Par exemple, si vous étiez une société de fonds communs de placement : que feriez-vous ? Vous feriez la promotion des fonds qui promettent de gros gains sur l’actuel marché haussier, tout en prétendant avoir une recette secrète pour protéger les investisseurs lorsqu’une vente massive frapperait.

Entrez dans les fonds alternatifs, dits « alts », qui utilisent des stratégies mises au point par les hedge funds qui, théoriquement, sont là pour atténuer la morsure du méchant loup. Les fonds de placement, baptisés les « Long/short equity funds »,essaient de faire cela : en pariant sur des parts de marché, tout en misant simultanément contre, ou par la vente à découvert, ou en passant par d'autres actions ou secteurs. Les fonds dits « Market neutral » sont similaires. La différence, c’est qu’ils font des paris de tailles égales, sur et contre des actions. Du coup, ils neutralisent l'impact global des fluctuations du marché. Ainsi, les gains proviendront de la capacité du gestionnaire de fonds à choisir les bonnes actions, à investir ou à shorter.
Cette protection contre le méchant loup en vaut-elle la peine ? Rien n’est moins sûr. Voici pourquoi :
Quelles leçons tirer du palmarès des « alts »
Les fonds « alts » sont jeunes car même les « vieux alts » affichent à peine 5 ans au compteur. Une donnée qui rend leur efficacité difficile à évaluer, surtout en période baissière, avec ce satané loup qui rode. Le Schwab Hedged Equity est l'un de ces rares fonds, avec « une longue histoire », qui a battu la plupart de ses concurrents au cours des dernières échéances : un, trois et cinq ans. Lors du krach de 2008, il a concédé 17 points de pourcentage en moins que le S&P 500. Mais l'année suivante, le fonds a produit un rendement inférieur au marché de 11 points. Et au cours des cinq dernières années, il a pris du retard, à hauteur de huit points par an.
Une alternative bien plus simple
Au cas où l’amortissement de vos potentielles pertes sur un marché baissier soit votre but, le fait de continuer à cibler des placements dans des fonds obligataires ou monétaires peut se révéler tout aussi efficace en tant qu’instrument de couverture. Mieux. Vous pouvez même vous passer de lestage supplémentaire si vous êtes un investisseur diversifié. Une étude du groupe Vanguard a ainsi révélé qu’un simple portefeuille, composé à 60% d’actions et 40% d’obligations, peut vous fournir le même type de protection que celle que vous recherchez dans une stratégie à la hedge funds.
Une stratégie 60/40 qui a tenu la route et s’est bien défendue face à de nombreux types de hedge funds, pendant les tumultueuses années 2007-2009. Cette stratégie, a même battu à plate couture les long/short et autres market neutral - façon « sauce hedge funds » - de plus de 10 points de pourcentage, entre mars 2009 jusqu’à la fin de l’année 2011.
Rappelez-vous bien. Si vous vivez dans la terreur d'un marché baissier aujourd’hui, mais que vous investissez sur les 20 prochaines années voire plus, la dernière chose à faire, c’est de protéger votre portefeuille de telle sorte qu’il vous laisse encore plus pauvre à long terme.