Jérôme Verlaine
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L'Etat, l'assurance retraite et le rentier
Audience de l'article : 3154 lecturesQuand vous travaillez, vous créez de la valeur. Certains se cachent dans la masse pour glander et d'autres brassent de l'air, mais la plupart d'entre nous produisons de la richesse. Grâce à cela, les entreprises font des bénéfices, payent leurs salariés, leurs actionnaires, leurs fournisseurs et l'Etat. Les travailleurs sont également taxés sur leur revenu, à la source pour les assurances sociales, le reste lors de déclaration fiscale annuelle. Ils paient aussi une taxe à la consommation, sous forme de TVA, qui est un impôt antisocial car les classes inférieures possèdent une part de dépenses par rapport au revenu bien plus importante que les classes favorisées.
La majorité de la valeur que vous créez ne va donc pas dans votre poches, mais dans celles de votre patron et de l'Etat. Paradoxalement, travailler coûte cher. En plus des dépenses professionnelles, les impôts et les assurances sociales bouffent une part non négligeable de votre revenu. Votre argent circule un peu partout autour de vous, mais très peu en reste au final dans votre tirelire.
Les assurances sociales qui concernent la prévoyance vieillesse sont non seulement les plus chères, mais aussi les plus obscures et donc les plus incomprises par le grand public. Prélevées à la source, elles ôtent toute maîtrise et contrôle à leurs bénéficiaires. La suite de cet article se penche en particulier sur le cas de la Suisse. Les nombreux lecteurs français, belges et québécois de ce blog pourront néanmoins s'en inspirer car la tendance à fortement taxer le travail n'est pas une spécificité helvétique. Bien au contraire.
La Suisse possède un système d'assurance retraite composé en trois piliers, l'un obligatoire et solidaire entre générations (AVS), l'autre un peu plus souple et plutôt individuel (LPP), le dernier librement consenti et totalement individuel. C'est une description très approximative du système, mais qui en donne une bonne idée générale. C'est suffisant pour ce qui nous concerne. Seuls les deux premiers piliers ont un caractère d'assurance sociale directement prélevée sur le revenu.
Cela fait de nombreuses années que les résultats de ces assurances sont médiocres, ce qui a un impact non négligeable sur leurs prestations de retraite. Ceci a tendance à rendre une partie de la population méfiante, à juste titre. Comment justifier en effet un taux d'intérêt minimal de seulement 1.5% sur le deuxième pilier ? N'importe quel investisseur particulier avec un peu de bon sens peut obtenir un meilleur rendement.
Un autre point qui est très mal connu du grand public, c'est que les assurances obligatoires de vieillesse (AVS), d'invalidité (AI) et de perte de gain pour service militaire et maternité (APG) sont très fortement taxés sur le revenu (5.15%), alors qu'elles le sont beaucoup moins pour les personnes qui n'exercent pas d'activité lucrative, tels que les rentiers. Pour ces derniers, la fortune et le revenu acquis sous forme de rente sont déterminants pour le calcul des cotisations. Dans la fortune, sont considérés notamment les carnets d’épargne, les papiers-valeurs et les immeubles. Par contre, et là ça devient intéressant pour nous, les revenus de la fortune ne font pas partie du revenu acquis sous forme de rente!
Non seulement c'est une bonne nouvelle pour un investisseur orienté dividendes, mais ça l'est encore plus pour celui recherche des dividendes croissants. En effet, avec cette dernière méthode, on parvient à obtenir des rendements par rapport au coût d'achat qui peuvent atteindre les 10% en une dizaine d'année, et même beaucoup plus avec le temps qui passe. Un revenu passif de cette trempe, non soumis aux assurances sociales, c'est quand même un sacré plus par rapport à un salaire durement gagné au travail, prélevé de 5.15% à la source pour financer la retraite (des autres) !
Ok, me direz-vous, c'est bien beau, mais la fortune est quand même soumise à prélèvement social dans ce cas. Le document officiel de l'AVS concernant les personnes sans activité lucrative nous donne les montants à payer en fonction de son patrimoine. Même si vous vivez sur une fortune imposante avec un rendement insignifiant, cela reste plus qu'abordable. Si vous suivez une stratégie de dividendes croissants, et que votre fortune augmente en même temps que vos revenus, vous vous en sortez à très bon compte. J'ai fait une petite estimation pour ma propre situation et en fonction de mes objectifs de revenus je ne devrais payer en tant que rentier que la moitié de ce qui est prélevé aujourd'hui sur mon salaire.
Comment est-ce que ça se fait ? D'où vient cette injustice par rapport aux pauvres travailleurs qui transpirent corps et âme pour gagner chaque franc supplémentaire ? Tout réside dans la capacité à épargner. C'est le même mécanisme antisocial que la TVA. Je m'explique. Pour devenir rentier, à moins de gagner le jackpot, il faut mettre de côté une partie importante de son revenu. Moins on dépense, plus on peut mettre de l'argent de côté, plus la richesse augmente et plus les revenus de cette fortune augmentent. C'est le 1er effet Kiss Cool.
Là où ça devient intéressant, c'est que moins vous dépensez, moins vous avez besoin pour vivre non seulement aujourd'hui, mais aussi demain. Autrement dit, la part que vous épargnez aujourd'hui ne sera plus nécessaire lorsque vous serez rentier. Vous pourrez donc vivre avec un revenu qui est moindre, donc un capital pour générer ce flux d'argent qui l'est tout autant. Selon votre capacité d'épargne, vous toucherez donc un revenu en tant que rentier qui est de 10, 20, 30.... voire même 50% inférieur à celui que vous perceviez en tant qu'actif. L'Etat vous considérera donc comme moins intéressant, autant fiscalement que du côté des assurances sociales.
Voilà pourquoi un rentier est moins spolié. La plus-value qu'il génère n'est pas retenue par un employeur. Il ne dépense pas non plus son argent pour acquérir du revenu. Enfin, l'Etat ne le taxe pas autant qu'un travailleur. Mon E-Book vous donnera plus de détail non seulement sur l'optimisation de vos dépenses, telles que les impôts, les assurances sociales et les dépenses professionnelles, mais surtout sur l'importance de la capacité d'épargne.