Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Le pilote : fou ou très ordinaire ?
Audience de l'article : 2288 lecturesDans la soirée, la boite noire enregistrant les conversations dans le cockpit est retrouvée. Elle est immédiatement acheminée au BEA.
Dès le Mercredi matin, il est clair que le BEA a pu écouter l’enregistrement et sait exactement ce qui s’est passé. Probablement ne sait-il pas les motifs qui ont guidé la folle décision du co-pilote.
Hollande est immédiatement informé, c’est évident. Il ne pipe mot. Il se contente d’aller moissonner l’émotion suscitée par cet accident. Où est le respect dû aux 149 morts ?
Jeudi midi, le procureur de Marseille, maîtrisant sa colère, a la charge de dévoiler ce que tous les initiés savent depuis 24 heures. Il se sent humilié.
Peu de procureurs assument leur charge professionnelle sans désordre psychologique lourd. En effet, ils passent leurs temps à accuser des délinquants dont ils perçoivent évidemment la détresse intellectuelle, qui sont plus proches de la maladie cérébrale que de la volonté de nuire à la société. Cette tâche, déjà moralement éreintante, est compliquée par des ordres hiérarchiques dont la cohérence n’est pas la première vertu, tant leurs motivations sont plus tournées vers la politique politicienne qu’attachées à la justice.
En fin de semaine, le voile est levé sur cet accident, le pilote est déclaré fou, il est l’assassin fou de 149 personnes. Pas de responsable, il est fou.
Ici commence la réalité de cette catastrophe, notre devoir de mise en perspective, notre responsabilité collective.
Quel poids réel représente ces 149 morts pour le groupe social ? La compassion due touchera-t-elle durablement la société dans son ensemble ou sera-t-elle circonscrite aux proches et à ceux qui partagent les mêmes émotions, les voyageurs aériens ?
Ce sont les victimes et elles seules qui devraient animer notre pensée. Mais alors, la simple folie du co-pilote ne suffit plus, il faut chercher plus loin.
Ce garçon, qui s’enferme dans le cockpit et entame calmement une descente mortelle, pense-t-il a ses passagers ? Non évidemment.
Habituellement, les pilotes pensent-ils à leurs passagers ou les imaginent-ils comme du bétail, se moquant de leur méconnaissance aéronautique en comparaison d’eux, les initiés. Pour faire simple, le conducteur de bus parisien qui vous brasse sans ménagement dans les embouteillages, vous obligeant à des prouesses de marin par force 7 pour rester debout dans le bus, pense-t-il à ses passagers, ou les considère-t-il comme du bétail ?
La plupart du temps, notre statut d’usagers nous ramène, pour les professionnels, au rang de paquet à traiter. Notre condition d’homme ne les émeut pas plus que ça.
Cela tient à deux dérives suicidaires, le collectivisme et le corporatisme. Deux dérives qui annihilent le respect dû à l’individu pour privilégier l’irresponsabilité et les connivences de groupe. Sur ce point, ce garçon n’est pas fou, il n’est que très ordinaire.
Ce garçon reste calme jusqu’au bout. On remarque qu’il ne prend pas les commandes, il se contente de déclencher une descente automatique. Il est donc le spectateur de l’action qu’il a commandée. Il s’agit d’une sorte de roulette russe, l’issue est inconnue, bien que probablement fatale, mais…
La proximité de ce comportement avec les exploits de l’extrême que l’on peut visionner à longueur de journée sur le net est évidente. Sur ce point ce garçon est très ordinaire, bien que particulièrement déraisonnable quant aux chances de s’en sortir, mais pas beaucoup plus que les “hommes-volants”.
Ce garçon a fait part de son souhait de notoriété. Pour parler clairement il cherche le buzz. Quoi de plus ordinaire ? La notoriété est un piège mortel, aussi bien pour ceux qui l’atteignent que pour ceux qui la recherchent. Chercher le buzz, quoi de plus ordinaire ? N’est-ce pas la démarche constante, dans le pire de Daech, dans le comique d’Hollande et de Sarkozy ?
La folie de ce garçon me parait toute relative. Par contre sa bêtise et son manque de personnalité, d’originalité, sautent aux yeux. C’est un con. Mortel, comme tous les cons.
Ce drame devrait nous déciller sur un point essentiel : comment la société peut-elle engendrer un type si ordinaire, complètement imperméable à la compassion, à l’empathie ?
Comment les antagonismes (voir J.L. Vullierme) peuvent-ils avoir envahi notre société au point que tous sont contre tous, chacun roulant strictement pour lui ou son camp, au mépris du respect individuel et de l’estime dus aux autres.
Le pire
Je ne vois pas de différence entre la psychologie ordinaire, devenue suicidaire par trop de banalité, de ce pauvre type et celle des contrôleurs fiscaux qui sont venus descendre volontairement mon aéronef personnel. Sauf que dans mon cas il n’y a que deux morts, moi et mon épouse, contre 149 dans cet airbus, dont, et c’est le pire, de très jeunes gens.
Bien amicalement. H. Dumas
4 commentaires
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lundi, 30 mars 2015 10:54
Posté par
hugues206
Mr Dumas
je suis membre d'ObjectifEco depuis pas mal de temps et je ne suis pas plus anonyme que tous les autres membres. Ma contribution sous forme de commentaires aux articles d'objectifEco a été très modeste jusqu'à présent:
- 1 commentaire pour feliciter un auteur (M. Kaplan)
- 1 commentaire pour corriger 2 erreurs de votre précédent billet
- 1 commentaire exprimant ma consternation à ce billet
Je ne pense pas faire partie de "cette cohorte d'anonymes qui se défoulent" et je ne "stigmatise" ni ne "rabaisse" personne.
Merci de vos conseils que je vais m'empresser de suivre, apprendre à lire et essayer d'acquérir les moyens qui me manquent pour parvenir à votre niveau. En effet j'ai beau relire votre comparaison entre vos déboires avec le fisc et la morts de 149 victimes, je reste consterné.
Salutations
Hugues
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lundi, 30 mars 2015 00:42
Posté par
zoulou2
Y'a une difference quand meme, les gens dans l'avion n'avaient pas le choix, vous, vous avez le choix, prenez un passport et foutez le camp, vous me faites penser a la seconde guerre mondiale, les gens qui avaient un commerce, mais qui ne souhaitaient pas le laisser devant l'avance des allemands.
Maintenant vous etes dans la moiise jusqu'au coup, il fallait partir avant, comme moi je l'ai fait en 1995.
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dimanche, 29 mars 2015 17:06
Posté par
hugues206
Mr Dumas
Cet article est consternant: comment osez-vous comparer le sort que vous ont réservé certains controleurs fiscaux à celui des 149 victimes de ce crash ? Quel ego-centrisme!! Croyez-moi, leurs familles et amis aimeraient pouvoir les voir à votre place ce soir !!
Si on pouvait oser une comparaison du comportement suicidaire, fou et ego-centrique de ce co-pilote, c'est avec le votre qu'il faudrait le faire.
Heureusement que vous vous écrivez "sans prétention de vérité" (voir votre profil)...
Salutations
Hugues