Aujourd’hui, je souhaite vous parler des 2 outils d’aide à la décision que j’ai découvert ces derniers mois.
Si l’on devait résumer la vie en une seule phrase, on pourrait dire que la vie n’est qu’une suite de décisions. Plus précisément, une suite de décisions dont une réponse est obligatoirement attendue, pour lesquelles nous n’avons qu’une partie des informations, et dont on ne connaît ni les conséquences, ni l’impact sur les agents exogènes. En ce sens, la vie ressemble plus à une partie de poker qu’à une partie d’échec.
L’objectif de la vie n’est pas d’avoir réalisé 100% de décisions judicieuses. Il s’agit, dans un premier temps, d’éviter une décision tellement grave qu’elle altererait négativement et sans retour possible son cours.
Ce premier postulat amène à un premier outil d’aide à la décision que j’ai intégré dans mon quotidien : l’ « Analyse des pires répercussions possibles ».
En effet, dans la vie de tous les jours, il me fallait intégrer un petit réflexe mental avec un impact positif à long terme.
Étant de tempérament calme en général, je ne me mets que rarement dans des situations périlleuses. Toutefois, il m’arrive, comme tout le monde, de me laisser griser par l’alcool ou de faire face à des montées d’adrénalines par moments. Dans ces moments là, l’analyse des pires répercussions possibles est très utile, et même s’il est vrai que nous le faisons inconsciemment dans la vie de tous les jours, une piqûre de rappel ne fait jamais de mal.
Cette analyse se résume en 3 questions à se poser respectivement dans l’ordre :
- Quelle pourrait être la pire répercussion possible suite à cette décision ?
- Quelle est la probabilité que cette répercussion se réalise ?
- Est-ce un risque acceptable ?
Prenons un exemple, vous rentrez de soirée arrosée avec vos amis, et à vos bras se trouve une jolie jeune femme toute éméchée que vous venez de rencontrer. Coup de chance, elle a très envie de vous ! Vous prenez le taxi, elle vous embrasse … 5 minutes se passent … et tout d’un coup, l’atmosphère change ! La tension monte d’un cran … elle vous saisit, se met sur vous et vous supplie de de la prendre malgré la présence du conducteur, malgré la circulation.
Si vous êtes un homme lambda, vous vous trouverez face à un dilemme compliqué … une situation tendue où la raison est quasi inexistante et il est difficile d’évaluer la situation. C’est là que l’APRP (de ses abréviations) entre en jeu. En effet, même si je ne me berne pas d’illusions et qu’il est peu probable que cet outil vous vienne par réflexe à l’esprit dans une situation similaire, j’aime penser que cela vous aidera tout de même un peu.
Mettons-nous à la place de ce monsieur, et utilisons l’APRP :
- Pire répercussion possible ?
- Attraper une MST
- Grossesse
- Accusation de viol
- Probabilité pour chaque cas ?
- MST : 10% (en raison de son entrain)
- Grossesse : 1 %
- Fausse accusation : 0,5%
- Risque acceptable ? Non, absolument pas !
Ainsi, à sa place, j’aurais refusé cet échange si animal, ambigu et potentiellement irréversible.
Pour illustrer cet exemple, je me suis appuyé sur une comparaison très imagée. La vie est bien entendue plus complexe et plus nuancée. Mais avoir un framework et se le rappeler de temps en temps est important pour qu’il devienne réflexe.
Le deuxième outil sert cette fois-ci à aider lors de la prise de décision long-terme. Ainsi, ces 2 outils sont complémentaires : 1 pour le court-terme, pour l’animal ; l’autre pour le long-terme, pour la stratégie de vie. Cet autre outil plus réfléchi, je l’appelle l’analyse multicritère pondérée (ou AMP pour les intimes).
Voici un exemple de trame :
Avec l’AMP, la prise de conscience est plus simple car elle isole et priorise les facteurs pertinents dans votre décision. Par ailleurs, elle force à associer une valeur, à quantifier votre ressenti pour tous les points de chaque alternative. Plus la valeur est élevée, meilleure est la décision.
Par exemple, si vous aviez le choix entre déménager à Panama ou à Bangkok, l’AMP résumerait le dilemme en une simple évaluation numérique comme « Panama = 88 points » et « Bangkok = 93 points ». Dans cet exemple, et d’après les chiffres, Bangkok est le choix le moins mauvais. Et bien que l’AMP soit subjective et exige un semblant d’objectivité maximal, c'est un excellent outil pour identifier les choix les plus favorables à vos préférences.
Voici, en image, les différentes étapes pour utiliser cette matrice (les nombres et critères cités ci-dessous sont des exemples et ne reflètent pas la réalité) :
Commencez par énumérer les choix, puis listez dans la colonne facteurs tous les critères importants, aussi insignifiants soient-ils.
Ajoutez un poids reflétant l’importance relative de ce sujet par rapport à sa globalité.
Par exemple, ici, le climat est le critère le plus important dans ma prise de décision, ainsi, je lui mets un poids de 10. N’ayant pas d’enfant, la qualité de l’enseignement ne m’importe guère à l’heure actuelle, expliquant mon poids de 3.
Notez, pour chaque point de chaque alternative, sa note représentative
Multipliez le pondérateur avec le pondérant
Additionnez le tout !
Vous avez votre gagnant : Panama City ! Ici, la matrice précise que vous feriez mieux de partir au Panama, à vous de le prendre en compte dans votre décision finale.
Pour conclure, il est vrai que ces 2 outils ne feront pas tout ! Il faut mêler à cela une confiance absolue à son destin et surtout adopter un état esprit de résignation perpétuelle : accepter l’idée que les regrets ne servent à rien … le changement fait partie de la condition humaine, les décisions font partie inhérentes du cycle de la vie.
Pour chacune de mes décisions importantes, je choisis les critères utilisés … j’essaie d’être le plus vrai avec moi-même, je ne veux pas me mentir. Si une décision sort du lot, j’accepte ce point et je fais confiance à l’avenir sans regrets !
Cheers,