Echelle de risque et probabilité des principaux Motifs de stress sur les marchés
Les chiffres sur le Graphique ci-dessous correspondent à chaque scénario décrit plus bas. En clair, le principal risque étant une aggravation de la crise en zone euro avec la sortie de la Grèce et l'aggravation des finances publiques.
La principale raison d'espérer pour une reprise des marchés étant un accord sur le partage de la dette des pays les plus lourdement touchés en Europe avec une politique claire, ou une reprise de la croissance mondiale.

Source: Deutsche Bank
Les raisons d'être inquiets sur les marchés
1- Aggravation notable de la crise de la Dette souveraine européenne: la sortie d'un pays de l'Euro (en l'occurrence la Grèce, ce qui est un scénario moyennement probable), une fragilisation des dettes publiques, un souci sur l' OMT de la BCE (OMT = Outright Monetary Transactions = programme d'achat d'obligations ciblées sur certains pays pour rétablir la perception de l'irréversibilité de et de la stabilité de l'euro),
2- Absence d'accord sur la réduction budgétaire américaine (le fameux Fiscal Cliff), avec un affaiblissement prononcé (et inattendu) de la croissance américaine,
3- Détérioration significative de l'économie chinoise, faisant face à des difficultés pour rééquilibrer sa croissance et un fort ralentissement de son PIB,
4- Risque sur l'inflation avec une implication sur la croissance mondiale dû au renchérissement des matières premières: les prix record des matières agricoles et du pétrole (proche d'un record, libellé en euros) pourrait contenir toute relance ou bien aggraver la situation à venir,
5- Dégradation de la notation de la dette à long terme de grandes signatures telles que les États-Unis, le Royaume-Uni ou l'Allemagne avec un impact sur le marché obligataire,
6- Augmentation du protectionnisme politique et économique conduisant à une tension généralisée sur les quotas et les droits de douane. Au passage, la notion de patriotisme économique chère à Arnaud Montebourg semble être une mauvaise réponse à la Crise: nous sommes dans une Economie mondialisée, et il s'avère que si chacun cherche à mettre des barrières à la frontière au motif de privilègier le tissu économique "patriotique", alors les échanges se bloquent. Voir même qu'ils peuvent conduire à des guerres si cette pratique est généralisée (l'histoire nous l'a prouvé). Dogmatisme électorale, quand tu nous tiens..
Les raisons d'être optimistes sur les marchés
7- Résolution ou avancèes rapides de la crise en Zone euro: un accord sur le partage du poids de la dette des pays les plus lourdement touchés en Europe, une feuille de route claire et convaincante de la politique de la zone euro, ou une reprise de la croissance en Europe seraient des points susceptibles de rassurer le marché (… scénario très peu probable),
8- Surprise sur la croissance mondiale grâce à l'impulsion des banques centrales, et désendettement du système bancaire en Europe et aux Etats-Unis.
On l'a vu, les motifs de stress sont nombreux. Du moins, les raisons d'être inquiets sont plus nombreuses que les raisons d'espérer. Surtout après le Rallye de cet été, qui semble être stoppé net (matérialisé par le manque d'acheteurs depuis la rentrée et le reflux depuis les points pivots sur les indices). Mais on sait que des annonces pourraient toujours être susceptibles de rassurer à Court terme (Espagne, BCE..). Il ne faut pas non plus sombrer dans le pessimisme d'un Delamarche, qui n'a été que Bear au cours des 3 dernières annèes, laissant filer des plus-values consèquentes sur le marchè Actions - on le voit avec son fond chez Platinium Gestion, qui sousperforme largement les indices: -11% pour leur Fond depuis le dèbut 2012 contre +11% pour le CAC 40.
D'un point de vue Macro, à un moment donné, le marché prendra en compte les bonnes surprises (chiffres 'moins pires que prévu'). Mais ce temps n'est pas encore venu à mon avis, surtout après l'annonce du QE3 - on se souvient que chaque mauvais chiffre macro était bien accueilli cet été. Le second semestre risque d'être sportif. Aussi bien en Europe, sur les pays émergents qu'aux Etats-Unis avec les élections de Novembre. Mon pochain article à paraître sera justement consacré à l' Impact des prochaines Elections US sur les marchés...
NB: Comme dit Mario Draghi, président de la BCE: "le plus grand risque à l'heure actuelle n'est pas l'action, mais l'inaction". Au rythme ou vont les choses du côté des politiques, le risque devrait encore être prèsent dans les semaines qui viennent. La part de liquidités de mon portefeuille est dèsormais de 70%. Le portefeuille actuel est composé uniquement de titres à forte conviction dans la Santé, avec des catalyseurs de hausse en attente. Le Portefeuille Santé s'est apprécié de +42% sur le seul 3ème Trimestre (contre +10% pour les Indices).
Sacha Pouget
www.sachapouget.com