sur l’économie, une levée de confinement à géométrie variable serait la seule voie. (Voir mes précédents articles).
Dans les prochains jours, il faudra suivre l’information médicale pertinente, en provenance des pays qui ont été touchés les premiers et en masse.
Et se garder des analyses alarmistes des mauvais journalistes.