Nous avons tous des valeurs, des choses dans lesquelles nous croyons, et qui nous importent plus que d'autres.
Un certain nombre d'entre nous ont donc envie de s'engager dans une cause qui correspond à leurs valeurs, à leurs idéaux, à leur sensibilité. La plupart d'entre nous le font bénévolement, c'est là la grande différence avec une activité professionnelle à but lucratif.
Ce combat, cette cause peut être :
- sociale : améliorer la vie des enfants en orphelinat, donner accès à l'éducation même aux plus pauvres, construire des puits en Afrique, etc
- écologique : protéger des espaces menacés, des espèces en voie de disparition, débarasser un lieu de ses déchets, etc
- religieuse : convertir les autres à nos croyances, agir en fonction des principes des livres sacrées,
- sportive : promouvoir la pratique de tel sport chez les jeunes, aider à construire ou maintenir des infrastructures correspondant au sport qui nous passionne,
Je disais donc, c'est bien de se sentir l'âme de défendre une cause mais la façon dont la plupart des gens participent à ces grandes causes est peu efficace.
D'accord, il faut des personnes qui occupent le terrain, fassent des actions au jour le jour, cela ne peut pas être fait par des robots (encore que cela est en train de changer, je rêve du jour où des robots pourront ramasser les déchets).
Mais dans cet article, je vais parler de la meilleur façon de défendre une cause, d'avoir vraiment un impact, d'optimiser le résultat de son engagement. Et ce n'est pas en gaspillant votre temps dans des actions locales et avec peu d'envergure que vous allez le faire.
Pourtant, vous vous dites peut-être :
"Je dois donner de mon temps, au moins une fois dans ma vie, pour aider les autres... "
Cela correspond en fait à un biais culturel catholique, profondément ancré dans votre conditionnement depuis l'enfance si vous avez été élevé dans un environnement catholique. C'est le syndrôme de la "bonne conscience", comme la personne qui donnent une pièce au mendiant en sortant de la messe le dimanche pour se donner bonne conscience mais ne fait rien de spécial le reste de la semaine. Faire des vacances "humanitaires" ou d'entraide ne va pas avoir un grand impact si ce n'est celui de vous donner "bonne conscience".
De plus, un certain nombre de centres d'action sociale et humanitaire sont devenus un business et vous font même payer pour aider!!
Simplement pour permettre à des gens (en général d'obédience catholique) d'avoir leur passeport "bonne conscience" en échange d'argent et/ou de temps passé à court terme.
Toute une flopée d'associations ont fleuri pour répondre à ce "marché".
Mais dans des missions à court terme, vous n'aidez pas vraiment, n'apportez pas de réelles compétences, et ne faites finalement pas tant de bien que ça.
Pire, vous participez davantage à l'instrumentalisation de la pauvreté / ou d'une autre cause par les marchands de bonne conscience.
Bon, cette arnaque des séjours de "bénévolat", c'est une chose dont je me suis rendu compte au cours de mes périples, en discutant avec des personnes qui avaient fait ces expériences de "bénévolat" payant, et en me renseignant moi-même, etc.
Je reviens moi-même d'une expérience de bénévolat, dans un orphelinat au Japon (pendant un mois, juillet 2019). Mais je ne l'ai pas du tout fait pour me donner bonne conscience (le Japon n'est pas un pays "pauvre"), et je n'ai pas payé pour le faire (le logement était même fourni par l'association!). Je l'ai fait pour avoir une expérience de vie enrichissante avec des enfants, ce qui me change de mes autres voyages (je préfère accumuler des expériences de vie plutôt que des choses matérielles, c'est mon état d'esprit), pour me reconnecter à l'innoscence des enfants qui est rafraichissante d'un point de vue intellectuel, et bien entendu aussi pour apporter des touches de gaieté et de bonheur dans la vie de ces enfants. J'ai notamment eu un très bon contact dont je me souviendrai toute ma vie avec une petite enfant trisomique, qui était "difficile" à gérer (elle avait fait pleurer et craquer une autre bénévole quelques semaines auparavant), mais avec qui j'ai réussi à créer un excellent rapport à force de patience et d'attention.
Une autre chose que vous vous dites peut-être est :
"A mon niveau, je ne peux faire que cela, donner un peu de mon temps". Et de ce fait, dès que vous en avez l'occasion (vacances, week-ends), vous participez à cette cause.
C'est une vision fataliste et réductrice, vous pouvez faire bien plus que cela, si vous êtes vraiment motivé par cette cause, que vous "brûlez" pour elle, que vous souhaitez avoir un VRAI impact.
On peut avoir la même réfléxion à propos des personnes qui passent leur temps à essayer de quémander de l'argent pour leur cause, de faire des levées de fonds auprès du pulblic, d'entreprises, etc.
Le plus grand facteur qui rend la défense de votre cause peu efficace, c'est l'éparpillement, la dilution de vos efforts, le gaspillage de votre temps. Vous serez loin d'inverser la tendance en jouant petit bras.
Votre action est une goutte d'eau dans un océan, vous perdez votre temps en quelque sorte.
Votre temps qui est précieux.
Vous me demanderez : oui mais alors, quelle est la manière la plus efficace?
Je viens juste de mentionner que votre temps est précieux... Pourquoi? Pour gagner de l'argent. Mais pas de l'argent pour faire un petit don à votre cause (effet "bonne conscience"), non de l'argent pour réellement changer les choses.
Car qu'on le veuille ou non, qu'on soit d'accord ou pas, l'argent gouverne le monde. Partout (ou presque). Donc pour changer les choses, il faut de l'argent.
Et le problème des personnes qui font des efforts frôlant l'inutile pour une cause, c'est qu'elles sont généralement "anti-capitalistes", "anti-argent" par principe, par conviction. Mais pour détruire un système, le changer, ou pour créer une bulle viable en dehors de ce système, il faut d'abord JOUER LE JEU DE CE SYSTEME. DONC FAIRE UN MAXIMUM DE POGNON.
Pour donner l'accès à l'éducation aux plus pauvres, le meilleur moyen (pour ne pas dépendre d'hypothétiques dons des autres) est de créer vous-même votre école, voire votre réseau d'écoles. Cela passe donc par faire fortune, gagner beaucoup d'argent pour construire en grand les infrastructures qui vous permettront d'avoir un impact réel et sérieux sur votre cause.
Voilà le cheminement le plus efficace : d'abord faire fortune, ensuite vous investir pour votre cause avec cet argent.
Les étapes sont donc :
- Utilisez votre temps utilement en faisant fortune,
- Ne vous dispersez pas dans des mini-actions bouffeuses de temps,
- Puis arrivez avec la grosse artillerie et ayez la sensation que vous avez vraiment réalisé quelquechose de grand pour votre cause dans votre vie.
Tout est une question de motivation et de persévérance.
La motivation, vous l'avez déjà : c'est votre grande cause.
La persévérance, c'est un trait de caractère qui peut s'acquérir.
Entre parenthèses, ne pas confondre persévérance et entêtement.
La persévérance, c'est avoir une vision, une mission à long terme (la fameuse cause), et tout faire pour y arriver. C'est essayer plusieurs pistes. Si l'une des pistes ne fonctionne pas, c'est savoir s'arrêter à temps, avant que trop de ressources ne soient consommées : "abandonner" ce projet, puis passer à un autre qui peut aussi mener à l'accomplissement de la mission à long terme.
La persévérance, c'est considérer qu'il n'y a pas d'échecs dans la vie mais que des expériences, et toujours croire en soi et en sa cause lorsqu'il y a des contrariétés ou qu'un projet n'est pas viable. C'est une très grande qualité. Elle permet aux entrepreneurs de connaître le succès après parfois plusieurs faillites. Personne ne réussit du premier coup.
L'entêtement, au contraire, est un défaut très stupide. C'est ne pas se rendre compte que l'on perd son énergie et son temps avec une personne, un projet, et continuer sur cette voie même s'il y a des signes évidents que cela ne marche pas. C'est aveuglément appliquer les mêmes recettes en pensant que le résultat sera différent.
Vous pouvez je suis sûr autour de vous faire la différence entre les personnes entêtées et persévérantes...
Donc voilà, pour ne pas vous sentir frustré de ne pas avoir d'impact sur une noble cause, ou que vos petites bonnes actions soient vite réduites à néant par une décision d'entreprise, ou politique, GAGNEZ D'ABORD DE L'ARGENT. Beaucoup d'argent. Et défoncez tous les obstacles qui nuisent à votre cause avec votre argent.
Un exemple réussi : le fondateur des magasins de vêtements de sports The North Face, Douglas Tompkins.
Il a racheté des terrains en Amérique du Sud (Chili et Argentine), d'immenses terrains (810 000 hectares), pour en faire des sanctuaires naturels et préserver la biodiversité. Ca, c'est une vraie action pour la protection de la nature!
Bien plus par exemple que de travailler 6 mois dans un centre d'accueil pour animaux malades ou blessés victimes des braconniers. Ces braconniers sont toujours dehors en train de faire leurs méfaits, vous ne pouvez rien contre ça, et vous ne pouvez presque rien non plus pour les animaux (à part soulager leur douleur à court terme).
Par contre, si vous avez de l'argent, vous achetez votre réserve et payez des gardes pour défoncer la gueule des braconniers à la solde des Chinois bouffeurs de cornes de rhinocéros. C'est quand même beaucoup plus classe et efficace.
Gardez toujours à l'esprit l'exemple de Douglas Tompkins...
D'ailleurs, on commence actuellement à se rendre compte que pour sauvegarder un minimum de biodiversité et de beauté de tout ce que la nature a créé sur ce qui était notre belle planète, il faut davantage compter sur des miliardaires que sur des gouvernements.
C'est logique... Voici pourquoi.
95% des humains sont stupides et égoistes et ne font que consommer des ressources pour leur propre vie insignifiante, sans rien créer, en n'étant même pas capable de ne pas gaspiller. C'est une remarque misanthrope mais réaliste, c'est une conclusion à laquelle je n'étais pas arrivée avant de pouvoir voyager et me rendre compte du vide intellectuel du monde. Car en Europe, on n'est confronté à une population "relativement" éduquée et "consciente" (je dis bien "relativement").
Donc une pseudo-démocratie (surtout dans les pays sous-éduqués) ne peut amener qu'à élire des crétins (du type Bolsanaro au Brésil). Il ne faut rien attendre des gouvernements, ou très peu (voire l'inverse! Les combattre).
Par contre, parmi les milliardaires (ceux qui l'ont mérité et ont vraiment créé des choses, je parle donc davantage du modèle Elon Musk que du cheik qatari qui est juste né au bon endroit rempli de pétrole et de gaz), il y a de fortes probabilités qu'il y ait des personnes "intelligentes", avec du recul sur les choses, une capacité d'abstraction et d'anticipation.
Dans un système global gouverné par l'argent (pas de jugement de valeur, je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire, c'est juste comme cela), ceux qui gagnent le plus d'argent font en général partie de l'élite et mérite un respect particulier : ils ont juste été plus malins et "intelligents", surtout les entrepreneurs. C'est un bon test en tout cas, même si cela n'est pas garanti.
Les personnes qui ont de l'argent ont donc un grand pouvoir de changer le monde, soit par leurs inventions technologiques développées dans leurs entreprises (je pense encore à Elon Musk), soit par leur capacité à défendre de grande cause que les gouvernements sont incapables d'honorer.
Le contre exemple à cela (car rien n'est jamais tout noir ou tout blanc), c'est le projet ITER (production d'électricité par fusion nucléaire), qui est lui un projet porté par les gouvernements, et qui a la capacité de vraiment changer le monde.
En tout cas, vous pouvez faire de sacrées grandes choses avec votre argent. Croyez en vous, progressez, avancez, et soyez persévérant.
Gaël