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Benjamin Sicard

Benjamin Sicard

Bonjour,
Nouvel arrivant sur Objectif Eco aprés des années de lecture des articles et spectateur des vidéos du site sur Youtube.
Un ancien lecteur de Tropical Bear (pour les plus anciens...), la crise de 2008 tout un programme.

Ingénieur qui gére des projets et du business le jour, mais associal avant tout, qui passe ses nuits à suivre l'économie, la politique, l'histoire ou tout autre sujet de curiosité.

Et à la fin c’est Warren San qui gagne

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Très chers lecteurs,

Il est l’heure de rassembler toutes les pièces du puzzle et d’expliquer le plus grand coup financier de l’histoire.

En ces temps de fin du monde, de VIX à 60, de course à la définition du carry-trade (bla-bla…) ou autre projection de bitcoin à 5000 (‘Big Up’ à qui vous savez et STP ne change jamais !) je vous propose, de sortir du bruit ambiant en portant à votre connaissance à travers un papier le coup de maître de Warren Buffet au Japon. Vous ne lirez cela nulle part ailleurs. Soyez-en heureux !

Pour ne pas se noyer dans une série de chiffres, je ne vais pas me lancer dans une analyse financière de ces entreprises (je vous laisse rentrer dans le détail des comptes), je me limiterai à comprendre et partager le mécanisme derrière l’aventure de Warren au Japon.
Ce papier démontrera simplement que nous avions tout devant les yeux, que tout était public et accessible à tous. Il sera l’occasion pour moi de remercier tous ceux qui donnent de leurs temps et de leurs savoir à ceux qui veulent bien les écouter, apprendre d’eux et comprendre.
Je citerai dans ce papier bon nombre de personnes auxquelles je présente par avance mes excuses pour l’utilisation de leurs noms et l’emploi du vocabulaire associé. Si cela venait à les gêner j’effacerais leurs noms sans aucun problème. Il n’y a là aucune volonté de nuire ou d’incommoder, n’y voir qu’une maladresse de ma part. Qu’ils me pardonnent.
Pour être plus précis sur le contenu de ce papier, en voici la conclusion : ‘Et si Dieu existe, il s’appelle Warren’. Je vous laisse vous en faire l’idée par vous-même.

Lors d’un précédent papier j’avais fait état de ma curiosité au sujet de l’investissement de Warren Buffet au Japon. A l’époque je m’étais limité à l’énumération des 5 ‘sōgō shōsha‘ et j’en avais donné les performances boursières depuis l’entrée du Gourou d’Omaha avec un petit graphique.
A l’époque la performance globale était de 30/40%, un aigri avait posté un message expliquant que Warren Buffet avait perdu de sa splendeur, bla-bla. Et bien que cet aigri soit rassuré, depuis en 3 ans la performance était de 170% et à date nous somme en gros en prenant les -25% de ces dernières semaines (c’est la fin du monde) à 200% de performances. Pour un Warren qui a perdu de sa splendeur ce n’est pas si mal.
200% en 4 ans, soit 19% par an de performances ou 15% par an en 5 ans (nous prendrons cette référence pour la suite), sans parler des dividendes qui sont aujourd’hui à 3-4% soit 6-8% de rendement sur capital investit. Il a perdu la main Warren.
Ci-dessous le graph réactualisé.

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Je ne parlerai pas dans ce papier des options, un autre levier utilisé par Warren Buffet, Charles Dereeper a déjà tout expliqué dans la vidéo suivante. A voir et revoir sans limite, 25 minutes d’intelligence, de la haute valeur-ajoutée, du travail de très haute qualité. https://youtu.be/eWJL1yF3UTE?si=4Ib_tXrZHq-M6ddJ
Car Warren Buffet fait du levier, du gros levier, il vend des options, des paquets d’options, des montagnes d’options, des montants inimaginables. Il dope ainsi sa performance en créant de l’alpha supplémentaire.  Et avec le temps qui passe, les intérêts composés sont simplement hallucinants, vous savez, les intérêts composés, la chose la plus puissante au monde, ceux de Jacqueline et Jean-Michel DCA ! (Spéciale dédicace à qui vous savez).

Avec de telles positions sur les 5 ‘sōgō shōsha‘ (on parle aujourd’hui de 8-9% du capital de ces entreprises qui capitalisent des dizaines de milliards de dollars, je vous laisse sommer les capitalisations et en prendre 10% pour évaluer le montant du jeu) je n’ose même pas imaginer le montant et le rendement supplémentaire des ‘covered call’ ou vente de put à ce niveau d’equity ( pour les options c’est la Bourse sans Stress de Mickael, tout est expliqué, à voir et revoir sans limite https://www.youtube.com/@LaBourseSansStress ).

Sérieusement, ça doit en faire des Yens, ça doit faire tourner la tête cette masse de Yens. Plus haut que le mont Fuji la montagne de Yens de ‘tonton’ Warren !
Et voilà le mot est lâché, le Yen, car ici je parle de Yen, que de Yen et cela depuis le début.
Warren et son Yen vont nous rendre fous ! Vous allez avoir mal à la tête, vous n’allez rien y comprendre à Warren au Japon et pourtant c’est sans doute l’opération financière la plus magistrale de tous les temps.

Je m’explique.
Comme vous le savez Warren Buffet a créé sa fortune en pariant sur le croissance long terme des USA, pour cela, il a identifié des sociétés à volatilité ‘réduites’, sous-cotées, avec des croissances long terme (BPA et autres…), non endettées, possédant des avantages concurrentiels, générant des cash flows et gorgées de réserves genre Coca-Cola, MC Donalds, du ‘staples’ au virage de la mondialisation, j’utilise là cette expression comme produit de consommation que tout le monde ‘utilise’ ou comme plus tard avec Apple et son Iphone (nouveau produit de consommation ‘staples’ des années 2010, tout le monde achète son Iphone), des sociétés qui pédalent au niveau du S&P500.

Sur cette croissance intrinsèque il injecte du levier (en se finançant à des taux inférieurs à ceux du Trésor Américain grâce à son avantage compétitif d’être un assureur assit sur des réserves de cash et avec des BFR négatifs car Warren Buffet est à la tête de sociétés d’assurances et de réassurances comme GEICO ou Berkshire Hathaway), il porte ainsi du levier tout au long de ses investissements.

Bien sûr il ne fait pas que cela, il utilise les trous de marchés pour allouer son cash et utiliser sa capacité d’emprunt dans les meilleures conditions (exemple : son entrée dans BoA lors de la crise des sub-primes fût en son temps remarquable. Un mix obligations et actions privilégiées à haut rendement avec possibilités de les convertir en equity avec discount, vous trouverez toute la littérature sur internet) et pour finir il utilise de la vente massive d’options (gains des primes et baisse du prix de revient unitaire de ses actions).

Le tout en laissant le temps travailler pour lui avec les fameux : intérêts composés. Alors pourquoi faire autre chose que ce qui lui a permis de se rapprocher sa société de 1000 milliards de capitalisation et d’une fortune personnelle qui se chiffres à 100 milliards ?

Ci-dessous la courbe de 1984 à 2024 de l’action Berkshire Hathaway que vous connaissez tous. C’est juste pour sourire un peu. Ça fait mal aux yeux tellement c’est extraordinaire.

 

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Essayer d’identifier les motivations du plus grand investisseur de tous les temps est pour moi impossible. J’en suis totalement incapable et je n’essaierai jamais de rentrer dans l’esprit le plus brillant des marchés financiers. Je me limiterai dans ce qui suit à expliquer le mécanisme de son investissement au Japon et le résultat de cette opération. J’en tirerai ma conclusion mais elle n’aura que peu d’importance. Vous vous ferez la vôtre.

Le Japon ? Sa population, son économie, sa démographie, son épargne, sa position extérieure, sa monnaie et sa dette. Vous connaissez tout ça.

Mais parlons plutôt de l’investissement au Japon. Faut-il investir au Japon ? La dette effraie, le vieillissement de la population fait peur, la déflation, les taux négatifs, le souvenir de la crise asiatique et les dévaluations du Yen ne donnent vraiment pas envie. Il n’y a, à priori, rien à faire là-bas. Et c’est ce que les investisseurs internationaux ont fait pendant des décennies. Rien, aucune ligne de portefeuille au Japon.

Mais que fait Warren Buffet au Japon depuis 2020 ? Personne ne le sait. Pourtant depuis quelques mois le terme Japon est de plus en plus employé, le Nikkei revient sur toutes les lèvres.
Thomas Veillet AKA Morningbull dans les ‘outlook’ avec Vincent Ganne et la fameuse tasse avec anse du Nikkei (vous trouverez plusieurs ‘outlook’ sur la page de Youtube de Swissquote en exemple celle de 2024
https://youtu.be/A6mbjNKHUXg?si=XmigAjG6awWT2xcL )

L’institut des Libertés avec le Grand, l’Honorable Charles Gave et toute sa famille parlent aussi du Japon. C’est beau à voir la transmission intergénérationnelle du savoir. Exemple : https://youtu.be/fI1KDhnO57U?si=a8-xB2Mq0mdL4UuX . On y apprend beaucoup de choses : sur madame Watanabe, sur le cash dans les livres de comptes, sur les investissements à l’étranger du Japon, sur l’effet positif d’une dévaluation pour le Japon, sur le billet de banque en Yen, l’obligation zéro coupon, sur la BOJ ou sur la dédollarisation de la zone Asie ( à ce sujet je vous conseille une vidéo de BFM business qui doit avoir plus de 8 ans maintenant un grand moment de TV à l’époque monsieur Charles Gave était invité sur cette chaîne, regardez surtout la tête du plateau quand Charles Gave expliqua le mécanisme de dédollarisation de la zone Asie suite à la crise des sub-primes, c’est à mourir de rire)

Ce sont autant de sujets de grands intérêts. L’avantage avec l’IDL c’est qu’elle respecte l’adage ‘put one's money where one's mouth is’
Dernièrement le portefeuille IDL a été même, bourré (selon l’expression) de Yens, Charles Gave a mis le paquet sur le Yen (
https://youtu.be/sohfOS9A3yo?si=RSYTJzHgHTOGQa5U).
Et là Charles Dereeper (l’autre Charles) va commencer à s’énerver, il ne va pas être content, croyez-moi il ne va pas être content. Il va sortir la PPA, les croissances, les secteurs, la dette, les parités $/¥, le DXY, les masses monétaires (M2..) et là il va dire ‘c’est du grand n’importe quoi cette histoire’.
Pourtant Charles D. se trompe. Et peut-être, que Charles Gave se trompe aussi (je ne connais pas le détail de son opération, risque de change ? Risque de taux ? Vous allez très rapidement comprendre l’intérêt de cette remarque et pourquoi cela est important).

Charles D. devrait savoir pourquoi il se trompe. Lui qui nous a fait l’honneur d’avoir rassembler le plus fameux trio français du boursicoteur individuel sur ce site (je considère les scalpeurs à part car discipline très particulière), je veux bien sûr parler du trio que le monde nous envie, ‘le Bon, la Brute et le Truand’ (qu’ils me pardonnent pour ces mots).
Le Bon c’est Monsieur Renan, il fait de tout, du graph, des news, du carnet, small, mid, large en call ou en short, trading, investissement, le roi du Breakout. Le tout vêtu de magnifiques chemises qu’il est le seul à pourvoir porter, comme il est le seul à maîtriser son art du trading avec le sourire et la convivialité qui vont avec ! MERCI
Il y a aussi la Brute , Monsieur Landreau (pardonne moi Mickael), le monsieur qui démarra de zéro, capable de passer 200 ordres par jour, sans jamais rien lâcher, se remettant tous les jours en question pour s’améliorer, pour performer, le monsieur qui aujourd’hui fait (chiffres de 2023) 72% de performances avec un capital de 100 000 euros, équivalent à une performance de 7.2% pour un  portefeuille de 1 000 000 d’euros ou plus de 5% pour un portefeuille de 1 500 000 euros avec seulement 100 000 euros de capital et sans levier. Simplement Hallucinant ! Remarquable ! Chapeau bas !
Et puis il y a le Truand, je parle et vous l’aurez reconnu de Monsieur Abadie (pardonne moi Loïc), que de chemin parcouru depuis Tropical Bear. Il est le monsieur qui depuis des décennies observe la matrice et en décèle les failles. Là où nous la regardons sans rien y comprendre, lui il l’observe, détecte les zones d’inefficiences ou d’aberrations et en fonction défini des stratégies qu’il exécute sans trembler. C’est forcément contrariant, toujours loin du mainstream alors vous pouvez aisément vous imaginer le calme, la maitrise de soi et la robustesse des analyses qu’il faut pour atteindre ce niveau. Ses performances parlent pour lui, transformer 5 digits en 7 digits en quelques années, juste en voyant ce que nous ne voyons pas et en exécutant sans jamais faillir. La crise 2008, la Pologne, la Grèce, le pari sur l’énergie fossile et j’en passe, simplement bluffant sur un marché des small et mid laminé par les taux bas, époustouflant.
Et dernièrement les small et mid japonaises. Gorgées de réserves, sur des secteurs productifs, en croissance, exportatrices, sans dette, avec des cash flows gargantuesques, valorisées pour certaines moins 0.5 fois leurs résultats. Il a vu le marché le moins cher du monde, l’aberration mondiale et nous, nous n’avons rien vu.
https://youtu.be/7EXEUNs7o_s?si=voc0-EoZnMF2p8Kn

Personne ne l’a vu à l’exception de Warren Buffet. Ils ont vu tous les deux la même chose et c’est là que tout commence. Vous comprendrez aisément que le terrain de jeux de Warren Buffet ne peut pas être le même que celui de Loïc Abadie. Warren Buffet ne peut pas investir sur de la small ou de la mid cap. Seules les big caps sont à la hauteur du capital d’investissement de Warren Buffet.

Alors comme Loïc avec les small et mid caps, Warren a joué les big caps japonaises.
Avec toujours la même stratégie, des sociétés à volatilité ‘réduites’, sous-cotées, avec des croissances long terme (BPA et autres…), non endettées, possédant des avantages concurrentiels, générant des cash flows et gorgées de réserves. Des sociétés dont tout le monde à besoin et qui vendent partout comme nous le répète Charles G. Elles ne font pas parties des ‘antifragiles’ mais elles sont diversifiées, exportatrices, elles créent de la valeur partout et pour tout le monde. En retour, elles captent une part de la création de la richesse à l’étranger et en rapatrient les ‘fruits’ sur le sol national. Nos LVMH, AIR LIQUIDE, SCHNEIDER ou MICHELIN à nous (voir stratégie du portefeuille IDL).

Dès lors l’investissement le plus évident, le plus logique sont les ‘sōgō shōsha‘. Les ‘sōgō shōsha‘ font parties des fers de lances du système économique japonais. Bien que privées, elles sont proches, très proches des intérêts du gouvernement japonais, il y a convergence entre les attentes du Japon et de ces entreprises (conglomérats) tant dans le commerce extérieur, que dans l’emploi local ou le développement industriel et économique du Japon. Elles vendent de tout et sont présentent partout tant nationalement qu’internationalement. C’est le proxy idéal pour une économie exportatrice d’un pays qui s’enrichi quand il dévalue sa monnaie (LOL).

J’en imagine certains à la lecture de ce papier qui se disent : ‘Non mais là Benjamin, tu racontes vraiment n’importe quoi. Le Yen, Benjamin ! Le Yen, Benjamin ! le Yen ça ne vaut rien, arrête tes bêtises, Buffet il s’est fait rincer sur le change, il a perdu 30% de son investissement en 5 ans, regarde le graph Yen/USD, la déflation, c’est à la cave et la dette ! Et la démographie ! le Japon c’est mort ! Le Yen c’est une monnaie de singe. Jouer le Japon, il faut être fou, c’est stupide ! Le carry-trade ! La fin du monde ! le crash mondial ! 15% par an avec -30% sur la monnaie c’est 10% avec le risque de change, le risque sur les taux, la déflation, le Japon, la démographie autant acheter du MSCI world, du S&P500, des GAFAM, du bitcoin, de l’or !!!!!!!!’

Ci-dessous, la parité dollar / Yen, c’est vrai que ça ne donne pas envie.

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Pendant que certains s’époumonent, j’ouvre une canette de Coca-Cola, je souris, comme doit le faire Warren Buffet depuis le début de son aventure au Japon. Et après une gorgée de ce doux breuvage, j’attaque l’explication du plus grand coup financier de tous les temps. Je vais pousser un peu le trait pour que tout le monde comprenne.

Questions / Réponses.
Mais qui vous a parlé d’une quelconque opération de change ? Personne. Warren Buffet n’a fait aucune opération de change.
Vous pensez que Warren Buffet a pris un risque de change ? Il n’en a pris aucun.
Vous pensez que Warren Buffet a pris un risque de taux ? Il n’en a pris aucun.
Et vous pensez, peut-être même, que Warren Buffet a dépensé un quelconque dollar pour acquérir 10% de 5 ‘sōgō shōsha‘ ? Et bien il n’en n’est rien. Warren Buffet n’a rien dépensé même pas un dollar ou un Yen. Rien !
Warren Buffet n’a eu à investir aucun Dollar, aucun Yen pour réaliser le plus grand coup financier du monde, c’est le Japon et madame Watanabe qui lui ont payé.
Je vais assembler les pièces du puzzle pour vous. C’est cadeau.

Vous trouverez en cherchant une grande diversité d’article ou de mention dans les rapports de Berkshire Hathaway à ce sujet. Je vous mets quelques liens à la fin de ce papier (liste non exhaustive allant de 2019 à 2024, couvrant plusieurs sources).
Warren Buffet a simplement vendu des obligations à madame Watanabe pour qu’elle lui apporte le Yen qu’il n’avait pas, pour cela il lui verse une prime de risque pour qu’elle soit heureuse du rendement obtenu par rapport au rendement des obligations du trésor japonais. Et avec ces Yens, Warren Buffet a acheté des actions de 5 ‘sōgō shōsha‘.
Voici quelques chiffres sur le prix du temps versé à madame Watanabe : 0.17% pour du 5 ans, 0.44% pour du 10 ans, 1.1% pour du 30 ans. Le tout en Yen.
Vous ne rêvez pas. Soit en gros 0.5% de coût pour le levier de Warren Buffet. Le tout placé à 15% dans les 5 ‘sōgō shōsha‘ soit 14.5% de rendement ‘net’.  
En suivant, comme source un extrait d’un article de 2019, l’année avant son investissement. (Lien dans la liste des articles) :
‘The deal, led by Bank of America Merrill Lynch, Goldman Sachs, JP Morgan, and Mizuho, consisted of a ¥108.5bn 0.17% five-year note, ¥61bn 0.27% seven-year, ¥146.5bn 0.44% 10-year, ¥19bn 0.787% 15-year, ¥59bn 0.965% 20-year, and ¥36bn 1.108% 30-year. Berkshire raised over ¥100bn at tenors beyond 10 years.’

Warren Buffet a emprunté en 2019 pour 430 milliards de Yens et suivant le rendement de chaque tranche, il paie au global 2.11 milliards de Yens d’intérêt par an, soit 0.49% d’intérêts.
Vous ne rêvez pas, Warren Buffet a financé son aventure japonaise à 0.5% sans aucun apport, sans aucun dollar employé. 100% de levier à 0,5% de loyer de l’argent.

Calculons maintenant le rendement de l’opération à date pour les actions achetées en 2020 :
15% performances sur les actions + 8% de dividendes + 3 % d’options (hypothèse) – 0.5% de coût = 25.5 % de rendement annuel.

Question : ça fait combien en intérêts composés sur 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ? Non, je rigole. Je vous laisse faire le calcul.
A noter, que même s’il doit rembourser le nominal à madame Watanabe, il pourra faire rouler la dette. A 0.5% on fait rouler en souriant. Voilà la mécanique du plus grand coup financier du monde.

D’une main Warren Buffet est devenu le ‘Trésor’ bis du Japon en vendant de la dette et de l’autre il est devenu banquier central bis du Japon en gérant la masse monétaire qu’il met en circulation (investi) dans les 5 ‘sōgō shōsha‘. Il émet autant d’obligation en Yen qu’il souhaite acquérir de capital. Et tout le Japon travaille pour lui.
Très chers lecteurs : Warren Buffet bat monnaie !
En retour, il capte une partie de la richesse crée par ces 5 ‘sōgō shōsha‘ et en possède au niveau du capital détenu tous les actifs nationaux ou internationaux. Elle n’est pas belle la vie, à 25% par an ?

Regardons maintenant ce qu’il peut se passer.

1/ Il ne passe rien : Warren Buffet continue à émettre de la dette en Yen pour acheter des actions comme il le fait depuis 2020.

2/ Les taux de la BOJ baissent : Warren Buffet continue tranquillement à monter au capital de ces 5 ‘sōgō shōsha‘ en émettant de la dette à un rendement toujours moins élevé. Pour les dettes déjà émises, les prix des obligations montent et le rendement baisse. Elles seront remboursées à échéance au nominal.
Madame Watanabe voit la valeur de ses obligations monter, elle est heureuse, sont rendement baisse mais son patrimoine s’accroit. Elle peut revendre ses obligations et Warren Buffet peut les racheter en émettant de nouvelles à taux toujours plus bas. Il perd sur la valeur faciale de l’obligation (il racheté plus cher) mais gagne sur l’intérêt qu’il paie en émettant de nouvelles obligations. Au final c’est opération ‘blanche’ (entre guillemets, en fonction du temps qui passe.)
Pendant ce temps, les 5 ‘sōgō shōsha‘ continuent de travailler et à investir à l’étranger, financées par des taux toujours plus bas, avec toujours plus actifs à l’étranger et toujours de la croissance et des revenus.

3/ Les taux de la BOJ montent : nous venons d’assister à ce cas de figure. Cela se passe comme suit.
Un monsieur vient face caméra, il nous explique que la BOJ monte ses taux (là on sort chips, coca et lunette 3D et on attend que le spectacle commence) et comme par magie quelques jours plus tard le même monsieur vient s’excuser au bord des larmes auprès du peuple japonais et du Trésor japonais pour cette bêtise en promettant de ne plus recommencer. Et là comme prévu, on rigole, on se marre.
Car par cette décision, madame Watanabe a vu son patrimoine fondre, le Trésor japonais ne peut plus financer sa dette sans euthanasier toutes les mesdames Watanabe du Japon, il ne peut plus payer les fonctionnaires et le secteur public. Et là c’est Game Over. (Se référer à toutes les interventions d’Olivier Delamarche au sujet du Japon pour diversifier les sources)Pour Warren Buffet, il attend que les taux directeurs rebaissent, sereinement. Son loyer de l’argent global peut monter mais pas à plus de 1% ou 2% en fonction des durations et encore je pousse volontairement le trait même avec la surprime payée à madame Watanabe. La valeur des obligations émises baisse, il peut les racheter à madame Watanabe qui a maintenant beaucoup plus d’impôts et de taxes à payer (et peut-être beaucoup moins de retraite ou d’aides publiques à disposition qu’auparavant) le tout à prix cassé. Il peut par-dessus émettre de nouvelles obligations à rendement plus élevé mais largement compensées au global le rachat à prix cassé des obligations de madame Watanabe. En rappel voire la corrélation inverse de la valeur du 10 ans américain (-30%) lors de la remontée des taux directeurs de FED dernièrement.
Il restera en gros un coût de financement à 0.5%. On peut prendre 0.75% si l’on veut.
Dans tous les cas, prendre un coût de financement inférieur à 1% est totalement acceptable et très conservatif.

Pour illustrer l’évolution du Yen contre toutes monnaies, je prendrai uniquement la paire USD/Yen, pour faire simple. L’USD étant la monnaie de Warren Buffet c’est elle qui nous intéresse dans son investissement au Japon.

4/ La parité USD/Yen monte, le Yen baisse : les 5 ‘sōgō shōsha‘ gagnent en compétitivité, la valeur des actifs détenus à l’étranger montent, les revenus réalisés en zone dollar explosent en Yen et s’accumulent dans les livres de comptes. Le risque de change est porté par les 5 ‘sōgō shōsha‘ pas par Warren Buffet. La gestion des flux monétaires dans la production et la facturation des biens et services qu’elles produisent et vendent partout dans le monde fait partie de leur métier et de leur fonction en tant que proxy dans l’investissement de Warren Buffet au Japon.
Ce sont les 5 ‘sōgō shōsha‘ qui gèrent pour lui les risques de change ou de monnaie.
Madame Watanabe voit sa PPA en dollar fondre, le coût horaire de son travail baisse, elle paie plus cher ses importations d’énergie, inflation importée, le Trésor émet toujours plus de dette pour compenser. Cela ne concerne en rien Warren Buffet. L’épargne de madame Watanabe est toujours disponible, même moins importante en équivalent dollar, mais un Yen reste un Yen pour acheter les obligations en Yen de Warren Buffet.

5/ La parité USD/Yen baisse, le Yen monte (vu dernièrement) : les 5 ‘sōgō shōsha‘ perdent en compétitivité, madame Watanabe est moins compétitive, l’énergie coute moins cher mais l’économie du Japon chute, madame Watanabe a du mal à épargner car au chômage. Elle ne peut plus acheter des obligations à Warren Buffet. Le Trésor Japonais n’est vraiment pas content, c’est la panique, toute la population japonaise doit payer le prix et ce sera une mauvaise nouvelle pour le Japon mais pas pour Warren Buffet.
Car si cela venait à arriver, pour Warren Buffet la valeur de ses actions et des actifs des 5 ‘sōgō shōsha‘ et leurs réserves de cash exploseront en équivalent USD.
Cela n’arrivera pas mais pour la compréhension de la chose. Imaginons, le Yen va à la parité contre USD alors Warren Buffet aura transformé du Yen sous-évalué en USD sans sortir de son bureau. C’est madame Watanabe qui en paiera le prix pas lui. Il ne prend aucun risque en la matière.
A ce moment-là, Warren Buffet pourra vendre ses montagnes de Yen au prix du Dollar US entre deux canettes de Coca-Cola.

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que Warren Buffet, et ce quelle que soit la suite de l’histoire, ne porte aucun risque dans ce qui sera peut-être le plus grand coup financier de tous les temps. Il n’a fait aucune opération de change, aucune dépense, immobilisé aucun capital, il n’a rien à couvrir. Il a emprunté en Yen et a placé en Yen, pour lui tout s’annule. Ce sont tour à tour, le Trésor Japonais, madame Watanabe et les 5 ‘sōgō shōsha‘ qui portent pour lui tous les risques de son aventure au Japon.

Le coup de génie, c’est qu’il y a, en la matière, convergence d’intérêts entre toutes les parties au profit d’une seule personne : Warren Buffet.
Et cela peut continuer, continuer, continuer, jusqu’à 100% de capital des 5 ‘sōgō shōsha‘ ou de celles qu’il n’a pas encore acheté.
Dans tous les cas, il reste le maître du jeu, c’est lui qui décide ce qu’il fait, continuer à investir, porter ou vendre ses positions.
Et quoi qu’il se passe, Warren Buffet ne peut pas perdre. Il ne peut pas perdre.

Très chers lecteurs, en conclusion, Warren Buffet vient d’acquérir la troisième ou quatrième puissance économique mondiale, 100% en levier avec un coût de l’argent de 0.5 % par an, en ne portant aucun risque. Voilà ce que fait Warren Buffet au Japon.
Et le résultat de cette aventure est une montagne de capital au rendement supérieur à 20% par an sans sortir de son bureau, sans débourser un seul dollar, entre deux canettes de Coca-Cola avec le sourire.
Vous pouvez diviser le niveau de rendement par deux ou trois cela ne changera rien à cette histoire.
Capital employé : aucun. Risque de change : aucun. Risque de taux : aucun. Volatilité : basse (celle de 5 big caps japonaises). Risque pays : c’est le pays de l’harmonie, de la stabilité et la troisième ou quatrième économie mondiale, qui travaille pour lui et porte son risque.  

Soyez heureux car nous avons eu la chance d’assister à tout cela. Dans dix, vingt ou trente ans, dans toutes les universités ou écoles du monde, chaque cours d’économie digne de ce nom racontera cette histoire. Celle de Warren Buffet au Japon, le plus grand coup financier de l’histoire.
Les pièces du puzzle nous les avions toutes devant les yeux, tout était public, partagé, en libre accès, certains d’entre vous avaient même touché du doigt le pourquoi et le comment était connu de tous.

Contrairement au petit professeur d’économie subventionné niveaux bac-7 qui se prend pour un économiste qu’il n’est pas et qui raconte n’importe quoi (nous en voyons beaucoup de ce type à la télévision), Warren Buffet sait comme nous le savons qu’au niveau de la famille Japon la croissance est à zéro. Mais il ne mélange pas toutes composantes de la famille comme certains le font, il sait que dans la famille, une première partie crée de la richesse, beaucoup de richesse, une seconde travaille beaucoup, épargne et qu’une troisième dépense sans compter, ne pouvant payer ses déficits qu’avec des taux directeurs bas pour ne pas tuer les deux premières parties. La famille étant liée à la vie à la mort, par le bien commun, la somme est peut-être nulle mais la famille est hétérogène.

Warren Buffet a simplement ramené tout le monde à son niveau marginal de productivité, il y a vu et mesuré un énorme écart entre les diverses composantes de la famille, une anomalie historique, il en a conclu que c’était une opportunité unique et a décidé de l’exploiter.
Ensuite, il a exécuté, simplement, calmement en vendant au niveau marginal de productivité des uns pour acheter au niveau marginal de productivité des autres, c’est tout.
Warren Buffet a vendu de la dette à la rentabilité des uns pour en placer le montant à la rentabilité des autres. Il a fait un spread de taux basé sur le différentiel de niveau marginal de productivité (rentabilité) de la population d’un pays. Warren Buffet a ‘screener’ tous les pays du monde sur deux critères, la productivité marginale du public et du privé, a identifié le Japon comme point ‘aberrant’ et a pris position suivant sa stratégie d’investissement qu’il emploie depuis des décennies. Vu l’évolution du Nikkei ces dernières années d’autres ont dû faire de même, le suivre.

Et voilà, tout le monde est content, le monde peut s’écrouler, à la fin, le dernier joueur vivant sera Warren Buffet.
Et si Dieu existe, il s’appelle Warren.

Benjamin.

https://www.ifre.com/story/2134737/us-bond-house-rys2jq9kqm
https://brk-b.com/berkshire-hathaway-japanese-adventure-yen-bond-strategy-2023.html
https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1067983/000119312523091454/d380137d424b5.htm
https://asia.nikkei.com/Business/Markets/Bonds/Warren-Buffett-s-Berkshire-plans-815m-in-new-yen-bonds
https://news.futunn.com/en/post/41046316/buffett-is-the-only-buyer-left-in-the-yen?level=2&data_ticket=1723130491670471
https://edition.cnn.com/2023/11/01/investing/munger-interview-buffett-japan-investment-intl-hnk/index.html
https://www.japantimes.co.jp/business/2024/04/18/companies/warren-buffett-yen-deal/

 

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Très chers lecteurs,

Il est l’heure de rassembler toutes les pièces du puzzle et d’expliquer le plus grand coup financier de l’histoire.

En ces temps de fin du monde, de VIX à 60, de course à la définition du carry-trade (bla-bla…) ou autre projection de bitcoin à 5000 (‘Big Up’ à qui vous savez et STP ne change jamais !) je vous propose, de sortir du bruit ambiant en portant à votre connaissance à travers un papier le coup de maître de Warren Buffet au Japon. Vous ne lirez cela nulle part ailleurs. Soyez-en heureux !

Pour ne pas se noyer dans une série de chiffres, je ne vais pas me lancer dans une analyse financière de ces entreprises (je vous laisse rentrer dans le détail des comptes), je me limiterai à comprendre et partager le mécanisme derrière l’aventure de Warren au Japon.

Ce papier démontrera simplement que nous avions tout devant les yeux, que tout était public et accessible à tous. Il sera l’occasion pour moi de remercier tous ceux qui donnent de leurs temps et de leurs savoir à ceux qui veulent bien les écouter, apprendre d’eux et comprendre.

Je citerai dans ce papier bon nombre de personnes auxquelles je présente par avance mes excuses pour l’utilisation de leurs noms et l’emploi du vocabulaire associé. Si cela venait à les gêner j’effacerais leurs noms sans aucun problème. Il n’y a là aucune volonté de nuire ou d’incommoder, n’y voir qu’une maladresse de ma part. Qu’ils me pardonnent.

Pour être plus précis sur le contenu de ce papier, en voici la conclusion : ‘Et si Dieu existe, il s’appelle Warren’. Je vous laisse vous en faire l’idée par vous-même.

Lors d’un précédent papier j’avais fait état de ma curiosité au sujet de l’investissement de Warren Buffet au Japon. A l’époque je m’étais limité à l’énumération des 5 ‘sōgō shōsha‘ et j’en avais donné les performances boursières depuis l’entrée du Gourou d’Omaha avec un petit graphique.

A l’époque la performance globale était de 30/40%, un aigri avait posté un message expliquant que Warren Buffet avait perdu de sa splendeur, bla-bla. Et bien que cet aigri soit rassuré, depuis en 3 ans la performance était de 170% et à date nous somme en gros en prenant les -25% de ces dernières semaines (c’est la fin du monde) à 200% de performances. Pour un Warren qui a perdu de sa splendeur ce n’est pas si mal.

200% en 4 ans, soit 19% par an de performances ou 15% par an en 5 ans (nous prendrons cette référence pour la suite), sans parler des dividendes qui sont aujourd’hui à 3-4% soit 6-8% de rendement sur capital investit. Il a perdu la main Warren.

Ci-dessous le graph réactualisé.

 

 

 

Je ne parlerai pas dans ce papier des options, un autre levier utilisé par Warren Buffet, Charles Dereeper a déjà tout expliqué dans la vidéo suivante. A voir et revoir sans limite, 25 minutes d’intelligence, de la haute valeur-ajoutée, du travail de très haute qualité. https://youtu.be/eWJL1yF3UTE?si=4Ib_tXrZHq-M6ddJ

Car Warren Buffet fait du levier, du gros levier, il vend des options, des paquets d’options, des montagnes d’options, des montants inimaginables. Il dope ainsi sa performance en créant de l’alpha supplémentaire.  Et avec le temps qui passe, les intérêts composés sont simplement hallucinants, vous savez, les intérêts composés, la chose la plus puissante au monde, ceux de Jacqueline et Jean-Michel DCA ! (Spéciale dédicace à qui vous savez).

Avec de telles positions sur les 5 ‘sōgō shōsha‘ (on parle aujourd’hui de 8-9% du capital de ces entreprises qui capitalisent des dizaines de milliards de dollars, je vous laisse sommer les capitalisations et en prendre 10% pour évaluer le montant du jeu) je n’ose même pas imaginer le montant et le rendement supplémentaire des ‘covered call’ ou vente de put à ce niveau d’equity ( pour les options c’est la Bourse sans Stress de Mickael, tout est expliqué, à voir et revoir sans limite https://www.youtube.com/@LaBourseSansStress ).

Sérieusement, ça doit en faire des Yens, ça doit faire tourner la tête cette masse de Yens. Plus haut que le mont Fuji la montagne de Yens de ‘tonton’ Warren !

Et voilà le mot est lâché, le Yen, car ici je parle de Yen, que de Yen et cela depuis le début.

Warren et son Yen vont nous rendre fous ! Vous allez avoir mal à la tête, vous n’allez rien y comprendre à Warren au Japon et pourtant c’est sans doute l’opération financière la plus magistrale de tous les temps.

Je m’explique.

Comme vous le savez Warren Buffet a créé sa fortune en pariant sur le croissance long terme des USA, pour cela, il a identifié des sociétés à volatilité ‘réduites’, sous-cotées, avec des croissances long terme (BPA et autres…), non endettées, possédant des avantages concurrentiels, générant des cash flows et gorgées de réserves genre Coca-Cola, MC Donalds, du ‘staples’ au virage de la mondialisation, j’utilise là cette expression comme produit de consommation que tout le monde ‘utilise’ ou comme plus tard avec Apple et son Iphone (nouveau produit de consommation ‘staples’ des années 2010, tout le monde achète son Iphone), des sociétés qui pédalent au niveau du S&P500.

Sur cette croissance intrinsèque il injecte du levier (en se finançant à des taux inférieurs à ceux du Trésor Américain grâce à son avantage compétitif d’être un assureur assit sur des réserves de cash et avec des BFR négatifs car Warren Buffet est à la tête de sociétés d’assurances et de réassurances comme GEICO ou Berkshire Hathaway), il porte ainsi du levier tout au long de ses investissement.

Bien sûr il ne fait pas que cela, il utilise les trous de marchés pour allouer son cash et utiliser sa capacité d’emprunt dans les meilleures conditions (exemple : son entrée dans BoA lors de la crise des sub-primes fût en son temps remarquable. Un mix obligations et actions privilégiées à haut rendement avec possibilités de les convertir en equity avec discount, vous trouverez toute la littérature sur internet) et pour finir il utilise de la vente massive d’options (gains des primes et baisse du prix de revient unitaire de ses actions).

Le tout en laissant le temps travailler pour lui avec les fameux : intérêts composés. Alors pourquoi faire autre chose que ce qui lui a permis de se rapprocher sa société de 1000 milliards de capitalisation et d’une fortune personnelle qui se chiffres à 100 milliards ?

Ci-dessous la courbe de 1984 à 2024 de l’action Berkshire Hathaway que vous connaissez tous. C’est juste pour sourire un peu. Ça fait mal aux yeux tellement c’est extraordinaire.

 

 

Essayer d’identifier les motivations du plus grand investisseur de tous les temps est pour moi impossible. J’en suis totalement incapable et je n’essaierai jamais de rentrer dans l’esprit le plus brillant des marchés financiers. Je me limiterai dans ce qui suit à expliquer le mécanisme de son investissement au Japon et le résultat de cette opération. J’en tirerai ma conclusion mais elle n’aura que peu d’importance. Vous vous ferez la vôtre.

 

Le Japon ? Sa population, son économie, sa démographie, son épargne, sa position extérieure, sa monnaie et sa dette. Vous connaissez tout ça.

Mais parlons plutôt de l’investissement au Japon. Faut-il investir au Japon ? La dette effraie, le vieillissement de la population fait peur, la déflation, les taux négatifs, le souvenir de la crise asiatique et les dévaluations du Yen ne donnent vraiment pas envie. Il n’y a, à priori, rien à faire là-bas. Et c’est ce que les investisseurs internationaux ont fait pendant des décennies. Rien, aucune ligne de portefeuille au Japon.

Mais que fait Warren Buffet au Japon depuis 2020 ? Personne ne le sait. Pourtant depuis quelques mois le terme Japon est de plus en plus employé, le Nikkei revient sur toutes les lèvres.

Thomas Veillet AKA Morningbull dans les ‘outlook’ avec Vincent Ganne et la fameuse tasse avec anse du Nikkei (vous trouverez plusieurs ‘outlook’ sur la page de Youtube de Swissquote en exemple celle de 2024 https://youtu.be/A6mbjNKHUXg?si=XmigAjG6awWT2xcL  )

 

L’institut des Libertés avec le Grand, l’Honorable Charles Gave et toute sa famille parlent aussi du Japon. C’est beau à voir la transmission intergénérationnelle du savoir. Exemple : https://youtu.be/fI1KDhnO57U?si=a8-xB2Mq0mdL4UuX . On y apprend beaucoup de choses : sur madame Watanabe, sur le cash dans les livres de comptes, sur les investissements à l’étranger du Japon, sur l’effet positif d’une dévaluation pour le Japon, sur le billet de banque en Yen, l’obligation zéro coupon, sur la BOJ ou sur la dédollarisation de la zone Asie ( à ce sujet je vous conseille une vidéo de BFM business qui doit avoir plus de 8 ans maintenant un grand moment de TV à l’époque monsieur Charles Gave était invité sur cette chaîne, regardez surtout la tête du plateau quand Charles Gave expliqua le mécanisme de dédollarisation de la zone Asie suite à la crise des sub-primes, c’est à mourir de rire)

Ce sont autant de sujets de grands intérêts. L’avantage avec l’IDL c’est qu’elle respecte l’adage ‘put one's money where one's mouth is’

Dernièrement le portefeuille IDL a été même, bourré (selon l’expression) de Yens, Charles Gave a mis le paquet sur le Yen (https://youtu.be/sohfOS9A3yo?si=RSYTJzHgHTOGQa5U).

Et là Charles Dereeper (l’autre Charles) va commencer à s’énerver, il ne va pas être content, croyez-moi il ne va pas être content. Il va sortir la PPA, les croissances, les secteurs, la dette, les parités $/¥, le DXY, les masses monétaires (M2..) et là il va dire ‘c’est du grand n’importe quoi cette histoire’.

Pourtant Charles D. se trompe. Et peut-être, que Charles Gave se trompe aussi (je ne connais pas le détail de son opération, risque de change ? Risque de taux ? Vous allez très rapidement comprendre l’intérêt de cette remarque et pourquoi cela est important).

 

Charles D. devrait savoir pourquoi il se trompe. Lui qui nous a fait l’honneur d’avoir rassembler le plus fameux trio français du boursicoteur individuel sur ce site (je considère les scalpeurs à part car discipline très particulière), je veux bien sûr parler du trio que le monde nous envie, ‘le Bon, la Brute et le Truand’ (qu’ils me pardonnent pour ces mots).

Le Bon c’est Monsieur Renan, il fait de tout, du graph, des news, du carnet, small, mid, large en call ou en short, trading, investissement, le roi du Breakout. Le tout vêtu de magnifiques chemises qu’il est le seul à pourvoir porter, comme il est le seul à maîtriser son art du trading avec le sourire et la convivialité qui vont avec ! MERCI !

Il y a aussi la Brute , Monsieur Landreau (pardonne moi Mickael), le monsieur qui démarra de zéro, capable de passer 200 ordres par jour, sans jamais rien lâcher, se remettant tous les jours en question pour s’améliorer, pour performer, le monsieur qui aujourd’hui fait (chiffres de 2023) 72% de performances avec un capital de 100 000 euros, équivalent à une performance de 7.2% pour un  portefeuille de 1 000 000 d’euros ou plus de 5% pour un portefeuille de 1 500 000 euros avec seulement 100 000 euros de capital et sans levier. Simplement Hallucinant ! Remarquable ! Chapeau bas !

 

Et puis il y a le Truand, je parle et vous l’aurez reconnu de Monsieur Abadie (pardonne moi Loïc), que de chemin parcouru depuis Tropical Bear. Il est le monsieur qui depuis des décennies observe la matrice et en décèle les failles. Là où nous la regardons sans rien y comprendre, lui il l’observe, détecte les zones d’inefficiences ou d’aberrations et en fonction défini des stratégies qu’il exécute sans trembler. C’est forcément contrariant, toujours loin du mainstream alors vous pouvez aisément vous imaginer le calme, la maitrise de soi et la robustesse des analyses qu’il faut pour atteindre ce niveau. Ses performances parlent pour lui, transformer 5 digits en 7 digits en quelques années, juste en voyant ce que nous ne voyons pas et en exécutant sans jamais faillir. La crise 2008, la Pologne, la Grèce, le pari sur l’énergie fossile et j’en passe, simplement bluffant sur un marché des small et mid laminé par les taux bas, époustouflant.

Et dernièrement les small et mid japonaises. Gorgées de réserves, sur des secteurs productifs, en croissance, exportatrices, sans dette, avec des cash flows gargantuesques, valorisées pour certaines moins 0.5 fois leurs résultats. Il a vu le marché le moins cher du monde, l’aberration mondiale et nous, nous n’avons rien vu. https://youtu.be/7EXEUNs7o_s?si=voc0-EoZnMF2p8Kn

 

Personne ne l’a vu à l’exception de Warren Buffet. Ils ont vu tous les deux la même chose et c’est là que tout commence. Vous comprendrez aisément que le terrain de jeux de Warren Buffet ne peut pas être le même que celui de Loïc Abadie. Warren ne peut pas investir sur de la small ou de la mid cap. Seules les big caps sont à la hauteur du capital d’investissement de Warren Buffet.

 

Alors comme Loïc avec les small et mid caps, Warren a joué les big caps japonaises.

Avec toujours la même stratégie, des sociétés à volatilité ‘réduites’, sous-cotées, avec des croissances long terme (BPA et autres…), non endettées, possédant des avantages concurrentiels, générant des cash flows et gorgées de réserves. Des sociétés dont tout le monde à besoin et qui vendent partout comme nous le répète Charles G. Elles ne font pas parties des ‘antifragiles’ mais elles sont diversifiées, exportatrices, elles créent de la valeur partout et pour tout le monde. En retour, elles captent une part de la création de la richesse à l’étranger et en rapatrient les ‘fruits’ sur le sol national. Nos LVMH, AIR LIQUIDE, SCHNEIDER ou MICHELIN à nous (voir stratégie du portefeuille IDL).

Dès lors l’investissement le plus évident, le plus logique sont les ‘sōgō shōsha‘. Les ‘sōgō shōsha‘ vont parties des fers de lances du système économique japonais. Bien que privées, elles sont proches, très proches des intérêts du gouvernement japonais, il y a convergence entre les attentes du Japon et de ces entreprises (conglomérats) tant dans le commerce extérieur, que dans l’emploi local ou le développement industriel et économique du Japon. Elles vendent de tout et sont présentent partout tant nationalement qu’internationalement. C’est le proxy idéal pour une économie exportatrice d’un pays qui s’enrichi quand il dévalue sa monnaie (LOL).

J’en imagine certains à la lecture de ce papier qui se disent : ‘Non mais là Benjamin, tu racontes vraiment n’importe quoi. Le Yen, Benjamin ! Le Yen, Benjamin ! le Yen ça ne vaut rien, arrête tes bêtises, Buffet il s’est fait rincer sur le change, il a perdu 30% de son investissement en 5 ans, regarde le graph Yen/USD, la déflation, c’est à la cave et la dette ! Et la démographie ! le Japon c’est mort ! Le Yen c’est une monnaie de singe. Jouer le Japon, il faut être fou, c’est stupide ! Le carry-trade ! La fin du monde ! le crash mondial ! 15% par an avec -30% sur la monnaie c’est 10% avec le risque de change, le risque sur les taux, la déflation, le Japon, la démographie autant acheter du MSCI world, du S&P500, des GAFAM, du bitcoin, de l’or !!!!!!!!’

Ci-dessous, la parité dollar / Yen, c’est vrai que ça ne donne pas envie.

 

Pendant que certains s’époumonent, j’ouvre une canette de Coca-Cola, je sourie, comme doit le faire Warren Buffet depuis le début de son aventure au Japon. Et après une gorgée de ce doux breuvage, j’attaque l’explication du plus grand coup financier de tous les temps. Je vais pousser un peu le trait pour que tout le monde comprenne.

Questions / Réponses.

Mais qui vous a parlé d’une quelconque opération de change ? Personne. Warren Buffet n’a fait aucune opération de change.

Vous pensez que Warren Buffet a pris un risque de change ? Il n’en a pris aucun.

Vous pensez que Warren Buffet a pris un risque de taux ? Il n’en a pris aucun.

Et vous pensez, peut-être même, que Warren Buffet a dépensé un quelconque dollar pour acquérir 10% de 5 ‘sōgō shōsha‘ ? Et bien il n’en n’est rien. Warren Buffet n’a rien dépensé même pas un dollar ou un Yen. Rien !

Warren Buffet n’a eu à investir aucun Dollar, aucun Yen pour réaliser le plus grand coup financier du monde, c’est le Japon et madame Watanabe qui lui ont payé.

Je vais assembler les pièces du puzzle pour vous. C’est cadeau.

Vous trouverez en cherchant une grande diversité d’article ou de mention dans les rapports de Berkshire Hathaway à ce sujet. Je vous mets quelques liens à la fin de ce papier (liste non exhaustive allant de 2019 à 2024, couvrant plusieurs sources).

Warren Buffet a simplement vendu des obligations à madame Watanabe pour qu’elle lui apporte le Yen qu’il n’avait pas, pour cela il lui verse une prime de risque pour qu’elle soit heureuse du rendement obtenu par rapport au rendement des obligations du trésor japonais. Et avec ces Yens, Warren Buffet a acheté des actions de 5 ‘sōgō shōsha‘.

Voici quelques chiffres sur le prix du temps versé à madame Watanabe : 0.17% pour du 5 ans, 0.44% pour du 10 ans, 1.1% pour du 30 ans. Le tout en Yen.

Vous ne rêvez pas. Soit en gros 0.5% de coût pour le levier de Warren Buffet. Le tout placé à 15% dans les 5 ‘sōgō shōsha‘ soit 14.5% de rendement ‘net’.   

En suivant, comme source un extrait d’un article de 2019, l’année avant son investissement. (Lien dans la liste des articles) :

‘The deal, led by Bank of America Merrill Lynch, Goldman Sachs, JP Morgan, and Mizuho, consisted of a ¥108.5bn 0.17% five-year note, ¥61bn 0.27% seven-year, ¥146.5bn 0.44% 10-year, ¥19bn 0.787% 15-year, ¥59bn 0.965% 20-year, and ¥36bn 1.108% 30-year. Berkshire raised over ¥100bn at tenors beyond 10 years.’

Warren Buffet a emprunté en 2019 pour 430 milliards de Yens et suivant le rendement de chaque tranche, il paie au global 2.11 milliards de Yens d’intérêt par an, soit 0.49% d’intérêts.

Vous ne rêvez pas, Warren Buffet a financé son aventure japonaise à 0.5% sans aucun apport, sans aucun dollar employé. 100% de levier à 0,5% de loyer de l’argent.

Calculons maintenant le rendement de l’opération à date pour les actions achetées en 2020 :

15% rendement sur les actions + 8% de dividendes + 3 % d’options (hypothèse) – 0.5% de coût = 25.5 % de rendement annuel.

Question : ça fait combien en intérêts composés sur 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ? Non, je rigole. Je vous laisse faire le calcul.

A noter, que même s’il doit rembourser le nominal à madame Watanabe, il pourra faire rouler la dette. A 0.5% on fait rouler en souriant. Voilà la mécanique du plus grand coup financier du monde.

D’une main Warren Buffet est devenu le ‘Trésor’ bis du Japon en vendant de la dette et de l’autre il est devenu banquier central bis du Japon en gérant la masse monétaire qu’il met en circulation (investi) dans les 5 ‘sōgō shōsha‘. Il émet autant d’obligation en Yen qu’il souhaite acquérir de capital. Et tout le Japon travaille pour lui.

Très chers lecteurs : Warren Buffet bat monnaie !

En retour, il capte une partie de la richesse crée par ces 5 ‘sōgō shōsha‘ et en possède au niveau du capital détenu tous les actifs nationaux ou internationaux. Elle n’est pas belle la vie, à 25% par an ?

Regardons maintenant ce qu’il peut se passer.

1/ Il ne passe rien : Warren Buffet continue à émettre de la dette en Yen pour acheter des actions comme il le fait depuis 2020.

2/ Les taux de la BOJ baissent : Warren Buffet continue tranquillement à monter au capital de ces 5 ‘sōgō shōsha‘ en émettant de la dette à un rendement toujours moins élevé. Pour les dettes déjà émises, les prix des obligations montent et le rendement baisse. Elles seront remboursées à échéance au nominal.

Madame Watanabe voit la valeur de ses obligations monter, elle est heureuse, sont rendement baisse mais son patrimoine s’accroit. Elle peut revendre ses obligations et Warren Buffet peut les racheter en émettant de nouvelles à taux toujours plus bas. Il perd sur la valeur faciale de l’obligation (il racheté plus cher) mais gagne sur l’intérêt qu’il paie en émettant de nouvelles obligations. Au final c’est opération ‘blanche’ (entre guillemets, en fonction du temps qui passe.)

Pendant ce temps, les 5 ‘sōgō shōsha‘ continuent de travailler et à investir à l’étranger, financées par des taux toujours plus bas, avec toujours plus actifs à l’étranger et toujours de la croissance et des revenus.

 

3/ Les taux de la BOJ montent : nous venons d’assister à ce cas de figure. Cela se passe comme suit.

Un monsieur vient face caméra, il nous explique que la BOJ monte ses taux (là on sort chips, coca et lunette 3D et on attend que le spectacle commence) et comme par magie quelques jours plus tard le même monsieur vient s’excuser au bord des larmes auprès du peuple japonais et du Trésor japonais pour cette bêtise en promettant de ne plus recommencer. Et là comme prévu, on rigole, on se marre.

Car par cette décision, madame Watanabe a vu son patrimoine fondre, le Trésor japonais ne peut plus financer sa dette sans euthanasier toutes les mesdames Watanabe du Japon, il ne peut plus payer les fonctionnaires et le secteur public. Et là c’est Game Over. (Se référer à toutes les interventions d’Olivier Delamarche au sujet du Japon pour diversifier les sources)

Pour Warren Buffet, il attend que les taux directeurs rebaissent, sereinement. Son loyer de l’argent global peut monter mais pas à plus de 1% ou 2% en fonction des durations et encore je pousse volontairement le trait même avec la surprime payée à madame Watanabe. La valeur des obligations émises baisse, il peut les racheter à madame Watanabe qui a maintenant beaucoup plus d’impôts et de taxes à payer (et peut-être beaucoup moins de retraite ou d’aides publiques à disposition qu’auparavant) le tout à prix cassé. Il peut par-dessus émettre de nouvelles obligations à rendement plus élevé mais largement compensées au global le rachat à prix cassé des obligations de madame Watanabe. En rappel voire la corrélation inverse de la valeur du 10 ans américain (-30%) lors de la remontée des taux directeurs de FED dernièrement.

Il restera en gros un coût de financement à 0.5%. On peut prendre 0.75% si l’on veut.

Dans tous les cas, prendre un coût de financement inférieur à 1% est totalement acceptable et très conservatif.

 

 

Pour illustrer l’évolution du Yen contre toutes monnaies, je prendrai uniquement la paire USD/Yen, pour faire simple. L’USD étant la monnaie de Warren Buffet c’est elle qui nous intéresse dans son investissement au Japon.

4/ La parité USD/Yen monte, le Yen baisse : les 5 ‘sōgō shōsha‘ gagnent en compétitivité, la valeur des actifs détenus à l’étranger montent, les revenus réalisés en zone dollar explosent en Yen et s’accumulent dans les livres de comptes. Le risque de change est porté par les 5 ‘sōgō shōsha‘ pas par Warren Buffet. La gestion des flux monétaires dans la production et la facturation des biens et services qu’elles produisent et vendent partout dans le monde fait partie de leur métier et de leur fonction en tant que proxy dans l’investissement de Warren Buffet au Japon.

Ce sont les 5 ‘sōgō shōsha‘ qui gèrent pour lui les risques de change ou de monnaie.

Madame Watanabe voit sa PPA en dollar fondre, le coût horaire de son travail baisse, elle paie plus cher ses importations d’énergie, inflation importée, le Trésor émet toujours plus de dette pour compenser. Cela ne concerne en rien Warren Buffet. L’épargne de madame Watanabe est toujours disponible, même moins importante en équivalent dollar, mais un Yen reste un Yen pour acheter les obligations en Yen de Warren Buffet.

5/ La parité USD/Yen baisse, le Yen monte (vu dernièrement) : les 5 ‘sōgō shōsha‘ perdent en compétitivité, madame Watanabe est moins compétitive, l’énergie coute moins cher mais l’économie du Japon chute, madame Watanabe a du mal à épargner car au chômage. Elle ne peut plus acheter des obligations à Warren Buffet. Le Trésor Japonais n’est vraiment pas content, c’est la panique, toute la population japonaise doit payer le prix et ce sera une mauvaise nouvelle pour le Japon mais pas pour Warren Buffet.

Car si cela venait à arriver, pour Warren Buffet la valeur de ses actions et des actifs des 5 ‘sōgō shōsha‘ et leurs réserves de cash exploseront en équivalent USD.

Cela n’arrivera pas mais pour la compréhension de la chose. Imaginons, le Yen va à la parité contre USD alors Warren Buffet aura transformé du Yen sous-évalué en USD sans sortir de son bureau. C’est madame Watanabe qui en paiera le prix pas lui. Il ne prend aucun risque en la matière.

A ce moment-là, Warren Buffet pourra vendre ses montagnes de Yen au prix du Dollar US entre deux canettes de Coca-Cola.

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que Warren Buffet, et ce quelques soit la suite de l’histoire, ne porte aucun risque dans ce qui sera peut-être le plus grand coup financier de tous les temps. Il n’a fait aucune opération de change, aucune dépense, immobilisé aucun capital, il n’a rien à couvrir. Il a emprunté en Yen et a placé en Yen, pour lui tout s’annule. Ce sont tour à tour, le Trésor Japonais, madame Watanabe et les 5 ‘sōgō shōsha‘ qui portent pour lui tous les risques de son aventure au Japon.

Le coup de génie, c’est qu’il y a, en la matière, convergence d’intérêts entre toutes les parties au profit d’une seule personne : Warren Buffet.

Et cela peut continuer, continuer, continuer, jusqu’à 100% de capital des 5 ‘sōgō shōsha‘ ou de celles qu’il n’a pas encore acheté.

Dans tous les cas, il reste le maître du jeu, c’est lui qui décide ce qu’il fait, continuer à investir, porter ou vendre ses positions.

Et quoi qu’il se passe, Warren Buffet ne peut pas perdre. Il ne peut pas perdre.

Très chers lecteurs, en conclusion, Warren Buffet vient d’acquérir la troisième ou quatrième puissance économique mondiale, 100% en levier avec un coût de l’argent de 0.5 % par an, en ne portant aucun risque. Voilà ce que fait Warren Buffet au Japon.

Et le résultat de cette aventure est une montagne de capital au rendement supérieur à 20% par an sans sortir de son bureau, sans débourser un seul dollar, entre deux canettes de Coca-Cola avec le sourire.

Vous pouvez diviser le niveau de rendement par deux ou trois cela ne changera rien à cette histoire.

Capital employé : aucun. Risque de change : aucun. Risque de taux : aucun. Volatilité : basse (celle de 5 big caps japonaises). Risque pays : c’est le pays de l’harmonie, de la stabilité et la troisième ou quatrième économie mondiale, qui travaille pour lui et porte son risque.  

Soyez heureux car nous avons eu la chance d’assister à tout cela. Dans dix, vingt ou trente ans, dans toutes les universités ou écoles du monde, chaque cours d’économie digne de ce nom racontera cette histoire. Celle de Warren Buffet au Japon, le plus grand coup financier de l’histoire.

Les pièces du puzzle nous les avions toutes devant les yeux, tout était public, partagé, en libre accès, certains d’entre vous avaient même touché du doigt le pourquoi et le comment était connu de tous.

Contrairement au petit professeur d’économie subventionné niveaux bac-7 qui se prend pour un économiste qu’il n’est pas et qui raconte n’importe quoi (nous en voyons beaucoup de ce type à la télévision), Warren Buffet sait comme nous le savons qu’au niveau de la famille Japon la croissance est à zéro. Mais il ne mélange pas toutes composantes de la famille comme certains le font, il sait que dans la famille, une première partie crée de la richesse, beaucoup de richesse, une seconde travaille beaucoup, épargne et qu’une troisième dépense sans compter, ne pouvant payer ses déficits qu’avec des taux directeurs bas pour ne pas tuer les deux premières parties. La famille étant liée à la vie à la mort, par le bien commun, la somme est peut-être nulle mais la famille est hétérogène.

Warren Buffet a simplement ramené tout le monde à son niveau marginal de productivité, il y a vu et mesuré un énorme écart entre les diverses composantes de la famille, une anomalie historique, il en a conclu que c’était une opportunité unique et a décidé de l’exploiter.

Ensuite, il a exécuté, simplement, calmement en vendant au niveau marginal de productivité des uns pour acheter au niveau marginal de productivité des autres, c’est tout.

Warren Buffet a vendu de la dette à la rentabilité des uns pour placer le montant à la rentabilité des autres. Il a fait un spread de taux basé sur le différentiel du niveau marginal de productivité (rentabilité) de la population d’un pays. Warren Buffet a ‘screener’ tous les pays du monde sur deux critères, la productivité marginale du public et du privé, a identifié le Japon comme point ‘aberrant’ et a pris position suivant sa stratégie d’investissement qu’il emploie depuis des décennies.

Vu l’évolution du Nikkei ces deux dernières années d’autres ont dû faire de même, le suivre.

Tout le monde est content, le monde peut s’écrouler, à la fin, le dernier joueur vivant sera Warren Buffet.

Et si Dieu existe, il s’appelle Warren.

Benjamin.

 

 

https://www.ifre.com/story/2134737/us-bond-house-rys2jq9kqm

https://brk-b.com/berkshire-hathaway-japanese-adventure-yen-bond-strategy-2023.html

https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1067983/000119312523091454/d380137d424b5.htm

https://asia.nikkei.com/Business/Markets/Bonds/Warren-Buffett-s-Berkshire-plans-815m-in-new-yen-bonds

https://news.futunn.com/en/post/41046316/buffett-is-the-only-buyer-left-in-the-yen?level=2&data_ticket=1723130491670471

https://edition.cnn.com/2023/11/01/investing/munger-interview-buffett-japan-investment-intl-hnk/index.html

https://www.japantimes.co.jp/business/2024/04/18/companies/warren-buffett-yen-deal/

 

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