La bataille La bataille de l'emploi est définitivement perdue
Je vous présente notre futur proche. Il s'agit de mademoiselle Ucroa HRP-
http://www.robotblog.fr/robots-humanoides/ucroa-hrp-4c-le-robot-humanoide-top-model-1173
La commercialisation des premiers robots humanoïdes de grande série est prévue pour 2015.
Au delà de la crise une nouvelle révolution industrielle.
Lorsque nous essayons de regarder un peu plus loin que les difficultés économiques actuelles ce que nous voyons poindre c'est l'ultime révolution industrielle celle de la révolution de la robotique qui est la dernière étape de l'évolution humaine.
En Chine la société Foxconn a décidé de remplacer 500 000 ouvriers pourtant "chinois pas chers" par des robots. Les coûts d'utilisation des outils robotiques baissent à un tel point qu'il est désormais plus rentable d'utiliser un robot qu'un ouvrier "low cost".
Au Japon la société Panasonic vient de créer une usine flambant neuve de
Cette usine entièrement automatisée fonctionne avec une quinzaine de salariés...
Cela signifie qu'un mouvement de relocalisation naturel est à prévoir dans les prochaines années, les délocalisations ne se justifiant plus par un différentiel de cout. Le prix d'exploitation d'un robot en France ou en Chine étant sensiblement identique.
La conséquence est que ce phénomène de relocalisation aura un impact sur les balances des commerciales et réduira les déséquilibres financiers (ce qui est déjà une bonne nouvelle), mais n'aura aucun impact ou marginal sur l'emploi.
L'agriculture préfigure le monde industriel de demain.
Nous rentrons dans une phase ou nous pouvons et savons produire quasiment sans intervention humaine.
Il s'agit de la même situation que celle que nous avons vécue dans l'agriculture qui occupait 60% de la population active, et qui a réussi grâce à la mécanisation non seulement à décupler les rendements et la production mais en n'employant plus que 2% de la population.
D'ici 5 ans nous saurons produire encore plus, sans emploi. Nous relocaliserons,... sans emploi. Nous pouvons anticiper une vague de destruction d'emplois industriels sans précédent.
Et les gens dans tout çà?
Les tenants du progrès technologique expliquent depuis plus de 30 ans que les formes d'emplois changent et qu'il ne s'agit que d'adapter les individus à la nouvelle économie de la connaissance. Ce faisant ils nient les évolutions que nous voyons tous. Ils nient une réalité évidente. Le chômage de masse augmente depuis le début des années 80. Et cela va s'accélérer. Non le progrès technologique n'est plus synonyme de création d'emplois ce qui ne doit pas être confondu avec la création de richesse.
Non le progrès technologique et la société de la connaissance avec des postes à forte valeur ajouté ne sont pas accessible à tous. Nous n'avons pas tous les capacités, ni l'intérêt d'ailleurs pour devenir un ingénieur. Non, tout le monde ne peut pas être formé et il faut le dire pour ne pas tomber dans cette hypocrisie malhonnête. Non et cent fois non une caissière de chez Carrefour remplacée par une caisse automatique ne pourra (presque) jamais devenir astrophysicienne, même si elle bénéficie des 100 millions d'euros de budget formation supplémentaire accordé à Pôle emploi par le Président Sarkozy.
Le corolaire à cette évidence que tout le monde préfère nier c'est que fait-on? Que fait-on des faibles en math? Que fait-on de ceux que je vois tous les jours et qui savent à peine lire et écrire malgré un bac en poche? Que fait-on de tous ceux qui ne sont pas des génies?
La révolution Internet continue.
A ce premier élément se rajoute évidemment le fait que la révolution Internet n'a pas encore produit tous ses effets de compétitivité. L'exemple par la banque de détail, qui maintient des réseaux qui coutent extrêmement chers alors que l'ensemble des opérations (y compris celle de crédit) peuvent être automatiquement ou presque réalisées à distance. Voilà une "économie potentielle" de 500 000 salariés rien qu'en France.
Il en est de même avec les caisses automatiques qui commencent à être déployées dans les hypermarchés.
Imaginer un monde sans travail.
Revenons à notre amie Ucroa. Imaginez un forcené armé. Les forces d'assaut utiliseront vite une Ucroa pour passer la première. Imaginez des pervenches Ucroa, 24/24 les amendes pourront être distribuées (ce qui aura un effet bénéfiques sur les finances exsangues de notre pays). Imaginez un sénior en grande dépendance. Une Ucroa programmée pour être une auxiliaire de vie attentive et corvéable à merci. Imaginez votre femme de ménage transformée en "Robotte". Le ménage effectué en permanence, les courses faites, la maison parfaitement rangée, la vaisselle lavée en temps et en heure, et le repassage qui ne serait plus une corvée. Je serais le premier acheteur de l'Ucroa femme de ménage ne trouvant aucun épanouissement particulier dans les tâches ménagères.
Ou que l'on regarde la bataille pour l'emploi, dans son acceptation actuelle, semble définitivement perdue.
Avant que ce phénomène ne se matérialise complètement, que la robotique et l'informatique donne toute leur ampleur, nous nous enfoncerons dans un chômage structurel de plus en plus important, avec de moins en moins salariés, de moins en moins de consommateurs solvables, de plus en plus de dépenses sociales le tout dans le cadre d'une crise systémique mondiale.
"Tuer" le travail est le sens philosophique du progrès humain
De façon plus philosophique, lorsque l'homme s'est vu chassé du jardin d'Eden (on est pas obligé d'y croire c'est juste pour les besoins de la démonstration), il s'est vu condamner au travail et au labeur. De l'invention du feu à celle de la roue, du palan à la grue, de la machine à vapeur au moteur à explosion, le génie humain à toujours cherché à faciliter le travail de l'homme, à le rendre moins pénible... jusqu'à ce que notre génie humain, nous permette enfin de ne plus travailler. Car l'aboutissement de cette créativité est bel et bien la suppression même de la notion de travail et le retour au "Paradis".
Mais avant cela, avant cette fin du travail, il y aura une nouvelle bulle, celle de la robotique, des start-up qui fabriqueront et commercialiseront ces robots, des start-up de l'intelligence artificielle qui les rendront presque "futés". Lorsque cette bulle explosera dans quelques années, il nous restera 5 à 10 ans avant que l'ensemble du monde adopte ces nouvelles technologies au quotidien.
Alors à ce moment là, il faudra imaginer à quoi pourra ressembler le monde d'après, le monde ou le travail n'existe plus car il sera effectué par des machines tout aussi performantes que nous. Que ferons-nous? Comment le ferons-nous, avec quels modes de répartition de la richesse et sur la base de quels critères.
"L'âge de pierre ne s'est pas arrêté par manque de pierre".
L'ère du travail ne cessera pas à cause de la disparition de tout travail mais par sa raréfaction.
Les millions de chômeurs à travers la planète peuvent témoigner que le processus est déjà bien entamé.
Charles SANNAT
Directeur des Etudes Economiques Aucoffre.com
Professeur d'économie.