Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
L'impôt sacrificiel
Audience de l'article : 1538 lecturesMes arguments — que vous avez lu si vous avez cliqué sur « conclusions » — me paraissent simples et la situation aisée à comprendre.
Et pourtant, il y a vingt ans que cela dure.
Dans ce laps de temps, inévitablement, des intervenants intelligents, possédant un pouvoir d’intervention, ont eu connaissance du dossier, voire même d’autres honnêtes. Ils ont évidemment parfaitement compris la situation. Et pourtant nul n’a rien fait pour solutionner ces inepties, pour sauver le soldat Dumas… Pourquoi ? Là est la question.
Je crois avoir une explication, je vous la soumets.
C’est le philosophe René Girard, ou du moins ce que j’en ai compris, qui me l’inspire. D’après Girard la société se forme autour de « mèmes » auxquels chacun se croit obligé d’accéder. Cela induit une uniformité de souhaits, inaccessibles pour certains, générant une frustration collective. Cette frustration trouve un exutoire arbitraire dans la désignation de boucs émissaires. Mais la paix sociale reste fragile et en cas de tension extrême, présente ou à venir, le sacrifice des boucs émissaires est la seule solution pour retrouver l’équilibre du groupe.
Ce système sacrificiel traditionnel aurait été entravé, dit Girard, par le christianisme qui aurait eu l’idée géniale de remplacer le bouc émissaire par Dieu lui-même, objet du sacrifice à travers son fils. Je ne suis pas sûr de la conclusion, mais j’aime bien la théorie.
Appliquons cette théorie à notre société.
Le mème, cette attitude sociétale que chacun s’efforce de reproduire, serait : « les signes extérieurs de richesse ».
Assimilés par erreur au bonheur, ils génèrent une importante frustration pour ceux qui n’y ont pas accès, ou trop peu à leur gout. Leur présence est synonyme de puissance, leur absence d’impuissance.
N’étant qu’un décor sans intérêt, réservé aux apparats des compétiteurs de pouvoir, ils sont par essence inaccessibles à tous les autres. Une richesse insolente du monde occidental a pu faire croire un temps que chacun pourrait en avoir une part, ce qui est absurde.
L’appauvrissement inéluctable du même monde a rétréci les chances pour tous de s’imaginer accédant aux signes extérieurs de richesse.
La frustration collective face à cette réalité a pris de l’ampleur, à tel point qu’il a fallu designer des boucs émissaires. Ce fut les « fraudeurs fiscaux ».
Cela n’a pas suffi, l’intensité de la frustration a augmenté exponentiellement.
Il a fallu passer au sacrifice des boucs émissaires pour maintenir la paix sociale.
Nous en sommes donc là.
Le sacrifice est réel, car déposséder de ses biens un homme préalablement déclaré « fraudeur fiscal » est une sorte de mise à mort. Il suffit de constater que la vie d’un non possédant – SDF – est plus courte de trente ans, pour comprendre ce que représentent ses biens dans la vie d’un homme.
Il n’existe pas assez de vrais « fraudeurs fiscaux » pour satisfaire l’appétit de sacrifices de la foule.
C’est ainsi que la société, à travers Bercy et son Code Fiscal délirant, a organisé une fabrique à « fraudeurs fiscaux », à sacrifiés.
Ainsi le « fraudeur fiscal » n’a pas plus de chance d’échapper à son sort de sacrifié que la vestale n’en avait, même en prodiguant ses faveurs aux grands prêtres.
J’arrive donc à la conclusion que mon calvaire n’a pas d’issue, tous comprennent parfaitement la problématique de mes dossiers, leur injustice, mais ce n’est pas pour eux l’objet du débat. Je suis un des milliers de sacrifiés dont ils ont besoin pour protéger leur pré carré, pour éviter la violence qui les emporterait.
Bien à vous. H. Dumas
1 Commentaire
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lundi, 04 novembre 2019 05:54
Posté par
alex6
Chez Rene Girard et selon moi, c'est plutot le procesus de mimetisme qui compte, le bouc emissaire en est une consequence a la marge. Dans votre cas, aucun juge ne pourra trouver un interet a aller en contre-sens du mimetisme ambiant (la traque fiscale) donc aucun espoir pour vous et votre societe en effet. Vous n'etes meme pas un bouc emissaire mais simplement a contre-courant.
Nous etions plusieurs a vous avoir conseille la fuite en des lieux plus clements depuis assez longtemps, peut-etre n'est-il pas trop tard pour sauver ce qui peut encore l'etre...