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Adrien Bolet

Adrien Bolet

Jeune libéral de 20 ans, je me heurte tous les jours aux absurdités de notre monde.

Appréhender le risque dans sa vie

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Si Charles évoque souvent sa mission d’aider les individus à trouver leur place dans notre monde, je suis de l’autre côté de la table. A 20 ans, je démarre dans la vie, ou plutôt je fais les « investissements » nécessaires à démarrer, ou encore les deux à la fois puisque l’on n’arrête jamais de combiner les processus.

Ainsi, je me questionne sur ma place dans le monde, mon parcours de vie, la part de découverte ou de sécurité à adopter.



J’ai la chance de rejoindre un milieu privilégié, via mes études et mon début de carrière en finance. Si l’on touche au quasi top niveau du business français, j’ai pu faire mon échange dans l’une des meilleures universités américaines et brièvement côtoyer les meilleurs à l’échelle internationale.

C’est au travers de cette expérience que j’ai compris l’importance d’acquérir du pouvoir de levier dans sa vie.

Ce levier peut être de l’argent, du réseau, des diplômes… Un chercheur aussi bon soit-il aura beaucoup moins de portée s’il publie dans une faculté de province française qu’à Harvard. Idem, un banquier passé par Goldman Sachs aura plus d’autorité que s’il provenait d’une banque locale.



Ainsi, il devient assez compliqué passé un certain niveau de quantifier l’apport d’un choix comparé à un autre. Le même chercheur doit-il publier plus ou passer son temps à essayer de rejoindre Harvard ? S’il vient d’une bonne université londonienne ? S’il sait qu’il ne peut rejoindre Harvard avant 10 ans ?

Me voici confronté à la tâche de postuler en « graduate/master ». L’investissement en termes de temps, d’énergie, financier est conséquent. Certains de mes amis ont obtenu des offres plus qu’alléchantes dans les plus gros cabinets de conseil au monde. Ils s’arrêtent là pour aller s’amuser dans le « monde des grands ».

Comme mentionné précédemment, j’atteins un niveau où quoique je fasse, j’aurai moyen de m’amuser. Je plains la majorité de la population qui restera bloquée au SMIC quoiqu’elle fasse, passant sa journée à espérer que le Président trouve de l’argent magique pour leur retraite. Jusqu’à quel niveau pourrais-je, devrais-je, et souhaiterais-je m’élever ?

Pour la suite, ma carrière s’annonce pleine d’opportunités. De ce que j’ai pu voir, ceux qui me précèdent disposent d’une grande panoplie d’options (géographiquement, sur les missions qu’ils acceptent…).

Néanmoins, je suis actuellement à un moment charnière de ma vie, qui impactera la prochaine décennie, voire plus. Après 3 ans plutôt calmes, le tumulte des décisions importantes me procure une certaine excitation, mais ne vient pas sans son lot de remises en question. C’est dans les brefs moments intenses de la vie que la pertinence de la tâche de fond des années précédentes et du futur proche perd parfois de son évidence.

Pour l’instant, j’ai pris la décision de boucler ce cycle avec le plus haut niveau de prestige/compétences dans le domaine. C’est l’engagement pris en démarrant. Remise en question du parcours de route dans un an donc, sans empêcher les doutes de mi-parcours qui ont affiné les objectifs. Pour moi, c’est de faire partie des meilleurs opérateurs techniquement. Le milieu étant vicié par une masse majoritaire de beaux parleurs.



Dans le futur la question sera sur l’équilibre vie pro/perso, car le moyen le plus efficace de se former dans le milieu reste les gros noms, connus pour transformer des jeunes à peine sortis de l’adolescence en golden boys au prix d’un engagement total à passer son temps à travailler jours et nuits. Je n’ai pas de copine/famille à gérer, cet aspect de vie perso viendra s’y ajouter, et contrairement au business, je n’ai aucune compétence, voire même une incompétence profonde sur le sujet, pire que la moyenne des gens.

Je crains de ne pas savoir décrocher. Savoir dire stop. Si je veux rejoindre ce milieu, ce n’est pas pour suivre un chemin tracé. J’ai un défi avec moi-même de faire le mieux possible, aussi vague l’objectif puisse être. Mais je cherche aussi trouver mes limites (intellectuelles, en capacité de travail, d’énergie…) en me confrontant aux marchés financiers, qui représentent la vie dans sa perfection et son imperfection à la fois, combinant valeur, perception de la valeur et impact du temps qui passe en un seul endroit, à plus forte intensité que partout ailleurs.

A ce niveau, le coût d’opportunité croit de manière exponentielle. Les financiers qui partent avec des bonus à 7, 8 ou 9 chiffres sont monnaie courante. Ceux en burn-out aussi. J’aime le secteur, contrairement à une grande partie des diplômés qui souhaitent impressionner beau-papa à Noël mais est-ce que ce sera assez ?

J’ai aussi du mal à dire non, j’aime expérimenter, découvrir, explorer, rater aussi parfois. Notre monde est vaste et tellement d’opportunités s’offrent à nous. Comment m’assurer que je ne vais pas me retrouver paralysé à l’idée d’en saisir une par peur d’avoir eu à choisir ou quitter quelque chose qui me plaisait ? Ne pas faire de choix est pire que de faire un mauvais choix. Mais pour l’instant je m’éclate, comment arbitrer entre nouveauté et amusement. On se développe en innovant mais à quoi bon si l’on est déjà sur le bon chemin ?

Je sais que je préfère les endroits où l’on trouve du soleil et l’océan (Australie, Californie, Floride…). Mais je suis aussi attiré par l’euphorie de la ville (New York, Londres, Singapour). Dur de conjuguer les deux !

C’est assez dur de valoriser ce qui offre le plus de levier sur sa vie. Tout ce que je sais c'est que j'ai faim de réussite.

Ce que j’en retient c’est de vivre la vie à fond. J’ai récemment lu que beaucoup de gens vivaient leur vie comme un index fund, hedgant le risque de vivre à chaque instant. Hors de question ! C’est une règle que je m’impose, si je n’aime pas ce que je fais sur 6 mois glissants, un changement est impératif. Donc pour l’instant, je fais du mieux que je peux sur le chemin décidé en début de cycle, j’exécute en cherchant la perfection mais surtout un une évolution positive. J’essaie aussi de ne pas me fermer les options les plus désirables à mes yeux. Pour l’instant. Il faudra faire des choix en rapport avec ma vie perso plus tard. Je parlais d’investissement plus tôt, le diplôme impacte de manière impressionnante la capacité d’un opérateur économique à obtenir un poste intéressant, lever des fonds, établir une crédibilité, qui ont un impact exponentiel au long de la carrière.

Tugan Bara évoquait une vision 50/50, 50% d’actions long terme, 50% d’actions « YOLO », spontanées, quasiment impulsives. J’y crois profondément. S’amuser dans ce qu’on fait, le faire à fond et apprécier le chemin. Sinon à quoi bon ? J’appliquerai la même chose dans ma vie perso. Si je suis un boulet avec les nanas, je ne ferai pas de compromis sur la compatibilité des visions de la vie.



Je conclurai ce billet par un message d’espoir. De retour en France (pour quelques mois seulement je l’espère), je me retrouve au milieu de la morosité (à laquelle je ne captais rien, ne suivant que les médias spécialisés). Il existe des parcours alternatifs. Si vous êtes sur ce site vous êtes sur le bon chemin. Amusons-nous, c’est tellement plus simple (mais pas facile) et c’est tellement plus appréciable. Et contrairement à la majorité de la population, cet espoir n’est pas vain, il s’agit d’aligner ses actions pour accomplir les tâches nécessaires à sa réalisation.

Bonne année à tous, qu’elle soit prospère.



Je suis curieux de lire vos retours, en commentaire ou par email ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ), je n’ai rien à vendre, n’hésitez pas, je collecte les parcours de vie pour cerner le mien.



PS :

En parcourant le blog de Michel de Guilhermier, je suis tombé sur une mauvaise expérience avec Air France en 2018. Je dois constater avec tristesse que ça n’a toujours pas changé, bon client je suis à une réclamation pour deux vols. Quand la nana au guichet ne se moque pas de moi (véridique ! elle m’imitait en prenant un air niais pour faire rire sa collègue, pas très malin car on ne sait jamais sur qui on tombe. En effet, parmi mes camarades de promotion, des fils de cadres dirigeants de la compagnie…), c’est le service client qui me transporte de service en service en espérant que je laisse tomber.

Ma réponse ? Le chargeback ! Si j’essaie d’orienter mon énergie là où je peux tirer une amélioration de ma vie, parfois ça fait du bien. Quelque part c’est la main invisible du marché qui fait mal quand on se la prend dans la gueule, à force de perdre de l’argent, peut-être que quelqu’un s’en inquiètera un jour. Je vous invite à faire de même ! C’est idéaliste, mais si un mauvais acteur sort du marché, la société ne s’en portera que mieux.

Le pire, c’est qu’en enregistrant le document pour procéder au chargeback, je suis tombé sur le dernier en date, qui datait de l’été dernier, soit lors de mon dernier vol. C’est dire la constance. A suivre…
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