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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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On nous enfume avec le PIB et la Récession !

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Les discours des politiques, des deux côtés de l'Atlantique, sont plutôt rassurants: pour eux, il n'y aura pas de Récession.  Même son de cloche du côté des économistes. En revanche, la blogosphère et les particuliers ont une perception tout à fait différente. Parfois avec des élèments peu convaincants. Difficil, dans ces conditions, de se faire sa propre idée.



Discours rassurant des politiques


Barack Obama déclarait le 18 Août dans une interview à CBS: "je ne pense pas que nous nous dirigeons vers une récession, mais nous sommes face au danger de ne pas avoir de reprise assez rapide pour affronter ce qui ressemble à une crise de chômage".


De son côté, le président du Conseil européen (Herman Van Rompuy, à qui on a demandé d'occuper la présidence de la zone euro) a tenu le même discours lorsqu'il a annoncé qu'il n' y avait "pas de nouvelle récession" à l'horizon.



Après tout, il n'existe pas à l'heure actuelle de Consensus sur une prochaine récession aux Etats-Unis et en Europe: d'après un sondage Reuters qui a interrogé 70 économistes, seul 1 économiste sur 4 pense que les US vont entrer en récessionPatrick Moonen, stratégiste chez ING, a souligné pour sa part que "la probabilité que les Etats-Unis et/ou l'Europe ne tombent en récession dans les prochains mois n'est que de 30 à 40%".



Mike Shedlock : "Nous sommes déjà en récession"



Du côté de la Blogosphère : c'est un peu la course à l'échalote !



Dans le très suivi et très respecté Blog de Mike Shedlock, on a ainsi pu constater le 29 Août dernier que les Etats-Unis étaient d'ores et déjà en récession (voir l'article "US In Recession Right Here, Right Now") - je reprendrai bientôt un article assez semblable de ZeroHedge qui use de la même démonstration.




D'entrée de jeu, Mike Shedlock se dit "être amusé par ceux qui pensent que la récession américaine viendra dans un an" avant d'ajouter qu'il est encore plus étonné par "ceux qui pensent que la récession ne viendra pas du tout".  



Il est ainsi parti de la constatation selon laquelle le PIB américain ne serait pas calculé correctement. Pour cela, il met en avant le PIB réel et son déflateur (PIB ajusté de l'inflation).




Concrètement, pour obtenir le PIB réel, on reprend le PIB nominal et on l'ajuste à l'inflation. Ensuite, le tout est d'utiliser un déflateur qui se trouve être le plus proche de la réalité. Le Bureau of Economic Analysis (BEA) utilise ainsi le déflateur PCE qui est la norme et n'a jamais changé depuis cinquante ans.



Or, on découvre dans l'article que le déflateur PCE ne serait pas le plus pertinent... Il a donc été réajusté. Les données trimestrielles du PIB réel depuis 1960 ont donc été recalculées. Puis on a comparé le Calcul officiel et deux autres variantes avec des ajustements (Doug Short de dShort.com s'en est chargé). Voilà ce qu'on découvre alors dans l'article de Mike Shedlock :




-Le premier Graphique est le PIB nominal ajusté de l'inflation avec le déflateur PCE (l'officiel, qui vient du BEA),



Sur ce Graph, aucun doute : pas de Récession.



-Le second est le PIB nominal ajusté avec le PCI (l'Indice des prix à la consommation) du BLS (Bureau of Labor Statistics) :






Sur ce Graph, on obtient un PIB alternatif, bricolé… qui nous montre effectivement une Récession.




-Le troisième est le PIB nominal ajusté en utilisant le PCI réajusté par un déflateur "maison" de l'économiste John Williams 



On assiste alors à une Récession perpétuelle: ce dernier Graph est la meilleure preuve qu' on peut faire ce qu'on veut avec des ajustements alternatifs !



Conclusion



Disons-le clairement, on a plusieurs courants. Les politiques ('aucune raison de s'inquièter: pas de panique on gère'). Les bloggeurs ('ça ne peut plus continuer comme ça'. Les économistes ('regardez mon doigt on va vers là'). Et Monsieur Tout le monde ('c'était mieux hier').




Du côté de la blogosphère: d'une manière générale, une très large partie des intervenants a fait sienne l'idée d'un récession qui arrive à grands (voir même que nous y étions déjà). A les écouter, c'est comme si c'était quelquechose d'inéluctable. Au passage, je ne jette absolument pas la pierre à Mike Shedlock. Son appréciation est la sienne. Je pense d'ailleurs qu'il a certains arguments. Je remarque simplement que sa démonstration n'est pas de nature prédictive. Après tout, le marché prendra uniquement en compte les chiffres officiels (PIB réél à partir des chiffres du BEA).




Du côté des politiques: le discours est à l'apaisement. Il ne s'agit pas de se voiler la face. Ils sont conscients des problèmes. Mais ils font comme s'ils avaient fait le nécessaire. Surtout, il faut prendre en considération le calendrier politique. En 2012, nous aurons des échéances présidentielles en Allemagne, en France et aux Etats-Unis. Il faut donc soigner son "Bilan", rassurer les électeurs.




Du côté des économistes: on a l'impression que c'est le Wait & see qui prévaut. Chacun reste dans sa conviction, avec son approche souvent nombriliste et personnelle. Pour l'instant, on a donc 3 groupes chez les économistes: les "omni-Bulls" qui ont toujours été optimistes face aux défis de la croissance (c'est la très grande majorité), les "perma-Bears" qui emploient le catastrophisme à tout bout de champs et à longueur d'année et enfin le dernier tiers des économistes qui regroupe les "éco-girouettes" (ceux qui tournent au grés du vent).




Du côté de Monsieur Tout le monde: concrètement, chacun y va de sa perception. On peut retourner les sondages dans tous les sens: le sentiment qui se dégage est que le moral est en berne aussi bien aux US qu'en Europe. Notamment lorsqu'on aborde l'avenir (55% des français estime que son pouvoir d’achat va baisser). Seulement si le sentiment de subir la Crise est fort, cela ne veut pas dire que derrière cela se traduise par une Récession.



En fin de compte, je ne sais pas pour l'heure qui des politiques, des économistes, de Mr Tout Le Monde ou des agitateurs de la blogosphère aura raison. Ce que je sais en revanche, c'est qu'il est encore difficile de tirer des plans sur la comète. Je me suis fait ma petite idée que j'ai dèjà dèveloppé ici. Mais la seule certitude est celle qui consiste à retenir le véritable signal d'une récession: deux trimestres de croissance négative du PIB…


Sacha Pouget

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