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Adrien Bolet

Adrien Bolet

Jeune libéral de 20 ans, je me heurte tous les jours aux absurdités de notre monde.

Vivre la dualité de la vie

Audience de l'article : 1054 lectures
Voici un exercice particulier, je publie aujourd’hui un email que j’ai envoyé à Charles en retour à des vidéos sur vivre la dualité de la vie, ne jamais lâcher et s’investir à fond dans son projet.

Alors que j’évoquais les signes de la vie dans cet email, Charles m’a invité à partager ici car l’impact est imprévisible mais peut apporter quelque chose à quelqu’un partageant un questionnement.

Ironie du sort (signe ?), la personne qui évoquait les signes dans l’interview dont je parle plus loin a posté à peu près au même moment qu’elle était motivée à publier plus car les contenus qu’elle pensait inutiles servaient à quelqu’un quelques mois plus tard.

Je me sers de ces articles comme d’une trace personnelle de mon évolution, mais si quelqu’un partageant mon chemin, et ce même de manière asynchrone (voire après mon existence) peut se servir de ma réflexion, tant mieux.

Il est vrai que je n’imaginais même pas que mes histoires, qui sont celles d’un jeune de 20 ans qui s’interroge sur la vie et cherche à découvrir et comprendre le monde puissent, si ce n’est intéresser, trouver une audience aussi large.

Ainsi, je vous remercie de porter attention à mes éditos, et de prendre la peine d’apporter votre pierre à l’édifice.

Si vous disposez d’éléments pouvant être utiles au cheminement, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à me contacter à l’adresse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Ceci étant mentionné, voici l’email, il est déjà bien assez long pour que je continue à élaborer à titre liminaire.

Je vous souhaite un Joyeux Noël.
Bien à vous,

Adrien.




Bonjour Charles,

En train de me mettre à jour sur tes récentes vidéos, je suis obligé encore une fois de te remercier. En effet, depuis quelques vidéos, et ça doit être un signe, tu fais écho à mes questionnements du moment au jour près.

En résumé de ce mail :


  1. vivre la dualité
  2. ne jamais rien lâcher
  3. les signes de la vie
  4. mon blocage




  1. Vivre la dualité


Il y a 1 mois, tu évoquais ta façon de vivre la dualité. Après 4 ans à vivre à fond une expérience qui m'a ouvert les yeux sur ce qui existait au travers de mon cursus en école de commerce, je connais une grosse période de vide. J'ai fréquenté les élites économiques, et je m'en suis entouré. Comme un sans-abri qui dormirait au Four Seasons, j'ai changé de paradigme.
J'ai passé 4 ans au sommet, dans un environnement favorisant les rencontres avec des gens brillants, que ce soit professeurs ou amis, échange dans la Silicon Valley où l'on finit par croiser des fondateurs d'entreprises connues de tous. J'ai essayé de tout aligner : stages dans les meilleures boîtes, classement (c'était pas bien compliqué, vu le niveau d'une partie des élèves, mais surtout pour la première fois j'étais là où j'avais envie d'être, confirmant mes ambitions de travailler dans la finance, je suis sûr d'avoir trouvé ma voie)... J'ai même suivi une deuxième formation (licence de droit dans la meilleure fac de droit parisienne).

Pourtant, au terme de ce cursus, rien. En tout cas pour l'instant. J'ai postulé à 12 programmes de dernière année d'études (avec l'un des meilleurs dossiers de ma promo issue de l'un des meilleurs cursus de France dans le domaine, mes amis ont eu de super résultats avec de moins bons dossiers, donc le problème vient de moi). Rien.

J'avais sélectionné ces programmes car c'était parmi les meilleurs, je n'ai pas accepté de céder à la médiocrité quand bien même le prestige du papier existait. Je me rappelle encore mes amis qui me prenaient pour un fou quand je leur disait que notre université d'échange n'était qu'une construction humaine, aussi faillible que les hommes (université top 10 monde, soit ils comprenaient pas ma position, soit ils pensaient que la médiocrité était partout et jouaient cyniquement le jeu protégés par les relations de leurs parents, soit ils étaient alignés à ce niveau de médiocrité, sans jugement, ils auront de belles carrières, mais c'est pas mon délire, je cherche la progression). En soit, j'aurais pu le faire puis compenser avec de l'expérience professionnelle mais j'ai préféré mon aspiration à l'excellence.




Donc j'ai vécu intensément, puis je vis une période de creux. Beaucoup de gens me demandent pourquoi je ne prends pas un "petit boulot en attendant". Déjà je ne comprends pas le raisonnement, alors que si je souhaitais passer le temps, je pourrais toujours trouver le premier stage proposé par une boîte financière, même modeste. Mais surtout, la formation se fait aussi via d'autres sujets perso.



Bref, je ressens ce besoin de vivre les extrêmes et pas juste la moyenne.



De tout ça, je perçois des signes. Ici c'est que je ne devais pas y aller. Je vais repostuler dans certains de ces programmes, tout en me formant pour aller vers d'autres programmes encore plus orientés ingénierie financière (trading quant) et pas juste powerpoint pour vendre du private equity foireux.


2- ne jamais rien lâcher



Il y a quelques mois, tu postais vidéo où tu pensais mourir rapidement, aujourd'hui tu nous invites à ne jamais rien lâcher.

J'ai beaucoup de travail à faire pour conjuguer optimisme et pessimisme. J'ai tendance à tomber dans la surréflexion du pessimisme que tu as décrit.

Ma façon de me "buter" c'était de glandouiller sur Internet. Arrêter de chercher à préparer ma poursuite d'études/début de carrière. Je le faisais même inconsciemment.

Malgré tout j'ai la chance de très peu me mentir à moi-même. J'arrive à voir en face la plupart de mes défauts. Ça rend l'interaction avec les autres difficile. Je suis perçu au choix comme un autiste parfois intéressant ou alors un énervé qui cherche le conflit parce que je souligne les contradictions et les trahisons internes de mes interlocuteurs. J'ai juste une intolérance au mensonge. (Pendant mes études c'était avec la gauche caviar, type JT de TF1 qui explique que les prix explosent quand ils montent de 3%, mais maintenant c'est aussi dans la vie perso, entre les rêves et les raisons de leur négation). Pourtant, je cherche toujours à être bienveillant, j'ai dépassé le stade où c'était drôle de provoquer.



Encore un signe, j'ai suivi la présentation d'un programme alors que j'avais arrêté parce que ce sont toujours les mêmes promesses bullshit. Et j'ai pu entendre le déclic dans ma tête. Les éléments matériels qui ont manqué, type CV à ajuster pour le monde académique. Mais surtout, sur le plan perso, j'ai compris que ce type de programme me correspondait mieux. Je ne devais pas aller vers de la finance généraliste, mais vers la finance quant, ce qui m'a toujours attiré.




J'ai récupéré la pêche, la rage de vivre que j'ai toujours eu et j'apprends les compétences nécessaires à pouvoir accéder à ces programmes.


3 - les signes, l'inconscient




Tous ces signes ne peuvent être dûs au hasard.
Je m'étais questionné sur ces programmes l'an dernier, avant de les mettre de côté car je ne pensais pas avoir le profil ingénieur type. Je pensais les faire après de la finance généraliste histoire de me mettre à niveau petit à petit.

Je me suis nié. Je me suis plaint pendant 4 ans de ne pas aller assez vite. Le niveau était trop bas (j'ai perdu un professeur de finance un jour, encore une fois d'une école de commerce top 3 France, sur les sujets des ratios de Bâle, de la solvabilité des banques et des taux d'intérêts qui finiraient par nécessiter/induire une dévaluation de l'euro, c'était en 2021). Comme dit, j'ai été en stage chez le plus gros gérant d'actifs en France, et dans une grosse banque en salle de marchés. J'en voulais toujours plus.

Et là mon plan était de faire un diplôme pour en préparer un autre pour espérer préparer un début de carrière. Alors que c'est en salle que je pourrai me confronter à mes ambitions. Foutaises !

L'autre jour je regardais une interview où l'intervenant évoquait "qu'il y a des signes pour ceux qui réfléchissent". Hasard de la vie, ce jour même j'ai ressenti une forte envie de démarrer un livre qui m'a été recommandé "The Surrender Experiment" et que j'avais laissé trainer sur mon bureau. Ce même livre parle des signes de l'univers.

Tout ça est arrivé en l'espace de 2 semaines au plus. Je me questionnais sur un changement de parcours (mon autre rêve, devenir pilote, ou moins éloigné, me tourner vers le private equity en fonds). Je doutais de l'avenir des traders en salle de marché. Mais en réalité, le job de sales seul ne m'intéresse que moyennement, c'est porter le risque qui me branche. Alors c'est encore mieux ! C'est important de savoir quand couper ses pertes, mais ne pas lâcher me permet de repartir sur le bon chemin grâce à ce passage à vide.

On m'a dit récemment qu'il faut jouer tous les matchs. C'est la meilleure métaphore que j'ai pu entendre.




A chaque fois que j'ai voulu faire autre chose ou faire les choses modérément, ça s'est stoppé net. Trump m'avait marqué avec sa phrase "Go big or go home". Un personnage passionnant.

Alors, je suis ravi que tu aies aussi eu ton déclic. Sans jamais t’avoir rencontré tu as changé ma vie. [nda : en partageant son parcours, il a eu une influence non négligeable sur ma façon d’aborder ma vie, écrire ici est une maigre tentative d’aider d’autres personnes à mon tour]



Ces signaux je commence à en percevoir l'existence. Mes premiers mails t'étant destinés cherchaient à comprendre ce que tu voulais dire. J'en aperçois désormais un début de manifestation. Même si je n'en suis qu'à des centièmes du parcours que tu as pu effectuer, tes nombreuses vidéos m'ont mis sur ce chemin. Merci.



4 - mon blocage



Reste encore mon blocage à comprendre et solutionner. Un psy (et je suis aligné sur ton avis qu'ils sont incapables de voir assez d'occurences pour comprendre une personnalité hors premier écart-type) dirait que je m'interdis de profiter de la vie.

Perso, je pense être dans un schéma de confrontation permanente aux difficultés de la vie matérielle, et ce sans répit. J'aurais pu aller dans la fusion-acquisition, chemin "doré", évident, mais je veux me casser les dents sur du trading face aux meilleurs du monde. Je m'interdis la consommation d'alcool, et de nanas. Comme si ce qui s'imposait à moi était de me confronter à la difficulté de la vie en permanence. Et pourtant, j'ai une impression de "en même temps". Mes capacités intellectuelles m'ont permis de me faufiler académiquement sans trop forcer. J'ai la chance d'avoir des parents qui sont derrière moi dans mes démarches.

Bref, c'est inconscient. Je subis ça. Je me casse le crâne à chercher à comprendre.

J'apprends à vivre avec, et même si je pense (et j'ai peut-être tort) que c'est une donnée et que je dois faire avec, ce qui me permet de ne pas perdre de temps avec ça, j'ai l'impression que je passe à côté de quelque chose. Mais je n'ai pas l'intérêt, voire même j'ai du dégoût pour les choses légères de la vie.

Ces forces expliquent peut-être le succès de dynasties familiales, l'héritage ou certains cycles économiques. Mais je cherche à comprendre ce qui m'est tombé dessus. Je refuse l'option visant à ne pas chercher à pouvoir s'en libérer (même en prenant la décision de ne pas le faire), car même si elle était vaine, elle autorise l'espoir, ou a minima la compréhension pour faire avec.




Je me demandais pourquoi être au bord de l'océan provoquait en moi le seul moment où je ressens de l'harmonie, de la perfection. Le seul moment où mon cerveau qui tourne h24 m'autorise une pause (je ne dors plus depuis bien longtemps, dès ma naissance je ne voulais pas dormir, en école il m'arrivait de me coucher à 3h pour un lever à 7, en ce moment je me couche à 6 ou 7h du matin pour me lever à midi, ça fait peu de sommeil).

Je me demande alors ce qu'est cette perfection. Je sais que certains usent de drogues pour s'y connecter, comme mentionné précédemment, je me le refuse. Mais j'aperçois désormais la force qui s'en dégage, sans pouvoir ni la comprendre.




En tout cas, tu m'as convaincu que le monde est parfait. Même je diverge sur le fait qu'on soit en Enfer, en tout cas, si nous y sommes, nous ne sommes pas condamnés à le vivre comme tel. La vie est belle, même si notre destin matériel peut sembler tragique. Vivre intensément, c'est ce que j'en retiens comme l'essentiel. Nous sommes codés pour vivre, l'esprit de survie offre des ressources inestimées.






Je vais m'arrêter là, je te remercie encore une fois.
Je suis toujours preneur de ton avis.

Bien à toi.


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