Un débat a pris forme dernièrement, sur le fait de savoir si les marchés étaient surévalués. Normal, après plus de 80% de hausse par rapport au point bas de Mars 2009. Voici quelques éléments de réponse par un rapide tour du monde.
Reuters, qui citait des données de Datastream, a avancé que le PER moyen dans le monde (toutes places boursières confondues) était situé à 15,8. C’est en définitive le PER moyen dans le monde observé sur la période 2005-2010 (qui s’établit à 15,9).
Cependant, il reste à savoir si nous allons aborder une nouvelle période de récession ou continuer dans la phase de croissance. Sur la période 1975 - 1985, qui était une période économique difficile, le PER moyen était de 11,0. Au cours des économiquement fortes 1985 – 2005 : le PER moyen était de 21,2.
Sur la base des 30 plus grandes places boursières mondiales, le PER moyen est de 13,7. Voici un récapitulatif :
Sources données: QVM Group LLC / Illustration : Sacha Pouget (27/01/2011)
11 pays européens sont présents dans ce classement. Le PER moyen des pays européens atteint 12,5. La France se situe dans la moyenne (PER de 12,7), mais au-dessus de l’Allemagne (11,2) et de la Grande Bretagne (12). Sur un échantillon qui regroupe les 450 plus grandes sociétés européennes, le PER ressort actuellement à 11,4 fois (source: Investir). Pierre Yves Gauthier, stratégiste chez AlphaValue estime que ce niveau est "très faible", et qu'il devrait se situer "entre 12,5 et 13 fois".
Les 15 Pays en développement présents dans ce classement, menés par les pays asiatiques (qui sont au nombre de 8), ont un PER moyen de 14,3. Le marché chinois est le moins valorisé de tous les marchés. Mais c’est un trompe l’œil, puisque Hong Kong est la cinquième place la plus chère au monde (PER de 17,59). L’Inde est aussi chèrement valorisée (PER de 17,99).
Enfin, les Etats-Unis ont un PER moyen de 15,2 (en prenant en considération toutes les sociétés cotées sur la Place New Yorkaise). C’est au-dessus de la moyenne mondiale, mais comme nous l’avons vu : c’est quand même proche de sa moyenne historique (Voir la Partie 1 ICI qui reprend le PER du S&P 500).
En définitive, il apparaît que les Indices mondiaux ne soient pas surévalués. Les interrogations des investisseurs devraient continuer à se cristalliser sur le Plan Macro (Crédits, Dette...) voir Géopolitique. Mais aux vues des valorisations actuelles, il n'y a pas l'ombre du début d'un phénomène d'emballement qui se détache des fondamentaux. Etant donné que les Indices ont pris plus de 80% depuis le point bas, la tentation est grande de basculer vers une consolidation. Pour autant, si les marchés baissent: le thème de la survalorisation sera un prètexte, à moins que nous assistions à une baisse marquée des Bénéfices, ce qui n'est pas le cas actuélement.
Sacha Pouget