Les thèmatiques du charbon et des pays èmergents sont dans l'air du temps. Aussi, pour profiter de ce dynamisme, il est possible d'investir sur un Tracker. Sa particularité : il est très fortement indexé sur les sociétés chinoises dont l'activité principale est liée au charbon. Intèressant, alors même qu'on connaît en ce moment des pènuries dans le charbon, et que d’ici à 2035 la consommation de charbon va presque doubler en Chine (source: EIE) pour reprèsenter la moitié de la consommation mondiale. Le nom de ce Tracker ? Il s’agit du "MARKET VECTORS COAL" (code:KOL).
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La gloutonnerie de charbon des chinois
La Chine est le plus grand consommateur au monde de charbon, engloutissant près de la moitié de la consommation mondiale de charbon en 2009. Ce pays cristallise à lui seul les tensions qui ont lieu en ce moment sur les prix des matières premières. EN Chine, le charbon a représenté 71% de la consommation d'énergie en Chine en 2008 : c’est plus de trois fois la part de la consommation américaine. La demande d'électricité de charbon du pays atteindra même les 1,92 milliards de tonnes en 2011, en hausse de près de 10% par an.
Cette gloutonnerie chinoise pour le charbon est assez récente : la consommation de charbon a même diminué de 1996 à 2000. Cependant, elle a grimpé de 180% depuis... Aujourd'hui, la Chine représente même 80% de la croissance de la demande. Autant dire que c'est là-bas que tout se joue!
Il existe deux types d’utilisation du charbon :
-le charbon thermique : brûlé dans les fours, il vise à créer de l'électricité ;
-le charbon métallurgique, également appelé charbon à coke : il est utilisé dans l'acier.
O, il s’avère que de part et d’autre, les chinois sont très dépendants du charbon. Avec son économie en croissance de 9,7 % au premier trimestre, la consommation d'électricité chinoise a augmenté de 13,4 % sur les 12 derniers mois, selon l'Association chinoise national de l'énergie (NEA). La consommation globale d'électricité de la Chine devrait augmenter de 12% en moyenne cette année, alors que la NEA s’attendait à une croissance de seulement 9% dans ses prévisions initiales du mois de Janvier.
Il se dit d’ailleurs en ce moment que la Chine pourrait même connaître des pénuries d'alimentation d’électricité de 30 millions de kilowatts pendant l'été. Si bien que le gouvernement a agi rapidement pour mettre en place des restrictions. Les provinces industrielles telles que le Guangdong et ou Zhejiang sont particulièrement visées. Ces réductions sont de nature à entraver les transformations l'aluminium, de ciment, de zinc et la production d'acier et il pourrait y avoir de fortes répercussions si cette pénurie s’avérait.
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Les raisons de la hausse de la consommation chinoise de charbon
La demande d'électricité a explosé pendant cette période en raison de l'urbanisation rapide de la Chine et de l'augmentation de la demande des entreprises mais aussi des classes moyennes (nouveaux réfrigérateurs, climatiseurs et autres appareils dans les foyers).
Malgré la hausse des revenus et la demande accrue des consommateurs, la consommation électrique de la Chine reste relativement faible (si on la quantifie par habitant). Sur le tableau à gauche, on s’aperçoit que les Etats-Unis consomment environ quatre fois la quantité d'électricité par habitant que la Chine, qui se situe même derrière la Grèce, la Pologne ou la Hongrie.
Heureusement pour la Chine, les réserves de charbon se situent au troisième rang mondial, derrière les États-Unis et la Russie. Le pays a accéléré sa production de charbon de 645,9 millions de tonnes équivalent pétrole en 1999 à 1552.9 millions de tonnes en 2009. Malgré cette hausse, la production ne pouvait pas suivre si bien que le pays est devenu un importateur net de charbon en 2009. La production a malgré tout bondi de plus de 15 % en 2010, mais le pays a encore été contraint d'augmenter les importations de charbon de 42 % pour répondre à la demande.
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Des tensions sur les prix du charbon
Les prix internationaux du charbon ont atteint 124 $ la tonne cette semaine, au plus haut niveau depuis cinq mois. La forte demande de nouvelles capacités pour le Japon et la réduction de l'offre venant d'Australie due aux inondations ont resserré l’étau si bien que l’approvisionnement en charbon se retrouve diminué.
Les inondations dans le Queensland en Australie, qui ont entrainé une diminution de 15% des exportations, mais aussi la réduction de la production d'autres grands producteurs de charbon comme l'Indonésie, l'Afrique du Sud et la Colombie mettent un coup de pression aux cours du charbon.
En ce moment, le prix du charbon est supérieur de 33 % à ceux observés il y a un an. Plus tôt ce mois-ci, le géant minier Xstrata a signé un contrat d'un an avec un japonais au prix de 130 $ la tonne. Cela se compare aux 98 $ / tonne observés il y a un an.
Les réserves chinoises de charbon métallurgique ne sont pas suffisantes, si bien que les chinois ont du compter sur des pays comme l'Australie, l'Indonésie et la Russie pour son approvisionnement.
Ces importations jouent un rôle vital dans le boom des infrastructures de la Chine. La US Energy Information Administration (EIA) a estimé que les exportations totales de l'Australie vers l'Asie (y compris Japon et Inde) augmenteront de 64 % à 394 millions de tonnes d'ici 2035. Cela représente 94 % du total des exportations de l'Australie.
Les exportations de charbon en provenance d'Indonésie, deuxième pays producteur du charbon en Asie, devraient augmenter de 26 % au cours de la même période, selon l'EIA. En 2009, la Chine a signé un contrat d’approvisionnement de 25 années, portant sur un montant de 6 milliards de dollars, avec la Russie pour recevoir entre 15 et 20 millions de tonnes de charbon.
- Aucune alternative pour les chinois au charbon
La catastrophe de la centrale de Fukishima n’a pas entamé la volonté de la Chine de développer son parc nucléaire. Ainsi, le pays prévoit de construire 25 centrales d'ici à 2020, représentant 40 % des nouvelles centrales nucléaires construites dans le monde.
A l’heure actuelle, et malgré la construction du barrage des Trois Gorges, les solutions de rechange (hydroélectrique, nucléaire et autres énergies renouvelables) ne représentent que 10 % de la consommation totale. Il s’avère d’autre part que les niveaux d'eau et la sécheresse dans le sud de la Chine ont réduit la capacité actuelle des centrales hydroélectriques.
Symbole des ambitions chinoises en la matière, on a appris cette semaine qu’Alstom venait de créer une coentreprise avec le chinois Shanghai Electric dans les centrales électriques à charbon, faisant de la coentreprise un leader mondial.
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Conclusion
Comme l'a souligné Claude Mathy dans un des ses très rècents Editos (Lien ICI): le charbon connaît un formidable dynamisme. Aussi bien à court terme qu’à long terme, le cours du charbon devrait être poussé par la croissance exponentielle de la Chine. Pour en profiter, j'ai d'ores et dèjà pris position sur le KOL.
Des pure players chinoises telles que Consol Energy, Joy Global, China Shenhua Energy, Peabody Energy, Bucyrus International, Alpha Natural Resources, China Coal Energy ou encore Yanzhou Coal Mining représentent plus de 60% du Tracker KOL (Isin : US57060U8374).
Sacha Pouget