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Sacha Pouget

Sacha Pouget

J'ai une expérience de 10 ans en salle de marchés chez BNP Paribas, Royal Bank of Canada et Crédit Agricole Cheuvreux. Je me focalise uniquement sur les société de Biotechnologie, qui disposent des plus forts catalyseurs de hausse sur le marché en un minimum de temps. Je m'intéresse plus particulièrement aux sociétés qui disposent d'un Momentum avec un calendrier favorable pour leurs publications d'études cliniques.

Je tire ma performance de ma stratégie de trading parfaitement adaptée aux sociétés de biotechnologie (la stratégie PRE-CATALYSTE), qui m'a permis de multiplier mon capital par plus de 3 en 3 ans (mes clients en sont témoins) tout en ayant un risque maîtrisé. Auteur d'un Livre sur les investissements dans le secteur de la Santé, j'ai développé des méthodes d'analyse et de sélection de valeurs propres à mon secteur. 

Mes modèles d'inspiration sont Paul Tudor Jones et Jean-Marie Eveillard pour l'aspect Gestion – Money management, et les livres de Mike Havrilla "The Ultimate Guide to Biotech Stocks" et de Tony Pelz "The Biotech Trader Handbook" pour l'aspect trading. Mon site internet : http://sachapouget.com/

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un Grenelle de la Santé devient Urgent pour développer et garder nos talents

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En France, nous dit-on, on n'a as de pétrole mais des idées. Sur ce point, aucun problème: la France est le 3e pays le plus innovant avec 11 entreprises présentes dans le top 100. Nous sommes aussi très bien placé en terme de qualité de nos brevets au plan mondial (même si nous ne comptons que pour 4,8% des brevets déposés dans le monde contre 14,1% pour l'Allemagne et 35,6% pour les Etats-Unis. Mais sur le Plan des petites structures, et plus spécifiquement sur celles qui vont percer demain dans le domaine de la Santé: force est de constater que la France peut mieux faire.

 

A en croire le malaise ambiant aussi bien chez le personnel soignant (qui comprend de moins en moins les intrusions d’ordre politique et administratif) que les chercheurs (qui voient d'un mauvais oeil l' Agence nationale de la recherche créée par le pouvoir en place), on est encore loin du compte. Mais le plus dramatique reste le manque d'initiatives pour rattraper notre retard abyssal avec le reste du monde en matière de Recherche et développement dans la Santé, qui se creuse année après année.

 

Il n'est pas question ici d'aborder la fuite des cerveaux (il y n'a pas de statistiques à ce sujet, notamment sur les flux sortants). Mais plutôt de mettre en avant les points à améliorer en matière de soutien au secteur de la Santé.

 

Car les maux français sont pourtant bien connus: le manque de soutien public, le faible développement du Capital Risque, le manque de culture entrepreneuriale, le manque de maturité du secteur, le faible développement des pôles d'excellence et l'absence d'un marché boursier européen pour les valeurs de croissance.

 
 
Le manque de soutien public: seuls les programmes OSEO et le statut JEI (créée en 2004, et raboté par Sarkozy) ont été mis en place par les pouvoirs publics pour soutenir les jeunes sociétés Biotechs. Le Fond souverain français est quand à lui très peu investi dans les sociétés du secteur Santé. En revanche, aux Etats-Unis, le SBIR (« Small Business Innovation Research ») qui a été créé en 1982 a permis un soutien massif et efficace à l’amorçage technologique via des contrats commerciaux que les agence gouvernementales proposent aux entreprises privées;
 
 
 
Le faible développement du Capital Risque: au total, les investissements dans les entreprises de biotechnologie en Europe ne représentent que 20 % de ceux réalisés aux Etats-Unis (13 Milliards d'euros contre 61,6 milliards $ en 2010). Ce retard dans le financement n'est donc pas proprement français. Mais en France, on constate que les business angels (40 Millions d'investissement au total en France chaque année contre 70 Milliards $ aux Etats-Unis) et les Venture Capital qui sont les fonds de capital-risque (1,04 Milliard d'euros en 2010 en France, contre 23,36 Milliards $ en 2010 aux Etats-Unis) accompagnent très peu les sociétés françaises. Pour pendre en compte tout le retard de la France en matière d'investissement du Privé dans les jeunes pousses du secteur Santé, il faut prendre en considération ces chiffres:
 
 
-les Capital Risqueurs français ont investi dans le secteur Santé 72 Millions d'Euros au 1er Semestre 2011;
-les Capital Risqueurs US ont investi 2,9 Milliards d' Euros (4,8 Milliards de dollars) dans ce secteur sur la même période,
-au cours des 10 dernières années, le Capital Risque a injecté 64 Milliards d'Euros de moins dans les entreprises françaises que dans les entreprises américaines
 
 
Au 1er Semestre 2011, les fonds levés en Capital Risque dans la Santé n'ont représenté que 17% du total des fonds levés... alors que cette part était portée à 33% au 2éme Semestre 2006. C'est le niveau le plus bas depuis le 2éme semestre 2001. Et derrière cela, le Gouvernement voulait en plus raboter le dispositif JEI pour économiser au final seulement 53 Millions € par an alors que c'est un soutien important pour les start up (cet épisode est à ce propos un révélateur du décalage des pouvoirs publics).
 
 
Le manque de culture entrepreneuriale: en Europe, d'une manière générale, il n'est pas dans nos gènes de créer sa société. On a même une peur farouche de se lancer. C'est tout le contraire aux Etats-Unis;
 
 
Le manque de maturité du secteur en Europe: mis à part la néerlandaise Qiagen, aucune société cotée n' réellement percé à l'international et la capitalisation totale du secteur des biotechnologies en Europe ne représente que 22 % de la capitalisation des entreprises aux Etats-Unis. Pourtant, notre "Championne de la Biotechnologie", Transgene, a été créée en même temps que le Leader mondial Amgen. Mais 30 ans plus tard,
 
-Transgene n'a toujours pas de produit sur le marché et un portefeuille en développement limité à 7 molécules et ne réalisera que 12 Millions € en 2011,
-Amgen de son côté devrait réaliser 15,5 %Milliards de dollars de Chiffre d'affaires en 2011 avec près de 40 molécules en développement (voir mon Article sur Amgen).
 
 
Le manque de pôles d'excellence: les « clusters » (mariant recherche académique, recherche clinique et recherche privée) de biotechnologie sont très limités en France. On a certes Bio Valley en Alsace, BioPole à Lyon, Médicen en région parisienne. Mais leurs moyens sont très limités. Aux Etats-Unis, des pôles tels que celui implanté dans la Silicon Valley (Stanford University, Berkeley University et de l’Université de Californie San Francisco) totalise un vivier de 350 sociétés de biotechnologie, ou encore à Boston (280 entreprises autour de Harvard et du MIT) et San Diego (181 entreprises autour du Scripps, du Salk Institute et de l’Université de Californie). Aussi, les pôles d'excellence aux Etats-Unis accueillent 45 Prix Nobel de Médecine contre 25 en Europe;
 
 
L'absence d'un marché coté paneuropéen pour les valeurs de croissance: le Nasdaq est un tremplin pour de jeunes sociétés et sa chaîne de financement d’amont a permis d’installer durablement la suprématie des entreprises aux États-Unis dans ce secteur ce qui n'est pas le cas en Europe ou il n'existe pas de marché dédié aux valeurs de croissance, ce qui est un frein notamment pour la sortie des Capital risqueurs. Ces dernières années, on a simplement créé un Indice (Next Biotech). Mais il n'est pas efficient. Il reste donc à créer un marché boursier européen suffisamment liquide et dynamique pour permettre aux investisseurs de réaliser leur sortie. Avant que Jean-Pierre Jouyet ne soit directeur de l'AMF, il avait justement proposé cette idée. Mais à l'heure actuelle, rien n'est envisagé.
 
 
Sans une forte volonté des pouvoirs publics pour mettre à niveau la recherche française sur l'échiquier mondial, tous les efforts réalisés par les équipes de recherche ne pourront être récompensés. La Commission Européénne est tout à fait consciente de cet enjeu sur la Compétitivité dans la Recherche médicale: elle pointait du doigt en Octobre 2010 "le manque de financements, le coût élevé des brevets, la fragmentation des marchés, le caractère dépassé des règles et des procédures, la lenteur du processus de normalisation et l’incapacité d’utiliser de manière stratégique les marchés publics freinent les investissements privés dans la recherche et l’innovation". Tous ses problèmes sont actés! 
 
 
Alors que la France et l'Europe disposent indèniablement des atouts pour percer dans ce domaine, on assiste pour l'instant à un manque d'action et de moyens qui pénalise les acteurs de l'innovation, à commencer par les PME.
 
 
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2 commentaires

  • Lien vers le commentaire balthazar samedi, 26 novembre 2011 13:06 Posté par balthazar

    Vont avoir d'autres chats à fouetter au gouvernement : le Grenelle de la santé passera après le Grenelle - voire un plan Marchall - des Finances Publiques

    Dejà qu'il leur faut des mois pour accoucher d'une souris, je pense que ça va bien les occuper