Ça y est, hélas, nous y sommes et nous vivons les signes précurseurs de l’effondrement économique, financier et social de notre pays qu’un président Hollande sera tout simplement aucunement en mesure d’enrayer.
Même si le pire n’est jamais sûr et encore moins souhaitable, j’émets ce bulletin d’alerte et de vigilance rouge car la situation dans laquelle nous nous trouvons pourrait conduire à un enchaînement dramatique d’événements politico-économiques conduisant notre pays vers une forme de crise pouvant trop vite dégénérer vers un chaos plus ou moins contrôlé.
Je m’explique en insistant lourdement sur l’essentiel du constat économique posé dans mon édito d’hier. N’en retenez que trois éléments essentiels (pour ceux qui les ont bien en tête, passez au paragraphe suivant).
Une situation irrémédiablement compromise
1/ La dette de l’État français dépasse aujourd’hui les 2 000 milliards d’euros et est sensiblement équivalente à une année de PIB. On ne tient pas compte dans ce cumul des dettes de la sécurité sociale par exemple ou encore de celles des collectivités locales. On prend encore moins en compte le financement à venir des retraites dont on a pourtant une connaissance approfondie concernant les montants qui devront être engagés.2/ Il faut également avoir à l’esprit que notre PIB est à 57 % issu de la dépense publique. En clair, c’est parce que l’État paie des fonctionnaires, des fournisseurs, qu’il verse des subventions ou encore des prestations sociales qu’il y a de l’activité économique en France et cette activité est à 57 % liée aux dépenses publiques. Il faut donc bien comprendre que la seule création de richesse privée ne représente elle que 43 % de notre PIB. Il est évident que les 43 % de la création de richesse ne peuvent pas financer les 57 % de dépenses publiques quand bien même la création de richesse privée (les 43 %) seraient taxés à 100 % !! Le déficit est donc incontournable. La dette est une donnée du système dans lequel nous nous trouvons et il n’y a aucun espoir qu’il en soit différemment dans les années qui viennent, qu’elles que soient les annonces réalisées par ce gouvernement, les précédents et les suivants.
3/ Enfin, il n’y a pas plus de croissance économique. Le mécanisme de la dette, qu’elle soit privée ou publique, repose sur la promesse des gains futurs qui permettront de rembourser le crédit. Au niveau d’un État, ces revenus futurs c’est la croissance économique exprimée en pourcentage du PIB. Pas de croissance = pas de remboursement de la dette. Or depuis 40 ans, je dis bien depuis 40 ans, la croissance de la décennie en cours est inférieure à la croissance moyenne de la décennie passée. Nous sommes arrivés à la croissance moyenne de 0 % sur 10 ans.
Si vous prenez donc ensemble ces 3 éléments, et je pourrais en rajouter encore de très nombreux mais disons qu’il s’agit des plus importants et des plus structurants, à savoir un stock de dette d’au moins 3 fois le PIB (lorsque l’on additionne tous les types de dettes), un PIB formé à 57 % par de la dépense publique et une croissance moyenne proche de 0, vous avez un cocktail détonant menant inéluctablement à la faillite de l’État.
C’est cette logique que je viens d’exprimer qui doit vous amener à vous demander pourquoi laisser votre patrimoine exposé dans un tel contexte.
La Commission européenne s’apprête à rejeter le budget 2015 de la France.
Je vous cite ici les passages les plus importants de cet article du Figaro qui nous retrace ce qu’il se passe actuellement entre Paris et Bruxelles, et c’est a minima une immense crise politique qui nous attend et un combat de titan entre la France, l’Europe et la BCE sous le regard courroucé d’une Allemagne excédée.« La Commission européenne, armée de nouveaux pouvoirs budgétaires, n’entend pas édulcorer la discipline collective de l’euro à la première passe d’armes. Au contraire des propos apaisants entendus à l’Élysée, l’exécutif européen travaille déjà au scénario d’un rejet du projet de budget français pour 2015, avec un double objectif : obtenir d’ici au 31 octobre des économies supplémentaires en milliards d’euros puis arracher, avant la fin de l’année, un programme vérifiable de réformes néolibérales.
En l’état, le projet de loi de finances présenté par Michel Sapin «est inacceptable» et la seule question posée est «de savoir comment la France peut encore éviter de voir son texte repoussé d’ici la fin du mois», explique à la Commission un responsable naguère plus sensible aux arguments de Paris. Il confirme aussi que les discussions sont déjà engagées «au plus haut niveau» entre François Hollande, José Manuel Barroso et Jean-Claude Juncker, l’homme qui prendra les rênes début novembre.
Le décalage entre Paris, qui ne voit pas matière à s’inquiéter, et la Commission, qui fait plancher ses experts et ses juristes dans l’espoir de limiter la casse, confirme en tout cas un soupçon répandu à Bruxelles : la France reste dans le déni. D’abord sur le sens des engagements que François Hollande a pris avec ses pairs de l’UE – ce qu’Angela Merkel ne manque jamais de rappeler. Ensuite sur l’isolement croissant de l’Hexagone, exception faite de l’Italie : ce ne sont plus seulement l’Allemagne et les pays du Nord qui refusent tout passe-droit, mais la plupart des économies de l’euro passées par la rigueur à l’image de l’Espagne, du Portugal, de l’Irlande et même de la Grèce… »
Inutile de vous dire que cela sent dramatiquement le souffre et que François Hollande tentera des négociations desespérées, mais le soldat Hollande est déjà sacrifié et l’élite européenne lui fera boire le calice jusqu’à la lie, celui de l’austérité et de la rigueur qu’il devra avaler de force et partager avec son peuple l’amertume.
Une BCE pour le moment paralysée
Les Allemands n’ont jamais permis à la BCE d’imprimer beaucoup de billets ! Jamais. Ils ne l’ont pas permis pour la Grèce, pour l’Espagne, ni pour l’Italie. Cela fait 7 ans que nos amis allemands exigent des pays européens en difficulté des réformes massives menant ces pays vers une récession et une déflation d’ampleur historique pour préserver la valeur de la monnaie unique l’euro. Il ne faut pas imaginer que l’Allemagne ira sacrifier les aspects monétaires pour faire plaisir à Valls ou pour être gentil avec Hollande. D’ailleurs, Merkel l’a fort bien et très clairement expliqué à Valls lors de son dernier déplacement en disant, en substance, que l’inflation pour un pays ayant beaucoup de retraités comme l’Allemagne ce n’était pas possible et que l’industrie allemande avait basé son succès sur la maîtrise des coûts de production et de l’inflation.Enfin, ce n’est pas au bout de 7 ans que nous changerons de politique et que cela serait d’ailleurs frustrant de se dire que pour les Grecs nous n’avons rien fait mais que pour les Français pas plus vertueux nous desserrerions les cordons de la bourse. Cela ne se produira pas et l’Allemagne préférera appliquer les traités européens jusqu’au bout, quitte à pousser la France hors de l’euro, politique qu’Hollande sera contraint d’appliquer puisqu’il est incapable de maîtriser les dépenses publiques (qui ne sont plus maîtrisables en l’état) et qu’il ne veut pas d’une cure d’austérité à la grecque.
Des agences de notation sur le point de dégainer
Dans ce contexte, il est évident que les agences de notation feront preuve de nettement moins de bienveillance à notre égard et ce sera dramatique évidemment, puisqu’en cas de nouvelle dégradation, avec une BCE paralysée par l’intransigeance allemande et un budget français rejeté, nous nous dirigeons tout droit vers une nouvelle phase de tension extrême en Europe et notre pays en paiera le prix fort au sens propre du terme puisque notre dette sera attaquée et nos taux d’emprunt vont s’envoler nous précipitant encore plus vite vers la banqueroute.La banqueroute c’est d’ailleurs le titre de cet article du JDD que je reprends dans cette édition spéciale d’alerte, ainsi que le dernier article de Jacques Attali qui vous explique que vous ne pouvez plus rien attendre de personne et que désormais nous rentrons dans l’ère du sauve-qui-peut et du chacun pour soi.
Nous vivons les derniers instants de calme avant la prochaine tempête et la saison automnale va être assez délicate à passer.
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT