« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons… » Cette citation serait de Lénine bien que finalement, personne n’en soit certain, ce qui est sûr en revanche c’est le sens de cette phrase qui, en quelques mots à peine, résume parfaitement ce qu’est la logique du capitalisme. Dans un tel système et en l’absence de contre-pouvoir qu’ils soient politiques, moraux, religieux, ou encore économiques, tout finira par se vendre et s’acheter. Tout y compris ce qui pourrait passer comme une évidence de « gratuité » comme par exemple… l’air que nous respirons.
L’information que vous allez découvrir un peu plus bas pourrait prêter à sourire, pourtant elle doit en réalité profondément vous inquiéter. Ce qui n’est aujourd’hui qu’une exception finira bien par s’étendre, d’ailleurs à la même vitesse que s’étendent les pollutions atmosphériques auxquelles nous sommes soumis.
Qu’allons-nous préférer, cesser de polluer ou développer des produits et services qui permettrons de vendre du « bon air », de « l’air frais », de « l’air sain » ? Évidemment, plus nous « luttons » officiellement contre la pollution, plus le nombre de jours où la qualité de l’air est toxique augmente.
Plus nous luttons pour « protéger notre planète », plus les allergies des gamins se développent, plus nous vendons de voitures, et plus nos villes deviennent irrespirables.
Alors naturellement, nous allons préférer taxer et rendre l’air payant. C’est logique, c’est la logique même du capitalisme qui ne peut que scier in fine la branche sur laquelle il est assis. Mais ces excès sont dans les gènes même du système capitaliste où au bout du compte, la somme des intérêts individuels n’est pas égale à l’intérêt collectif. Dans le communisme, le problème est exactement inverse, à savoir que la collectivisation de tous les moyens de production et la suppression de la propriété suppriment les incitations positives poussant les individus vers la démotivation. Dans ce système-là, l’intérêt collectif n’est pas du tout égal aux intérêts individuels…
Alors comme je vous le disais, tout se vend désormais ou en tout cas se loue de l’organe humain de remplacement (prélevé en Ukraine sur les cadavres fumant de la guerre civile pour alimenter directement et plus vite les marchés occidentaux) jusqu’à l’utérus ou l’enfant adopté de troisième main revendu sur des sites parfaitement officiels aux États-Unis.
Il faudra donc compter maintenant avec l’air payant que nous respirons et comme pour vivre il faut respirer, voici un immense marché qui s’ouvre enfin à nos grands capitalistes qui cherchent désespérément des relais de croissance.
L’aéroport de Caracas impose une taxe sur l’air respiré
C’est donc un article du Figaro qui nous fait découvrir que pour « couvrir le coût d’installation d’un nouveau système de climatisation, le plus gros aéroport du Venezuela fait payer aux voyageurs l’air qu’ils respirent ».La taxe s’élève à environ 15 euros, soit 127 bolivars par passager, ce qui vous en conviendrez est sacrément rentable pour un simple passage dans une aérogare… Je pense qu’ADP, avec ses millions de passagers, serait bien inspiré de permettre à ses clients de mieux respirer surtout à 15 euros la bouffée d’oxygène.
Comme le précise Le Figaro, « la somme récoltée servirait à couvrir le coût d’installation d’un nouveau système de climatisation. Ce dernier utiliserait l’ozone pour purifier l’air et «éliminer les contaminants», protégeant ainsi la santé des voyageurs »…
Si je savais qu’un trou dans la couche d’ozone ce n’était pas bon pour notre peau, je ne savais pas que respirer directement de l’ozone était recommandé pour la santé… Bref, en tous les cas, désormais respirer devient payant. Pour le moment ce n’est qu’un aéroport et c’est loin de chez nous… mais rassurez-vous, ou inquiétez-vous, au rythme où vont les choses cela devrait bien vite créer des émules en France, puisqu’il y a un grand principe de gouvernance qui anime nos élites.
En effet, il n’y a aucun problème en France que nos énarques ne puissent régler grâce à une nouvelle taxe !
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT