Le 25 octobre 1945, Marcel Bich fonde la société PPA (Porte-plume, Porte-mines et Accessoires). L’entreprise rachète le brevet du stylo à bille inventé par le hongrois Laszlo Biro qui date de 1938 et lance, en 1950, le stylo à bille Bic Cristal qui a été, depuis, vendu à plus de 100 milliards d’exemplaires. Il reste encore le stylo le plus vendu dans le monde. Pour pouvoir le vendre correctement et se différencier, la société prend le nom BiC, qui est une version raccourcie du nom Bich. L'entreprise acquiert en 1979 la société Conté, une marque de produits de dessin et de coloriage. Elle reprend en 1992 aux États-Unis la marque Wite-Out et en Europe la marque Tipp-Ex en 1997, afin de développer une gamme d’articles de correction et d’effacement. BiC a vendu 100 milliards de stylos entre 1950 et 2005, ce qui représente suffisamment d’encre pour tracer une ligne jusqu’à Pluton, et en revenir, plus de 20 fois.
En 2008, BiC lance le BiC Phone. C’est un téléphone prêt à l’emploi disposant d’une heure de communication (carte SIM intégrée et batterie chargée), simple et accessible pour tous. Il est distribué dans les tabac/presse, les gares, les aéroports, les GMS (grandes et moyennes surfaces)... En 2011, il est disponible à 29 euros avec appareil photo et en 4 couleurs, avec 30 minutes de communication et 100 SMS/MMS offerts. Ce portable, à contre-courant du marché actuel des smartphones, découle d’un partenariat entre BiC et Orange, mais la fabrication est effectuée par Alcatel-Lucent. Contrairement aux idées reçues, ce portable est non-jetable.
Les membres de la famille fondatrice, détentrice et directrice du groupe BiC sont toujours très présents au sein du groupe et contrôlent 43% du capital. Bruno Bich fils du fondateur du groupe, préside actuellement le conseil d'administration du groupe. Exilé fiscal, il réside en Suisse dans le canton de Vaud et sa fortune est estimée en 2011 à entre 1,5 à 2 milliards de francs suisses (1,2 à 1,6 milliards d'euros).
Le groupe a dégagé en 2012 un résultat net de 263 millions d’euros, en hausse de 11%. Le chiffre d’affaires a, lui, progressé de 4%, à 1,9 milliard d’euros. Mais le plus frappant demeure la marge opérationnelle. Elle a en effet atteint 19,5% des ventes pour l’ensemble du groupe – du jamais-vu – et 38% pour les seuls briquets. A eux seuls, les briquets assurent 56% des bénéfices de la société.
Le rendement actuel et à long terme se montent à 2.9% ce qui montre que malgré la forte progression du cours ces dernières années, le titre reste attractif. Malgré ce rendement correct, le ratio de distribution est très raisonnable, avec seulement 40.70. Le PER de 15.86 confirme que le titre demeure à des valorisations correctes, malgré ce que l'on pourrait penser de prime abord. Il faut noter par ailleurs que le dividende de BiC progresse sur un rythme annuel soutenu de 16.35%.
Une des qualités du titre, c'est sa très faible sensibilité aux variations du marché, les produits de l'entreprise étant de nature particulièrement défensive, ce qui se confirme par un bêta infime de 0.14. Paradoxalement cela s'accompagne tout de même d'une volatilité forte, avec 25.88%, qui s'explique entre autres par la progression impressionnante du cours depuis 2008, ainsi qu'à une assez forte correction en ce début d'année, due à un quatrième trimestre un peu décevant.
Aujourd’hui BiC est présent sur les cinq continents, dans plus de 162 pays. Un tiers des ventes vient déjà des pays en développement. Avec cette forte exposition internationale, BiC offre une bonne protection face au risque de monnaie, ce qui se confirme par un $risk de -0.42. La valeur en CHF du titre a donc tendance à progresser lorsque le dollar s'affaiblit. De ce point de vue c'est un actif intéressant pour diversifier un portefeuille fortement exposé en dollars.
Au final, Bic remporte trois étoiles, soit un bon ratio rentabilité risque. La baisse du cours depuis le début 2013 pourrait représenter une jolie opportunité d'achat. C'est donc un titre à surveiller. Attention tout de même à la volatilité, les variations de cours importantes n'étant pas supportables par tous les investisseurs...
Sources : Wikipédia, Swissquote, Le Temps, Yahoo Finance, dividendes.ch