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Charles Sannat

Charles Sannat

Charles Sannat est diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Charles-Sannat

Chiffres du chômage! La découverte d’un lecteur : la disparition des données brutes.

Audience de l'article : 1616 lectures
Nombre de commentaires : 1 réaction
Mes chers amis, je vous livre ici, tel quel le courriel reçu de notre camarade lecteur impertinent et tout aussi insolent que nous tous Jacques qui par ailleurs tient un blog également (dont les réflexions n’engagent que lui et les miennes que moi, mais dont je vous mets évidemment le lien en bas).

Voici ce qu’il dit concernant les tripatouillages de la DARES et du ministère du travail concernant les chiffres du chômage. Quelques petites subtilités m’avaient effectivement échappé et c’est encore plus grave que ce que je croyais!!!

Je vous laisse prendre lecture de ce que notre ami Jacques a à nous apprendre…!!

Bonsoir Monsieur,

Je lis très régulièrement votre blog et je prends régulièrement la liberté de reproduire sur mon propre blog certains de vos éditoriaux puisque vous nous permettez d’agir ainsi (je cite toujours la source!).

Ayant exercé pendant 18 ans les fonctions de conseiller de l’emploi à l’Anpe puis à Pôle Emploi (je suis aujourd’hui à la retraite), je connais sur le bout des doigts les méthodes crapoteuses qui sont mises en pratique aussi bien par Pôle Emploi que par la Darès.

Pour les dernières statistiques que vous rediffusez sur votre blog “insolent”, il y a un détail qui vous a échappé!

Le seul vrai chiffre du chômage que l’on peut, humainement, retenir, c’est celui des données brutes (et non les résultats corrigés des “variations saisonnières” ou des “jours ouvrés”), France entière, TOUTES catégories confondues (A, B, C, D, E). A condition de le suivre mois le mois sur une période significative de plusieurs années…

Et j’en viens au détail que vous n’avez sans doute pas relevé ce mois-ci …

Les 6.510.300 personnes (France entière, toutes catégories) sont les données “corrigées des variations saisonnières et jours ouvrés”. On ne trouve plus les données BRUTES! C’est nouveau …
Il y a bien des données brutes mais elles ne concernent plus que les seules catégories A, B et C … Les deux catégories D et E ont … disparues!

Cela signifie que toutes les personnes qui sont en formation ou sous dispositifs “aidés” ne sont plus visibles en données brutes! Seulement en données CVS/CJO …
Bien évidemment, en toute bonne foi, vous pourriez penser que ce n’est pas si grave puisque on a accès aux données CVS/CJO mois le mois sur plusieurs années … Oui, mais … La technique de corrections change sans avertissement! On peut donc ainsi “trafiquer” les statistiques sans que personne ne s’en rende vraiment compte. Personnellement, je connaissais cette “bidouille” et c’est la raison pour laquelle je m’en tenais toujours aux seules données BRUTES qui, elles, sont plus difficiles à maquiller!

Pour autant que je sache, la Dares étant placée sous l’autorité du ministre de l’emploi et non sous celle de l’INSEE, le CNIS (Conseil National de l’Information Statistique) n’a pas autorité pour y mettre son nez!

A mon humble avis de praticien du chômage, le seul vrai chiffre qui permet de mesurer le sous emploi, c’est
1. au numérateur, le nombre d’emplois mesuré en équivalent temps plein
2. au dénominateur, le nombre de personnes en âge de travailler ( plus de 16 ans et moins de 65 ans que l’on devrait modifier en retenant le plafond de 70 ans selon moi). Par souci éthique, on devrait exclure les personnes qui statutairement ne sont pas exposées au chômage … On verrait alors que le véritable sous emploi atteint des sommets inimaginables. Il n’est pas aberrant d’affirmer que le taux d’activité productive ne dépasse pas …60%! Que sont, aujourd’hui, un grand nombre d’auto-entrepreneurs (je ne dis pas tous!) sinon de vrais quasi-chômeurs qui ont les plus grandes difficultés à vivre?

J’ai tout près de chez moi (j’habite à Nogent sur Marne) un “visuel” poignant : dans le bois de Vincennes, c’est par dizaines que l’on trouve des gens qui vivent, en plein hiver, sous des toutes petites tentes! Il y a quelques semaines, j’en ai même vu un qui vivait dans une cabane de branchages! Même pas les moyens de s’acheter une petite tente … Ca m’a fait mal, très mal!

Voici l’adresse de mon blog : www.propositions-audacieuses.net  et mon courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
(Je suis d’ailleurs abonné à votre lettre!).


Bien à vous!

Jacques Heurtault 
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1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire titi mercredi, 03 février 2016 13:38 Posté par zetiti

    Je le disais dans un autre commentaire, effectivement l'auto-entrepreneuriat, dont certains pensent qu'il s'agit d'un choix de vie, est en fait une contrainte de survie pour certains (ou un complément de revenu).
    Mais je ne vois pas de raison pour laquelle on devrait ne traiter que les chiffres brut du chômage parce qu'il s'agit de chômage. Comme n'importe quelle donnée statistiques (ou presque), elle n'a aucun sens si elle n'est pas retraitée (ou du moins elle ne permet pas de comparaison d'une livraison à l'autre). Il y a des procédés qui existent pour le faire rigoureusement et obtenir des informations fiables et utilisables pour prendre des décisions et/ou s'informer des résultats des actions entreprises.
    cela dit, la transparence du débat public devrait imposer la fourniture des données brutes pour que chacun ait la possibilité de se faire sa propre opinion et son propre calcul.