Diminuer les dépenses de l’Etat : oui à 54%
C’est bien pour cela que le résultat de ce sondage de l’Institut BVA effectué dans le cadre d’un baromètre Challenges-BFM-Axys Consultants et révélé le 7 mars est très intéressant. Les réponses aux deux questions posées ne peuvent pas prêter à confusion.
A la question : « êtes-vous plutôt confiant ou plutôt moins confiant concernant l’avenir de la situation économique en France ? », la réponse est « plutôt moins confiant » à 75%, sachant que les sympathisants de gauche, la base électorale de François Hollande, est moins confiante à 54%.
A la question : « pour diminuer la dette et les déficits publics, laquelle de ces deux mesures vous semblerait la plus acceptable ? », le résultat est sans ambiguïté. Si 8% des sondés sont favorables à la mesure qui consisterait à « augmenter les impôts et les prélèvements », c’est-à-dire ce que fait le gouvernement actuellement, 54% des sondés préfèrent la mesure qui consisterait à « diminuer les dépenses de l’Etat en limitant le nombre de fonctionnaires. » C’est un désaveu sans détour de la politique budgétaire du gouvernement, un signal fort lancé vers les ministres pour reconsidérer la place de l’Etat dans l’économie et la société française. François Hollande et Jean-Marc Ayrault doivent se rendre à l’évidence : ils ont beau parler dans tous leurs discours de « solidarité nationale », de « générosité », dire qu’il faut que « tout le monde participe à l’effort de redressement », les contribuables ne veulent plus payer. Pire : ils ne peuvent plus payer. Et le soutien s’effrite dans l’électorat de François Hollande puisqu’il n’y a que 17% d’entre eux qui voudraient une augmentation des impôts : 83% pensent autrement.
Il faut noter que 37% des sondés ne veulent pas choisir entre l’une et l’autre mesure. C’est le problème français par excellence. D’un côté beaucoup de nos concitoyens sentent qu’il faut moins de fonctionnaires, moins d’Etat et donc moins d’impôts, mais ils pensent que cette réduction entraînerait une réduction des aides de l’Etat qui leur sont fournies par les allocations familiales, les remboursements de la sécurité sociale ou tout autre forme d’aide sociale. C’est vrai et indéniable. Mais ce que nos concitoyens oublient dans ce raisonnement est que moins d’impôts et de prélèvements se traduit par un salaire net en augmentation car moins ponctionné. Ainsi, ce que les français perdraient en niveau d’aides sociales, ils le retrouveraient en pouvoir d’achat directement sur leur salaire.
BVA souligne dans son analyse que « l’évolution nette est bien dans l’affirmation de plus en plus claire d’une demande de réduction de la dépense publique et du nombre de fonctionnaires et d’un assèchement des réponses refusant l’arbitrage entre « hausse d’impôts et baisse de la dépense publique » : l’écart entre ces deux réponses n’était que de 9 points en 2010 avec un rapport de 49% contre 40%, il est désormais de 17 points, soit un quasi-doublement en trois ans avec un rapport de 54% contre 37%. » Et de souligner que « symboliquement, la demande d’une réduction du nombre de fonctionnaire dépasse aujourd’hui nettement la barre des 50%. »
Il faut passer du sondage à l’action !
Du côté de l’Etat, tous les discours ou interviews de responsables des pouvoirs publics vont dans le même sens : Jérôme Cahuzac, ministre délégué au budget, cherche 6 milliards d’euros, Delphine Batho, ministre de l’écologie, veut taxer le diesel, Didier Migaud, président de la Cour des Comptes, veut fiscaliser les allocations familiales, François Hollande veut toujours plus d’aides sociales.
Du côté des contribuables, le sondage du 7 mars est clair : le seuil symbolique de 50% de réduction des dépenses publiques est franchi. Moins d’impôts, moins de fiscalisation, moins de prélèvements sont demandés par les français.
Entre le dire et le faire, il existe une frontière parfois difficile à franchir. L’action des contribuables pour faire fléchir la politique de dépenses publiques de l’Etat est plus que jamais nécessaire. Si nous le voulons pas que ce sondage reste simplement une opinion de plus, il faut agir et réagir.
Les pétitions sont un moyen efficace de faire entendre la voix des contribuables. Par exemple, demander d’assainir la vie politique, ou de rétablir le jour de carence des fonctionnaires vont dans le sens d’une réduction des dépenses publiques.
Surveiller les dépenses publiques auprès de chez nous, dans notre commune, notre intercommunalité ou notre département, contribue à mettre la pression sur les élus locaux pour qu’ils dépensent moins : l’argus des communes est un outil essentiel pour agir localement.
Diffuser les idées par les réseaux sociaux, mais aussi en participant aux réunions des conseils municipaux, toutes ouvertes au public, ou en débattant avec les élus et le député de notre circonscription pour qu’ils sachent que des contribuables responsables sont à leurs côtés.
Si l’on veut que ce sondage d’opinion ne reste pas lettre morte, mais devienne une politique publique, alors agissons ! Et n’oublions jamais que contre l’oppression fiscale de l’Etat, seule la pression des contribuables sera efficace.