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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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La nouvelle arme des professionnels pour Vampiriser les Marchés : l’automatisation des ordres et l’interprétation des News par les Robots

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Nombre de commentaires : 8 réactions

Qui n'a pas connu un jour une correction soudaine sur un titre, sans même comprendre ce qu'il se passait ? Bien souvent, il s'agit de ramassages de stops opérés par des traders "insiders" (ils connaissent une news que d'autres ne savent pas), un largage massif de titres ... ou alors l'enclenchement de programmes Algo. A certains égards, les News Feed Algo (trading automatisé à partir de News provenant des systèmes professionnels) matérialisent une dérive des marchés.

 
 
Après tout, chaque investisseur doit être en mesure de croire que dès lors qu’il envoie un ordre sur le marché, il va obtenir un prix qui est juste. C’est pour cela qu’on a créé les plateformes électroniques. Transparence, vitesse de transmission et d’exécution des ordres, augmentation de la liquidité, baisse du coût de transaction… il y a de nombreuses raisons à que cela soit un avantage. Seulement, ces dernières années, nous sommes allés plus loin dans la « computerisation » des marchés : la possibilité d’automatiser les prises de position est apparue. Jusqu’à ce qu’ils prennent le contrôle du marché.
 
 
Aujourd’hui, 80% des ordres exécutés en Europe et aux Etats-Unis est le fruit d’ordres automatisés. C’est une vampirisation. Au point de déclencher le Flash Crash du 6 mai ayant entraîné des pertes de 862 milliards de dollars sur le marché des actions en moins de 20 minutes. Ajoutez en plus de cela la possibilité d’intervenir automatiquement grâce à des flux de News, et vous assistez à un marché contemporain qui n’a rien d’Efficient et ou les règles bénéficient aux puissants (ci-contre, un exemple de flux Bloomberg).
 
 
Certains fournisseurs de News financières pour les professionnels apportent  des avantages indéniables en mettant à disposition des services redoutables, qui se fait au détriment des actionnaires individuels qui n'ont pas accès à la même information et au même moment:
 
 
 
 
Voici un tour d’horizon que comporte l'interprétation des News (aussi bien pour les indicateur macro que pour les News sur des valeurs):
 
 
  • Les News Feed Algo spécialisés dans l’interprétation des News Macroéconomiques
 
 
De nos jours, les professionnels peuvent utiliser des systèmes automatisés de trading qui interprètent les indicateurs macroéconomiques et passent des ordres dans la foulée, sans la moindre intervention humaine. Pour ce faire, les salles de marché utilisent des programmes algorithmiques développés en interne, alliés à des services spécialisés, qui sont réservés aux professionnels.
 
 
C’est le cas par exemple du service proposé par Market News International (MNI), qui est une filiale de Deutsche Borse. Cette société met à la disposition des professionnels son service CEF alpha+macro, spécialement dédié aux programmes Algo (lien Ici). Sur leur brochure, vous vous apercevez que les professionnels peuvent bénéficier d’une quinzaine de Chiffres Macro (Chiffres du chômage, CPI, PPI, ventes au détail, permis de construire, PIB, confiance des consommateurs etc…), spécialement routés vers leurs serveurs, et qui peuvent permettre ensuite de passer des ordres en fonction du contenu de l’indicateur macro.
 
 
Ce flux de données ultra-rapide fournit des données macro-économiques directement à partir des sources, à l'attention des systèmes de négociation automatisés, avec une latence ultra-faible. Ce service permet d’intervenir à très haut débit (en quelques millisecondes). Comment tout cela est-il rendu possible ? C'est simple: les serveurs sont situés tout prêt de leurs sources, comme c'est indiqué par MNI: "Market Data & Analytics utilise un réseau privé à haute performance pour transmettre les ensembles de données directement à nos clients en provenance du Département du Commerce (Department of Commerce) ou du ministère du Travail (Department of Labor) à Washington D.C".
 
 
Vous avez bien lu: ce genre de service délivré par des sociétés privées annonce les News avant tous les autres intervenants, puisque les diffuseurs ont un accès direct et en primauté au flux des indicateurs américains. Dès lors, cela permet aux professionnels d’intervenir instantanément et de manière entièrement automatisée (en générant des ordres Algo). Ensuite, ce sont les programmes Algo « maisons » qui agissent. L’humain, ici, n’est pas présent. Et ces sociétés gagnent à tous les coups. 
 
 
  • Les News Feed Algo spécialisés dans l’interprétation des News sur des valeurs
 
 
Dow Jones, qui emploie 2600 personnes à travers 130 bureaux dans le monde, a lancé en Avril 2007 son service « Dow Jones News Analytics », une application qui permet aux Hedge funds et aux banques d’intervenir de façon ultra rapide grâce à des modèles quantitatifs développés pour le trading algorithmique (voir la News ici). Ce flux incrémente des News en utilisant des éléments sous format XML qui peuvent être interprétés par des ordinateurs, pour une intégration directe vers l'exécution des ordres. C’est un peu comme du flux RSS, reconnaissable par un ordinateur. La différence vient du fait qu’un ordinateur peut dessuinte exécuter un ordre. Tout fonctionne par mot clé (comme vous pouvez le voir ci-dessous):
 
 
 
 
 
L'analyse des News offre deux techniques de classification :
 
-par mot clé / Phrase d'identification,
-indique si une News est positive, négative ou neutre.

De plus, le système détermine si l'élément est publié pour la première fois ou si il s'agit d'une mise à jour. 
Par la suite, un trader intègre dans la base de données les éléments qui sont susceptible d’avoir une incidence sur le cours d'une société. Puis il les enregistre et laisse la machine (le Robot) agir.
 
 
 
 
Ici, peu importe l' Aspect fondamental. Peu importe aussi la "Découverte du prix", ni même l' Efficience du marché. Des notions pourtant fondamentales. Rien de tout cela. C'est la machine qui décide.
 
 
  • Conclusion
 
 
Le plus gênant derrière cette automatisation poussée à l’extrême reste la complicité des régulateurs et des places boursières. Il ne fait aucun doute qu'il existe une asymétrie d'information (avec le News Feed), de même qu'une différence de traitement au niveau de l'Exécution des ordres (avec la co-location qui leur permet de localiser leurs serveurs tout proche des Places boursières et des institutions comme Department of Commerce, mais aussi avec le HFT). Les NYSE EURONEXT et autres NASDAQ-OMX sont bien contents de pouvoir trouver ce nouveau trafic, pour deux raisons :
 
 
1. La location des emplacements des serveurs se monnaie très cher. Je n'ai pas les chiffres, mais cela devrait rapporter plusieurs centaines de millions d'euros par an à NYSE et consors.
 
 
2. Dans le même temps, cela génère davantage de volumes, et donc davantage de commission pour les places boursières.
 
 
Autant dire qu’il s’agit d’une concurrence déloyale, une véritable distorsion d'accès aux informations, mais qui bénéficie manifestement à la fois aux gros acteurs (brokers, Hedge Funds, banques d’investissement…) mais aussi aux Places d’Echanges. C’est un cadeau offert par les places boursières aux professionnels, sous couvert du laisser aller des régulateurs. Les particuliers, eux, ne peuvent bénéficier d’aucune manière et d’aucune sorte de ses joujoux aux nombreuses vertus. Un ordinateur qui passe des ordres face à un ordinateur. Voilà la vraie nature de ce marché contemporain. Ce qui me fait penser à cette inévitable question: quelle est ma place dans cette foire aux robots ? Comment lutter face à cette computerisation, ou les systèmes agissent sans même se formaliser à l'aspect fondamental d'un titre ?
 
 
Il se peut que d'ici quelques années, ces systèmes soient accessibles aux particuliers. Entre temps, les professionnels auront créé d'autres avantages significatifs qu'ils garderont pour eux. Cette vampirisation n'est pas prête de disparaître. A moins que les Régulateurs interviennent. Ce dont je doute fortement. A moins d'un flash crash généralisé aux conséquences plus néfastes que celles du 6 Mai 2010, et répétées...
 
Sacha Pouget
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8 commentaires

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget mercredi, 16 février 2011 15:26 Posté par sacha Pouget

    Kel,

    je pense que vous n'avez pas compris mon message. Utiliser ces systèmes n'est en soit pas révoltant. La course à la Technologie apporte beaucoup d'avantages. Et c'est pareil partout.

    Aussi, je ne fais pas semblant de découvrir ce phénomène. J'ai déjà écrit plusieurs articles sur Ob'Eco, sur mon blog ou encore pour le site trading-automatique.fr

    Depuis que j'ai commencé à travailler dans la Finance, j'ai toujours côtoyé mes collègues du département Algo. Et l'automatisation des ordres ne me gène pas non plus en soit.

    Ce qui me gène, c'est que ce phénomène était quasiment inexistant au début des 2000 (à peine 10% des échanges). Maintenant, les ordres générés par les Robots représentent 80% des ordres exécutés. Je ne suis pas "basiquement" contre cette concurrence déloyale. Il faudrait peut-être que vous vous interrogiez sur ce qu'est la Bourse. Deux notions fondamentales: cela permet aux sociétés de lever de l'argent. Et cela permet aux épargnants de placer leur argent.

    A la base, c'est uniquement cela. Si vous introduisez des machines et que leur utilisation est généralisée: que vient faire le petit porteur dans ce jeu biaisé? Les régulateurs doivent intervenir, car leur but est la protection de l’épargne. A cela, la confiance des petits porteurs est fondamentale. Et comment avoir confiance lorsqu'on se rend compte que le cours de son action perd -30% en 6 secondes sans aucune raison liée à l'aspect fondamental ?

    Avec le HFT, le risque potentiel est un risque systémique. C'est ainsi! Et c'est pour ça que c'est dangereux.

    Ensuite, le flash crash a été initié par un ordre de contrats futurs sur le S&P 500. C'est vrai. Ce que je dis, et c'est avéré, c'est que que les robots ont accentué la propagation. S'en est suivi l'effet domino. La conséquence a été que les carnets d'ordre Achat se sont vidés puisque le HFT est fait pour éviter la volatilité: ils n'interviennent plus lorsque la volatilité augmente. Bref, c'est un marché "à deux vitesses" qui ne se préoccupe pas des sociétés cotées, des épargnants, et qui intervient quand ça les arrange.

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget mercredi, 16 février 2011 15:06 Posté par sacha Pouget

    Bonjour pyrogaster

    je connaissais effectivement cette pratique. A l’époque, ils avaient élaboré un système qui leur rendait possible de grappiller quelques centimes sur le spread. Tout se jouait sur le temps de latence. A ma connaissance, la COB de l’époque n’est jamais intervenue. Jusqu’à ce que leur système soit obsolète avec la généralisation du system d’échange dématérialisé (électronique).

    De nos jours, ce système a pris une nouvelle forme avec le HFT, mais sur des volumes bien plus conséquents. Et les sociétés spécialisées sont devenues de gros acteurs (comme Jim Simons)

  • Lien vers le commentaire sacha Pouget mercredi, 16 février 2011 14:59 Posté par sacha Pouget

    Merci Eric pour ce Logiciel. Je ne connaissais pas