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Jean Christophe Bataille

Jean Christophe Bataille

Je suis le chroniqueur économique et financier : http://futures-trading.fr/

Mes faits d'armes : avoir conseillé d'investir largement sur le marché boursier en mars 2009 alors que le CAC 40 était à 2500 et avoir prévu le délitement actuel des monnaies.

J'anticipe une sortie de la crise actuelle par la stagflation."

Vers une hausse de l'or et une baisse de l'euro

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L'évolution du dollar, de l'euro et des métaux précieux obéissent à des corrélations bien identifiées.

Lorsque l'aversion au risque augmente, le dollar devient valeur refuge et les investisseurs vendent l'euro et les métaux précieux pour acheter du dollar. C'est ce qu'on appelle la course au cash. Les investisseurs recréent un volant de liquidité en dollars pour racheter plus bas des actifs qu'ils anticipent à la baisse. C'est un mécanisme déflationniste puisqu'il fait baisser le prix des actifs et revalorise le cash.

A l'inverse, lorsque l'aversion au risque disparait, les métaux précieux s'apprécient car toute reprise économique augmente la cinétique monétaire et permet aux gigantesques montants de liquidités injectés pendant la crise de rejoindre l'économie réelle. Cette hausse de l'or et de l'argent métal répond tout simplement à une crainte inflationniste.

Mais tout n'est pas si simple, car lorsque l'économie flanche, le risque déflationniste augmente aux USA du fait du deleveraging immobilier encore en cours et le risque de défaut sur les dettes souveraines croit dans les pays périphériques de la zone euro. Cela pousse les banques centrales européenne et américaine à créer de la monnaies sans contrepartie en termes de croissance économique. Or ces techniques de reflation sont par définition de l'inflation monétaire, c'est-à-dire la promesse d'une flambée des indices des prix lorsque l'économie reprendra un rythme normal. Cela fait paradoxalement flamber le prix des métaux précieux.

Cette contradiction explique que l'or et l'argent consolident par intervalles mais restent en trend haussier long terme car l'inflation est, quoiqu'il arrive, au bout du chemin.

Cela se traduit sur le plan graphique par une courbe des prix de l'or sur 4 ans guidée par une oblique ascendante qui pour l'instant n'a jamais été franchie durablement à la baisse :

 

Gold-16-03-2012.JPG

 

Comme les fondamentaux n'ont aucune raison de changer tant que le deleveraging se poursuit, il y a fort à parier que cette oblique devrait servir à nouveau de support et limiter la baisse de l'or vers 1600 $ comme le montre le graphique.

Mais, me direz vous, les USA ont de bien meilleurs chiffres économiques que l'Europe et le dollar devrait logiquement s'apprécier par rapport à l'euro. Or on a vu que les métaux précieux ont tendance à baisser lorsque le dollar monte. Ceci n'est vrai qu'en situation d'aversion au risque. Lorsque les investisseurs sont rassurés sur la croissance américaine, le dollar peut monter du fait du différentiel de croissance USA Europe. Et l'or peut s'apprécier également, anticipant logiquement de l'inflation.

Ce sont ces mécanismes qui me conduisent à parier sur une baisse de l'euro et une hausse de l'or et de l'argent pour les mois qui viennent.

Observons le graphique en base hebdomadaire (un chandelier = une semaine) de la paire EUR / USD sur lequel nous avons initié un trade short la semaine dernière après avoir constaté un nouvel avalement baissier :

 

EUR-USD-16-03-2012.JPG

 

Les deux niveaux cibles pour l'euro sont pour moi 1.26 puis éventuellement 1.21. Je suis d'ailleurs toujours en swing short sur l'euro sur le FOREX. Seul un franchissement à la hausse de l'oblique descendante invaliderait ce scénario. J'ai pris par ailleurs dans le creux récent une petite position longue sur l'or et sur l'argent en CFD pour prendre date. Une position plus importante pourrait être engagée à l'approche des 1600 $ pour l'or. Ces trades devraient évoluer sur plusieurs semaines ou mois. 

Rappel money management. Les positions sont toujours adaptées à l'échelle de temps et doivent être de faible volume, à stop très éloigné, pour un risque maximal accepté de 2 à 5 % du compte broker.

A signaler également pour ceux qui ne détiennent pas d'or physique, un prix et une prime devenus plus raisonnables pour le napoléon.

Un mot sur les actions. Le VIX est désormais sous 15, le sentiment d'optimisme revient sur le marché. Nous sommes dans une zone où les mains faibles commencent à nous suivre dans de faibles volumes alors que nous avons acheté beaucoup plus bas. Nous avons récemment pris des bénéfices partiels et restons investis pour accompagner une éventuelle poursuite de la hausse mais nous ne prenons aucune position en trading sur actions, les prix pouvant aléatoirement se retourner brutalement ou au contraire poursuivre leur hausse. L'attentisme sur les indices me parait être la meilleure solution.

Bonne semaine !

 

Jean Christophe Bataille

http://futures.over-blog.com/

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